
Hans Marotte, l’avocat et militant bien connu pour les droits des chômeurs, portera les couleurs du NPD au Québec lors des prochaines élections fédérales, en 2015, a appris L’actualité.
Des sources affirment que les détails ont été ficelés dans les derniers jours et qu’une annonce devrait avoir lieu d’ici la fin du mois de septembre.
Il n’a pas été possible d’apprendre dans quelle circonscription Hans Marotte tentera de briguer l’investiture, mais nos sources confirment que ce sera sur la Rive-Sud de Montréal. Il travaille actuellement à Montréal, au Mouvement Action chômage.
En mars 2013, Hans Marotte avait été invité à l’émission Tout le monde en parle, à Radio-Canada, pour parler de la controversée réforme de l’assurance emploi du gouvernement Harper.
Un peu avant, il avait accordé une grande entrevue à Patrick Lagacé à l’émission Les francs-tireurs.
Il est un excellent communicateur, très à l’aise devant les caméras. Le NPD a l’intention de le présenter comme une recrue-vedette.
Hans Marotte a déjà tenté de se faire élire sous les couleurs du NPD en 2000, dans la circonscription de Papineau–Saint-Denis (aujourd’hui représentée par Justin Trudeau).
En 1994, il avait tenté sa chance dans Gouin aux élections québécoises. Il portait alors les couleurs du défunt NPD-Québec. Il avait terminé troisième, derrière André Boisclair, qui avait remporté facilement l’élection.
Hans Marotte, 46 ans, a un parcours singulier.
En 1988, il avait posé un geste d’éclat en escaladant la croix du Mont-Royal afin d’y accrocher une grande banderole en faveur de la loi 101, qui faisait alors l’objet d’une contestation devant la Cour suprême. Il voulait ainsi inciter le gouvernement libéral de Robert Bourassa à appliquer la Charte de la langue française pendant le recours devant les tribunaux.
Il a également fait partie d’un groupe, Action Québec Français, qui multipliait les graffitis sur les commerces ne respectant pas la loi 101. Il a été arrêté sous 86 chefs d’accusations, dont 33 ont été retenus pour «méfait». Il a fait 120 heures de travaux communautaires.
En entrevue à Radio-Canada, en 2008, il a indiqué avoir des regrets concernant cette période, affirmant que sa cible était le gouvernement — alors que ce sont de petits commerçants, souvent des immigrants, qui payaient la facture.
Il dit ne plus militer pour la souveraineté depuis plusieurs années, soutenant qu’il y a eu trop d’énergie perdue sur cette question et qu’il faut maintenant s’attaquer à d’autres problèmes plus concrets.
. . .
Le NPD a l’intention de recruter une demi-douzaine de candidats-vedettes en vue du scrutin d’octobre 2015, selon nos informations. Le processus est déjà en marche.
Mais où les faire atterrir ? C’est le grand défi du parti, qui détient déjà 55 circonscriptions au Québec. (Le NPD a fait élire 59 députés en 2011, mais quelques départs et une suspension ont ramené le total à 55.)
Certains députés ne se représenteront pas, dit-on en coulisse. C’est le cas de Marie-Claude Morin, dans Saint-Hyacinthe–Bagot. Le député de Saint-Jean, Tarik Brahmi, devrait annoncer cette semaine qu’il ne se représente pas pour des raisons de santé. D’autres en feront autant, libérant des territoires déjà conquis par le NPD.
Les départs ou suspensions depuis 2011 donnent aussi une marge de manœuvre pour le recrutement. C’est le cas dans Verchères-Les Patriotes (Sana Hassainia, ex-députée du NPD, est maintenant indépendante), Jonquière-Alma (le transfuge NPD-Bloc Claude Patry ne se représentera pas), Saint-Maurice–Champlain (Lise St-Denis a quitté vers le PLC quelques mois après les élections de 2011) et Montcalm (Manon Perreault a été suspendue du caucus lorsqu’une accusation de méfait public a été déposée en juin dernier).
Le parti a aussi la volonté de ravir les quatre circonscriptions bloquistes acquises en 2011.
S’ajoutent les trois nouvelles circonscriptions qui seront créées au Québec en 2015, lequel passera ainsi de 75 à 78 circonscriptions (une dans l’Outaouais, une sur la Rive-Nord de Montréal et une sur la Rive-Sud de Montréal), où le NPD estime avoir des chances.
Bref, Thomas Mulcair a une marge de manœuvre qui oscille entre 10 et 12 circonscriptions pour tenter d’y présenter des candidats plus connus du public.
Le PLC de Justin Trudeau, le PCC de Stephen Harper et le Bloc de Mario Beaulieu, tous emportés par la vague orange de 2011, ont plus de choix à offrir à certains gros noms au Québec. Reste à voir l’intérêt des gros noms en question, et comment ira le recrutement d’ici les élections d’octobre 2015.
Le dernier sondage CROP-La Presse-Le Soleil sur les intentions de vote du côté fédéral au Québec, publié le 21 août dernier, allait comme suit :
Total :
PLC 38 %
NPD 32 %
Bloc 13 %
PCC 12 %
Chez les francophones :
NPD 36 %
PLC 34 %
Bloc 17 %
PCC 11 %
* * *
À propos d’Alec Castonguay
Alec Castonguay est chef du bureau politique au magazine L’actualité, en plus de suivre le secteur de la défense. Il est chroniqueur politique tous les midis à l’émission Dutrizac l’après-midi (sur les ondes du 98,5 FM) et analyste politique à l’émission Les coulisses du pouvoir (à ICI Radio-Canada Télé). On peut le suivre sur Twitter : @Alec_Castonguay.
Je suis profondément déçu de voir maintenant ce brillant avocat défendre l’unité du Canada. Il baisse dans mon estime. Mais il reste un homme bon malgré tout.
Nous faisons encore partie du Canada et je crois que ses valeurs rejoignent celles du NPD.