La face cachée du plan Harper

Il y a 10 ans, Stephen Harper revenait en politique active avec un objectif: faire du Parti conservateur le parti dominant du Canada au 21e siècle. Pour y arriver, il devait déplacer doucement le centre politique du pays vers la droite… Voici comment il s’y prend.

La face cachée du plan Harper
Ill.: Steve Adams

Si on pouvait voir dans la tête de Stephen Harper, on découvrirait probablement un jeu d’échecs. Tel un Garry Kasparov concentré sur son échiquier, le premier ministre du Canada, homme de l’Ouest qui parle peu, dirige le pays comme l’ancien champion du monde gagnait des tournois.

Il réfléchit longuement avant de bouger une pièce. Chaque déplacement mène à l’objectif ultime. Mais celui-ci n’est pas uniquement de mettre ses adversaires échec et mat, de gérer le pays et de modifier les lois. Le premier ministre veut changer les mentalités.

Stephen Harper peaufine sa stratégie depuis qu’il est revenu en politique, il y a 10 ans. Un soir glacial de février 2002, en pleine course au leadership de l’Alliance canadienne, il voyait déjà comment transformer le paysage politique pour s’assurer que la droite remplace le Parti libéral du Canada comme parti naturel du pouvoir. « Pour s’imposer, il faudra amener le parti plus au centre de l’échiquier politique. Mais si on est sérieux dans notre volonté de transformer durablement le pays, il faut aussi déplacer ce centre vers la droite, plus près des principes conservateurs », a-t-il dit à ses proches conseillers réunis dans leur petit local d’un centre commercial, en banlieue de Calgary.

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Encore aujourd’hui, c’est le cœur du plan Harper. Pour le réaliser, le premier ministre bouge ses pièces sur le front des idées, des valeurs et des symboles de la droite. Et sur le front de l’organisation : Stephen Harper a construit une formation sans pitié, armée des techniques les plus modernes du pays, pour gagner ses batailles électorales.

Et ça fonctionne, affirme Stephen Harper en entrevue avec L’actualité. Le Canada est « plus conservateur » qu’il y a une décennie. Des valeurs comme l’ordre public, la réduction des taxes et des impôts, le libre-échange, le respect des compétences des provinces et le patriotisme militaire sont de plus en plus acceptées comme étant la norme, dit-il.

Selon un sondage Angus Reid-L’actualité, 37 % des Canadiens estiment que «la société canadienne est plus près des valeurs de la droite depuis 10 ans». Ils sont 22 % à penser que la situation est «inchangée» et seulement 15 % affirment que le Canada est plus près des valeurs de la gauche depuis une décennie.

>> Les résultats complets du sondage (fichier PDF)

«Est-ce que le Canada est un pays de centre droit ? Non, pas encore», dit toutefois l’un des conseillers du premier ministre. À preuve, 56 % des Canadiens estiment que «le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer pour redistribuer la richesse et intervenir dans l’économie, quitte à devoir augmenter les taxes et les impôts», selon le même sondage. Une idée de gauche que 36 % des Canadiens rejettent.

Le premier ministre est un étapiste. Dans les réunions stratégiques du gouvernement, quand vient le temps de prendre une décision importante, ses conseillers répètent : « Ce qui vaut la peine d’être fait doit être fait lentement. »

Lorsque Stephen Harper déroge de cette prudence, il dérape. « Ses grandes erreurs ont été commises quand il n’a pas pris le temps de préparer le public. Et que son côté partisan, très fort, l’a emporté », explique une source près de Harper : l’élimination du recensement long, la crise parlementaire de 2008 provoquée par sa volonté d’abolir de la subvention par vote aux partis politiques et la prorogation du Parlement, en 2010, en sont des exemples.

Ce n’est pas la révolution, ce n’est même pas l’évolution : c’est l’érosion tranquille d’un État canadien progressiste et interventionniste que les libéraux ont construit en étant au pouvoir pendant 70 années au cours des 100 dernières.

Aux yeux des conservateurs, les références identitaires du pays sont toutefois encore trop rouges. Dans les sondages, les symboles chers au cœur des Canadiens demeurent la Charte des droits et libertés, le système de santé, le multiculturalisme, les Casques bleus… Des réalisations associées aux libéraux. Même le guide destiné aux immigrants décrivait le pays comme une terre progressiste. « Le Canada et le Parti libéral se confondaient, il fallait s’y attaquer une fois au pouvoir », dit Tom Flanagan, chef de cabinet de Harper jusqu’en 2005. « Dans le monde, les partis conservateurs gagnent rarement des élections s’ils ne sont pas reconnus comme les partis du patriotisme », ajoute-t-il.

Les conservateurs ont donc entrepris de « repeindre l’unifolié en bleu », comme on dit dans l’entourage du premier ministre pour décrire la fabrique identitaire en marche. La souveraineté dans l’Arctique, la monarchie, la GRC, l’armée, l’histoire militaire, l’ordre public… Même les sports canadiens sont davantage à l’avant-plan : le premier ministre assiste souvent avec son fils à des parties de hockey de la Ligue nationale et à des compétitions de curling.

Le guide destiné aux immigrants, revu en 2009, comprend désormais ces références. « Toute une nouvelle génération d’électeurs, tant les Canadiens que les nouveaux arrivants, sera familière avec des symboles conservateurs », dit Tom Flanagan.

Il ne s’agit pas de transformer les symboles, assure Dimitri Soudas, ancien directeur des communications de Harper. « Il faut qu’ils fassent déjà partie de la fibre d’un pays pour qu’ils fonc-tionnent. On utilise seulement des références différentes », dit-il.

Les conservateurs sont « conscients de l’histoire du pays », ce qui explique les références aux militaires et à la monarchie, dit pour sa part Guy Giorno, ancien chef de cabinet de Harper. « Le Parti libéral tente de faire croire que le Canada est né dans les années 1960. C’est ridicule ! »

Le portrait de la reine Élisabeth II accroché l’été dernier dans le hall du ministère des Affaires étrangères a été retrouvé dans le sous-sol du parlement en 2006 par l’ancien chef de cabinet de Harper, Ian Brodie. « Harper et lui étaient outrés de voir que les libéraux l’avaient laissé traîner dans la poussière », dit une source conservatrice qui a requis l’anonymat, comme plusieurs autres personnes citées dans ce reportage. Il a d’abord été accroché bien en vue dans la salle du Conseil des ministres, à côté du bureau de Harper, avant d’être envoyé aux Affaires étrangères.
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Toutes ces références à la monarchie servent aussi les intérêts électoraux du Parti conservateur, selon Frédéric Boily, politologue à l’Université de l’Alberta. « Les conservateurs sont souvent accusés de vouloir faire du Canada une succursale des États-Unis. Le patriotisme canadien, avec des références aux racines britanniques, permet de prendre ses distances par rapport aux républicains américains », dit-il.

Sur la scène internationale, le castor canadien semble toutefois s’être transformé en faucon, pas très loin de l’aigle américain. Le retrait du Canada du protocole de Kyoto, son appui inconditionnel à Israël, les frappes aériennes en Libye et sa rhétorique musclée contre les « dictateurs qui arpentent les corridors de l’ONU », entre autres, ont suscité des réactions contrastées dans la communauté internationale. « Le Canada défend des valeurs. On ne va pas s’excuser d’écraser certains orteils », soutient le ministre des Affaires étrangères, John Baird. Quitte à perdre un convoité siège au Conseil de sécurité de l’ONU.

Les conservateurs estiment que la vision du monde « nuancée » des libéraux est « naïve » et n’a pas donné de résultats. « Harper déteste le relativisme moral des libéraux. À vouloir faire plaisir à tout le monde, on ne fait plaisir à personne. Pour lui, la planète est peuplée de bons, mais aussi de méchants », dit un stratège conservateur.

Au Canada, le premier ministre veut mettre l’État au régime. D’ici 2015, des milliers de postes de fonctionnaires seront abolis, des programmes éliminés, des services supprimés. Le prochain budget, déposé en mars, contiendra la carte routière pour atteindre cette réduction. Un comité du Cabinet étudie des stratégies visant à sabrer les dépenses de quatre à huit milliards de dollars par année. Des compressions de 5 % à 10 %, parfois plus, sont pré-vues dans tous les ministères. À plus long terme, une réforme du sys-tème d’immigration, du Régime de pensions et de la Sécurité de la vieillesse est aussi au menu.

Lors des dernières campagnes électorales, des organismes de gauche ont dénoncé dans les médias le « danger » que représentent les conservateurs. Les troupes de Harper ne l’ont pas digéré et ne manquent aucune occasion de leur couper les vivres, préférant financer des groupes plus proches de leurs valeurs.

En 2010, pendant que Condition féminine Canada et des ONG actives dans le développement international, comme Kairos et Alternatives, perdaient leurs subventions, l’Agence canadienne de développement international (ACDI) accordait des fonds à la Chakam School of the Bible, en Saskatchewan, qui forme des porteurs de la parole de Jésus, ou encore à la Wycliffe Bible Translators, de Calgary, qui traduit la Bible en dialectes africains.

Stephen Harper réduit également la capacité d’intervention de l’État dans la société et menotte les prochains gouvernements. Les baisses de la TPS (de 7 % à 5 %) et les réductions massives d’impôts accordées aux entreprises (de 22 % à 15 %) privent Ottawa de revenus annuels de 20 milliards de dollars. Le chef conservateur sait qu’il sera difficile pour les autres partis de faire campagne en promettant une hausse des impôts ou de la TPS.

Stephen Harper n’a toutefois pas l’intention d’éliminer le déficit fédéral sur le dos des provinces, comme les libéraux l’ont fait au milieu des années 1990. Le respect des champs de compétence est un principe cher au premier ministre. Le fédéralisme de Stephen Harper n’est pas paternaliste, mais il n’est pas coopératif pour autant.

Les provinces l’ont compris le 19 décembre dernier. Le ministre des Finances, Jim Flaherty, leur a annoncé que la nouvelle entente sur la santé, qui sera en vigueur de 2017 à 2024, était… à prendre ou à laisser ! Ottawa imposera une croissance des transferts de 3 % à 5 % par année, contre 6 % actuellement.

Le soir de cette annonce, Stephen Harper recevait des journalistes au 24 Sussex pour le traditionnel cocktail de Noël. « Je n’ai pas la solution pour régler les problèmes en santé, a-t-il dit, souriant et détendu. C’est une compétence provinciale, et je ne vois pas pourquoi je dirais aux provinces quoi faire. » En revanche, les provinces ne vont pas dicter au fédéral quoi faire avec son argent, a-t-il laissé entendre.

Pour imposer les valeurs conservatrices dans le débat, Stephen Harper modifie également la manière de s’adresser à la population, rapprochant la politique du marketing. Un virage que certains qualifient de « populiste », alors que d’autres parlent de « communication efficace ». L’objectif : faire accepter des idées faciles à comprendre à des gens occupés, guère attentifs à la politique.

Le Parti conservateur suit une ligne de conduite simple : commander des sondages et mener des groupes de recherche, toujours. Puis, élaborer des politiques très ciblées sur les électeurs indécis, généralement les familles. Cela a donné, par exemple, les crédits d’impôt pour les sports ou les activités artistiques des enfants et ceux destinés aux apprentis menuisiers ainsi que les baisses de la TPS. « Il faut simplifier le langage, mais aussi s’assurer que ça touche la qualité de vie des gens. Ils doivent comprendre ce qui améliorera leur vie de tous les jours », dit Dimitri Soudas.

Pour que le message porte, le gouvernement Harper a restreint l’accès aux médias. « Quand tu réponds à toutes les questions sur plusieurs sujets, tu ajoutes de la confusion. Les électeurs ne comprennent plus tes priorités. Harper parle seulement quand il a quelque chose à dire », explique le sénateur Hugh Segal.
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Et pas question de lâcher du lest maintenant que le gouvernement est majoritaire. « La notion de campagne électorale permanente est un héritage durable », soutient le professeur Frédéric Boily. Les mois séparant les élections sont devenus un champ de bataille où le Parti conservateur ne fait pas de quartier.

Le député libéral Irwin Cotler en a été victime cet automne. Les stratèges conservateurs ont embau-ché une société de télémar-keting de Toronto pour appeler des résidants de sa circonscription de Mont-Royal, à Montréal. Les téléphonistes leur demandaient pour quel parti ils allaient voter à l’élection partielle qui approchait… alors qu’aucune n’était prévue ! La manœuvre visait à donner l’impression que Cotler était sur son départ et ne s’occupait plus de sa circonscription.

Les deux derniers chefs libéraux ont également subi le traitement conservateur. L’image de Stéphane Dion et de Michael Ignatieff a été démolie à coups de publicités négatives. Plus de quatre millions de dollars ont été dépensés par les troupes de Harper pour dépeindre Ignatieff comme un intellectuel déconnecté de la réalité. Les prochains chefs du PLC et du NPD seront aussi des cibles. Les libéraux avaient utilisé des publicités très dures pour attaquer Stephen Har-per lors des élections de 2004 et de 2006. « Harper l’a encore sur le cœur. Il a dit : « Plus jamais. » Il faut être à l’offensive », déclare une source conservatrice.

Bob Rae, chef par intérim du Parti libéral, affirme que le Parti conservateur a changé la culture politique du Canada. « C’est plus dur, plus vicieux maintenant. Harper est en campagne 24 heures sur 24, 365 jours par année. Il faut s’adapter. »

Pour décupler son efficacité, l’armée conservatrice s’est arrimée aux actions quotidiennes du gouvernement, pourtant censé être non partisan, puisqu’il fonctionne avec l’argent des contribuables.

Tous les matins, lors de la séance d’information du premier ministre – le « PM briefing » -, où tous les responsables des dossiers gouvernementaux lui font rapport, la directrice des opérations du Parti conservateur, Jenni Byrne, est assise au bout de la table. La générale des guerres électorales de Harper, une petite femme aux cheveux châtains et au visage rond, écoute, prend des notes et émet son avis sur les affaires courantes. « Elle rappelle sans cesse à Harper qu’il faut donner de la viande à la base militante », affirme une source.

Jenni Byrne touche ainsi une corde sensible du chef, hanté par la crainte de voir naître un autre parti de droite. « Il sait à quoi ressemble une base militante en colère : il en a fait partie », dit un proche. Harper, insatisfait du Parti progressiste-conservateur, a contribué à fonder le Parti réfor-miste, en 1987, ce qui a divisé la droite pendant des années.

Le chef conservateur entretient donc sa base de fidèles avec des politiques conservatrices – certaines controversées : la fin des subventions aux organismes qui financent l’avortement à l’étranger, un durcissement du Code criminel, le vote libre sur les mariages gais, l’annulation de l’obligation de remplir le formulaire long du recensement… Même l’accent mis sur la monar-chie, très populaire auprès de l’aile orangiste du parti (habitants du sud de l’Ontario et anglophones des Cantons-de-l’Est), contribue à galvaniser ses militants.

Le premier ministre a toutefois promis de ne jamais rouvrir le débat sur l’avortement et la peine de mort tant qu’il sera à la tête du pays. Il n’a pas aboli les subventions aux entreprises, comme sa base libertarienne le souhaite. « Stephen Harper se tient au centre de son propre parti. Tout le monde fait des compromis. Et on se sent assez à l’aise pour rester », dit le sénateur Hugh Segal, lui-même issu de l’aile progressiste-conservatrice.

La proximité de Jenni Byrne avec le gouvernement permet également au parti de déployer plus facilement sa machine de financement, de loin la plus efficace du pays. Après chaque attaque des députés ou ministres conservateurs contre la Commission canadienne du blé, Radio-Canada ou le registre des armes à feu – et même après les publicités négatives contre les libéraux -, des lettres et des courriels sont envoyés aux militants. On les encourage à donner de 25 à 100 dollars s’ils souhaitent que cela se poursuive.

Ce marketing d’idées politiques remplit les coffres. De 2007 à 2011, le PCC a amassé 96 millions de dollars, contre 34 millions pour le PLC et 26 millions pour le NPD.

La fin graduelle, d’ici 2014, des subventions fédérales aux partis en fonction des votes obtenus force les autres formations à imiter la méthode de financement des conservateurs. Le Parti libéral a ainsi envoyé à ses militants, en décembre dernier, une lettre de Jean Chrétien les invitant à donner afin d’éviter que le gouvernement Harper ne rouvre les débats sur la peine de mort, l’avortement et les mariages gais. Le PLC a amassé un million de dollars en moins de 10 jours ! « Il faut cibler notre financement et le lier à des enjeux précis. Les gros cocktails à 1 000 dollars, ce n’est plus suffisant », dit le député libéral Ralph Goodale.

Pour suivre à la trace ses partisans et ses précieux donateurs, le Parti conservateur a construit la base de données la plus perfectionnée au Canada, le Constituency Information Management System (CIMS). Dès qu’un citoyen fait part aux conservateurs qu’il appuie certaines de leurs idées ou qu’il participe à une activité du parti, ses coordonnées et ses centres d’intérêt sont ajoutés à la base de données, qui compte plus de 200 000 noms.

Une société privée de télémarketing fait régulièrement des appels dans les circonscriptions ciblées en vue des prochaines élections. Les téléphonistes abordent des sujets précis, de manière à repérer les personnes plus sensibles aux idées conservatrices (registre des armes à feu, monarchie, criminalité…). Les renseignements obtenus sont versés au CIMS. « En tout temps, on sait à qui on s’adresse et comment joindre les gens, même s’ils ne sont pas membres en règle. Quand les élections démarrent, on sait à qui on doit parler », dit un organisateur.

Le parti a également étoffé sa base de données grâce à l’argent des contribuables… et à une faille dans les règlements de la Chambre des communes : celle permettant aux députés d’acheminer jusqu’à 10 % de leurs envois postaux hors de leur circonscription. Le PCC a envoyé, au nom des députés, des centaines de milliers de dépliants partout au pays, la plupart sous forme de sondages sur une politique conservatrice. Les noms des personnes ayant répondu favorablement ont été ajoutés à la base de données. Cette pratique des conservateurs a coûté près de 15 millions de dollars à la Chambre des communes de 2007 à 2010. « On en a vraiment abusé, sur plusieurs sujets », dit une source. La technique des envois postaux hors de la circonscription a été interdite l’an dernier.

Le PCC est par ailleurs devenu maître dans l’art de faire voter ses partisans, notamment grâce au système CIMS. Vers 17 h 30 le 2 mai dernier, dans 30 circonscriptions de l’Ontario où la lutte était serrée, une armée de bénévoles s’est lancée dans un porte-à-porte de dernière minute, sachant avec précision qui n’avait pas encore voté. Sur ces 30 circonscriptions remportées avec moins de 10 % d’écart, les conservateurs en ont gagné 21.

Toutes ces techniques, Stephen Harper les appliquera aux 30 nouvelles circonscriptions à naître d’ici 2015, en raison de la croissance démographique dans les banlieues de Toronto, Calgary, Vancouver et Montréal. Des endroits favorables pour la nouvelle clientèle du Parti conservateur, avec des familles et une forte concentration ethnique. Harper s’assure que son parti restera très compétitif pendant encore des années… et que la transformation du pays va se poursuivre.