Ça joue du coude entre pays pour obtenir le plus grand nombre de doses de vaccins possibles, alors que la deuxième vague de la pandémie affecte durement la plupart des nations. Ici comme ailleurs, les critiques fusent sur la lenteur de la campagne de vaccination ou les retards dans l’approvisionnement. Les gouvernements se chamaillent entre eux, les citoyens se posent des questions, les experts délibèrent sur la meilleure stratégie…
Des accrochages inévitables, étant donné l’importance de la vaccination pour sortir du bourbier sanitaire dans lequel la planète est enfoncée. Or, je prends quelques minutes de votre temps pour remettre nos problèmes canadiens et québécois en perspective. Ce débat, aussi prévisible et important soit-il, demeure un problème de pays riches.
Le gouvernement Trudeau est sur la sellette depuis plusieurs jours parce que Pfizer a dû ralentir la cadence de ses livraisons au Canada pour agrandir son usine de Puurs, en Belgique, afin de pouvoir augmenter le rythme de production du précieux produit. L’entreprise affirme qu’elle sera néanmoins en mesure de livrer toutes les doses attendues d’ici la fin du mois de mars.
Santé Canada n’a approuvé que deux vaccins jusqu’à maintenant : celui de Pfizer-BioNTech et celui de Moderna. Le choix est donc limité. Ceux d’AstraZeneca-Oxford et de Johnson & Johnson sont également en processus accéléré d’évaluation et pourraient être approuvés dans les prochaines semaines. Tous les pays s’arrachent ces vaccins. Ce n’est pas tant une question d’argent et de contrats que de quantité disponible — il faut quand même que les entreprises les produisent !
Un « nationalisme du vaccin » s’installe. Les États-Unis refusent de partager les vaccins mis en fioles sur son territoire, même si le gouvernement canadien pourrait presque aller chercher les doses « en bicycle » de l’autre côté de la frontière, comme l’a dit le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet. Je sais d’ailleurs de source sûre qu’il y a des discussions entre le gouvernement Trudeau et l’administration Biden sur la possibilité que le Canada s’approvisionne aux États-Unis si Pfizer et Moderna ne sont plus en mesure de répondre à la demande avec leurs installations européennes.
L’Union européenne a causé une petite frayeur au Canada cette semaine en annonçant qu’elle allait examiner les endroits où sont exportés les vaccins produits sur son territoire. La Commission européenne se fait mettre de la pression par les pays membres et leurs citoyens, puisque les nations européennes sont loin de la tête des pays qui ont le plus vacciné leur population — alors que leur ancien ami, la Grande-Bretagne, juste à côté, vaccine à vitesse grand V. Gênant. (Voir l’excellent récit de notre collaboratrice à Londres, Yasmine Mehdi, sur le sujet.)
Heureusement, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rassuré Justin Trudeau lors d’une conversation mercredi midi : le Canada continuera de recevoir ses doses comme prévu.
Le Québec et le reste du Canada ont été parmi les premiers endroits dans le monde à entamer leur campagne de vaccination, à la mi-décembre, et ce, même si nous ne produisons aucun vaccin de type ARN messager sur notre territoire. Un tour de force. Le Canada a longtemps été parmi les cinq pays qui vaccinaient le plus. Le ralentissement temporaire de la production de Pfizer et le début de la campagne de vaccination de certains grands pays ont fait chuter le Canada au classement, mais il figure encore parmi les endroits les plus chanceux de la planète — au 15e rang pour le nombre de doses administrées en date du 28 janvier.
Car oui, on a tendance à l’oublier, mais nous sommes chanceux de voir plus vivement que bien d’autres pays la proverbiale lumière au bout du tunnel.
Jusqu’à présent, 86 millions de doses de vaccins ont été administrées dans le monde. De ce nombre, 93 % l’ont été par seulement 15 pays, dont le Canada ! Les petits génies en mathématiques auront compris que cela signifie que les 179 pays restant à l’ONU se partagent un maigre 7 % des doses…
Le podium composé des États-Unis, de la Chine et de la Grande-Bretagne se partage les deux tiers des doses mondiales.
Selon le décompte de l’Université d’Oxford, qui suit les chiffres de la pandémie et de la vaccination de près, le Canada avait administré un peu moins d’un million de doses en date du 28 janvier, tout juste derrière la Russie et la France — évidemment, les chiffres peuvent légèrement fluctuer en raison de l’heure de la mise à jour dans chaque pays, mais on a tout de même un portrait global qui tient la route.
Les provinces canadiennes ont administré plus de doses que la Suisse et la Belgique combinées, les deux endroits où sont produits les vaccins de Pfizer et de Moderna que reçoit le Canada…
Si on fait l’exercice en tenant compte de la taille des populations, le Canada occupe le 19e rang, à 2,41 doses par 100 habitants. La tête du classement est occupée par Israël, avec l’astronomique rapport de 52,6 doses par 100 habitants ! Malgré tout, le pays est en confinement, incapable de maîtriser son épidémie — précisons qu’il faut un certain temps avant que les vaccins commencent à faire effet, de 14 à 21 jours après l’inoculation.
Un mouchoir de poche sépare le 14e et le 20e pays en ce 28 janvier. Le classement fluctue tous les jours en fonction de l’opération de vaccination de chaque territoire. Encore une fois, le Canada arrive devant la Suisse et la Belgique, dont les gouvernements peuvent littéralement aller chercher leurs doses à pied ou en autobus de la ville, pour reprendre la métaphore du chef du Bloc.
Au fur et à mesure que de nouveaux vaccins seront approuvés au Canada, et ailleurs dans le monde, la pression va diminuer. En vertu des contrats signés, le Canada a le portefeuille de vaccins le plus diversifié de la planète — près de 10 doses par personne de sept entreprises différentes.
L’annonce dans les dernières heures de l’entreprise Novavax, selon laquelle son vaccin serait efficace à 89 % — 96 % contre la souche initiale et 86 % contre le variant apparu au Royaume-Uni —, est une bonne nouvelle, puisque le Canada en a réservé 76 millions de doses.
Avec l’accélération de la production de Pfizer et de Moderna, ainsi que l’ajout de nouveaux vaccins dans les prochaines semaines, le nombre de doses ne devrait plus être source de préoccupation au Canada à partir d’avril, soit dans deux mois. Ça peut paraître long, mais avoir réussi à concevoir autant de vaccins en si peu de temps demeure une prouesse scientifique.
S’il y a un sentiment que la pandémie a testé depuis 10 mois, c’est bien notre patience. La campagne de vaccination ne fait pas exception. Mais il est bon de prendre un pas de recul pour se rappeler que cette impatience et les tiraillements qui s’en suivent demeurent des problèmes que la vaste majorité des pays souhaiteraient avoir. En attendant, ces nations nous regardent avec envie. Au milieu du malheur, n’oublions pas notre chance : la cavalerie est arrivée, et d’autres renforts s’en viennent.
Dès le tout début de la pandémie, j’avais évoqué dans quelques commentaires la question de la capacité mondiale de production de vaccins. Pour montrer que cela prendrait du temps, voire des années avant que la population mondiale ne soit totalement vaccinée.
En pratique la capacité de production industrielle annuelle de vaccins a été décuplée en l’espace de quelques mois, ce qui selon moi en matière « d’effort de guerre » n’avait jamais été observé depuis la deuxième guerre mondiale.
Ce qui néanmoins pose problème pour le Canada, c’est que jusqu’à nouvel ordre, nous ne produisons pas ces vaccins.
L’un de mes questionnements, évoqué notamment par les partis d’opposition, c’est : pourquoi le Canada est-il seulement tributaire des usines européennes de Moderna et Pfizer-BioNTech alors qu’il serait théoriquement plus simple de s’approvisionner directement aux États-Unis ? Je conçois qu’il doit y avoir des aspects contractuels — pas seulement des paramètres de politiques nationales _, j’aimerais cependant bien comprendre de quelle façon sont négociés les contrats.
Si l’on prend l’exemple d’Israël notamment, le pays a choisi l’exclusivité d’un seul fournisseur : Pfizer-BioNTech. Ici, nous avons choisi l’inverse en multipliant le nombre des fournisseurs.
Quoique les explications qui nous sont offertes par Alec Castonguay soient possiblement appropriées, elles ne parviennent pas à satisfaire pleinement mon insatiable curiosité.
Je souhaiterais ajouter un mot sur la Norvège. On peut s’étonner du fait que la Norvège soit en queue de peloton pour le nombre de vaccins administrés à la population. Mais, il y a une explication. C’est que ce pays s’inquiète et enquête sur les effets secondaires sérieux sur des personnes en santé et suite au décès de personnes fragiles qui ont reçu le vaccin de Pfizer, de type ARNm considéré comme pourtant prometteur.
Ceci aurait tendance à démontrer que rien ne sert de courir, il faut seulement vacciner à point…. Bref, ça va bien aller, d’ici dix ou peut-être une quinzaine d’années, la Covid-19 devrait être devenue simple chose du passé.
Il faudrait ainsi mettre sur pause les attaques bassement politiques.. la pandémie qui perdure est déjà lourde à porter pour tout l’monde.. les débats idéologiques qui s’enveniment ne font rien pour alléger l’accablement généralisé.. On devrait s’attendre à un peu plus de maturité de la part de nos dirigeants.. L’exemple vient d’en haut et si la mauvaise foi est tolérée à ce niveau, il ne faudrait pas se surprendre si cette attitude en venait à contaminer le climat social. La solidarité entre provinces canadiennes se devrait d’être encouragée.. il en va du succès de la crise sanitaire que nous traversons. L’Union Européenne adopte cette attitude.. Les USA également.. Le Québec se tire dans l’pied s’il veut faire bande à part.. toujours membre du grand ensemble canadien, le Québec, les autres provinces canadiennes et le gouvernement fédéral sont sur le même bateau pour traverser la tempête.. Le Canada a une économie assez solide pour qu’on puisse espérer sortir « relativement » indemne de cette pandémie sans précédent, ce qui n’est pas le cas pour une majorité de pays sur la Planéte .. La vaccination, un problème des pays riches dont nous faisons partie.
M. Castonguay, un gros merci pour votre article qui remet les pendules à l’heure pour tous les commentateurs et politiciens qui cherchent constamment à mettre de l’huile sur le feu! Si on examine les populations des pays qui passent devant le Canada, elles sont toutes plus grandes sauf 2 pays à ma connaissance (Israël et Émirats Arabes Unis). Les comportements de certains politiciens et commentateurs ne servent qu’à générer plus d’angoisse dans le population mais cela leur fait vendre leur temps aux télédiffuseurs sans prendre le temps de bien vérifier les faits et leurs journaux. Et si le Canada avait payé le prix des vaccins selon celui payé par Israël, que diraient ces commentateurs? Le rôle de la Presse n’est pas de charrier n’importe quoi comme le fait que le Canada n’a pas fermé ses frontières assez vite en mars 2020 alors qu’à ma connaissance, il n’y a pas de données sur le nombre de personnes infectées qui sont entrées au pays sauf les Canadiens qui avaient le droit d’entrer au pays parce qu’ils sont Canadiens. Les résultats du nombre de morts au Qc et des drames vécus ne sont pas liés à l’ouverture des frontières pour les étrangers en mars qui ne se rendent pas en très grand nombre au Qc en hiver mais bien aux Qc qui revenaient de leurs vacances dans les pays déjà infectés!
@ Francine Leduc,
Vous écrivez ceci : « Et si le Canada avait payé le prix des vaccins selon celui payé par Israël, que diraient ces commentateurs? »
S’il est vrai qu’Israël est un des rares pays dans le monde à avoir rendu public le prix moyen qu’il payait par vaccins, la plupart des pays du monde, incluant le Canada préfèrent garder la contenu des contrats confidentiels, c’est ce que font aussi les fournisseurs. Savez-vous ce que nous payons ?
Certains médias, tels Radio-Canada ont dit qu’Israël payait environ 40% plus cher le vaccin Pfizer-BioNTech, mais il s’agit à toutes fins pratiques d’une évaluation. Les coûts de transport sont plus bas pour expédier les vaccins depuis la Belgique vers Israël que vers le Canada. Transports inclus, il est possible que le prix payé soit assez comparable.
Quoiqu’il en soit, le problème actuel en est un d’approvisionnement, l’approvisionnement dépend évidement de la capacité de production quotidienne et du nombre de producteurs homologués. Puis la vaccination est une question de logistique et d’administration. Laquelle ne dépend pas des producteurs mais bien du fédéral et des provinces qui administrent le programme.
Sur la question des données sur le nombre de personnes qui sont entrées infectées aux frontières, il n’y avait pas de données puisqu’il n’y avait pas de test en mars et même au-delà. Ainsi, on ne connaît exactement ni le nombre de Canadiens, ni le nombre d’étrangers qui sont entrés au pays porteurs de la Covid. Nous avons cependant de l’information à posteriori sur la provenance du virus, grâce à l’analyse génétique (séquençage de l’ADN).
La problématique n’est pas directement liée à l’ouverture ou la fermeture des frontières mais plutôt à notre capacité de tester et le cas échéant d’isoler de manière sécuritaire les personnes qui seraient porteuses du virus. N’oublions pas que la propagation du virus lors de la deuxième vague est très majoritairement communautaires.
Les mesures sévères prises actuellement, visent essentiellement à éviter une troisième vague importée de l’étranger cette fois, comme en février et mars dernier.
Le nombre important de décès au Québec est en grande partie dû à des questions d’ordre démographique. Nous sommes une population vieillissante. Des défauts de gestion dans les CHSLD, dont un certain nombre existaient avant que ne commence la pandémie. Nous avons malheureusement une population vulnérable et fragile. La question d’une administration adéquate des soins de longue durée sera certainement au cœur de la solution au cours des prochaines années. Espérons que cette fois-ci les gouvernements ne se traîneront pas les pieds.
Bonjour M. Drouginsky,
C’est la 1ere fois que je me permets d’écrire directement un commentaire qui sera possiblement lu par des lecteurs. Je vous remercie de votre commentaire. Voici quelques réponses à certains de vos propos afin d’éclairer davantage mon propos. Je vous invite à faire un peu de recherche pour combler votre curiosité insatiable comme vous le précisez.
Concernant le nombre de doses reçues et le nombre de vaccins donnés à la population juive par Israël, les données parlent par elles-mêmes soit, selon le tableau de M. Castonguay, 4 560 000 comparativement au Canada, moins de 1 million de doses indiquent clairement que ce n’est pas la distance mais le prix payé par les pays pour obtenir plus rapidement des doses. Payé combien de plus, je n’en sais rien de plus que ce qui a été publié dans les journaux et autres médias mais les faits vont dans le sens de ces informations à mon avis. De plus, je vous invite à écouter l’exposé de la journaliste Manon Cornellier à l’émission du samedi matin de Joel Le Bigot, Samedi et rien d’autre, qui rapportait que le Canada est vraiment plutôt dans une bonne position comparativement à la grande majorité des pays qui n’ont rien et n’auront pas grand-chose pendant très longtemps. Le Canada a même réussi à obtenir des doses avant 2021, tout un succès que l’on doit nommer.
Pour mieux comprendre la transmission communautaire, il faut se référer au printemps 2020. Les experts Québécois compétents ont tous affirmé que les chiffres publiés par le gouvernement pouvaient facilement être multipliés par 5 voire 10. Cela fournissait donc un immense bassin de personnes non détectées pour stimuler la transmission communautaire. Faut-il se surprendre que l’ouverture des régions à l’été 2020 ait changé la donne pour le Qc? Suite à cette permission, toutes les régions sont devenues contaminées et ont dû se confiner par la suite : transmission communautaire. Les régions vont mieux mais Montréal demeure très contaminé particulièrement dans les secteurs les plus défavorisés socioéconomiquement parlant. Beaucoup de travailleurs bas salariés y vivent aussi. Pourtant, je me demande sérieusement si c’est eux qui ont tant voyagé à l’étranger à l’hiver 2020? C’est une question qui mériterait l’attention des experts qui cherchent la vérité.
Il est clair qu’au retour des vacanciers Québécois de l’étranger, fin février-début mars 2020, les contaminations dans les CHSLD étaient le fait des travailleurs et des visiteurs qui revenaient de l’étranger sans aucune mesure prise par la santé publique et le Gouvernement du Qc. Il est important de noter que cette inaction ne tenait nullement compte des annonces faites et répétées par l’OMS depuis janvier 2020 et des experts internationaux. Il est clair que les rares visiteurs au Qc à cette période plutôt « frisquette » de l’année ne travaillaient pas dans les CHSLD en 2020. Il fallait se préparer. La santé publique Québécoise l’a-t-elle fait en sachant que le virus était déjà au Canada depuis janvier? Ou?
En janvier 2020, Horatio Arruda a assuré la population Québécoise qu’il y aurait des masques, et de tout, il ne fallait surtout pas paniquer! Une recherche sur le web vous permettra de trouver toutes ses interventions visant à rassurer la population Québécoise pour leur dire qu’il s’en occupait. Et l’a-t-il fait? Malgré la situation qui se développait partout dans le monde, il a choisi de partir en vacances au Maroc donné une conférence sur le Cannabis alors qu’il y a un Comité d’experts Qc sur le sujet dont l’un d’eux aurait pu le remplacer si cela était si important d’y participer. Et, il s’est même permis de prendre une semaine de vacances alors que le virus se propageait et que les experts compétents s’inquiétaient de plus en plus de la situation. Sur les plages du Maroc, s’intéressait-il à ce qui se passait en Europe et ailleurs dans le monde? J’en doute comme plusieurs. La Dr Drouin a demandé des actions précises et importantes à Horatio Arruda pour limiter la propagation du virus au Qc et ses demandes sont restées lettre morte. N’oublions pas que c’était des Québécois et Québécoises qui revenaient de l’étranger. Les Canadiens avaient le droit d’entrer au pays tout comme maintenant. Donc, il est possible? Probable? que ce que le Qc vit maintenant est une conséquence grave des inactions qui se sont produites à l’hiver et au printemps 2020. Durant cette période, le virus s’est répandu sans suffisamment d’interventions pour le bloquer. Le Coronavirus est un virus respiratoire et se laver les mains, c’est important mais grandement insuffisant. Les médecins et autres experts savent que pour le C-difficile, oui, il faut, entre autres, se laver les mains très très souvent. Il aurait fallu très rapidement se protéger à tout le moins la bouche et le nez. Il y a des Québécois et des Québécoises qui se protégeaient, achetaient des masques et autres types de couvre-visage en voyant ce qui se passait en Chine et des mesures prises dans les pays asiatiques.
Le retard pour recommander le couvre-visage est conséquemment un grave manquement de Horatio Arruda. Son travail en santé publique était de s’assurer que toutes les mesures soient prises pour protéger la population Québécoise. Ce n’était pas son travail de jouer à l’expert de ce que la population était prête à accepter ou non. Les citoyens des pays asiatiques ont eu une réaction rapide en adoptant le masque et le couvre visage. Et, conséquemment, leur nombre de cas et de décès n’étaient pas affolants comme au Qc et au contraire très bas.
Les grands experts mondiaux, tel le Dr Fauci à la tête du National Institute of Allergy and Infectious Disease (https://www.niaid.nih.gov/about/anthony-s-fauci-md-bio) avait énoncé clairement fin janvier 2020 que la transmission du virus par des personnes asymptomatiques existaient. Horatio Arruda et le Gouvernement Qc l’aurait découvert fin mars selon les articles publiés dans les journaux Québécois. Est-il possible qu’aucun expert de santé publique ou autre, tel immunologiste, virologiste, et autres au Qc n’ait parlé à ce sujet en janvier et février? Et si oui, pourquoi n’ont-ils pas été écouté? L’examen du CV du Dr Anthony S. Fauci dénote une très grande expérience dans le domaine des infections. Le mot « etcetera » n’est pas son favori non plus, il explique. Je vous suggère de comparer son CV à celui de Horatio Arruda, un gestionnaire de carrière (https://emplois-superieurs.gouv.qc.ca/Nominations/Communique/2017-02-22/Notes-Biographiques/Horacio-Arruda/8321). Une différence énorme entre un scientifique et un gestionnaire. Vous pouvez aussi vérifier les CV de la Dr Tam, de Mona Nemer, de la Dr Liu, de Dr Weiss, de Dr Quach, et autres experts Québécois, vous serez surpris des différences. Cela devrait satisfaire votre curiosité vraiment bienvenue dans ce dossier. Se déclarer comme un scientifique a des exigences connues : entre autres, faire de la recherche scientifique, publier dans des revues scientifiques, article revu par des pairs et publier ou non selon leurs qualités scientifiques. Ce n’est pas que de la gestion.
à suivre …
Et, parlons de démographie
Et, pour la question de la population du Qc plus fragile, plus âgée, des informations exactes sont requises pour faire de telles affirmations. Les estimations démographiques (sept. 2019) statistiques publiées par l’Institut de la Statistique du Qc et adaptées des données de Statistique Canada pour 2019 démontrent que les différences entre les provinces sont plus subtiles que des généralisations faites par la santé publique, le Gouvernement et les journalistes de toutes formes de médias. Examinons les proportions de personnes âgées déclarées les plus à risque. Les Provinces Atlantiques regroupent 14,1% de personnes de plus de 70 ans par rapport à leur population totale, ce % pour le Qc est de 13,2% et pour l’Ontario de 11,9%, des différences somme toute mineures. De + ou – 1%. Seules les Provinces de l’Ouest ont une proportion inférieure avec 10,8%. Les données sont facilement accessibles sur le site de l’ISQ et les calculs faciles à faire. Les données par groupe d’âge quinquennaux vont dans le même sens, le Qc ne se distingue pas particulièrement des autres provinces. Ces données remettent en question les discours dominants sur l’importance de la population âgée du Qc comparativement aux autres provinces.
Pour les CHSLD, je suis tout à fait d’accord avec vous, « La question d’une administration adéquate des soins de longue durée sera certainement au cœur de la solution au cours des prochaines années. Espérons que cette fois-ci les gouvernements ne se traîneront pas les pieds. ». De nombreux gouvernements se sont traînés les pieds. Voici quelques exemples :
Le Gouvernement péquiste a contribué à diminuer de façon importante les effectifs en santé sans tenir compte de l’augmentation de la population âgée dont les démographes parlaient déjà dans les années 1980 et peut-être même avant. Dans les années 1990, le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Jean Rochon, un grand expert en santé publique, a espéré viser juste en diminuant le nombre de professionnels en formation et en licenciant du personnel infirmier, entre autres, malgré les preuves de l’augmentation de la population âgée au Qc.
Par la suite, le ministre Santé et des Services sociaux, François Legault, de 2002 à 2003 a clairement indiqué qu’il n’y avait rien à faire avec les CHSLD vétustes (rapportés dans les journaux de l’époque). Et, actuellement, sans soute malgré les demandes répétées de la ministre Blais, le Gouvernement de la CAQ n’a rien fait pour les CHSLD avant l’hécatombe de morts de personnes âgées vivant en CHSLD depuis le printemps 2020. Pour ceux qui aiment dire qu’il n’y a eu que x% de plus de décès, il faut se rappeler les souffrances de ces personnes et de leurs familles et entourages de même que celles du personnel soignant. D’autres gouvernements n’ont pas fait grand-chose non plus. Il est important de noter les faits marquants des années 90 et 2000. Si le passage à la Santé du Dr Barrette a conduit à des réductions importantes alors qu’il était ministre de la Santé et des Services sociaux de 2014 à 2018, ces réductions dans tout le système de santé avaient commencé bien avant lui et ce, par tous les Gouvernements qu’ils soient Libéral, Péquiste ou maintenant Caquiste.
Il est important de noter que le Qc est doté d’une structure de Santé publique très élaborée comparée à d’autres provinces. Pourtant, comment se fait-il que ces organisations n’ont pas suivi les recommandations très claires de l’OMS dès janvier 2020? Est-il suffisant de dire que d’autres pays non plus ne l’ont pas fait non plus si on veut améliorer la situation au Qc dans le domaine des services aux personnes âgées? Pourquoi le Premier ministre, François Legault a-t-il comparé le Qc à la France plutôt qu’à la province voisine, l’Ontario? Les Québécois vivent en Amérique du Nord, au Canada et ce qui se passe à côté de chez nous est au moins aussi important que ce qui se passe en France quand on compare nos « morts ». La situation en Ontario était bien meilleure qu’au Qc toute proportion gardée.
Il faut simplement aller voir le site du MSSS pour en voir les ramifications très importantes : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), et autres dont toutes les régions du Qc soit près d’une vingtaine de régions en plus des organismes locaux appelés CLSC, ont-ils changé de nom? (Organigramme du MSSS | Gouvernement du Québec (quebec.ca). Tant à l’INSPQ qu’à l’INESS, les directions sont assumées par des experts de la santé publique qui ont pour plusieurs travaillés pendant des années dans les Régies régionales de la santé, dans les CSS, les CSSS, tous les sigles que vous pouvez imaginer pour parler de santé publique! Pourtant, je me questionne sur le comment ces experts de la santé publique n’ont rien vu venir! Est-ce l’OMERTA dans le réseau de la Santé et des Services sociaux qui fait que les situations criantes qui devraient être dénoncés ne le sont pas? Est-ce que les « dénonciateurs » mieux connus sous les termes de « Whistle Blower » ont tous peur de perdre leur emploi? La Dr Drouin a eu à goûté aux réprimandes de Horatio Arruda pour avoir affirmé à La Presse ses demandes (voir La Presse à ce sujet).
Je vous convie à la curiosité et à faire vos recherches sur des sites qui rapportent des données vérifiées et des faits vérifiés.