La satisfaction envers les gouvernements chute partout au pays… sauf au Québec

La troisième vague de la pandémie rend les Canadiens de mauvaise humeur et les gouvernements en font les frais, sauf au Québec.

Montage L'actualité

Au moment d’écrire ces lignes, le rythme de vaccination au Canada continue d’accélérer par rapport aux semaines précédentes, de sorte que 25 % des Canadiens, dont 29 % des Québécois, devraient avoir reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19 au moment où vous lirez ces lignes. Malgré la forte hausse des taux d’infection dans certaines régions du pays ces temps-ci, notamment en Ontario, il n’est pas irréaliste de ressentir un certain optimisme pour l’été qui approche.

Néanmoins, la « fatigue covidienne », celle qui entraîne un relâchement prématuré des mesures sanitaires de la part des citoyens qui y avaient adhéré jusqu’à maintenant, n’est certainement pas un facteur à négliger. Cette usure commence à apparaître dans les études sur l’opinion publique : les plus récentes données du sondage Léger nous montrent que les taux de satisfaction envers les gouvernements sont en baisse partout… à l’exception du Québec. Regardons ces chiffres.

La satisfaction des Canadiens à l’endroit du gouvernement fédéral pour sa gestion de la pandémie était à 52 % dans la deuxième semaine d’avril, selon Léger. Bien qu’il s’agisse dans l’absolu d’une bonne note pour un gouvernement en préparation électorale, ce coup de sonde révèle une forte baisse à cet égard depuis les sommets de satisfaction de 65 % à 70 % atteints l’automne dernier.

Il y a peu de contraste d’une région à l’autre du pays, à l’exception des provinces de l’Atlantique :
Dans les provinces de l’Atlantique, où la gestion de la pandémie a été exemplaire par rapport au reste du pays jusqu’à maintenant, la satisfaction envers le gouvernement fédéral s’élève à 70 %.

Au Québec, 54 % des répondants se disent satisfaits du gouvernement Trudeau, un niveau relativement stable depuis quelques mois. Il n’y a qu’en Ontario que les insatisfaits dépassent les satisfaits, et encore, à 47 % contre 49 %, il s’agit ici d’une égalité statistique. La récente flambée des infections en Ontario a forcé le gouvernement Ford à reconfiner sa province — y compris la fermeture complète des écoles —, il n’est donc pas étonnant de mesurer une baisse de satisfaction envers les deux paliers de gouvernement dans cette province.

Pour ce qui est de la satisfaction envers les gouvernements provinciaux, c’est encore une fois dans les provinces de l’Atlantique que les taux demeurent les plus élevés, avec 72 %. (Note : Les quatre provinces de l’Atlantique sont réunies dans ce sondage, car l’échantillon de chacune est trop petit pour être statistiquement significatif. Il en est de même pour le Manitoba et la Saskatchewan.)

Au Québec, malgré les remous des dernières semaines, la satisfaction envers le gouvernement Legault ne s’effrite pas et reste la plus élevée parmi les provinces à l’ouest du Nouveau-Brunswick : 68 % des répondants québécois se disent satisfaits de la gestion de la pandémie par Québec. C’est loin des niveaux stratosphériques observés au printemps dernier (au-delà de 90 %), mais un appui des deux tiers des Québécois dépasse largement les clans partisans. (Le coup de sonde a été mené avant la volte-face sur le port du masque à l’extérieur, cette semaine.)
En Colombie-Britannique, le gouvernement néo-démocrate de John Horgan se tire toujours bien d’affaire avec 54 % de satisfaction, mais il est lui aussi en baisse depuis le début de la troisième vague du virus, qui frappe particulièrement fort dans la province du Pacifique. En effet, jamais depuis l’arrivée de la pandémie n’avait-on enregistré plus de 1 000 infections en une seule journée en Colombie-Britannique ; or, la moyenne de la dernière semaine dépasse les 1 100 cas quotidiens, pour une population de 5 millions d’habitants.

C’est en Ontario et en Alberta que les électeurs sont le plus insatisfaits de leurs élus provinciaux. Pour Doug Ford et son gouvernement progressiste-conservateur, ce score de 38 % est une chute abrupte de 17 points par rapport au dernier coup de sonde de Léger, en mars, et un effritement marqué en comparaison avec les chiffres de la dernière année. En effet, le taux d’approbation de Ford avait oscillé entre 70 % et 80 % pour la majeure partie de 2020, avant de tomber à 62 % en décembre.

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, se trouve encore une fois dans le bas de cette liste, lui qui doit composer avec une hausse des infections et avec une mini-révolte de son caucus majoritairement rural contre les restrictions sanitaires. La semaine dernière, 17 élus du Parti conservateur uni de l’Alberta ont signé une lettre pour dénoncer publiquement les mesures sanitaires imposées par le gouvernement dont ils font partie. D’ailleurs, la députée conservatrice fédérale de Calgary Nose Hill et porte-parole en matière de santé, Michelle Rempel Garner, s’est aussi élevée contre « les restrictions en montagnes russes ».

Il sera certes intéressant d’observer si les récents va-et-vient du gouvernement Legault concernant les restrictions feront bouger l’aiguille du taux de satisfaction des Québécois. Selon les chiffres, la CAQ jouit toujours d’une importante popularité auprès de l’électorat, mais alors que nous entamons la dernière ligne droite de cette pandémie, la patience des Québécois — déjà mise fortement à l’épreuve depuis un an — pourrait s’éroder davantage d’ici le fil d’arrivée. De plus, d’un point de vue purement politique, n’oublions pas que MM. Legault et Ford seront tous deux en campagne pour leur réélection respective en 2022.

Les commentaires sont fermés.

Le gouvernement de Justin Trudeau nous fait avoir des vaccins pour nous proteger contre le covid 19 , il fait toultes les demarches possibles , bien moi je suis tres satisfaite du gouvernement de M. Trudeau

Ah le peuple…

Il vote pour des gouvernements conservateurs qui leur garantit qu’il pourra conserver sa sacro-sainte liberté de faire ce qu’ils veut quand ils veut, comme ils veulent, sans intervention de l’état, sans limitation…

Ces gouvernement exaucent donc le peuple en début de pandémie en étant moins sévère qu’ailleurs. Ces provinces deviennent même des « exemples à suivre » pour les sceptiques ou les tenants des libertés individuelles d’ailleurs.

Jusqu’à ce que leurs mauvaises décisions du début les rattrapent, et là le peuple est pas contents car de un les chiffres ne sont pas jolis, ces gouvernements doivent serrer la vis encore plus pour faire du rattrapage.

Eh oui, le peuple…

Pendant ce temps, être lucide et savoir analyser une situation de manière intelligente fait de nous des « moutons ».

Et t’a le ministre de la santé (je crois?) de l’Ontario qui ose venir nous dire que « les autres provinces devront lui fournir du personnel médical vu la crise »?!

M’enfin…

Le peuple vote pour le parti qui promet des baisses d’impôts et de couper dans les dépenses. Quand cela arrive, le peuple chiâle contre l’austérité… et la réduction des services.

Nous avons un des pires bilans par rapport au Covid-19, mais la population est la plus satisfaite de son gouvernement (à l’exception des Maritimes). De plus, la campagne de vaccination traîne les pieds dans la Belle Province. Bref, nous devrions être mécontents et nous sommes contents. Il y a là un mystère que je ne m’explique pas.

La lecture de cet article m’a conduit à me questionner sur ce qui définit le concept de satisfaction, compte-tenu de la disparité des résultats, puisque au fond tous les gouvernements et les premiers ministres tant fédéral que provinciaux s’efforcent de faire du mieux qu’ils peuvent pour gérer la crise.

J’en suis venu à la conclusion que ce qui définit la satisfaction, c’est ce dont ce contentent les gens pour parvenir à cet état d’esprit. En sorte que plus les exigences sont élevées et plus l’état de satisfaction est difficile à atteindre. Il y a peut-être un rapport entre le fait que les provinces les plus riches (ou celles qui l’étaient) — lesquelles sont aussi celles qui comptent le plus grand nombre de personnes fortunées -, que leurs exigences soient à la mesure de leur « bonne » fortune, ainsi donc élevées.

Comme leurs exigences sont élevées, ces personnes attendent-elles beaucoup plus de leurs premiers ministres. Elles sont moins enclines à être satisfaites. Ici au Québec, nous savons souvent nous contenter de peu pour rester heureux. Notre premier ministre nous conforte-t-il dans la croyance que pour nous ce n’est pas si pire et qu’après tout par nos efforts collectifs, tout va bien aller.

C’est probablement parce que notre confiance en la parole du premier ministre est assez élevée, que nous nous déclarons satisfaits d’une situation pourtant pas si enviable que cela.

À l’autre bout du spectre, les Albertains attendaient beaucoup de leur premier ministre, ils sont déçus car Jason Kenney démontre qu’il ne peut pas faire plus avec les moyens dont il dispose. La froideur de son réalisme peut plaire à quelques-uns et en même temps déplaire à plus d’un.

La question reste encore de savoir si la démagogie et le mensonge en politique ne rapportent toujours pas plus de dividendes que l’énoncé clair net et précis d’une indicible vérité.

« Jason Kenney démontre qu’il ne peut pas faire plus avec les moyens dont il dispose »

Et de quels moyens dispose-t-il moins qu’ailleurs?

@ Monsieur Frédéric Normand,

Au cas où vous ne le sauriez pas, la province de l’Alberta est celle qui est la plus touchée par les nouveaux variants en proportion du nombre d’habitants. La pandémie a affecté cette province plus encore que toutes les autres provinces, le taux de chômage avoisine actuellement les 9%, l’Alberta est non seulement en récession, mais les économistes craignent qu’elle tombe en dépression, en d’autres termes que son économie ne se relève pas avant plusieurs années et que le chômage puisse atteindre jusqu’à 20% pour cette raison.

Malgré une hausse du prix du baril de pétrole, même les revenus ne sont pas au rendez-vous puisque l’Alberta vend son pétrole bien en-dessous des tarifs boursiers, de 20 à 40% en général sous la valeur des prix transigés.

Les ressources en santé de l’Alberta sont aussi limitées, ainsi la croissance des personnes hospitalisées ne cesse de grimper. Ce qui occasionne des dépenses supplémentaires et fragilise le système.

Possiblement l’Alberta va devoir considérer de nouvelles taxes et de nouveaux impôts, ce qui n’est pas très populaire dans une province dont la prospérité repose en grande partie sur les bonnes performances de ses entreprises.

— Puisque nous y sommes :
J’aimerais vous signaler dans vos commentaires du 16 avril dernier vous écrivez ceci : « Et t’a le ministre de la santé (je crois?) de l’Ontario qui ose venir nous dire que « les autres provinces devront lui fournir du personnel médical vu la crise »?! »

Pour votre gouverne, l’Ontario n’a pas un ministre de la santé mais « une » : Christine Janice Elliott. Quant aux mots que vous mettez dans la bouche de madame Elliott, elle n’a à ma connaissance jamais déclaré quoique ce soit qui corresponde à ce que vous écrivez. C’est plutôt vous qui osez attribuer à d’autres ce qu’ils ne disent pas.

J’ai bien peur, en tout respect, que vous parlez de choses que vous ne comprenez de toute évidence pas. Vous gagneriez sans doute à relire vos propres commentaires avant de vous en prendre à ceux qui sont postés honnêtement par d’autres.

Je pense par la présente avoir répondu dûment à votre question.