
Dangereuse incertitude en vue
La formation du nouveau gouvernement sera vraisemblablement précédée par de longues négociations, croient plusieurs observateurs politiques. Le premier ministre sortant, le chiite modéré Nouri al-Maliki, est la figure politique la plus visible au pays, mais il a peu d’alliés. Son style autoritaire lui a fait perdre le soutien des partis chiites radicaux. Nouri al-Maliki est aussi à couteaux tirés avec les partis de la minorité sunnite, qui s’estime minorisée par le pouvoir chiite.
Les tensions interreligieuses s’avivent
Les sunnites sont outrés qu’environ 500 de leurs candidats, répartis dans plusieurs partis sunnites, aient été bannis des listes électorales en raison de leurs liens passés avec le Baas, l’ancien parti de Saddam Hussein. (Tous partis et toutes religions confondus, plus de 6 000 candidats se disputaient les 325 sièges au Parlement.) Les sunnites accusent le gouvernement chiite d’être à l’origine de cette mise au ban pour des raisons politiques. Le demi-million de chrétiens d’Irak est aussi la cible d’attentats.
Les Américains partent, al-Qaida menace
Le départ annoncé des soldats américains laissera un dangereux vide sécuritaire. De 97 000 en ce moment, ils ne devraient plus être que 50 000 en août, avant de plier bagage définitivement à la fin de 2011. Les tensions entre sunnites, chiites et chrétiens pourraient alors dégénérer. Al-Qaida, très présente en Irak et qui a promis de ruiner ces élections, pourrait déstabiliser davantage le pays.