Le Parti libéral du Canada a fait connaître le nombre de membres et supporteurs recrutés au cours de la course à la direction : 294 002. C’est énorme. Et ça laisse présager une victoire assurée pour Justin Trudeau puisqu’il se vantait, dimanche dernier, d’avoir recruté au moins 150 000 partisans.
À moins d’une catastrophe, c’est donc dans la poche pour celui qui est l’homme à battre depuis le début de la course. Armé de son charisme et de la notoriété associée à son nom, il avait une longueur d’avance en partant, ce qui l’a aussi avantagé au plan financier. À lui seul, il avait amassé plus que tous les autres candidats réunis à la fin de 2012.
Justin Trudeau a bien joué ses cartes. Il s’est doté d’une organisation solide. Il peut compter sur une plus grosse équipe et un plus grand nombre de bénévoles que ses adversaires. Il a aussi plus d’appuis publics, y compris parmi les députés.
Il lui reste maintenant à mettre ses milliers de bénévoles et son organisation à contribution pour le dernier droit de la campagne. Il faut d’abord que tous ces membres et sympathisants s’inscrivent d’ici le 14 mars sur la liste électorale du parti pour avoir le droit de voter pour le chef à la mi-avril.
Et M. Trudeau, comme tous les autres candidats, doit s’assurer que ses supporters de partout au pays s’inscrivent car chaque circonscription aura le même poids électoral, peu importe le nombre de membres et de sympathisants. Mais ce ne devrait pas être un grand souci pour lui. (Le parti n’a pas offert de résultats par régions ou candidats, mais le Globe and Mail a obtenu des chiffres intéressants que vous trouverez ici.)
Cela laisse bien peu de choses à surveiller d’ici le vote. Gagnera-t-il au premier tour? Qui arrivera bon deuxième? On en est là, finalement.
Un élément retiendra toutefois l’attention : la performance de Joyce Murray, cette députée de la Colombie-Britannique, qui préconise une coopération électorale entre les partis opposés aux conservateurs. Elle ne l’envisage que pour l’élection de 2015 dans le but bien arrêté de défaire Stephen Harper.
Il y a urgence, dit-elle en entrevue. Il faut, ajoute-t-elle, pour le Canada, sa réputation internationale, ses institutions démocratiques, son environnement et les générations futures. C’est largement pour ces dernières d’ailleurs qu’elle dit s’être lancée dans cette course.
Défaire les conservateurs en 2015 ne lui suffit pas, cependant. Une fois cela fait, dit-elle, il faut procéder à une réforme du mode de scrutin pour adopter un système plus proportionnel et ainsi éviter qu’à l’avenir un parti puisse former un gouvernement majoritaire, doté du pouvoir absolu, avec moins de 40 % des voix.
La plate-forme de Joyce Murray ne se limite pas à cet enjeu. Elle se distingue aussi par ses positions pour un développement durable et l’égalité des femmes, mais son appel à la coopération lui a permis de se démarquer car elle est la seule à ne pas en démordre, malgré l’opposition du NPD et des autres candidats dans la course. Et cette détermination lui a valu de passer de la queue du peloton au peloton de tête, avec des appuis prestigieux comme ceux de l’écologiste David Suzuki, de l’expert en matière de parlementarisme Peter Russell et du groupe Leadnow.
Un peu comme l’avait fait le néo-démocrate Nathan Cullen en 2012 lors de la course à la direction du NPD, elle a touché une corde sensible et ainsi pris du galon.
Si elle obtient des appuis importants, le prochain chef devra prendre note car cela signifiera que dans son parti, comme au NPD, une frange importante des partisans sera prête à faire pression pour discuter coopération advenant une solide remontée de Stephen Harper dans les sondages ou une victoire conservatrice en 2015.
Un discours très sensé que celui de cette Mme Murray! Malheureusement je doute qu’elle soit écoutée. Dommage.
Je salive déjà à l’idée de voir le fils de l’autre à la tête du parti qui a rapatrié la constitution sans l’accord du Québec, du parti qui a joué un rôle de premier plan dans l’échec de l’Accord du Lac Meech, du parti des commandites et de la Loi sur la clarté.
«Tu quoque mi fili?»
Marc Garneau est un homme crédible, pourquoi s’obstine-t-il à rester dans cette galère, d’autant plus avec Pretty Boy comme patron? C’est humiliant pour lui, je le verrais beaucoup mieux au PCC avec des gens plus sérieux.
@Sens commun rugueux : Le PLC a appuyé, et les députés du PLC aux communes ont voté en faveur de l’Accord du Lac Meech.
Si le Canada n’a rien à s’offrir qu’un réchauffé de Trudeau, on restera avec Harper pour longtemps…
A n moins que dans 8 ans le PLC et le NPD fusionnent
J’ai vu ma député libérale Alexandra Mendes défendre des dossiers importants pour la Rive Sud de Montréal. C’est grâce à elle que j’ai commencé à être vraiment intéressé à la politique fédérale. Lorsque je vois Justin Trudeau, je ne vois qu’une image, un produit de marketing. Les idées, la vision ? Il n’y en a pas, et c’est dommage. Le parti Libéral s’est retrouvé à genoux à cause de l’arrogance de Jean Chrétien et la mièverie de Paul Martin. Doit-il se retrouver à terre avant de comprendre ?