Le grand détour du troisième lien

Avant d’être « pragmatique », la Coalition Avenir Québec a surtout été dogmatique dans ce dossier. Notre chef du bureau politique revient sur neuf années marquées du sceau de l’improvisation.

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne

Finalement, c’est Gilles Lehouillier qui avait raison depuis le début… En 2011, alors député libéral de Lévis, l’actuel maire de cette ville affirmait que « les études de circulation [démontraient] hors de tout doute que ce ne serait pas justifié » d’investir pour construire un tunnel autoroutier entre Québec et Lévis. Pour régler les problèmes de congestion de la région, il plaidait plutôt pour l’ajout de voies réservées au transport en commun.

Visionnaire !

M. Lehouillier n’a pas tenu longtemps ce discours — il est depuis plusieurs années l’un des principaux porte-drapeaux du troisième lien. Mais relire ses déclarations de l’époque montre à quel point il aura fallu au gouvernement de François Legault faire un immense détour pour en arriver au constat initial : le besoin n’est pas là. Le projet n’est pas justifié. Et s’il y a une solution à envisager, c’est d’augmenter l’offre de transport en commun.

Il n’y a pas de surprise ici. Les experts doutaient depuis le début des justifications politiques avancées pour défendre le troisième lien. Ce n’est pas pour rien non plus que le gouvernement a toujours refusé de dévoiler (jusqu’à ce jeudi) les informations censées appuyer son projet phare…

Il aura tout de même fallu neuf ans, trois campagnes électorales et autant d’engagements officiels à procéder avant que la Coalition Avenir Québec ne lâche le morceau et n’opère un changement radical de direction. « Comme gouvernement, quand il y a un changement de contexte, on doit être capable de s’adapter, on doit être pragmatique, c’est la force de la CAQ », a soutenu mercredi au Salon bleu le premier ministre Legault, pour expliquer la décision du gouvernement d’abandonner le transport autoroutier dans le futur tunnel.

Une décision largement saluée. Mais le problème dans ce dossier, c’est qu’avant d’être pragmatique, la CAQ a surtout été dogmatique. Et pendant longtemps. Le même François Legault promettait en 2017 que le troisième lien se ferait « coûte que coûte ». Il jurait en 2021 que le chantier irait de l’avant, peu importe l’évaluation qu’en ferait un jour le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. La nécessité d’un troisième lien n’avait pas à être démontrée, c’était « une évidence », martelait-il.

Des déclarations de ce type, on peut en recenser des dizaines en neuf ans. À lui seul, le ministre Éric Caire a rempli un carnet. « Je veux que les gens de Québec sachent que c’est un projet pour lequel je suis prêt à me battre jusqu’à ma dernière goutte de sang », disait-il encore en juin passé. Et il ne parlait évidemment pas de lutter pour une infrastructure de transport en commun…

Pour comprendre l’acharnement de la CAQ à vendre et à défendre ce projet, il faut rappeler que l’idée qu’a adoptée le parti en 2014 n’était justement que ça : une idée. Depuis les années 1950, le souhait d’avoir un nouveau lien direct entre Québec et Lévis soulève périodiquement des débats dans la région. Mais c’est une courte vidéo commandée par la Chambre de commerce de Lévis en 2014 qui avait capté l’attention du parti et relancé les discussions.

Or, la Chambre de commerce s’était payé cette animation promotionnelle dans le seul but de susciter un débat avant la campagne électorale de 2014. Personne ne s’était demandé quels effets aurait un troisième lien sur la circulation ou sur l’environnement : ce n’était pas l’objectif de la démarche, somme toute très sommaire. Néanmoins, celle-ci a immédiatement convaincu la Coalition Avenir Québec — alors deuxième parti d’opposition —, qui en a fait un cheval de bataille politique (un grand reportage de L’actualité publié en août 2022 revient sur cette genèse).

Partant de ce positionnement (un troisième lien est nécessaire), la CAQ a systématiquement procédé à l’envers dans ce dossier. On a ébauché la solution avant de se poser les questions de base sur la faisabilité ou la nécessité de celle-ci. On a aussi déterminé un prix approximatif sans connaître les détails d’ingénierie, qui sont pourtant essentiels pour effectuer une telle évaluation.

Ainsi, le troisième lien sera toujours considéré comme l’une des grandes improvisations de l’histoire politique québécoise. Et ce n’est peut-être pas terminé, en ce sens où rien ne dit que la solution maintenant envisagée (un tunnel exclusivement réservé au transport collectif) verra bien le jour…

Les choses auraient pourtant pu se passer autrement. Ce sont les libéraux de Philippe Couillard qui ont créé le Bureau de projet du tunnel Québec-Lévis en 2017. Ils l’avaient chargé de proposer et d’étudier cinq tracés différents pour un pont ou un tunnel. Le Bureau devait présenter l’étude des besoins à la fin 2018 et l’étude des solutions en 2020.

Quand la CAQ a pris le pouvoir en 2018, le Bureau a toutefois reçu la directive de laisser tomber le « dossier d’opportunité » — première étape normale pour tout projet d’envergure. On voulait accélérer le processus. « Sous les libéraux, c’était : prouvez-nous qu’il y a un besoin. Sous la CAQ, c’est devenu : il y a un besoin, et la solution est un tunnel à l’est des ponts », nous résumait l’été dernier une source proche du dossier au ministère des Transports. Éric Caire ne s’en cachait pas : « On n’est plus dans les études d’opportunité ou de faisabilité, on est dans la réalisation », claironnait-il avant même l’élection de François Legault.

Mais sans étude, on navigue à vue. Ainsi, le projet de troisième lien a-t-il souvent changé de contours depuis la promesse initiale. D’abord, un tunnel près de l’île d’Orléans (2018). Puis, un plus gros tunnel qui irait de centre-ville à centre-ville, avec deux voies réservées en tout temps au transport en commun (2021). Ensuite, une version moins « pharaonique », avec deux tunnels plus petits et des voies réservées aux heures de pointe uniquement (2022). Dans les dernières semaines, des rumeurs évoquaient qu’un des deux tunnels serait finalement réservé au transport collectif. Et cette semaine, celui consacré à l’automobile a disparu.

Au fil de ces changements, une constante : l’absence de justification scientifique. « On n’est pas dans les faits, on est dans l’opinion », dénonçait en août Jean Dubé, professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval.

Mercredi, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, disait que « ce serait de l’aveuglement volontaire et du déni scientifique » que de faire semblant que les habitudes de transport n’ont pas changé avec la pandémie. En effet. Mais ça ne manquait pas d’ironie, considérant le détour qu’a pris la CAQ avant d’intégrer le mot « science » dans l’équation du troisième lien.

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Exactement. On tombe de haut pas pcq Mtl regarderait Qc «de haut»
mais pcq en manque-t-on, dramatiquement, d’altitude au sommet.
À la raison, a-t-on préféré et promu l’émotion; point de rationalité
place à l’émotivité; fi de scientificité pour évaluer faisabilité voire
souhaitabilité réelle, factuelle, démontrée : « on verra » après !
Une société, moderne, peut-elle vivre ainsi aujourd’hui?
Chose certaine, elle ne saurait progresser ainsi.

Pauvre Bernard Drainville. Bon en journalisme, il s’était planté
au gouvernement, il y a dix ans. Et ç’aura pris moins d’un an
pour qu’il s’r’plante encore.
On n’a plus l’gouvernement, les gouvernants qu’on a eus
‘voyez, cette semaine, la v.-PM s’est levée pour voter
contre elle-même ! C’est elle qui n’avait rien voulu savoir
de requérir l’assentiment de plus d’un parti pour les nominations
importantes faites à/par l’ANQ lors de son projet de loi numéro 1!

Si bien que, là, y a-t-il, enfin, une présidente excellente d’Assemblée
mais cherche-t-on bien en vain des parlementaires susceptibles de
concourir significativement positivement à l’avancement de notre
société, au lieu de faire perdre le temps d’tout l’monde avec des
navets, comme en a été un et comme pourrait continuer d’en
être un…
ce pathétique troisième lien divisant mille fois plus qu’il ne lie

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C’est qui qui l’a prise la décision « dicicile » ?
On entend ou lit que quasi tous les ministres
même de la région de Québec et autour l’ont
« apprise », eux, et non prise, donc, lundi….
ainsi n’est-ce pas le Conseil des ministres
qui en a décidé, encore moins le caucus
alors, qui sont ou qui est l’autre ou les
rares autres (que PM et v.-PM) ayant
décidé, seuls, qu’ça ne se ferait pas?

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L’éminent lapsus de cette semaine en Chambre du premier ministre, qui a parlé de GG comme étant « la première ministre » — (sans même sans apercevoir [de son lapsus]), en dit long et sur l’influence de cette personne au gouvernement, et sur comment entrevoit-il l’avenir — (de la direction) — du parti.

Cela étant, La Question se pose alors déjà : pourrait-elle, elle, en être une « ‘bonne’ PM », meilleure que lui… ?

Belle personnalité, belle tout court — (https://www.ledevoir.com/non-classe/543278/la-parole-a-nos-lecteurs) —, élocution-diction remarquable (contrairement à l’actuel PM), etc. Sauf que…
Il ne manque déjà pas mais vraiment pas de ‘ratés’ en son court parcours récent.

Son projet de loi 1, d’emblée, a été un ratage. Parfait. À recommencer. On vient d’en voter la nécessaire ‘reprise’, cette semaine-ci aussi; et elle-même s’est levée pour voter contre elle-même ainsi.
On ne parlera même pas des ses « démêlées » avec ou à propos de Martin Prud’homme. Pathétiques « ‘processus’ »… Bel échec là aussi.
Mais, en même aire, police, pouvait-il y avoir (eu) plus pitoyable que le ‘show’ qu’a-t-elle donné là?
D’abord, « vous, criminels de bandes/gangs armées, ‘vous allez trouver notre police sur votre chemin!’ ». La parfaite matamore, quoi. Et ils ne l’ont d’ailleurs pas trouvée, sa police, sur leur chemin.
Puis, pour finir, un autre gros ‘show’, avec que des femmes comme panel (pour une problématique exclusivement mâle), pour censément, encore, endiguer le flot de violence armée à Mtl; pour que son insigne seule accompagnatrice du gouvernement puisse dire que « les ‘mécréants’ » ne sont pas bienvenus en Ville; or, voyez le(s) résultat(s). Une ‘joke’. Encore.

Conclusion, madame Guilbaut semble intègre, assez fiable, pas bullshitteuse.
Par contre, côté jugement, trop souvent est-ce comme avait-ce été décrit
dans un papier de Denis Lessard.
Si bien que – combinez cela — (cette plus meilleure / bras droit du PM [lui-même pas fort!])** — à la rétention au gouvernement de qqn aussi médiocre qu’Éric Caire; et alors peut-être verrez-vous qu’on est loin d’être en voiture; que c’évoque plutôt la désolation pareil gouvernement à « ‘praille ». **

** On ne le redira jamais assez — (vous-même avez pu le constater, n’est-ce pas, lors de votre impressionnant récent topo sur René Lévesque) —; quoi de comparable entre ces années-là, Lévesque-Laurin, débuts 60 & fins 70, et les fricassés se succédant actuellement avec ce gouvernement? Quoi!

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Un élément important qu’il ne faut pas oublier.. à Québec les radios font et défont les gouvernements. Les émules d’André Arthur, libertariens qui nient le réchauffement climatique, ont été les plus ardents défenseurs du tunnel et pourfendeurs du tramway. Mario Dumont leur doit le succès de l’ADQ, quoiqu’éphémere. La CAQ s’est construite sur les ruines de l’ADQ. Et Legault ne pouvait se mettre à dos les radios de Québec. De là, un appui faussement inconditionnel au 3ème lien. Et aujourd’hui cette imposture le rattrape.

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Il est clair que le projet de 3e lien de la CAQ promis dans la campagne électorale était très différent de ce qui vient d’être annoncé. C’est un recul et on peut douter que le projet se réalise vraiment. Il est ainsi facile de taper sur la CAQ et de dire que le gouvernement n’a pas tenu sa promesse.
Maintenant comparons ceci avec la promesse de QS dans Sherbrooke: un projet de tramway de 4,2 milliards de dollars que personne n’avait demandé :
https://www.latribune.ca/2022/09/18/tramway-a-sherbrooke–une-promesse-de-qs-qui-fait-reagir-58574fdc4f1c708da642ba08352af09f/
QS savait très bien qu’il ne réaliserait jamais ce projet, même s’il avait été au pouvoir. Pourquoi dépenser 4 milliards pour un tramway à Sherbrooke et pas à Longueuil, Laval, Drummondville, Trois Rivières, Gatineau. On parlerait alors de plus de 25 milliards.
Christine Labrie a été élue en partie grâce à ce mensonge. Est ce que les partis politiques minoritaires ont le droit de promettre des folies en toute impunité? Pourquoi personne dans le médias ne fait » le lien » entre ces 2 promesses. Il semble que ce qui se passe en dehors de Montréal et Québec n’intéresse pas les médias du Québec.

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Alea jacta est? Tout est dit? Pus rien à redire, dédire, médire ou maudire ?

C’est ce qu’a suggéré hier la v.-PM – qu’elle avait déjà répondu à tout et à…
tous avant-hier; et qu’en conséquence, prière de ne plus l’achaler avec ça.

Prometteur!… Pour une dame ‘intimement’, on ne peut plus proximalement
appelée à devenir PM incessamment; appelée, c’est le cas de le dire, l’a-t-elle
été appelée cette semaine «première ministre» par le premier ministre même.
Alors doit-elle se/s’y sentir appelée… Comme P.-M. Johnson l’avait été par PM
Lévesque.
Legault aura eu beau, en effet, batifoler ensuite; il n’y avait pas autant de vérité
en son batifolage qu’il venait d’y en avoir en son éloquentissime lapsus linguae
et qu’y en avait-il eu, il y a quelques années, en son énoncé annonçant qu’il ne
ferait pas, ne resterait pas en politique toute sa vie…; qu’après début de second
mandat, probable qu’irait-il (se faire) voir ailleurs (autrement).

Eh bien, c’est exactement ce que vient de dire, plus qu’explicitement, son lapsus
combiné à ce qui venait tout juste de se passer, i.e. décision au sommet ‘luielle’;
où pourrait-ce être elle qui aurait appuyé le plus sur la pédale, d’où c’sentiment
pour lui qu’serait-ce (déjà) elle la PM… (poussé loin l’bouchon? on s’en r’parl’ra).

Bernard Landry a dit deux choses importantes en sa vie:
1. « le peuple ne se trompe jamais »;
2. « quand vous avez quelque chose à dire, il faut le dire ».

Erreur sur le peuple qui n’errerait jamais; l’adulation de Legault, le pire PM/Q
de l’histoire, à part, peut-être, J.-J. Bertrand, n’en étant qu’UN exemple.
Quant à qu’il faille faire savoir ce qu’on pense, quand cela pourrait faire penser
au ‘peuple’ d’y r’penser à deux fois, ça, j’achète; et est-ce pourquoi prends-je
la peine de dire ici ce qu’en pensé-je d’GG première ministre imminente éventuelle.

Simple, serait-ce avoir deux… médiocres PMs d’affilée, si cela devait advenir.
Ce serait un « record », quoi.

GG, en ai-je dit et pensé le pire et le meilleur.
Plus haut ci-dessus, ai-je donné référence du meilleur qu’ai-je dit à son propos.
Le pire, c’est ici même qu’l’ai-je énoncé à répétition il y a quelques années.
Quand on pense qu’ai-je dû créer un nouveau vocable-concept pour qualifier
certains de ses dits et comportements — (« sanscoeurrie ») —; fallait que ce
fût pas jojo pour aller jusque-là.
Bref la considéré-je aussi charmante qu’épeurante.
Elle peut en effet être aussi sensible qu’insensible.
On ne sait d’avance… dans le doute, abstiens-toi !

Elle se décrit « incapable de mentir ».
Un célèbre ex-maire dit ne pas connaître grand monde capable
de mentir comme elle le fait en pleine face, yeux dans les yeux.

Alors… ? ? ? Qui dit vrai ? « la vérité sur le mensonge » c’est
laquelle ou qui la dit ou l’a dit ?

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«« Au fil de ces changements, une constante : l’absence de justification scientifique. « On n’est pas dans les faits, on est dans l’opinion », dénonçait en août Jean Dubé, professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval. » »
Voilà le passage qui m’avait le plus frappé lors de la première lecture
de concert avec cet autre d’intro du tout début :

«« Avant d’être « pragmatique », la Coalition Avenir Québec a surtout été dogmatique dans ce dossier. Notre chef du bureau politique revient sur neuf années marquées du sceau de l’improvisation. » »

Tout récemment encore, PM/Q ne se gênait pas pour dire que LA Décision en serait une politique, plutôt que scientifique ou inspirée ou corroborée par la science ou l’expertise; et son ministre des changements climatiques — (pour n’évoquer que lui) — affirmait tout pareillement qu’AUCUNE considération d’effet climatique possible ne saurait faire reculer sur la réalisation du troisième lien, qui allait se faire! (infailliblement).

Très, très, très encourageant, comme pouvez-vous voir, venant de dirigeants de la sorte.

Dogmatisme, donc, improvisation, obstination, refus de délibération.
Régression au « la maîtresse l’a dit! ».

De fait, ne vient-on pas de reculer à avant la Révolution tranquille avec tel mode de gouvernance?
L’ « On n’est pas dans les faits, on est dans l’opinion » du prof Dubé ci-dessus
n’a pu ne pas me rappeler la célèbre réplique du non moins célèbre ex-PM/C
qui, il y a un siècle, avait dit du Québec qu’il n’en avait pas… d’opinion, mais
seulement des sentiments. ***

On dirait, en effet, qu’en serait-on rebroussés là : aux seuls sentiments.
Chose certaine, à la tête du Québec, c’est ce qu’on y voit : des sentiments
Y cherche-t-on en vain sagesse et raison; lesquelles n’émergent, tardivement
qu’moyennant dos au mur. Puis là…
le grand chef homéliera qu’faut « être humble » [sic].
Une humilité réelle, bien placée, aurait fait prendre en considération l’avis
unanime
d’experts – au départ ou au coeur de la route ou de l’itinéraire, sans attendre
que la voie fût bloquée.

Bref, deux choses:
1. Aujourd’hui n’a-t-on qu’deux, trois mots à la bouche chez ces gens:
« processus », « soudés », « serrés »;
ce parti, tel qu’il va là, est bien plus agent porteur de cRaq qu’une
coalition rassembleuse – (eu égard à l’ensemble de la population);
2. il est question de salaires des parlementaires?
un demi-million ($) voire un million ne serait pas trop cher payé
pour un PM qui « aurait de l’allure », fiable en jugement et fiable
tout court en comportements; considérant que ce poste en est un
doté de plus de pouvoir encore (toutes proportions gardées) qu’un
président USA.

*** Paraîtrait, oui, que les Québécois auraient « un coeur gigantesque »…
https://www.courrierinternational.com/article/interview-les-quebecois-ont-un-coeur-gigantesque

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J’étais pourtant sûr d’en avoir fini avec ce sujet… Un moment donné!… Or, non.

Ce matin, une super intéressante analyse d’un jeune chroniqueur du Journal
en même temps qu’un titre « fort » in Courrier international
https://www.courrierinternational.com/article/vu-des-etats-unis-en-france-le-pouvoir-executif-est-trop-puissant
en rapport direct avec la toute fin de mon dernier commentaire ci-dessus
là-dessus :
« En France, le pouvoir exécutif est ‘trop puissant’ ».
Il l’est certainement, effectivement, pour gens du gabarit Macron ou Legault.
Ce dernier faisant trop « souvent tomber le débat dans les caniveaux ».
(Tocqueville — [à ‘relecture de qui suis-je] — ayant effectué une discussion exhaustive de l’équilibrépartition des pouvoirs, politiques, judiciaires et populaires, aux États-Unis; espéré-je pouvoir me faire une tête à ce propos ces prochaines semaines ou années…) / En attendant…
Lit-on, donc, au sujet de cet inénarrable PM/Q, que :
« « la CAQ est le parti de son créateur, un « parti de cadre » sans vie militante. Les décisions partent du haut vers le bas » »;
et qu’« Un vice du PM et de la CAQ s’exprime[rait] dans [ses] attaque[s]. »

Des décisions qui partent du haut vers le bas, n’est-ce pas, très exactement
les mots mêmes via lesquels PM/Q réfute qu’il y ait racisme systémique Q ?
du fait que, selon lui, pour que ce soit systémique, faudrait-il que ça origine
« d’en haut » ?
Eh bien, sa gouverne peut certes alors l’être qualifiée de « ‘systémique’ »…

Enfin, il n’est pas que le « vice du PM » préoccupant en ce moment pour l’avenir
politique, à court et moyen termes; la vice[du]-PM ne l’est aucunement moins !…

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En réalité, la CAQ pouvait se permettre de promettre un troisième lien routier lors de l’élection de 2018 puisque les projections de trafic à ce moment montraient que les deux ponts allaient être sur-saturés dans l’horizon 2036. Mais lors de l’élection de 2022, la donne avait vraiment changé et les chiffres montraient plutôt que le trafic avait grandement diminué. Les débits de circulation n’étaient plus que 85% de ce qu’ils étaient avant la pandémie et l’augmentation était lente.

La prudence aurait dû alors les guider. Ils auraient dû mettre des réserves sur leur promesse de 2018 et l’expliquer clairement à la population, à la lumière des données qu’ils avaient en main à ce moment. La décision de renoncer au projet avant la campagne électorale aurait probablement donné quelques comtés à Éric Duhaime mais les dégâts seraient moindres qu’aujourd’hui pour le parti de François Legault.

Dans le long terme, il y aura malgré tout nécessité d’un troisième lien à Québec puisque le trafic va nécessairement augmenter par le fait de la démographie mais dans le court terme, il n’y a pas nécessité. Le gouvernement devrait être plus transparent et expliquer tout ceci plus clairement à la population. Ils ont publié les études mais c’est très technique tout ça et le citoyen moyen s’y perd grandement. Geneviève Guilbault a bien essayé de justifier techniquement la décision du gouvernement lors de sa présentation aux médias mais elle n’a pas vraiment réussi.

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