« Comment va ton Rt, François ? » demande au téléphone le président de la France au premier ministre du Québec.
Difficile de trouver un meilleur exemple du chemin parcouru depuis un an par les politiciens de la planète que cette question sur le taux de reproduction du virus SRAS-CoV-2 glissée dans la conversation, le 3 novembre dernier, entre Emmanuel Macron et François Legault. « Qui aurait pensé avoir ce type de conversation il y a un an ? demande François Legault. Et qui aurait dit que tous les deux, on saurait de quoi il est question du premier coup ? »
Le taux de reproduction, les vecteurs de transmission, la distanciation physique, la contamination par gouttelettes ou aérosols… L’année 2020 a été un cours intensif sur la science des virus. « Comme tout le monde, j’avais vu des films de Hollywood sur les épidémies, raconte le premier ministre. J’avais aussi lu un roman dont l’action se passait pendant la grippe espagnole, en 1918. Mais c’est pas mal tout ! Il a fallu tout apprendre. »
Les Québécois ont largement fait confiance à leurs dirigeants pour les guider pendant cette période sombre. Malgré la tragédie dans les CHSLD et un bilan plus lourd au Québec qu’ailleurs au Canada, la popularité du gouvernement Legault se maintient au sommet. Le ton direct et empathique du premier ministre a fait mouche. Les conférences de presse quotidiennes du trio Legault-Arruda-McCann, suivies par trois millions de Québécois le printemps dernier, vont s’inscrire dans les manuels de gestion de crise, aux côtés des prestations du premier ministre Lucien Bouchard et d’André Caillé, alors président d’Hydro-Québec, lors de la crise du verglas en 1998.
Malgré cette attention de la population et la présence de sa cellule de crise, François Legault avoue s’être senti seul par moments, à devoir prendre des décisions aux conséquences psychologiques et économiques importantes pour les Québécois.
« On était constamment dans l’inconnu. J’étais chanceux d’avoir Martin Koskinen [son chef de cabinet]. Il a un jugement exceptionnel. Il fallait trancher, et ce n’était jamais noir ou blanc. Des gens pensent que je suis très sûr de moi, mais je doutais continuellement. Est-ce qu’on a pris la bonne décision ? Chaque jour, je demandais à Martin s’il était certain qu’on devait faire ça, mais lui aussi doutait. »
La suite de l’aventure s’annonce tout aussi imprévisible, avec une deuxième vague qui n’en finit plus, une économie qui tangue et un vaccin à l’horizon.
Nous avons rencontré le premier ministre à son bureau de Montréal, au début de novembre.
Personnellement, comment allez-vous ?
J’oserais dire que ça va mieux. Les premières semaines, c’était presque irréel. Un peu effrayant. Je lisais les journaux du monde, je regardais CNN, j’essayais de comprendre où on s’en allait. Combien il va y avoir de décès au Québec ? Ça va durer combien de temps ? Les premières semaines, j’ai trouvé ça usant. J’avais déjà l’habitude de lire avant de me coucher, pendant une demi-heure ou une heure. Ç’a été mon évasion intérieure. Mais le sommeil ne venait pas toujours ! La lecture s’étirait sur deux ou trois heures. Après un certain nombre de mois, on finit par maîtriser la situation.
Il fallait trouver l’équilibre entre sauver des vies et ne pas trop faire souffrir la population, ne pas susciter trop d’anxiété. J’ai mis beaucoup de temps à préparer mes points de presse. C’était important d’avoir un message équilibré. Les gens devaient se rendre compte de la gravité de la situation, mais sans paniquer. C’était une responsabilité énorme, mais c’est aussi un privilège d’avoir été choisi par les Québécois pour faire ça.
Quel mot décrirait votre année ?
Wow, c’est difficile… [Pause de cinq secondes] Je dirais « aider ». Je suis nationaliste, j’aime aider les Québécois. C’est un privilège de pouvoir les aider, de tenter de sauver le maximum de vies. J’essaie d’être le leader qui permet aux Québécois de surmonter tout ça, j’essaie de donner de l’espoir. « Aider » aussi parce qu’il y a eu beaucoup de générosité : des milliers de Québécois se sont portés volontaires, sont venus aider, en faisant du bénévolat ou avec « Je contribue ».
Quelle a été votre plus grande réussite ?
Former les 10 000 préposées aux bénéficiaires en trois mois pendant l’été. Je suis arrivé avec cette idée un matin. Ça faisait plusieurs jours que je demandais à Yvan Gendron [sous-ministre de la Santé] de combien d’employés on allait avoir besoin et j’étais incapable d’obtenir un chiffre précis. J’ai dit : « OK, ça va être 10 000 ! » J’ai dit à Jean-François Roberge [ministre de l’Éducation] qu’il fallait y arriver avant la deuxième vague. Ce n’était pas évident de trouver des professeurs en été. On a reçu 71 000 candidatures ! On a fait ça en « bulldozant » le ministère de l’Éducation, le réseau de la santé, les syndicats.
Avez-vous fait une erreur ? Quelque chose que vous aimeriez refaire différemment ?
Non, je n’en vois pas. Quand je regarde la deuxième vague, je considère que 80 % des problèmes sont réglés dans les CHSLD. Il y aura 10 000 préposées de plus, bien payés, et il y a un responsable pour chacun des CHSLD, qui s’assure que le personnel porte les masques et qu’il y a de l’équipement. Ce qui reste à régler, c’est la disponibilité des infirmières. On ne peut pas travailler avec 50 % des infirmières à temps partiel.
Avez-vous un regret ?
Ne pas avoir augmenté les salaires des préposées aux bénéficiaires avant la crise. On avait mis de l’argent dans les CHSLD, mais la plupart des postes n’ont pas été pourvus parce que le salaire n’était pas assez attrayant. J’aurais dû augmenter les salaires plus tôt.
Quand direz-vous « mission accomplie » ?
Lorsqu’il y aura un vaccin. Mais le jour où on passera à autre chose, mon travail ne sera pas terminé. La pandémie a accéléré des tendances, par exemple les achats en ligne ou l’éducation à distance. Ça va avoir des effets. Il y a aussi une prise de conscience au sujet de l’autonomie du Québec sur le plan alimentaire ou de l’approvisionnement en équipements de protection individuelle pour les travailleurs de la santé. Ça pourrait arriver, dans l’avenir, que les frontières se referment pour un moment ; il faudra être autonomes dans certains secteurs.
Est-ce que cette crise marquera votre carrière ?
J’espère que non. Je suis fier de la manière dont on gère cette crise-là, mais on va en politique pour améliorer la société. Pour moi, l’important, c’est l’économie et la fierté des Québécois. Ça va bien, avec la loi 21 [sur la laïcité], et bientôt la nouvelle loi 101. On s’en vient avec des propositions en culture. Mon objectif est que les Québécois soient encore plus fiers d’être québécois. Ça va de pair avec le nationalisme économique : produire ici, acheter local, garder nos sièges sociaux, être aussi riches que l’Ontario et ainsi de suite. C’est pour ça que je suis en politique.
Vos priorités ont-elles changé avec la pandémie ?
Pas du tout. J’ai arrêté de m’occuper des autres dossiers en mars et en avril, mais depuis, à chaque conseil des ministres, je répète de ne pas oublier nos priorités. On a été élus pour faire avancer un certain nombre de dossiers et je m’attends à ce que d’ici deux ans, on ait livré la marchandise malgré tout. On a cinq priorités, et j’y tiens.
D’abord, l’éducation, notamment les maternelles quatre ans pour agir tôt dans le développement des enfants, et avoir de belles écoles.
Ensuite l’économie, j’y ai mis beaucoup de temps depuis cet été. Je souhaite faire exploser les investissements privés non résidentiels, autant par des entreprises québécoises qu’étrangères. Je veux réduire l’écart de richesse avec le reste du Canada. En 2019, j’avais réussi à faire passer celui avec l’Ontario de 15 % à 14 %. Je veux que ça continue à rétrécir.
Dans les régions, on a promis que tout le monde aurait Internet haute vitesse, mais ce n’est pas simple. Je suis en contact avec le président de Bell et avec Pierre Karl Péladeau, de Vidéotron. Il faut que ça bouge.
Puis, il y a le Plan pour une économie verte. Ça nous prend des trains, des tramways, des autobus scolaires et des camions électriques. En matière de gaz à effet de serre, notre principal défi, c’est le transport. On veut s’assurer, avec Hydro-Québec, la SAQ et Loto-Québec, qu’on encourage l’achat de camions électriques. On veut que les villes soient équipées d’autobus électriques.
En santé, on continue de travailler à l’agrandissement des hôpitaux, à la diminution du temps d’attente aux urgences. S’il y a un bon côté à la pandémie, c’est toute la téléconsultation qui se fait en première ligne.
Est-ce réaliste de revenir à l’équilibre budgétaire en cinq ans ?
Il n’est pas question d’augmenter les taxes et les impôts, ou les tarifs, de plus que l’inflation. Ni de ne pas couvrir au moins les coûts du système en santé et en éducation. Il n’y aura pas d’austérité dans les dépenses. Il reste donc deux pistes pour atteindre l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans. La première, c’est la croissance économique. Pousser très fort pour augmenter les revenus. Puis, il y a les discussions sur les transferts en santé avec le fédéral. Actuellement, Ottawa contribue à hauteur de 22 % des coûts du système de santé au pays ; on lui demande d’augmenter à 35 %. Pour le Québec, ça voudrait dire six milliards de plus par année. Si on a ça, c’est très réaliste d’atteindre l’équilibre budgétaire en cinq ans.
C’est un très gros « si »…
Oui, un gros « si »…
Pour Ottawa, ça signifierait des dizaines de milliards de dollars de dépenses de plus par année. On peut douter que le fédéral aille jusque-là.
Justin Trudeau a diminué la hausse des transferts de 6 % à 3 % par année. L’argent qu’il a versé pendant la pandémie, ce n’est pas récurrent. Si je veux embaucher plus de personnel dans le réseau de la santé, plus de préposées aux bénéficiaires, ça me prend des sommes récurrentes. Sur cinq ans, un gros morceau du déficit fédéral est non récurrent. On aurait pu être plus gourmands et demander que le fédéral paie 50 % du total des dépenses en santé au Canada. Vu la situation, c’est raisonnable de penser qu’on va avoir un gain.
Lorsque l’aide gouvernementale va cesser, craignez-vous la fermeture d’un grand nombre de commerces et d’entreprises ?
En commerce de détail, le plus important, c’est d’où viennent les produits, où ils sont fabriqués. Je veux qu’il y ait plus de produits québécois sur Amazon. Ensuite, avec le Panier Bleu, on travaille à concurrencer Amazon. Il va y avoir moins de commerces de détail dans les prochaines années et plus d’achats en ligne. On aura le défi de convertir des centres d’achats en logements. On doit s’assurer d’avoir un réseau de distribution compétitif, depuis l’achat en ligne jusqu’à la maison. On va être là pour accompagner les entreprises.
On avait le plein emploi avant la pandémie. D’ici un an à 18 mois, on devrait y revenir, mais il ne s’agira pas nécessairement des mêmes emplois. Il va y avoir beaucoup de création d’emplois en intelligence artificielle, en robotisation, en technologie de l’information… Ça va nous prendre du monde formé. On va entendre beaucoup les mots « requalifier les gens » vers différents secteurs.
Avez-vous des craintes pour le centre-ville de Montréal ?
Il y aura moins de gens dans les bureaux, les restaurants. Est-ce qu’une partie des bureaux va être convertie en logements ? Tous les centres-villes vont changer, mais ça ne veut pas dire que le PIB de Montréal ou du Québec va être modifié. La transition va être inquiétante, mais on va s’ajuster. La création de richesse va revenir.
Êtes-vous inquiet pour le secteur touristique ?
Les gens d’affaires se sont habitués aux logiciels Teams et Zoom, ils vont moins voyager. Mais les gens vont continuer d’aller en vacances. Je travaille avec notre ministre du Tourisme, Caroline Proulx, pour améliorer notre offre dans six régions : Laurentides, Estrie, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Québec-Charlevoix. Il faut augmenter l’offre d’hébergement et d’activités pour occuper toute la famille pendant une semaine. Même dans cinq ans, le monde va moins aller à l’étranger et plus dans nos régions. Le tourisme au Québec est appelé à croître de manière importante. Ce ne sera pas un désastre.
Comment vivez-vous avec la contestation ? Des restaurateurs et des propriétaires de gym, notamment, voulaient défier les consignes sanitaires…
Je n’aime pas ça, mais je vois des pays où c’est pas mal plus agressif que chez nous. C’est assez limité. On me dit d’ailleurs d’arrêter de lire les commentaires sur ma page Facebook !
Vous lisez les commentaires sur Facebook ? Ouch…
J’y passe un peu de temps chaque soir, ne serait-ce que pour rester branché sur le terrain. C’est un peu désespérant, je l’avoue, mais quand on regarde les sondages, on voit que c’est une minorité. Des gens sont inquiets de leur situation économique, ont peur pour leur emploi, on ne peut pas négliger ça. Mais la majorité de la population comprend.
Est-ce que la hausse des mouvements complotistes vous inquiète ?
C’est assez limité. C’est plate à dire, mais plus il y a de gens infectés au Québec, plus il y a de chance que ces personnes-là connaissent quelqu’un, dans leur entourage, qui est infecté et comprennent que ça existe pour vrai. Il faut faire la différence entre les complotistes et ceux qui souffrent du manque de contacts sociaux. Je comprends très bien l’effet de la crise sur la santé mentale de façon générale.
Quel serait votre plus beau cadeau de Noël ?
Qu’on soit le plus possible en famille. Que ma mère de 91 ans voie ses petits-enfants. On est une quinzaine dans la famille chez nous, ce serait un beau cadeau de se voir un peu.
Quelles sont les chances que cela se produise ?
Il faudra voir à combien on limite le nombre de personnes.
Cet article a été publié dans le numéro de janvier-février 2021 de L’actualité.
M. Legault, vous et votre équipe faites un très bon travail contre cet ennemi corriace. J’ai passé 36 ans dans le domaine de la santé et je sais que souvent on nous demande de nous tourner sur un 0.10$ et vous le faites très bien. Nous sommes plusieurs derrière vous pour vous soutenir dans cette crise. Continuez votre excellent travail.
Vous faites un travail exceptionnel lâchez pas. J’y vais aussi sur votre FB et je suis pas seul a vous encouragez des critiques y en aura toujours mais l’important c’est que la majorité des personnes sont avec vous. Merci pour votre passion.
M. Legault, vous faites un très bon travail .
Et bien M . Legault en ce qui me concerne vous et votre équipe avez tout mon respect et je tiens à vous remercier pour tout le BON travail que vous faites tous. Vous étiez tous dans l’inconnu et gérer cette situation du mieux que vous pouvez avec ce que vous avez. Il y aura toujours des gens chialeux mais si fond personne ne voudraient être dans vos souliers alors bravo. Bon courage et bonne continuité 👏👏👏
Et bien M . Legault en ce qui me concerne vous et votre équipe avez tout mon respect et je tiens à vous remercier pour tout le BON travail que vous faites tous. Vous étiez tous dans l’inconnu et gérer cette situation du mieux que vous pouvez avec ce que vous avez. Il y aura toujours des gens chialeux mais au fond personne ne voudraient être dans vos souliers alors bravo. Bon courage et bonne continuité 👏👏👏
NOTRE TRUMP : POPULISME MIÈVRE, AUTOCONGRATULATION ET CABOTINAGE !
« Malgré la tragédie dans les CHSLD et un bilan plus lourd au Québec qu’ailleurs au Canada, le premier ministre est toujours au sommet de sa popularité. »
Ça dit tout : Legault exige une gestion aux résultats qu’il ne s’applique pas à lui-même.
Il est prompt à blâmer ses collaborateurs quand les objectifs ne sont pas atteints, mais il n’est jamais responsable de quoi que ce soit.
Les personnes âgées abandonnées, les élèves vulnérables condamnés, les enfants négligés ou maltraités ignorés plombent son bilan, comme ils ont plombé ceux de ses prédécesseurs.
Le scandale des casinos, le piétinement de la restauration, la castration de la culture, la mise en place d’Hilo, la politique énergétique sont autant de fiascos économiques.
Le recrutement des préposés est contrebalancé par l’hécatombe du personnel soignant.
L’éducation est une farce monumentale pour la génération actuelle.
Sa popularité a autant de raisons d’être que celle de Trump.
Sa popularité a les mêmes raisons d’être que celle de Trump…
C’est tout dire !
Entièrement d’accord. M. Legault vit dans une bulle où chacun se congratule de ses bons coups, sans voir que sur le terrain des vaches, c’est une autre histoire. Il suffit de prendre des nouvelles directement auprès des préposé.es, des enseignant.es, des jeunes et des entrepreneur.es pour se rendre compte que l’impact des mesures sanitaires est très néfaste à bien des égards. Ce n’est pas la négation du virus qui pose problème, c’est l’aveuglement et le fanatisme sanitaire de votre gouvernement, M. Legault.
Super ce Messieurs
M. Castonguay et le Premier ministre démontrent tellement éloquemment que la question autochtone est complètement passée sous le tapis malgré le décès de Mme Echaquan dans un des hôpitaux de M. Legault. C’est bien beau de se péter les bretelles mais quand un peuple qui a connu la défaite et le colonialisme en traite d’autres peuples encore plus mal pris et traumatisés comme s’ils n’existaient pas, c’est une tache indélébile.
Au lieu d’avoir une grandeur d’âme et un respect pour les nations autochtones qui étaient ici bien avant nos ancêtres et qui nous ont aidé en tant qu’alliés pendant tout le temps qu’a durée la Nouvelle-France de nos ancêtres, nous les traitons comme s’ils n’existaient pas ou encore pire quand on regarde ce qui est arrivé à cette pauvre Mme Echaquan (et ce n’est pas la seule).
Malgré que M. Legault et son gouvernement avaient en main le rapport Viens depuis 1 an et que la situation des peuples autochtones dans la province y était carrément dénoncée et qui fournissait un paquet de recommandations utiles pour redresser un tant soit peu la situation, ce gouvernement caquiste n’a strictement rien fait et a laissé pourrir la situation comme son prédécesseur. On se plaint de la manière que le Dr Barrette a saboté le réseau de la santé parce que ça nous touche directement mais on ferme les yeux sur une situation bien pire pour nos sœurs et nos frères autochtones.
M. Legault ne doit pas être fier de sa performance et il sera certainement jugé durement par l’histoire.
J’ai lu les 9 commentaires qui précèdent le mien et à la lecture de deux de ceux-ci je me console de ne pas être dans les souliers du premier ministre. Quel job! Par contre, mon commentaire que je voudrais positif concerne davantage les leçons que nous devrions retenir de cet épisode de notre vie. Il faudra reconnaître que certaines personnes dans l’organigramme ont manqué de perspicacité, de flair et de savoir-faire dans la gestion pré-pandémie et les rendre tous et toutes IMPUTABLES dans le futur. Il faudra que les syndicats de la fonction publique reconnaissent la lourdeur de leur intervention et acceptent de réinventer leur coopération dans l’élaboration des conditions de travail des employés de la fonction publique. (L’exemple qui illustre mes propos est celui des conditions de travail des infirmières.) Arrêter de confier la gestion de notre système de santé à des médecins. Depuis xxxxx années, nous n’avons eu que des médecins dans la gestion de notre système de santé et voyez les résultats. (CIUSSS-CUSSS-) Les médecins, à moins d’avoir complété une formation en gestion, devraient se concentrer sur la médecine et laisser de vrais gestionnaires, imputables, gérer ce monstre, cette bête aux multiples tentacules. Un autre exemple concluant: celui de confier la gestion d’un CHSLD à un gestionnaire IMPUTABLE. Tant qu’à M Legault, compte-tenu du contexte et du peu de temps qu’il a eu pour corriger les nombreuses lacunes du système de la santé, je lui lève mon chapeau et lui dis merci pour ses décisions même si, parfois, elles étaient discutables.
Je suis plutôt d’accord avec monsieur Legault lorsqu’il met l’accent sur la croissance et sur la nécessité d’exercer une transition. Néanmoins au-delà des mots : croissance et transition, il y a les intrants, on pourrait dire aussi les conditions qui vont permettre de supporter une croissance consistante et une transition qui se devrait pour réussir d’être pleinement harmonieuse.
Considérant la difficulté de pousser la croissance vers des sommets tout en préservant le bien-être citoyen, j’éprouve des doutes quant-à cette nécessité de revenir à l’équilibre budgétaire d’ici 5 ans dans une période où les ressources humaines notamment doivent être soutenues, les dites ressources placées au bon endroit, en nombre suffisant dans un climat de stabilité indispensable pour retrouver un semblant d’équilibre pour le vivant.
Il faut assumer courageusement, que le Québec peut se permettre un déficit public raisonnable pour longtemps, pour autant que la croissance soit au rendez-vous, pour autant que les sommes dépensées en surplus le soient adéquatement et pour autant qu’on continue d’alimenter le Fonds des générations qui constitue une très bonne police d’assurance pour pouvoir emprunter aux meilleurs taux d’intérêt.
Ce qui manque aussi dans les propos de monsieur Legault, c’est : un plan. Les gens devraient savoir vers quoi nous allons, pourquoi nous y allons et comment nous y allons. On a introduit des Plans stratégiques (purement formels) au niveau des ministères, programmé un Bulletin des dits ministères (toujours pas divulgué) pour évaluer la performance ministérielle, mais… on a oublié de créer un commissariat au Plan qui permettre de planifier pour au moins cinq ans, les grandes orientations du gouvernement.
Plaise ou ne plaise pas, monsieur Legault appartient toujours à cette générations de politiciens joviaux, fidèle au paternalisme entrepreneurial dominant, de qui tout doit venir : le meilleur (quelquefois) ou encore (quelquefois) le pire. Lorsqu’il est ouvert sur le monde, lorsque la main est tendue (ou le coude) vers ses égaux, le nationalisme a toujours meilleur goût, surtout s’il touche à l’excellence plutôt que de flatter toutes sortes de regrettables penchants.
Au moyen d’une assez longue digression ou mise en situation, examinons, donc, si F. L. y parviendra — (à « passer à l’histoire ») —, ou si ç’a plus de chance d’achopper, à court ou moyen terme, telle éventualité.
Chez nous, des entités collectives sont négligées ou maltraitées, quand ce n’est pas martyrisées, telles celles d’enfance et vieillesse. Auxquelles correspondent d’autres entités, individuelles, identiquement délaissées ou abusées. Peu importe où, comment, pour quoi, par qui. Ç’arrive… « Comme ça ».
Exemples? Guy Ouellette, Nathalie Normandeau, Martin Prud’homme, Yves Michaud. Les premiers, récemment; le dernier, il y a vingt ans; l’autre, actuellement.
Comment cela se fait-il? Quel est le ‘Problème’? Ou… QU[o]I est le problème ?
On remarque que, pour les trois quarts de ces cas, y aurait-il (eu) policierisation ou judiciarisation (préjudiciarisation ou parajudiciarisation), excessives, d’appréhension du cas; au point qu’on ne puisse même plus en parler… (« sujet ‘sensible’ », allègue-t-on). La police arrive, la police « débarque ». Abruptement. Comme s’il s’agissait de Mesrine. Et…
Même chose au faîte-du-sommet-suprême-du-Tout-Puissant-Parlement-ANQ pouvant tout tout dire ou faire. Complètement impunément! Pas de sanction possible à son encontre. Un bon jour, cette toute puissance inédite vous arrive-t-elle avec un Édit de verte « condamnation » de Qqn. Sans motif. Pas nécessaire. Suffit que des chefs ou leaders intérieurs proclament, allèguent, puis contraignent. Et le tour est joué. Vous venez d’« accuser », tout à fait à tort, qu’importe!, à l’aveugle, sans l’entendre, qqn d’entièrement innocent de ce dont vous l’« accusez ». Mais, derechef, qu’importe! N’en avez-vous pas le « droit » ? Enfin, accuser suffira. Pas question de s’excuser. Voyons donc! De qu[o]i aurait-on l’air ?…
Alors, donc, y a-t-il, chez nous, des catégories négligées, des individualités abusées. Au nombre desquelles, ne considérons ici que le cas, tout chaud, et susceptible de chauffer, encore fort (et) longtemps, du dg de la SQ. Assez ironique qu’au moment même où voit-on une ex-v.-PM sortir, enfin!, d’enfer(mement) d’injustifiées accusations, en voit-on une autre, v.-PM, s’adonner, elle, à… d’« ‘injustes accusations’ » ?
Comment ça, ‘injustes’? Simple, la science psy a fait ressortir nettement et qu’une seule personne au sein d’un jury peut faire pencher la balance, et que lorsqu’on a [eu] lien(s) significatif(s), proche(s) ou positif(s), avec qqn; s’avère-t-on des plus sujets à faire pencher ladite balance en faveur dudit qqn ou de ladite qqne. Or, c’est ce qui est advenu. La « balance » a soudainement penché, toute, « en faveur » de qqne. Au détriment de qqn. Il n’était pas correct, pas approprié de faire faire une évaluation de cas par un comité composé, en partie, par du monde ayant ‘atomes crochus’ avec l’une des impliqué.e.s au dossier. Or, la madame, ministre, l’a fait quand même. Et s’est basée là-dessus pour continuer d’« ‘assaillir’ » une personne. Ainsi indûment pourchassée à n’en plus finir.
Si bien que… Le PM a raison, certes, d’alléguer que lui ne touchera résolument pas à ça, qu’il ne s’en mêle[ra] pas. De « ça », oui; non, ne doit-il pas toucher à « ça »; non, ne doit-il pas s’en mêler — de « ça ». Mais… d’ELLE, oui. Un — « véritable » — PM ne peut laisser, comme ça, (continuer d’)errer indéfiniment à ce point sa ministre principale à propos de quelque chose d’aussi crucial, d’aussi névralgique et essentiel. Ne serait-ce que pour question… humanitaire*. De même qu’un — véritable — chef d’État, ayant lui-même pris part à une manoeuvre plus que douteuse — (le vrai mot est « honteuse ») — une vingtaine d’années auparavant, ne peut ne pas se rétracter à cet égard et amener le parlement à faire de même. Si bien que (bis), oui, ce PM pourrait-il « passer à l’histoire ». Mais s’il persévère à laisser aller, à ne point remédier, dûment, à des choses telles celles-ci, ce pourrait être bien davantage pour de mauvaises raisons que pour de bonnes.
* Lors du Discours d’ouverture, ce à quoi il avait fait le plus véhémentement appel, ç’avait été l’« HUMANITÉ » (ainsi en capitales dans la transcription du Soleil).
Cette année-ci s’achèvera, donc, tout semblablement à la précédente, eu égard au PM. Ç’avait terminé cahin-caha l’an dernier; ça ne se conclut guère plus glorieusement cette semaine. Avec le cas Fitzgibbon.
Quand bien même, en effet, auraient-ils tous deux raison quant au fond; ils ne sauraient l’avoir quant à l’approche, à la forme, à la manière, au moment.
Car voilà là une instance instituée par l’Assemblée même, une commissaire nommée par l’Assemblée même, un Code d’éthique émanant de l’Assemblée, il semble bien; et… N’en adviendrait pas moins, répétitivement, que soit celui-ci, soit celle-là, soit les deux s’avéreraient si peu « correct.e.s » – qu’ielles devraient être objets de désaveu à tout bout de champ. Tantôt par ce gouvernement-ci, tantôt par ce gouvernement-là.
Si bien que tels gouvernements ne s’avéreraient pas des plus « obéissants »…; que de tels PMs et ministres ne seraient pas des plus « dociles », n’est-ce pas? Et ce à l’instant même où implorent-ils, où conjurent-ils, eux, de respecter scrupuleusement, sans rechigner, les règles établies afin d’éviter de sombrer avec ou par covidixneuf… Bel « exemple »! Inspirant…
Puisque ce faisant, ne font-ils pas pire encore que font de simples citoyen.ne.s, en mettant ainsi charrue devant boeufs, en commençant par déroger aux règles pourtant censées les réguler jusqu’à modification préalable (par eux-mêmes…); alors que les citoyen.ne.s ‘ordinaires’, ielles, ne se les voient qu’imposées – les règles ?
Et il y a plus. Il y a mieux encore. Constate-t-on, en effet, a posteriori, l’exact même phénomène ayant eu cours, de Paradis à Fitzgibbon, en passant par… Prud’homme. Car qu’est-il advenu en chaque cas? Fureur.
Fitzgibbon se sera dit « furieux » ‘après’ la commissaire; Paradis avait dit avoir préféré partir avant de… « lui arracher la tête » [à la même commissaire]; et ce qui s’est passé de Prud’homme à DPCP devait bien être de même ‘humeur’…
Or, différence néanmoins.
Paradis et Fitzgibbon se seront vus graciés par leurs gouvernements respectifs; Prud’homme, lui, r’enfoncé au plus profond, au plus l o n g, au plus âpre et cuisant des calvaires possibles — (par le… gouvernement va sans dire).
Trouvez l’erreur.
Que demande-t-on, qu’attend-on d’un gouvernement?
Sens, sensé, droiture, équité, humanité. Y sont-ielles?
Pourquoi ce sentiment d’avoir ou de voir plutôt tantôt
un gouvernem’man – gouvernep’pa (bon père famille)
tantôt un gouverne-pas, tantôt un gouverne-au-pas…
enfin un gouvernanan («fabriquant» de ‘beaux’ Noëls)
?
« Fin »…
Deux ou trois « affaires », politiques, Q, 2020, dominent, surplombent toutes autres?
– L’affaire Prud’homme;
– L’affaire Fitzgibbon;
– L’affaire Michaud.
La plus ‘facile’ des trois (Fitzgibbon) illustre on ne peut mieux à quel point, lorsqu’on change de statut ou de fonction, qu’on passe de simple critique à détenteur de Pouvoir; trop souvent, quasi invariablement en fait, agit-on un virage à 180 eu égard à ce qui est estimé convenable, équitable, juste, droit ou « correct ». On a là, en effet, une Règle, pas ‘vieille’ du tout, ni imposée de l’extérieur…; qui est, soudainement, trouvée « pas correcte »; une commissaire, elle non plus imposée de l’extérieur, à l’endroit de qui le ministre au-dessus de tout et de tou.te.s se dit « furieux ». Même fureur, à l’endroit de la même, qui s’avérait éminemment répréhensible et condamnable émanant de P. Paradis; mais justifiable ou louable même émanant d’un ministre caquiste.
Michaud? Quelle « ‘surprise’ »!, là encore, d’apprendre que le gouvernement de la CAQ, (dont incidemment les seuls membres de l’ANQ restant qui avaient participé à l’infâme blâme d’il y a vingt ans sont ‘tous’ à la CAQ), d’apprendre, donc, que tel gouvernement n’appuie(ra) point la motion d’excuses à l’endroit de l’indu préjudicié ‘exécuté’ par eux, parce que cela mènerait à un « débat politique » [sic]. On sait bien, n’est-ce pas, l’Assemblée est rien moins que politique et il ne saurait rien moins y avoir que des débats – a fortiori politiques… Oh la la! Sachant au départ par le chef, insigne duplessiste autoritariste, « EFFICACE », à quel point des débats constituent « une perte de temps », et qu’idéalement devraient-ils se voir carrément abolis, considérant qu’«anyway» c’est ce qui a d’ores et déjà été conçu, élaboré ou ‘subodoré’ et décidé ‘en haut’, au pouvoir, qui se verra imposé ou décrété.
Enfin, Prud’homme. Ah, ça, celle-là, c’est la « ‘meilleure’ ». De toutes. Depuis longtemps. Et pour longtemps.
Voilà là, en effet, un Modèle, voire, sinon, LE Modèle. Auquel aura-t-on dû recourir, en double, en métropole comme en province toute. Tant n’y aurait-il personne d’autre de cette qualité au Québec pour remplir telles mission ou fonction. Or, voilà que p’t’être serait-il un sacripant en fin d’compte c’gars-là. P’t’être faudrait-il le des ti tu er, le restituer — (ma ‘maîtresse’ d’école utilisait ce vocable qu’elle préférait à «vomir»).
Mystère.
Mystère, surtout, les biscornus « dé ve lop pe ments »… enveloppant et éternisant cette sombre affaire. Sitôt un comité disculpant le ‘soupçonné de’ – de méfait possiblement « ‘criminel’ », s.v.p.; sitôt mise en place d’un autre comité… Lequel, étrangissimement, lui, le trouvera passible, quasi, de la ‘peine capitale’. Quel est donc le « ‘secret’ » ?
Celui-ci :
Au sein de ce dernier comité, se trouvait qqn en relation « ‘positive’ », proche, avec la plaignante. Qui, donc, ne pouvait, objectivement, délibérer ni, encore moins, conclure objectivement à propos de ce ‘dossier’. Or, madame la ministre, ma Préférée
https://www.ledevoir.com/non-classe/543278/la-parole-a-nos-lecteurs
dont ce n’aura pas été le premier gravissime égarement ou dramatique « manque de jugement » — (parlez-en à Me Jacqueline Aubé ou jetez un coup d’oeil à une analyse mienne à cet égard ici: https://canadalive.news/2020/11/17/the-dg-of-the-sq-martin-prudhomme-initiates-an-appeal-against-quebec/) —; elle, donc, en aura décidé autrement; arguant que la plainte ne serait certes « pas frivole », en vertu des données dont elle disposerait; alors qu’en réalité c’est elle qui l’est, non seulement frivole face à cela, à cet homme-là, incommensurablement, mais aussi, également, voire plus encore, cruelle.
Si bien que, devra-t-on en convenir éventuellement, on n’a point là LE Gouvernement du siècle. Avec ne serait-ce que ‘cela’, une v.-PM, censée être la crème de la crème, après le PM même, au sein du gouvernement, qui « fait » passablement bien, oui, lors de points de presse; mais agit, en contrepartie, trop souvent, d’année en année, excessivement intempestivement, comme la peste. Au point que de ces/ses agissements la disqualifie au ‘total’. Tant c’est GROS, énorme, en fait de « ‘crosses’ crasses », immondes, telle cette p’tite dernière, honteuse, ayant trait à M. Prud’homme. À quoi s’ajoutent ses joutes ultra-partisanes, baveuses-nargueuses, mains dans les poches, en Chambre même, trop souvent empreintes de bassesse et petitesse, de perfidie ou mesquinerie, indignes de sa fonction.
Comme quoi, ce gouvernement ne saurait certes se targuer de s’élever à un faîte inédit d’exemplarité, tant qu’il manifestera autant de répugnant dégoûtant.
Les questions que vous lui avez poser était sûrement sur une liste de question autorisées, si non mechante entrevue de licheux de cul,aucune question d’opposition tout un journaliste
Je frissone à entendre ceci » avez-vous fait des erreurs – Réponse: » Non, je n’en vois pas »
Ça donne froid dans le dos.
Est-il déconnecté des faits? La mémoire lui fait-il défaut (ou l’orgueil va savoir) quand on sait qu’il permis les échanges de main d’oeuvres entres les CHSLD et ce dans différentes régions. Et tout cela sans masque, sans système de ventilation, sans cervelle.
Vous aimez Legault ça se voit, mais les faits sont têtus. L’amour, lui, est aveugle. D’ailleurs, on assiste à cet aveuglement volontaire aves les trumpiste qui endosse tout les délires de leurs président.
Oui, je sais, la critique ou même la dure réalité des faits est une capacité en voie d’extinction pour les citoyens qui ont voté CAQ.
Autres faits qui aide en rien à aider la situation : la claireté des explications.
Le fait que Legault prédit que Noêl aura bel et bien lieu en faisant miroiter deux jours de ressemblement possibles est une folie si l’on connaît un temps soit peu la psychologie des foules.
Pourquoi Legault a perdu la collaboration du peuple
L’expérience de Milgram de 1963 nous enseigne les degrés d’obéissances face à l’autorité. Il n’est plus a démontrer les incohérences dans les communications du gouvernement caquiste. Que ce soit les écoles bondé de 30 élèves par classes, le port du masque, le mouvement de personnels dans les CHSLD ou juste les réponses trop longue Darruda, force est d’admettre qu’au niveau communicationnel le gouvernement rame dans la garnotte.
Or, l’expérience de Milgram note que lorsqu’il y a incohérence dans le discours et surtout dans les DIRECTIVES de l’autorité le sujet d’obéit plus.
Celui qui sème le vent récolte la tempête. Il n’incombe qu’à M. Legault que cet effet de son incohérence. Personne d’autre. Si on observe une dissidence dans la population que ce soit les rassemblements de Noêl ou du joiur de l’an, la contagion croisée par les tites rencontres un verre à la main du genres – nous autres on fait attention , on la pas le virus. Et même le fait que des députés caquistes vont au Pérou voir un ami! Tout cela découle de cette cause première à savoir la perte d’autorité de par l’incohérence.
Bon deuxième confinement!
Et restez critique car le progrès ne s’obtient que par la remise en cause.