
Lorsque la vague rouge a déferlé sur la région de l’Atlantique au scrutin fédéral d’octobre dernier, elle a balayé sur son passage une vedette montante du NPD.
Dans le Parlement précédent, Megan Leslie — 42 ans — occupait le poste de leader adjointe de l’opposition officielle. Quand Thomas Mulcair était absent, c’est généralement elle qui tenait la barre — en français comme en anglais — à la période des questions.
Jusqu’au scrutin, elle détenait un des sièges néo-démocrates les plus sûrs de la région. Elle avait hérité de la circonscription de Halifax d’Alexa McDonough au moment du départ de l’ex-chef néo-démocrate de l’arène fédérale, en 2008.
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Chose plutôt rare, la défaite de Megan Leslie a attristé aussi bien ses rivaux des autres partis que ses collègues du NPD. En 2009, un an après son arrivée à la Chambre des communes, elle avait été élue recrue de l’année par ses pairs dans le cadre du palmarès annuel de Maclean’s/L’actualité.
Aux yeux de la presse parlementaire, elle figurait sur la très courte liste des élues dont on s’attend qu’elles décrochent un jour un rôle de chef fédéral. Son nom y est encore. Personne ne croit que Megan Leslie en a fini avec la politique. Sa défaite hypothèque davantage le bilan de la campagne ratée de son chef que son propre avenir politique.
Après les élections, elle a été invitée sur des plateaux de télévision pour parler, à cœur ouvert, de ses déboires électoraux. En début d’année, elle a eu droit à une longue entrevue sur le sujet avec l’animateur-vedette de la CBC Peter Mansbridge. Entre les deux, elle a accepté un poste de consultante auprès de la section canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Personne ne pourrait accuser Megan Leslie de faire campagne en coulisses pour s’installer à la place de Thomas Mulcair. Mais nombreux sont ceux qui considèrent qu’elle est en réserve de la nation en prévision du jour où le NPD voudra, dans la foulée du Parti libéral, passer le flambeau du leadership à une nouvelle génération.
Dans l’état actuel des choses, la plupart des observateurs sont convaincus que quelqu’un d’autre que M. Mulcair prendra la tête du parti d’ici la prochaine échéance électorale, en 2019.
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Selon toute vraisemblance, pourtant, les militants néo-démocrates se rendront à la volonté de Thomas Mulcair de rester en selle lorsqu’ils se prononceront, par vote secret, sur la question en avril à Edmonton.
Aucun parti dans l’histoire récente du Canada n’a voté pour le départ du chef lors d’un congrès. Ceux qui ont renoncé à leur poste à la suite d’un vote de confiance — comme Bernard Landry en 2005 au Parti québécois ou Joe Clark chez les conservateurs fédéraux en 1983 — l’ont fait parce qu’ils ont jugé que l’appui obtenu, même majoritaire, était trop tiède.
Le NPD n’a pas l’habitude de montrer la porte à son chef sur la foi d’une défaite. À cet égard, un des meilleurs atouts de Thomas Mulcair dans sa bataille pour rester en poste s’appelle… Justin Trudeau. En effet, bien des néo-démocrates ne sont finalement pas fâchés de la victoire majoritaire libérale, même si elle a été acquise à leurs dépens. Les choses se présenteraient moins bien pour l’avenir du chef actuel si Stephen Harper avait remporté les élections.
Pour autant, un vote de confiance, obtenu quatre ans avant le prochain scrutin fédéral, ne mettra pas un point final au débat sur l’avenir de Thomas Mulcair. La constitution du parti prescrit la tenue d’un vote de confiance tous les deux ans. Quel que soit le score qu’obtiendra le chef en avril, son leadership demeurera sous haute surveillance d’un sondage à l’autre.
Si, le printemps prochain, le NPD accorde à M. Mulcair la deuxième chance qu’il réclame, ce ne sera pas parce qu’il est irremplaçable, mais plutôt parce que le parti n’a pas envie ou ne sent pas encore l’urgence de se lancer dans une partie de bras de fer pour obtenir son départ.
Mais si jamais il décidait d’accrocher ses patins de chef, la plupart des néo-démocrates n’auraient pas le cœur brisé. Le deuil serait de courte durée.
D’ici 2019, une des choses qui devrait-être à surveiller, c’est la réforme du mode de scrutin électoral. Peut-être que cette réforme pourrait avoir une incidence sur le choix hypothétique d’un chef. Puisque les électeurs pourraient être un peu plus incités à voter sur un programme plutôt que sur la tête du prochain (ou de la prochaine) Premier(e) ministre.
Car actuellement notre système électoral relève du paradoxe. La campagne électorale — surtout la dernière plus encore que toutes autres -, était digne d’une campagne présidentielle et non du renouvellement régulier d’un Parlement. Ainsi l’élection de Justin Trudeau ressemble « presque » à un plébiscite et non de la juste représentation de tous les partis, répartis partout à travers le pays.
Quoiqu’il en soit, à moins que le Premier ministre ne commette de grosses fautes dans le cours de son mandat. Je ne conçois pas qu’il y ait un politicien ou une politicienne actuellement dans un parti au Canada qui puisse le déloger.
Encore pour se faire, cela prendrait un programme très solide. Ce qui n’était pas le cas du NPD en 2015 avec son programme « resucée » du temps glorieux où le « good » de Jack nous faisait miroiter l’avènement d’un Canada social-démocrate qui jusqu’à nouvel ordre n’existe décidément pas.
Rétrospectivement, on peut se demander pourquoi monsieur Mulcair ne voulût pas se forger un programme qui lui était propre et qui lui ressemble au lieu de faire la promotion d’un conservatisme de gauche, ce qui disons-le n’était pas trop « glamour » pour faire chavirer les cœurs des « bons » peuples du Canada. — Un choix peu judicieux qui faudrait-il peut-être attribuer aux très fins stratèges du parti ?
Une chose me semble pour ainsi dire certaine, c’est que le prochain chef ou la prochaine cheffe devra se démarquer significativement de ce qui a été fait sous la houlette de ses prédécesseurs pour fin de rallier un électorat rajeuni qui soit enfin prêt à relever de nouveaux défis. Le volet économique sera plus que jamais à soigner et de nouveaux concepts devront sans doute être abordés, puis réalisés.
Quoiqu’il advienne, on peut supposer que le prochain chef ou la prochaine cheffe aura largement le temps de fourbir ses armes en vue de l’élection de 2023. L’objectif de 2019 consistant selon moi dans le meilleur des cas à obtenir la balance du pouvoir. Histoire de tester et de voir dans la pratique s’il est sérieusement possible d’envisager le « vrai » changement.
En attendant, pour le moment, monsieur Mulcair peut assez avantageusement dormir sur ses deux oreilles, tout en rêvant de ces heures de gloire qu’il n’aura décidément jamais eues.
À ses futurs successeurs postés en embuscade de prendre le temps comme il se doit — faute de mieux -, de ronger leur frein tout en apprenant la patience qui somme toute est la souveraine de toutes les vertus.
Moi aussi je le crois.
Mulcair a PERDU près de la moitié de sa députation et il sent l’opportunisme à plein nez. Il n’a aucune affinité avec le NPD et ça commence à se faire sentir.
Je suis d’accord avec vous et je n’ai pas voté pour lui il se prend pour un invincible et intransigeant.
En tout respect, je ne crois pas Mme Hébert. Et si cela arriverait, oubliez le NPD pour soit prendre le pouvoir, soit être l’opposition officielle aux prochaines élections. Mme Leslie fera une excellente chef-adjointe du Parti.
C’est Mulcair qui a perdu l’éoection pour le NPD, c’est clair comme de l’eau de roche. On voulait se débarrasser de Harper et ses cohortes mais Mulcair n’était pas Layton et il s’est positionné à droite des libéraux… Tant qu’à aller à gauche, on va quand même choisir celui qui présente le meilleur espoir d’un tel virage. Mulcair a manqué le virage et a frappé un mur. Il n »y a pas de rédemption pour de telles erreurs et quant à moi, sont avenir politique est dans le passé (avancez en arrière!) et si le NPD ne se choisit pas un nouveau chef et se repositionne dans son créneau comme dans le temps de Layton, il va rester marginal.
Il n’a pas tenu compte de l’opi ion des electeurs « pas de « nikab » t’écoute pas alors degage….les politiciens n’ecoutent jamais la population. Trudeau est la par accident on a didé degage Harper.
Le NPD a connu le même sort que l’ADQ au Québec. Presque impossible de sortir du bipartisme. Surtout dommage au Québec vu que tous les partis se ressemblent.