C’est à mi-chemin de son nouveau livre, au milieu de la page 48, que Gabriel Nadeau-Dubois résume le mieux la grande difficulté de faire de la politique à l’ère de la lutte aux changements climatiques.
« Il faut plaire pour être réélu, mais il faudrait déplaire pour éviter la catastrophe. »
Dans notre système démocratique, les citoyens envoient au parlement des femmes et des hommes qui ont le mandat de les représenter. Les élus doivent être à l’écoute, transmettre leurs désirs et leurs doléances là où se prennent les décisions importantes, mais également leur plaire suffisamment pour être réélus et poursuivre le travail. Parfois, les députés doivent éviter de suivre les sondages et ajouter un peu de pédagogie pour tenter de convaincre les électeurs que des choix difficiles doivent être envisagés. C’est une danse délicate entre dire et faire ce que les citoyens souhaitent, et repousser leurs limites et les amener à penser autrement.
En entrevue, Gabriel Nadeau-Dubois convient que ce nouveau livre est « une réflexion sur le sens de l’action politique à l’heure de la crise climatique ». Et même si le bouquin d’une centaine de pages est adressé au premier ministre François Legault, le député de Québec solidaire (QS), qui représente la circonscription de Gouin, ne se défile pas. « Je m’inclus totalement dans cette réflexion. Tout le système concourt à nous rendre impuissants dans le domaine de la lutte aux gaz à effet de serre. Le politicien, par définition, veut plaire, il veut offrir le confort et le plaisir à l’électorat. Or, l’urgence climatique nous pousse vers les sacrifices et l’inconfort », dit-il.
L’idée du livre a germé chez le co-porte-parole de QS alors qu’il restait moins de deux semaines à la dernière campagne électorale québécoise et qu’il devenait clair qu’un parti, la Coalition avenir Québec (CAQ), allait s’installer au pouvoir sans une plateforme environnementale étoffée. « Notre formation politique était portée par une vague en faveur de la lutte aux changements climatiques, notamment chez les jeunes. À l’autre extrême, un parti, celui de François Legault, menait dans les sondages sans en faire sa priorité », dit-il.
Or, le Québec est à un tournant sur le plan climatique, avance Gabriel Nadeau-Dubois. « Monsieur Legault, vous occupez la fonction de premier ministre à un moment crucial de l’histoire du Québec et, pour tout dire, de l’histoire tout court », écrit-il dans son livre qui paraît aujourd’hui. Par exemple, une espèce sur huit, végétale et animale, pourrait disparaître à brève échéance. Près de 75 % du milieu terrestre et 66 % du milieu marin sont dorénavant sévèrement altérés.
Le député a donc a pris la plume pour s’adresser à ce Québec qui a voté pour la CAQ et le fait par l’entremise du premier ministre François Legault, dans Lettre d’un député inquiet à un premier ministre qui devrait l’être (Lux Éditeur). Il souhaite également motiver ceux qui jugent que l’urgence climatique doit être prioritaire.
« Je veux que les gens de la rue, le citoyen occupé avec sa vie, puissent comprendre à quel point nous sommes à un point tournant de l’histoire. Je veux aussi que mon livre soit utile, qu’il donne des outils aux gens qui souhaitent se mobiliser et avancer », dit-il, assis dans un café à un coin de rue de son bureau de circonscription, rue Beaubien, à Montréal.
Le livre est le fruit de ce travail. Bien écrit, facile à comprendre, souvent incisif (c’est un trait distinctif de l’auteur), l’ouvrage d’une centaine de pages tente de convaincre François Legault, et ceux qui le suivent dans son action politique, qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure dans la lutte aux bouleversements climatiques.
« Certes, rien n’est facile dans cette affaire, écrit-il dans l’introduction. Nos habitudes de consommation, nos désirs, la représentation que nous avons de la vie bonne, du confort, du plaisir, de ce que sont le travail et la prospérité, nos mœurs civiques, bref, tout ce que nous sommes, il faut le reconnaître, incite à l’inertie. George Bush père avait choqué bien des écologistes au Sommet de Rio en 1992 en déclarant que “notre mode de vie n’est pas négociable”, mais presque 30 ans plus tard, on peut se demander s’il n’a pas dit tout haut ce qu’une bonne partie des Nord-Américains pensent tout bas. »
Lorsque François Legault parle d’éducation, il est fougueux, engagé, passionné, dit Gabriel Nadeau-Dubois. « Je ne suis pas d’accord avec tout, mais il a l’éducation à cœur, il est interpellé et ça paraît », dit-il. Mais le député de Québec solidaire ne constate pas le même niveau d’engagement lorsqu’il est question d’environnement. Et ça le trouble. « Il manque de passion, il manque d’intérêt. C’est le service minimum. » Il est, pour reprendre les mots de son collègue Vincent Marissal, « climato-passif » aux yeux de Gabriel Nadeau-Dubois. Notons que la CAQ doit rendre public son plan de lutte aux changements climatiques au début de 2020.
Extrait du livre:
Monsieur Legault, votre bonhomie fait votre charme, mais je m’inquiète qu’elle soit aussi le reflet de votre faiblesse. Vous avez bâti votre carrière sur ce trait de caractère. Vous êtes l’homme du gros bon sens, des vraies affaires, des mesures terre-à-terre. Votre politique est faite de nos certitudes, de nos habitudes et de nos préjugés. Cela vous paraît choses solides et fiables. Mais quand les saisons seront déréglées, quand l’eau d’érable ne coulera plus en mars, quand le fleuve aura fini d’avaler les côtes de la Gaspésie, quand les inondations se multiplieront dans les banlieues de Montréal, quand les sols seront épuisés, quand la chaleur de juillet étouffera nos villes bitumées et que les plus fragiles d’entre nous en mourront, il est possible qu’on regrette amèrement votre philosophie « d’entrepreneur pragmatique». […] Vous entrevoyez l’avenir comme un prolongement tranquille du passé, à la rigueur vous espérez l’éternel retour du même, mais en mieux ; j’ai pour ma part l’intime conviction qu’une telle attitude nous prépare des lendemains douloureux. Malgré cela, contre toute attente, j’ai une assez bonne opinion de vous. Certes, je ne peux prétendre vous connaître personnellement. En vérité, je ne crois pas que nous nous soyons vus entre cet échange de 2014 et mon entrée à l’Assemblée nationale en 2017. Depuis que j’y siège, nous ne nous sommes croisés qu’à quelques reprises. Pourtant, chacune de ces rencontres m’a laissé la même impression : je vous trouve affable et franchement drôle. Vous avez un côté terre-à-terre et « droit au but » qui ne me déplaît pas du tout. Pour tout dire, je vous trouve sympathique. En privé, tout naturellement, on se tutoie et on s’appelle par nos prénoms, et rien ne vous agacerait plus que je vous serve, au quotidien, du « monsieur le premier ministre ». Dans les pages qui vont suivre, par contre, je ne me permettrai pas de vous appeler « François ». N’en prenez pas ombrage, mais je vous désignerai par votre fonction, car cette lettre se destine au personnage public que vous êtes désormais : le premier ministre du Québec.
Un chapitre complet du livre est dédié aux banlieues, et le député ne mâche pas ses mots : ce mode de vie est incompatible avec la lutte aux gaz à effet de serre et il est temps d’y voir.
Extrait:
Si la banlieue grandit encore, malgré les plans d’urbanisme et les cris d’alarme des scientifiques, c’est entre autres parce qu’elle est toujours désirée par certains de nos concitoyens. Pourtant, la raison scientifique nous dit que c’est précisément ce mode de vie qui est en train de détruire les conditions de notre prospérité. La banlieue et son mode de vie basé sur l’automobile constituent le sommet de la contradiction dans laquelle nous vivons : nous voulons la banlieue, nous aimons la banlieue, mais, écologiquement, nous ne pouvons plus nous permettre la banlieue. Or, comment s’émanciper aujourd’hui du pétrole si on ne peut répondre à aucun de nos besoins sans en brûler ? Comment lutter contre les changements climatiques si l’idée que l’on se fait d’une bonne vie implique ce type de gaspillage ? Face à cet idéal de la vie réussie, du rêve légitime d’une grande maison, d’une belle voiture, d’un vaste jardin, les recommandations du GIEC pour lutter contre les émissions de GES ont l’air d’une politique de rationnement digne d’une économie de guerre. Autrement dit : ce qu’il nous faudrait vouloir, ce que commande notre devoir, c’est aussi ce qui nous apparaît indésirable. Voir autre chose que des restrictions détestables et des contraintes pénibles dans la lutte aux changements climatiques, c’est, monsieur le premier ministre, l’une des grandes difficultés des temps présents. Et tant que nous n’y arriverons pas, les démagogues auront beau jeu de flatter une partie de l’électorat en colportant que les écologistes veulent détruire notre mode de vie et qu’ils ne sont qu’un ramassis de bobos partis en guerre contre les banlieusards et le pays réel. C’est ainsi, monsieur Legault, qu’il est possible que, sous prétexte de défendre le vrai monde, on en vienne à perdre le monde tout court.
En entrevue, il se défend de critiquer les banlieues et leurs habitants, même s’il est né et a grandi à Montréal. « Il y a toujours une prise de risque en politique et je vois venir de loin les critiques à mon endroit sur ce passage. Je ne suis pas contre les banlieues. Le problème, c’est notre mode de développement urbain, pas les choix individuels. Je comprends très bien que les gens recherchent la qualité de vie. Moi aussi, pour mes enfants, je vais vouloir ce qu’il y a de mieux. Je ne juge pas. Mais il faut se poser des questions », dit-il.
Comment QS peut-il espérer séduire les électeurs des banlieues, prochaine grande étape de la croissance du parti, avec un discours aussi critique de leur lieu de résidence? Gabriel Nadeau-Dubois prend une légère pause avant de répondre. «Il faut qu’il soit réceptif au discours de Québec solidaire, tu as raison. Clairement, on n’a pas encore toutes les réponses en tant que parti», dit-il, ajoutant que le rêve de la banlieue ne remplit plus tout à fait ses promesses, notamment parce que le trafic est infernal et gruge de plus en plus le temps de qualité des banlieusards, et que ces électeurs s’en rendent compte.
Il faut, dit Gabriel Nadeau-Dubois, commencer à démontrer les bienfaits de la lutte aux changements climatiques dans la vie quotidienne. « Le mouvement écologiste parle beaucoup de ce qui va mal aller si on ne fait rien, mais trop rarement de ce qui va mieux aller en s’engageant dans cette lutte. Il faut être plus positif si on veut se donner une chance de réussir», soutient-il en entrevue, énumérant quelques points positifs possibles: plus de télétravail, des temps de déplacement moins longs et donc plus de temps en famille, etc.
Extrait:
Il y aurait beaucoup à gagner à poser les gestes qu’exige la lutte aux changements climatiques. De plus belles villes, une économie mieux adaptée aux lieux où l’on habite, des océans vivants, des régions plus dynamiques, une agriculture nourricière et saine, une équitable répartition de la richesse, une culture plus riche, une civilisation plus paisible, quelque chose comme un avenir décent pour nos enfants.
Le co-porte-parole de Québec solidaire, toujours bien campé à gauche, affirme que c’est carrément le modèle économique actuel qu’il faut revoir, écrit-il à François Legault.
Extrait:
La lutte contre la crise climatique nous contraint à remettre en question le modèle économique actuel. D’un certain point de vue, Trump, Kenney, Ford et compagnie sont donc plus lucides que vous, que Justin Trudeau ou que tous ceux qui croient encore que cette crise se résorbera doucement, progressivement, sans douleur et sans remise en question de nos mœurs économiques. Ainsi, lorsque Maxime Bernier gazouille que le mouvement écologiste constitue « une menace à notre prospérité et à notre civilisation » et que l’objectif de la « gauche verte » est de « transformer radicalement notre société », il n’a pas complètement tort. Il se trompe de cible — ce sont les changements climatiques qui menacent la civilisation, pas les écolos —, mais il a néanmoins saisi une chose qui semble vous échapper, monsieur Legault. L’ultimatum écologique commande des gestes que la religion économique dominante juge hérétiques.
Le premier ministre va-t-il lire son livre? «Je vais lui en donner un exemplaire. François Legault aime mettre sur Twitter les livres qu’il lit. Je pense qu’il est ouvert d’esprit et qu’il va le lire. Va-t-il me répondre ou répondre aux inquiétudes que j’exprime, ça, c’est une autre histoire!»
Merci M. G.N. Dubois
Je n’ai pas voté pour vous mais je vous respecte pour vos idées.
Est-ce que l’expression; « le mieux est l’ennemi mortel du bien »
est une excuse pour se traîner les pieds afin d’éviter le risque de sombrer dans une soi-disante décroissance (comme Montesquieu l’entendait ou Bush père)?
Ne nous laissons pas prendre par le faux dilemme de la décroissance.
Comment est-ce que de bâtir une maison exposée au sud pour avoir de la lumière gratuite, de la chaleur gratuite, de l’électricité gratuite et en même temps avoir un jardin d’hiver dans une serre peux inspirer de faire des sacrifices?
C’est plutôt de continuer d’aligner bêtement les maisons perpendiculaire au chemin pour faire comme les autres qui nous force à faire des sacrifices pour payer ces bénéfices offert gratuitement par la nature.
Quiconque a le plaisir de posséder un VE peut vous dire qu’il n’y a pas de sacrifice à faire pour changer de mode de mobilité, ce n’est que du bonheur.
Je sais que ça ne règle pas le problème de l’étalement urbain, mais il ne faut pas mettre la faute des déficiences du transport en commun sur le dos des VE.
C’est l’industrie du fossile qui nous a foutu dans ce trou toxique en détruisant les transports en communs électriques du passé (Tramway, Trolley bus et qui a tué le VE dans les années 1990) et qui travaille très fort encore aujourd’hui a brouiller l’information à propos de la mobilité électrique et en finançant les marchands de doute pour décrédibiliser les énergies renouvelables, même si on sait aujourd’hui que le solaire et l’éolien coûte moins cher que le fossile ou le nucléaire.
L’électrification de la mobilité sous toutes ses formes fait partie de la solution. En attendant le tapis volant c’est la meilleure technologie à notre disposition pour la mobilité. Quand des génies comme Elon Musk nous diront que nous sommes prêt pour le tapis volant et bien j’enverrai mon dépôt de $1000 pour le réserver comme j’ai fais pour ma Tesla 3 qui n’est que du bonheur à conduire.
Ça coûte cher???
Est-ce que ça coûte plus cher que de continuer à subventionner l’industrie du fossile à coup de milliards par année avec nos taxes pour nous empoisonner et nous faire croire que oui mais c’est pas cher
ou de subventionner l’agriculture chimique qui détruit la biodiversité avec l’excuse que c’est moins cher?
Si on pense que la transition écologique coûterait trop chère, alors la solution est très simple,
soyons cohérent et taxons les pollueurs qui font une concurrence déloyale aux énergies propres:
1. comme tout le monde l’industrie du fossile doit payer ses taxes de vidange qu’elle nous déverse dans l’environnement, les coûts de la pollution sur la santé et les coût de destruction de l’environnement
2. cessons de subventionner immédiatement le fossile, aux dernières nouvelles l’industrie du fossile se gave de $5300 MILLIARDS par année de subventions (FMI), c’est à dire $10 millions par minutes.
https://www.theguardian.com/environment/2015/may/18/fossil-fuel-companies-getting-10m-a-minute-in-subsidies-says-imf?CMP=share_btn_link
Ça nous donnerait l’heure juste sur le vrai coût du pétrole et ceux qui veulent continuer avec le pétrole auraient un comportement plus responsable donc moins de gaspillage donc moins de pollution
et
tout à coup le transport en commun, les énergies renouvelables et la mobilité électrique nous apparaîtraient comme une aubaine et on se demanderait comment on a pu endurer cette dépendance toxique aussi longtemps.
Le prix du pétrole affiché à la pompe à fric n’est qu’une illusion pcq nous payons beaucoup plus cher en santé, en destruction de l’environnement et en impôts.
Comme le déclarait le chef du PCC Andrew Scheer non sans justesse, lors de la récente campagne fédérale, je cite de mémoire : « La crise climatique est globale, la production de gaz à effets de serre n’a pas de frontières ». De plus avec les GES, la quantification du gaz carbonique produit par l’activité humaine versus l’accroissement du CO2 à l’état naturel en raison même du réchauffement, tout comme l’accroissement des autres GES, nous pouvons penser au méthane…. tout cela rend cette lutte hasardeuse.
Donner un prix à la seule tonne de gaz carbonique produite par diverses industries, en plus d’être impopulaire (ajout de nouvelles taxes déguisées, risque d’augmentation bien réelle du coût de la vie), tout cela ne sert qu’à détourner les gens, comme les capitaines de l’industrie à mépriser cette urgence climatique.
À tout cela s’ajoute la pollution bien réelle produite, l’accumulation de déchets de toutes sortes, notre impuissance pour les recycler de manière adéquate. Une gestion des sols déficiente, de nos eaux usées, l’érosion, etc. La génération de particules fines (dont le smog) ; tout cela contribue à rendre l’action des élus caduque.
Laquelle action est d’autant plus inhibée que les élus ne sont pas pour la plupart des experts en environnement. Car la crise n’est pas climatique seulement, elle est environnementale, mondiale, globale et doit nous interpeler sur nos modes de vie et de consommation.
Celles et ceux qui ont dans leur cœur ces préoccupations, savent pertinemment que ce sont pratiquement tous nos modèles qui devront être à terme remis en question. Comment concilier des impératifs économiques fondamentaux, des programmes sociaux auxquels bien des citoyens (y compris aux revenus modestes) sont attachés ?
Comment faire croitre le pouvoir d’achat lorsque tout achat quel qu’il soit a un impact environnemental certain ? Comment créer et produire de la richesse, mieux la répartir, être solidaire avec le reste du monde et contribuer à maintenir la température globale de manière à préserver les écosystèmes naturels et les écosystèmes humains ?
Gabriel Nadeau-Dubois a indéniablement un talent pour la rédaction, une bonne plume. Reste à savoir comment et de quelle façon il entend s’engager sur la voie de la coopération avec les partis, le Canada et toutes les nations. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon. Il faudra qu’il nous démontre par quel mortier il entend comme politicien réunir les moellons.
Et pour dire les choses franchement : la CAQ, pas plus le QS ne m’apparaissent encore de sérieuses options. Qui sont… suivant ma vision un peu comme les deux faces d’une même pièce monnaie. Tout cela ne vaudra vraiment pas grand-chose d’ici plus ou moins de cent ans. Si j’écris cela, c’est parce que les 22ièmes et 23ièmes siècles, il faut commencer à écrire dès à présent.
Ce n’est pas ce que nous allons léguer à nos enfants et nos petits enfants qui compte, c’est ce que eux vont pourvoir léguer à leurs propres enfants.