La stratégie payante du désengagement

L’approche de Stephen Harper par rapport au gouvernement Marois a contribué à faire passer le paysage politique de l’axe fédéraliste-souverainiste à l’axe gauche-droite, selon son ancien conseiller Carl Vallée.

(Adrian Wyld / La Presse Canadienne)

Comment gérer le délicat débat constitutionnel et l’enjeu de la souveraineté du Québec ? La question taraude tous les chefs fédéralistes à Ottawa depuis des décennies, particulièrement lorsque des élections approchent au Québec.

Au moment où s’installe un nouveau chef conservateur à la Chambre des communes, et où le NPD entre dans la dernière ligne droite de sa course à la direction, il peut s’avérer utile de revenir sur la façon dont Stephen Harper, premier ministre pendant près de 10 ans, a navigué sur le terrain miné des relations Québec-Ottawa.

Comment un politicien anglophone de l’Ouest canadien a-t-il contribué à transformer de façon durable le paysage politique québécois ? Il y a là un enseignement qui peut servir les élus qui guident les partis à l’heure actuelle.

En septembre 2012, quelques jours après l’arrivée au pouvoir du Parti québécois de Pauline Marois, la question de la souveraineté du Québec et la rhétorique qu’allait utiliser le gouvernement péquiste occupaient les esprits dans les bureaux du gouvernement, à Ottawa. Je ne compte plus les notes de service et les réunions où les fonctionnaires proposaient des idées pour contrer une montée de la fièvre souverainiste.

La fonction publique fédérale se préparait pour une crise de l’unité canadienne et proposait des moyens pour montrer que « le Canada fonctionne » et pour « maximiser la présence et la pertinence du gouvernement fédéral au Québec ». Une approche promptement rejetée par le premier ministre Harper, ses ministres et ses conseillers québécois : une telle démarche rappellerait inévitablement le scandale des commandites.

Notre stratégie a plutôt été celle du désengagement constitutionnel. Malgré toutes les tentatives du gouvernement Marois d’embarquer Ottawa dans une traditionnelle querelle, comme il s’en faisait 10 ou 15 ans plus tôt, le gouvernement Harper a refusé d’entrer dans la danse, répétant à qui mieux mieux qu’il ne rouvrirait pas les vieilles chicanes. L’hameçon ne sera pas mordu, même si l’occasion se présentait presque chaque semaine.

La meilleure illustration de cette approche est sans doute la controverse entourant la décision de Mme Marois de retirer l’unifolié du Salon rouge à l’Assemblée nationale, quelques semaines après sa victoire, à l’automne 2012, à temps pour l’assermentation de son gouvernement. Cette décision avait généré une couverture médiatique partout au pays.

M. Harper était de passage à Québec au même moment pour annoncer la reconstruction du manège militaire. Tant les médias que les observateurs de la scène fédérale s’attendaient à voir le premier ministre vilipender Mme Marois — tradition fédérale oblige — et défendre l’honneur du drapeau canadien. Cela aurait inévitablement alimenté davantage la controverse et nourri l’option souverainiste.

Or, rien de tel ne s’est produit. M. Harper a plutôt haussé les épaules et affiché un air perplexe en déclarant : « Qu’est-ce que je peux dire ? » Cela a fait rire l’audience et nous sommes immédiatement passés à un autre appel. Le ton était ainsi donné pour ce qui allait être 18 mois de règne péquiste à Québec.

Passer outre la logique du Oui et du Non

Pour comprendre la contribution de Stephen Harper au fédéralisme canadien — particulièrement au Québec —, il faut se replacer dans le contexte du début des années 2000. À l’époque, le Québec était encore pris dans le carcan du bipartisme à saveur fédéraliste-souverainiste, tant à Québec qu’à Ottawa. Le Bloc québécois et le Parti libéral du Canada régnaient sans partage au Québec. Sur la scène provinciale, l’Action démocratique du Québec était encore un acteur mineur, avec une poignée de députés siégeant à l’Assemblée nationale, devant une hégémonie libéralo-péquiste qui durait depuis une génération.

Dès l’élection de 2005-2006, nous avons senti l’appétit des Québécois — et même de l’ensemble des Canadiens — de passer outre la logique du Oui et du Non. Le discours de M. Harper du 19 décembre 2005, dans lequel il a exprimé un fédéralisme moins centralisateur, plus respectueux du Québec, et la promesse de gestes d’ouverture envers la province sans rouvrir la Constitution, a donné l’excuse que beaucoup de Québécois cherchaient pour tourner le dos à la dualité libérale-bloquiste. Ainsi, la région de Québec est passée du bleu bloquiste au bleu conservateur. Sans utiliser ces mots, Stephen Harper venait de promettre la paix constitutionnelle non seulement aux Québécois, mais à tous les Canadiens.

L’approche du gouvernement Harper consistait à reconnaître la différence identitaire du Québec, tout en traitant les autres partenaires de la fédération avec équité, c’est-à-dire en respectant les champs de compétence de tous et chacun. Une telle approche était dictée par la logique conservatrice : nous pensions que c’était le meilleur moyen de faire fonctionner un pays aussi grand et diversifié avec des intérêts régionaux divergents.

Cette reconnaissance de la différence des Québécois s’est déclinée de plusieurs façons. Bien entendu, il y a eu la reconnaissance par la Chambre des communes que les Québécois forment une nation (au sein d’un Canada uni). Mais contrairement à la croyance populaire largement véhiculée dans les médias québécois, cette reconnaissance était plus que symbolique et s’est traduite par une incidence réelle dans les politiques publiques du gouvernement fédéral.

Par exemple, si le gouvernement Harper a consacré des sommes considérables pour célébrer le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, c’est parce que le premier ministre considérait la fondation de Québec et de la Nouvelle-France comme la fondation du Canada — un pays né en français, disait-il.

Aussi, saisissant la sensibilité historique des Québécois concernant leur statut minoritaire, M. Harper a fait volte-face lors du redécoupage de la carte électorale et a finalement accordé au Québec trois sièges supplémentaires à la Chambre des communes afin de minimiser la diminution de son poids politique à Ottawa, tout en respectant sa promesse d’augmenter le nombre de sièges en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta pour respecter leur croissance démographique.

À cela s’ajoutent le règlement du déséquilibre fiscal et le siège du Québec au sein de la délégation canadienne à l’Unesco.

Un fédéralisme respectueux du Québec et de ses compétences, donc, mais équitable envers les autres provinces. Pour illustrer cette philosophie, l’exemple de la taxe harmonisée est éloquent. À l’automne 2011, juste après avoir remporté un mandat majoritaire avec seulement cinq sièges au Québec, le premier ministre Harper s’est rendu à l’Assemblée nationale, où il a annoncé, en compagnie du premier ministre Jean Charest, qu’ils étaient parvenus à une entente au sujet de la taxe de vente harmonisée. L’entente verrait le fédéral signer un chèque de 2,2 milliards de dollars à la province.

Dans son allocution présentée presque exclusivement en français, M. Harper a répété en anglais un élément qui est passé quasi inaperçu : toutes les autres provinces, si elles le voulaient, auraient droit à la même entente avec les mêmes modalités. Garant de son passé réformiste, le premier ministre Harper était allergique à toute politique économique ou financière qui pourrait donner l’impression de favoriser une province au détriment des autres.

Le mythe de l’obsession monarchique

La relation Québec-Canada anglais est une quadrature du cercle très difficile à résoudre, particulièrement pour un gouvernement conservateur qui tente de reconnaître et de célébrer les contributions historiques des peuples fondateurs. À ce sujet, un autre mythe largement véhiculé par les médias québécois était celui de la supposée obsession du premier ministre Harper pour la monarchie britannique. Pour une certaine élite au Québec, il s’agissait d’un « narratif » utile afin de concrétiser l’image d’un politicien anglophone de l’Ouest et étranger à la culture québécoise.

Pourtant, cet attachement à la monarchie britannique n’était que le revers de la médaille du type de (bi)nationalisme que prônait M. Harper : un Canada fier de son histoire, un Canada fondé en français par des Français, mais un Canada qui s’inscrit dans la continuité de ses institutions d’origine britannique. D’une part, M. Harper célébrait les origines françaises du Canada et reconnaissait la nation québécoise. De l’autre, il soulignait le jubilé de diamant de la reine Élisabeth II.

On peut ne pas être d’accord avec l’un ou l’autre, mais on ne peut pas dire que la démarche n’est pas cohérente. Comment réconcilier les nationalismes québécois et canadien-anglais autrement ? Chaque fois qu’un geste était fait en faveur de l’un, M. Harper payait un prix politique par l’autre. C’est à se demander si ces deux nationalismes sont réconciliables ou s’ils pourront l’être un jour.

Néanmoins, cette approche d’équité a créé une période de stabilité rarement observée dans la fédération canadienne depuis la naissance du mouvement souverainiste au Québec, dans les années 1960. Une « paix constitutionnelle » — ou plutôt une « trêve constitutionnelle », puisque la signature de l’un de ses peuples fondateurs manque toujours au bas de la Constitution canadienne.

Certes, cette approche du fédéralisme ne s’est jamais traduite par un appui massif des Québécois envers le PCC, parce que le gouvernement Harper n’est jamais parvenu à « connecter » avec une grande proportion de Québécois. Mais il a certainement réussi à créer ce qu’on pourrait appeler une « harmonie opérationnelle ».

Une majorité de Québécois ne s’identifiaient pas aux politiques du gouvernement Harper, mais cette différence d’opinion n’était pas existentielle, contrairement aux débats qui ont fait rage avec les précédents gouvernements libéraux dans les années 1990 et au début des années 2000. Pendant l’ère Harper, il s’agissait en fait de débats idéologiques normaux dans le cadre d’une fédération. Chacun s’occupe de ses champs de compétence, on n’est pas obligé d’être d’accord.

L’abolition du registre des armes d’épaule n’a pas plu aux élus de l’Assemblée nationale, mais elle ne remettait pas en cause les pouvoirs constitutionnels du Québec. Au contraire, le gouvernement du Québec était habilité à créer son propre registre en vertu des pouvoirs qui lui ont été conférés par la Constitution de 1867, et c’est exactement ce qu’il a fait. Et cela est sain dans une fédération.

Il ne fait aucun doute que ce fédéralisme d’ouverture, exercé dans le respect des champs de compétence des provinces, a contribué au déclin du mouvement souverainiste québécois. En l’absence de débats existentiels, la joute s’est plutôt transportée sur le terrain idéologique.

La trajectoire du Bloc québécois en est une des preuves les plus éloquentes. Forcé d’applaudir la reconnaissance de la nation québécoise et le règlement du déséquilibre fiscal, le chef Gilles Duceppe s’est vu forcé d’affronter le gouvernement Harper en invoquant les valeurs progressistes de beaucoup de Québécois. Il avait beau s’époumoner à affirmer que les politiques conservatrices heurtaient le Québec, la vérité était plutôt que les politiques conservatrices heurtaient la gauche québécoise, au même titre qu’elles heurtaient la gauche canadienne-anglaise. Elles ne constituaient pas une menace existentielle au Québec même.

En d’autres termes, le progressisme n’est pas une prémisse fondamentale du nationalisme québécois, tout comme le conservatisme n’en est pas une menace. Gilles Duceppe l’a appris à la dure en 2011 lorsque lui-même et son parti ont été victimes de la « vague orange » du NPD.

Une ère de trêve constitutionnelle

Tranquillement, le paysage politique québécois est passé de l’axe fédéraliste- souverainiste à l’axe gauche-droite. Une transformation qui est en partie attribuable à la façon dont Stephen Harper a géré les relations fédérales-provinciales. L’élection de 2015 a en quelque sorte concrétisé ce nouvel état de fait, quatre partis ayant fait élire plusieurs députés au Québec, dont le Parti conservateur, qui n’a jamais connu autant de succès sans former le gouvernement depuis plus de 100 ans dans la province.

Qui plus est, les Québécois auraient très bien pu donner une majorité au Parti québécois, en guise de rejet d’un Canada dirigé par Stephen Harper, en 2012 ou en 2014. Le fait qu’ils n’aient pas choisi cette voie est une preuve supplémentaire de la thèse que j’avance, c’est-à-dire que le fédéralisme tel que pratiqué par Stephen Harper a créé une période de stabilité constitutionnelle sans précédent dans l’ère moderne.

En fait, en 2012, notre impression était la suivante : les Québécois avaient élu le Parti québécois non pas en raison de sa position souverainiste, mais en dépit de celle-ci. L’élection du PQ avait été favorisée par l’alternance du pouvoir, après neuf ans de règne libéral. Malgré le contexte, le PQ n’a remporté l’élection que par quatre sièges, dépassant le PLQ dans le vote populaire par un seul point de pourcentage.

Le 7 avril 2014, les Québécois ont massivement rejeté l’ambiguïté référendaire de Pauline Marois et du PQ. Ils ont également confirmé que le Québec était entré dans une ère de trêve constitutionnelle.

Au moment d’écrire ces lignes, le paysage politique est radicalement différent de celui que nous connaissions en 2006, lorsque Stephen Harper est devenu premier ministre. Au fédéral, le Québec est représenté au sein de quatre partis. Et au provincial, depuis l’élection de 2007, le Québec semble sorti de son bipartisme traditionnel, avec la dislocation graduelle des nationalistes, qui sont désormais dispersés dans plusieurs partis, ne faisant plus tous de la souveraineté leur priorité. Cela pourrait indiquer un réalignement à venir. Même le chef du Parti québécois évite de parler d’un troisième référendum !

Et pour la première fois depuis l’élection du PQ, en 1976, un tiers parti, la CAQ, a remporté suffisamment de sièges à l’Assemblée nationale lors de deux élections consécutives pour être un parti reconnu au Parlement. Un signe indéniable que les temps ont changé, et que les débats de l’avenir sur l’axe gauche-droite s’annoncent intéressants.

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Carl Vallée a été attaché de presse et conseiller du premier ministre Stephen Harper de 2009 à 2015. Il est aujourd’hui associé au cabinet d’affaires publiques HATLEY, Conseillers en stratégie.

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SVP réglez vos problèmes d’accents. C’est pénible venant d’un grand magasine.

Cela étant dit, je commence à drôlement m’ennuyer de « Harpeur » et de Rona Ambrose.

Moi j’ai toujours penser que Monsieur Harper était un très bon premier ministre…
ce sont les journalistes qui l’ont démoniser…avec l’aide des artistes de gauches…
Monsieur Harper un homme intelligent , un vrai chef qui avait tout pour mettre l’équilibre dans les finances et en arriver a ce que toutes les provinces en aient pour leur »argent »….Je me demande quand est ce qu’on va retrouver un autre premier ministre de cette qualité…..QUAND ?…

Ce ne sont pas les journalistes qui ont démonisé Harper, c’est Harper lui-même. Ses décisions arbitraires, sans véritables consultations, son obsession maladive du secret, les influences inquiétantes des groupes évangélistes sur ses politiques et décisions, ses excès et dérives sécuritaires autant à l’internationale qu’à l’interne au pays, ses excès financiers et policiers lors du G20 entre autres, son parti-pris complet pour l’exploitation pétrolière, ses démolitions en série de l’appareil démocratique, ses chasses aux sorcières des employés de l’état et des institutions scientifiques nationales, sa démonisation (ben oui…) de l’ensemble de la communauté scientifique et civile défendant l’environnement, son hypocrisie face au droit à l’avortement, etc, etc, etc… Harper a fait reculer le Canada de 60 ans avec ses politiques obscurantistes. Quand aux finances, l’équilibre dont vous parlez s’est largement fait sur le dos des institutions démocratiques et des services publics que Harper a massacré allègrement tout au long de ses deux mandats. Franchement, faire l’apologie d’un homme aussi rétrograde, ça relève de l’aveuglement.

Par ailleurs, pas besoin d’être libéral, NPD, bloquiste ou autre pour dénoncer les abus que Harper et ses acolytes ont fait subir au pays pendant son règne. Pas besoin non plus d’être un de « ces artistes de la gauche » que vous, conservateurs, semblez tant mépriser. Simplement être un citoyen vraiment lucide, renseigné et réfléchi suffit. Que ça vous plaise ou non il y a encore des millions de citoyens au Canada qui refusent qu’on veuille les forcer à vivre dans une société emprisonnée dans le passé. Le pays n’a pas besoin d’autocrates déguisés sous des habits supposément démocrates. Il a besoin de vrais démocrates, pas de faussaires sinistres et hypocrites comme les ultraconservateurs que Harper dirigeait.

Le commentaire suivant : « L’approche du gouvernement Harper consistait à reconnaître la différence identitaire du Québec, tout en traitant les autres partenaires de la fédération avec équite, c’est-à-dire en respectant les champs de compétence de tous et chacun » appartient à Pierre Elliot Trudeau qui s’est battu à le faire comprendre au gouvernement péquiste du temps.

Les péquoistes voulaient un « statut particulier » qui leur aurait prévalu toute une gamme de pouvoirs spéciaux qu’aucune autre province n’auraient eu droit, ce qui était inacceptable et le demeure aujourd’hui.

Même Brian Mulroney par le biais de l’Entente du Lac Meach en 1990 a tenté de faire ratifier le Québec à la Constitution de 82 sans y parvenir. Le Québec a obtenu la reconnaissance du « fait français » et de « deux peuples fondateurs » que personne ne mettait en cause.

Vous avez une vue sur l’histoire qui n’est que votre opinion personnelle, sans plus. Votre commentaire ressemble en tout point à l’interprétation fautive de la fameuse « nuit des longs couteaux » de 1981 que les péquoistes nous ont rabattuent les oreilles durant deux décennies comme étant l’expression des membres du Canada Anglais comme ayant agit comme des traites.

En fait c’est par différents écrits dont celui de monsieur Trudeau et Lévesque que nous apprenons plusieurs années plus tard que le parlement canadien avait réservé un étage complet à l’hôtel Chateau Laurier pour réunir tous les membres des 10 provinces et deux territoires pour s’assurer qu’ils soient disponibles après les conférences pour des discussions et argumentation concernant le rapatriement de la Constitution.

C’est grâce à Parizeau qui a convaincu monsieur Lévesque de demeurer de l’autre côté de la rivière des Outawais dans un hôtel au « Québec » pour des raisons plus vagues les unes que les autres. En fait il voulait sa « job » depuis longtemps et voulait le faire passer pour un minus, ce que monsieur Lévesque n’était certainement pas.

En fait, Parizeau avait avertit tout le personnel de monsieur Lévesque de ne répondre à aucune appel provenant des autres ministres, même si personne ne connaissait à quelle hôtel ils étaient descendus. L’histoire nous a aussi démontré que P.E. Trudeau avaient demandé à la GRC de les localiser pour qu’ils puissent prendre connaissance et participer à la rédaction du texte qui devait être produit pour le lendemain matin. Nous avons aussi pris connaissance que monsieur Lévesque était en état d’ébréité avancé.

L’histoire nous a remis sur le chemin de la vérité lorsque monsieur Trudeau est apparue durant une soi disant « conférence » sur le rapatriement de la Constitution pour rappeller les bases d’une Constitution mais aussi des particularités de la Constitution Canadienne ainsi qu’un résumé des 16 années d’impasses des conférences annuelles les premiers ministres du Canada qui voulaient tous des privilèges et non de travailler sur une Constitution qui s’appliquerait à tous les citoyens du pays. Une apparition de près de deux heures sans aucune note entre les mains.

Ce qui lui fit écrire suite à l’impasse de la Conférence du Lac Meach vers 90, un livre intitulé « Go with a bang not a wimper ».

Je n’ai jamais cru la version péquiste de cette fameuse « nuit des longs couteaux » où, encore une fois, le pauvre petit Québec y était dépeint comme la miséreuse victime du gros méchant Canada Anglais.

La vérité, c’est qu’au final, les péquistes ont été de bien piètres négociateurs et ils ont perdu par leur seule et unique faute.

Y’en a marre de l’image de la continuelle victimisation du Québec que veulent nous faire porter les séparatistes péquistes et qui nous fait passer pour d’éternels suppliciés impuissants aux yeux du monde entier. Il y a longtemps que le Québec n’est plus le porteur d’eau du début du XXe siècle et il a réalisé cette formidable progression à l’intérieur du beau et grand Canada.

Il y a eu aussi le manque de leadership des chefs péquistes et la tendance à s’ associer à la gauche syndicale qui a fait très mal aux séparatistes! Comment veux-tu faire un pays avec des syndicalistes et des gauchistes sans économies!!!

Une des questions que je me pose, c’est de savoir si le changement d’attitude des Québécois en général face à cette bipolarité de la société « fédéraliste-souverainiste » a-t-elle été initiée par un homme. En l’occurrence monsieur Harper ou si plus pragmatiquement la structure de la société aurait tout simplement continuée d’évoluer quel que soit l’homme.

La révolution technologique, les changements démographiques ont transformé la vision que les Québécois portent sur ce qu’ils sont, la vision d’une part non négligeable de Canadiens sur le Canada et sur ce qu’est le Canada ou ce que pourrait-être le Canada, tout cela a évolué dans le même sens également.

Il y a parmi diverses générations une prise de conscience plus large de notre appartenance à un ensemble qui transcende pour beaucoup la seule appartenance provinciale ou nationale.

D’un autre côté, le rejet de la globalisation pour certains se cristallise par une montée en puissance des extrêmes. Extrémisme religieux des uns, extrémisme de droite ou nationalisme pour d’autres. Une tendance qui se manifeste un peu partout et à laquelle ni Québec, ni le Québec n’échappent intrinsèquement. Il suffit d’observer les plus récents évènements.

Stephen Harper incarnait au début, le sentiment d’un nouveau départ dans lequel la transparence à tous les niveaux était de rigueur. Il s’inscrivait naturellement dans cette demande partagée par tous de faire de la politique autrement. Je dois dire que j’ai mordu à l’hameçon….

Pourtant comme c’est la réalité qui rattrape toujours les politiciens, Il a démontré en quelques dix ans de pouvoir qu’il était incapable d’écouter, de comprendre les vrais besoins des Canadiens, même de faire des progrès réellement significatifs dans la pratique du français.

Il aura contribué à mettre sur la paille plus d’un citoyen, paupériser une part non négligeable de la population en Atlantique notamment. Ainsi, je me réjouis qu’il ait finalement mordu la poussière aux dernières élections. Harper aura su au Québec servir de « faire valoir » à Jean Charest… un autre Conservateur s’il en est.

Même l’Alberta paye aujourd’hui le prix de sa stratégie politique en un temps où il fallait mettre les profits dans la transition énergétique, le développement d’infrastructures plus respectueuses de l’environnement et surtout réunir tous les canadiens au-delà de clivages politiques « gauche-droite » qui ne font plus recette où que ce soit !

Par la lecture de ce panégyrique je ne suis toujours pas convaincu que monsieur Harper ait jamais bien compris que les intérêts du Québec soient exactement les mêmes que ceux de toutes les populations qui vivent ou ont choisi de vivre ici… au Canada ; il aura surtout servi le pays à un moment où le PCC sût avec un certain brio remettre au goût du jour cette vieille politique de division (wedge politics), toute héritée des lumières de l’Empire britannique.

Harper a perdu une belle occasion de construire un Canada plus fort, plus fraternel et définitivement uni.

Merci pour votre commentaire et surtout pour la syntaxe qui non seulement donne une belle matière à réflexion mais élève le débat au niveau où il se doit d’être, c-à-d neutre.

Belle vision triomphaliste du trop long mandat conservateur. S’il est vrai que le fait de « refuser d’embarquer » dans les « chicanes » constitutionnelles a pu favoriser un plafonnement de l’option souverainiste, il ne faudrait pas crier victoire trop tôt. La question nationale n’est pas réglée, et ce n’est pas en faisant semblant qu’elle n’existe pas qu’elle disparaîtra. M. Harper (et maintenant, M. Trudeau, qui fait la même chose) peuvent hausser les épaules tant qu’ils veulent, le Québec deviendra un pays un jour, c’est inéluctable.

Vous faites dans l’humour?

La question nationale « n’est pas réglée »???

Je vous rappelle qu’il y a eu deux (2) référendums et que les péquistes séparatistes, qui ont pourtant choisi les questions, les dates, les conditions, les protocoles, etc…, les ont PERDUS TOUS LES DEUX! Et surtout, SURTOUT ne venez pas m’entretenir sur le « référendum volé » de 1995 qui a été une farce monumentale qui, heureusement, n’a plus aucune chance de se reproduire grâce à la loi sur la clarté référendaire de Monsieur Stéphane Dion.

Pour ce qui est d’aujourd’hui, le séparatisme (dont à peu près plus personne ne se rappelle la raison de sa création) est une option en phase terminale et disparaîtra à mesure que les vieux croûtons qui la plaident et qui ont toujours les pieds solidement ancrés dans les Plaines d’Abraham et le XVIIIe siècle, s’éclipseront.

François 1. C’est sans doute avec un pincement au cœur que Carl Vallée écrit: «Une « paix constitutionnelle » – ou plutôt une « trêve constitutionnelle », puisque la signature de l’un de ses peuples fondateurs manque toujours au bas de la Constitution canadienne»

Avez-vous une suggestion pour que la signature soit apposée? Ou selon vous, cela n’a aucune importance pourvu que ce soit des fédéralistes contrôlent la destinée du peuple québécois jusqu’à son extinction?

@ Claude Perras:

Personnellement, le seul fait que le peuple québécois ait signifié son rejet à DEUX reprises au séparatisme québécois me prouve hors de tout doute qu’il a symboliquement signé cette constitution.

D’ailleurs, depuis que les séparatistes en parlent de cette constitution (plus de 45 ans!!!), on a toujours pas vu l’ombre du premier mot du titre de la première page de celle que vous nous présenteriez comme remplaçante. Depuis les temps qu’elle vous obsède, il me semble que vous avez eu suffisamment de temps pour concocter la vôtre non?

De plus, ce dossier ne change pas grand chose dans ma vie de tous les jours et à voir l’ardeur que met votre chef Lisée dans ce dossier, je ne suis pas le seul…

Signature symbolique, comme la reconnaissance par la Chambre des communes que les Québécois forment une nation. Pas fort comme suggestion.

La balle est dans le camp des fédéralistes (pour la signature du Québec) mais peut-être qu’ils ne le savent même pas.

En passant, 1982-2017 donne 35 ans (diplôme de sciences molles pas de maths?) et Jean-François Lisée n’est pas mon chef.

Je ne suis aucunement un fan de M. Harper. Mais il a rappelé à beaucoup de québécois, qui l’avaient malheureusement oublié, que c’est Jacques-Cartier qui a écrit dans son journal « CANADA » le pays qu’il a exploré lors de son 2e voyage en août 1535. Nos ancêtres des années 1600 et 1700 n’étaient pas d’anonymes colons, ils avaient une identité propre, une identité forte. Des 1680 ils s’identifiaient « canadiens » et habitaient « leur Canada », soit la vallée du St-Laurent. Le Traité de Paris (10 février 1763) a reconnu ceci et c’est en toute lettre le « Canada » et les « canadiens » qui ont été cédés par la France à l’Angleterre. e terme « Nouvelle-France » n’est même pas mentionné. Puis Louis-Joseph Papineau prit la tête du « parti canadien » pour défende ses compatriotes. Enfin qui n’a pas entendu le chant composé en 1842 à la mémoire des patriotes déportés: Un Canadien Errant!. C’est tout dire. Pour trouver un sens à notre destin, les québécois ne devraient-ils pas se rappeler d’où ils viennent. Notre devise est bien: Je me souviens?

En langue anglaise nous dirions que vos assertions sont « way far fetched ». Il ne faudrait pas attribuer la volonté des Québéquois de séparer une province parce que Jacques Cartier a nonné le pays « Canada » puisqu’à ce moment il n’y avait pas de provinces. Le mot Canada provient de la langue Huronne tel que le précise le site sur son étymologie « http://echo.franco.ca/nouvellefrance/index-Id=32824&Sequence_No=32822&Repertoire_No=2137985652&Voir=journal_article&niveau=3.cfm.html »

Le résumé en est ainsi : L’origine du nom Canada, 1535. Le nom « Canada » vient du mot huron ou iroquois « kanata » qui signifie « village ». En 1534, lors du deuxième voyage de Jacques Cartier, deux jeunes autochtones indiquent à Jacques Cartier le chemin de « kanata ».

C’est pourtant une plage connue de notre histoire depuis longtemps.

Les noms de Québec et Ontario furent deux « colonie » créée par l’Acte constitutionnel en réponse à la Guerre d’indépendance des États-Unis, en 1791, il s’agissait de la Vallée du Saint-Laurent et la partie nord des Grands Lacs.

La prévalence du « fait français » de notre époque provient du fait que le RIN suivis du PQ ont carrément triché les déboires des francophones en mettant le blâme sur les anglophones. Ils ont oublié que c’est la religion Catholique qui pronait des familles de grandes tailles en rappelant constamment aux épouses que le dernier avait déjà atteint l’âge de marcher et qu’elles devaient suivre la « voie du dieu ». Pendant ce temps les anglophones de confessions Anglicane et Protestante ne se mêlaient pas de la vie des couples chez les anglophones qui voyaient très bien que le nombre d’enfants devait être proportionnel au niveau économique de leur famille.

Hors pendant que les francophones, par le biais du clergé n’avait pas accès aux études primaires, si ce n’est que trois années, les anglophones pouvaient tous faire sept années d’étude et obtenir un diplôme. Ce fut le cas jusqu’à ce que monsieur Lesage se débarrassa du clergé dans les écoles et donna accès à l’éducation à tous les enfants que le vrai changement de cap, du point de vue économique changea. Il y eut peu de temps aprés « Vatican II » du paper Jean XXIII qui vint chambarder à jamais la main mise et de l’idéologie du Clergé.

Ce sont donc les anglophones qui obtenaient des postes d’administration compte tenu de leur scolarité et non de seulement de leur langue.

Mais lorsque l’on est raciste, on est raciste et c’est ce que le RIN de Bourgault et PQ par la suite ont cultivé en jouant la carte de l’émotion et non celle de la raison pour plonger le Québec dans des dettes que les enfants des enfants de nos enfants n’auront toujours pas pu payer.

Je ne suis aucunement un fan de M. Harper. Mais il a rappelé à beaucoup de québécois, qui l’avaient malheureusement oublié, que le Canada est effectivement né en français. Le pays nommé Canada était à son origine un pays français! C’est ainsi Jacques-Cartier qui a nommé « CANADA » dans son journal de voyage le pays qu’il a exploré lors de son 2e voyage en Amérique, en août 1535. Nos ancêtres des années 1600 et 1700 n’étaient pas d’anonymes colons, ils avaient une identité propre, une identité forte. Des 1680 ils s’identifiaient « canadiens » et habitaient « leur Canada », soit la vallée du St-Laurent. Le Traité de Paris (10 février 1763) reconnait ceci et c’est en toute lettre le « Canada » et les « canadiens » qui ont été cédés par la France à l’Angleterre; le terme « Nouvelle-France » n’y est même pas mentionné. Puis Louis-Joseph Papineau prit la tête du « parti canadien » en 1815 pour défende ses compatriotes. Enfin, qui n’a pas entendu le chant composé en 1842 à la mémoire des patriotes déportés: Un Canadien Errant! C’est tout dire. Pour trouver un sens à notre destin, les québécois ne devraient-ils pas se rappeler d’où ils viennent? Notre devise est-elle bien Je me souviens?

Y’a un peu de vrai dans ce que vs dites, mais celle qui a enlevé la première carte du chateau péquiste c’est Françoise David. C’est elle qui a tué la coalition qu’avaient construit Lévesque et Parizeau dans le but de faire du Québec un pays. En se lançant dans son one-woman-show, elle aura signé l’arrêt de mort du PQ. Et de la cause.

Le PQ est maintenant un champ de ruines comme disait Monsieur. Rien à voir avec Harper.
« Lorsque les arbres ont vu la hache entrer dans la forêt, ils se sont dit; au moins le manche est l’un d’entre nous » (proverbe turc à mettre sur le cercueil du PQ)

Pffff, le PM Harper n’était pas monarchiste??? Très drôle. On a rescussité des limbes la Royal Canadian Air Force (à CBC on a la Air Farce), la Royal Canadian Navy etc… On sait très bien que cela est du colonialisme à son meilleur et montre un mépris sans borne pour les descendants des « vaincus » des Plaines d’Abraham (celles d’Abraham Martin dit l’Écossais…) ou abandonnés par la « mère patrie » en 1763 par le traité de Paris. N’essayez pas de faire passer des vessies pour des lanternes…

À ce que je sache, le paysage politique québécois est encore divisé sur l’axe souverainiste-fédéraliste. L’axe droite-gauche à fait plus parler sous Harper parce que ses décisions imitaient l’idéologie républicaine états-unienne, bien loin des traditions libérales et progressistes-conservatrices auxquelles les Canadiens (incluant les québécois) avaient été habitués. C’est comme de dire que Trump fait un bon coup en étant aussi spectaculairement incompétent, parce que depuis qu’il est là on ne parle plus du « Tea Party », de « Occupy », ou quoi encore.
Le bilan de Harper, c’est son attitude autocratique, ses lois omnibus, ses politiques économiques de droite, son mépris de l’environnement, etc. De grâce, n’en faites pas le sauveur du Canada. Il a été très habile pour se maintenir aussi longtemps au pouvoir. C’est le seul compliment qu’on devrait lui faire.