Le coup de Poker de Loto-Québec

On connaît la chanson: puisque le mal est inévitable, autant le canaliser pour en réduire la portée. Mon conseil: méfiance !

Loto-Québec a toujours les meilleures cartes. (Photo Wikipedia Commons.)
Loto-Québec a toujours les meilleures cartes. (Photo Wikipedia Commons.)

Loto-Québec compte mettre en ligne dès l’été prochain son propre site de Poker en ligne. La société espère empocher sa part des 80 millions $ que les joueurs québécois perdent en ligne chaque année, au profit de compagnies étrangères. Une mise qui croît  de 30% par an depuis 2003.

On nous promet que le système de Loto Québec sera plus sécuritaire que les jeux privés actuels et qu’il découragera le jeu compulsif. On jugera sur pièces. Le législateur, qui doit ouvrir la voie pour que ce projet se réalise, devrait cependant se méfier. La même logique de « nationalisation » du jeu a présidé à la prise de contrôle par Loto-Québec, d’abord des loteries, puis des vidéo pokers. Mais plutôt que de limiter leur utilisation pour en réduire les effets négatifs sur le public, la société d’État en a vanté les mérites et en a généralisé l’usage sur tout le territoire.  Naguère, le crime organisé profitait de ces trafics, mais à petite dose. Aujourd’hui, c’est le trésor public qui en est devenu accroc, au grand dam des joueurs compulsifs et des citoyens plus pauvres qui assument de manière disproportionnée cette taxe volontaire, véritable opium du peuple.

Alors, quel sera le budget de publicité pour Loto-Québec-Poker-en-ligne ? La seule bonne réponse: suffisant pour détourner vers son site les joueurs actuels, mais pas assez élevé pour accroître le nombre de joueurs.

Un dernier mot. Je me suis déjà insurgé contre la pratique des dépanneurs de proposer systématiquement à leurs clients des billets de loto, une technique de vente sous pression détestable.  La semaine dernière, c’est ma gentille caissière du superarché Métro qui, au moment de faire le total, me demande si je veux « Une Célébration avec ça? »  Elle m’explique que c’est la consigne depuis le début de novembre. (Chers internautes, signalez-moi si c’est le cas chez d’autres détaillants.)

Un cadre supérieur de Loto-Québec me jure que ces pratiques ne sont pas du ressort de la société d’État, mais des détaillants qui veulent ainsi augmenter leurs ventes de billets, donc leurs profits. « En fait, ça nuit à notre image », me dit-il, penaud.

Second avis au législateur: interdire aux détaillants cette pratique, sous peine de leur retirer leur droit de vendre des billets de loto.

Les commentaires sont fermés.

La publicité concernant cet impôt volontaire pour matérialiste, hasardeux et capotés devrait être illégale comme la publicité pour les drogues légales , les jeux pour enfants débiles aux parents gonflables .
Tu achètes un billet de loterie tu es quasi assuré d’y perdre tout ton investissement mais si tu achètes quoi que ce soit d’intelligent tu es quasi assurée de doubler et même tripler ta mise.
Les détaillants enrichissant nos gouvernement à double fonds et même sans fond doivent cesser ces ventes sous pressions style as-tu ta carte Air Mail , à quand Air bicycle, Air marche .
Apprenons à dépenser chaque dollard de façon rentable de manière équitable, pour le développement véritable.
Et ceci devrait s’apprendre à l’école et dans chaque famille
Rationalisons à fond tous nos fonds

Même au risque que loto-Québec « exagère » un peu, Je suis quand même en faveur de cette nouvelle offre de service.

Cette taxe volontaire, j’aime mieux qu’elle reste au québec, plutôt que se diriger vers lest US, la Russie, laFrance, etc…

Avec une bonne stratégie de mise en marché, cela pourrait devenir une bonne source de devises extérieures.

Pourquoi qu’on laisserait le jackpot aux autres?

Il serait illusoire de vouloir légiférer contre le Poker en ligne au Québeec. Donc, autant en profiter.

Je suis bien d’accord avec vous que Loto-Québec à un devoir de retenu sur le territoire du Québec.

Cela dit je trouve l’idée d’un site de poker en ligne intéressant dans la mesure ou cela pourrait permettre à loto-Québec d’aller trouver des revenus à l’étranger. Cet univers, celui du jeu en ligne, est en ce moment un nid de vipères contrôler par des groupuscules louches et sans aucun doute mafieux. Si loto-Québec réussi à mettre quelque chose en ligne d’intéressant je crois qu’un site de poker en ligne soutenu par un gouvernement (et donc beaucoup plus légitime) pourrait avoir beaucoup de succès auprès des adeptes du jeu en ligne partout dans le monde.

Loto Q a tout à fait raison de vouloir « rapatrier » tous ces millions qui vont ailleurs. Mais il faut voir plus grand. Un seul exemple, celui des travailleurs et des travailleuses du sexe. Ils sont la proie des mafias, gangs de rues, et autre associations qui ternissent notre image. Que de taxes et d’impôts perdus! Honte! Pour rapatrier tous ces beaux millions, il est grand temps que Loto Q devienne Loto Cul et organise partout au Québec des lupanars, maisons de passe et autres lieux de saine distraction. Les casinos seraient des lieux d’excellence et de référence de ces pratiques. Ça couperait l’herbe sous les pieds de la pègre et nous permettrait d’investir tout cet argent au soutien des prostitué(e)s en détresse, à l’enseignement de la saine sexualité à l’école, etc. Mais bien sûr, pour protéger notre belle jeunesse, les praticien(ne)s seront recruté(e)s exclusivement à l’étranger, en particulier dans les pays les plus pauvres, afin de maximiser les profits, vu les maigres émoluments qui pourront dans ce cas leur être versés. Je compte sur vous, Monsieur Lisée pour pour vous faire le champion de ce grand virage social.

François Dorlot, tout à fait d’accord… Loto Québec, c’est pas un organisme de charité, de bienfaisance et de compassion. C’est là pour faire du cash, point final.

Pour ajouter à cela, la prohibition de la drogue est vaine. Je n’en prends pas, mais je ne vois pas d’argument valide contre sa commercialisation. Ils peuvent bien étendre leurs activités à ce commerce fort rentable. Financer la santé et l’éducation par le vice, pourquoi pas, c’est après tout ces mêmes étudiants qui en consomment le plus. Payé pour ses études par le joint du samedi soir.

C’est déjà pratiquement fait en Californie comme le dit Joel Stein: http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,1935092,00.html

@François:

Malgré son sarcasme, ton commentaire est tout à fait approprié.

Effectivement, l’alcool, les drogues, les jeux de hasard et la prostitution ont tous le même modèle d’affaire.

En essayant de les interdire, on engouffre des sommes faramineuses pour faire de la répression, et on fini toujours avec un marché au noir très prospère, au profit de crapules qui peuvent ainsi se payer tous les politiciens qui pourraient leurs être utiles.

Les gouvernements ont finis par allumer, et ont pris le contrôle des alcools et des jeux de hasard.

La prochaine cible devrait définitivement être la prostitution. On pourrait y exercer un certain contrôle de la qualité (autant pour les travailleurs/travailleuses que pour les consommateurs), et en retirer une source de revenus très importante.

Est-ce qu’il est préférable de couper dans l’éducation, les soins de santé, de l’assurance emploi, ou d’agmenter les tarifs d’Hydro-Québec, plutôt que d’avoir l’audace d’aller chercher de nouveaux revenus?

Les fans de Benoît XV vont sans doute vouloir m’asperger d’eau bénite et me confronter au crucifix, mais je les invite à réfléchir à ceci:

http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/26/01003-20091126ARTFIG00018-l-irlande-va-livrer-sa-verite-sur-ses-pretres-pedophiles-.php

Voci où mène la négation de la sexualité, et le refus le voir le monde tel qu’il est et d’affronter la réalité.

Je suis avec vous à 100%. Encourager le monde à participer aux lotteries, selon moi, est à peine moins acceptable que la publicité sur le tabac. Le gouvernement devrait essayer de développer une stratégie pour se désengager de la dépendance à Loto-Québec. Il serait bon de trouver d’autres sources de revenues que celles qui exploitent les dépendances des gens.

Marc Pérusse, vous voulez dire traiter ces gens avec plus de programmes sociaux? Ne sommes-nous pas déjà incapable de prendre soin des gens qui ont, réellement, une maladie menale? Alors quoi, des cures de désintox du jeu payé par nos impôts.

Qui vous a fait croire que c’était une dépendance? Pourquoi le croyez-vous? Dites-vous à vos enfants d’arrêter de jouer parce que cela crée une «dépendance». N’est-ce pas ce qu’on dit, le jeu crée une dépendance.

Définition:
État de besoin d’une personne à l’égard d’une substance à la suite de sa consommation périodique ou continue.
-Dictionnaire de la réadaptation, tome 2 : termes d’intervention et d’aides techniques. Québec : Les Publications du Québec, 1997, 164 p., p.28)

@Marc Pérusse:

Ok, Québec flush Loto-Québec, et se trouve d’autres sources de revenu.

Croyez-vous que cela va faire disparaître les jeux de hasard?

Ne croyez-vous que d’autres pourraient s’empresser de prendre sa place?

S’il y a une demande, il se trouvera bien quelqu’un pour y répondre. Moyennant quelques malheureux dollars, naturellement.

Ti-Ben rêve d’une société sans alcool, sans jeux, sans sexe, etc… Malheureusement, il faut bien se rendre à l’évidence…

Y a longtemps que j’appelle loto Québec la mafia gouvernementale. Ça ne devrait pas existé loto Québec peut importe ce que ça rapporte au gouvernement et peut importe que le crime organisé reprenne le jeux en main. On peut toujours se trouvé des excuses ou prétexte pour faire le mal, mais profité de la vulnérabilité et des faiblesse de quelqu’un c’est toujours immoral que ce soit le gouvernement qui le fasse ou la mafia. J’attends de mon gouvernement qui se comporte avec moralité.

jacques d, toutes sociétés civilisées prend en charge la loterie (nommé un seul pays qui ne le fait pas). Le contraire serait l’équivalent d’encourager le meurtre, point final. Aucun pays ne laisse la mafia prendre la loto en main, car on sait vers quoi cela mène dans l’absolu. Une augmentation des crimes. Donc, tu perds une somme colossale d’argent, pour ensuite avoir besoin d’en investir encore plus dans les services policiers. On se ruinerait du jour au lendemain et la violence triplerait en ville, ainsi que toute la racaille qui l’accompagne.

Salut Jacques D.,

…et est-ce que le gouvernement devrait passer une loi pour empêcher de tels actes immoraux, et au besoin, exercer de la répression?

c-à-d: Devrait-on traiter les jeux de hasard comme on traite la prostitution maintenant?

Inutile de rêver, le jeu existera toujours. De là à l’encourager… et à prétendre hypocritement l’encadrer pour mieux en empocher les profits… J’attendrais mieux d’un gouvernement, dont le seul rôle consiste en principe à protéger les personnes et leurs biens.

On sait que ce sont les plus vulnérables qui paieront la note. Les casinos acceptent les chèques d’aide sociale et d’assurance-chômage (pardon, emploi). Le poker en ligne s’inscrit dans la même logique. Après l’État providence, l’État tentateur. Oui, bien sûr, la rentabilité. Tiens, je me disais justement qu’il serait plus rentable pour moi de ne pas payer d’impôts.

@Joel:

Si je ne me trompe, les casinos aux É-U sont privés. Quand tu parles de loteries, tu n’y inclus sans doute pas les casinos.

Est-ce donc à dire que Loto-Québec devrait continuer à opérer les loteries, mais qu’il pourrait sortir des casinos, et laisser le privé s’en occuper?

notsag, si cela voudrait dire qu’aujourd’hui, nous aurions un ou deux spectacles du Cirque du Soleil à Montréal, tout à fait. Les casinos devraient être privés, comme ça la population bien-pensante ne peut plus brailler que le gouvernement est immoral à chaque fois qu’il essaye de générer des revenues. À chaque maudite fois que des organes publiques du gouvernement du Québec veulent étendre leurs profits, t’as toutes les bailleurs de fond de la société québécoise qui ressorte pour protester. Le lendemain, on chiale que rien de se passe, que ça ne bouge pas assez. Autrement dit, le Québec veut de grands projets, qui ne coûte rien à faire et qui génère des profits, mais pas à partir des québécois, seulement avec l’argent de l’étranger… On veut des programmes sociaux immenses, mais ne jamais avoir à payer pour. On ne veut pas de guerre, pas se mêler d’aucun conflit dans le monde, couper dans le militaire pour tout investir en santé, tout en coupant les impôts. Si au moins on a de bons hôpitaux, qu’importe le reste ? On se méfie tout le temps du privé et on aimerait que le secteur public paye le 50% de la population qu’il a à sa charge, sans prélever d’impôts où générer des profits de par ses activités. De son côté, le même québécois veut passer deux-trois semaines en Floride pendant l’hiver et prendre sa retraite à 55 ans. Combien de temps on pense que cela peut durer, quand ce ne sera plus le Québec qui voudra se séparer du Canada, mais le Canada qui voudra se séparer du fardeau fiscal qu’est le Québec.

Comme je l’ai dit, les casinos en ligne, en ce moment, sont de l’autre bord du Pont Mercier. Faites vos recherches.

J’oubliais : on se fait offrir des billets aussi dans les marchés IGA et dans les stations-service Schell.