Le pays va mal ? Peut-être, mais pas les Canadiens

Tout semble se détraquer au pays si l’on se fie aux manchettes, mais le Canadien moyen demeure un roc de confiance en son avenir.

Tamer Dagas / Getty Images / montage : L’actualité

La dernière enquête Léger sur les intentions de vote au fédéral montrait que les Canadiens étaient divisés : 33 % pour les libéraux et 32 % pour les conservateurs à l’échelle du pays (pour les plus récentes projections fédérales de Qc125, cliquez ici). En fait, ils sont de mauvaise humeur par rapport à ce qui se passe à Ottawa, selon ce que révélait un sondage Ipsos au début du mois.

Le réseau de la santé n’est-il pas au bord de l’effondrement partout au pays ? Des acteurs étrangers ne sont-ils pas en train de s’immiscer dans notre processus démocratique (ils auraient même été « encouragés » à le faire, selon le chef de l’opposition officielle) ? Qu’en est-il de l’inflation qui perdure et des prix exorbitants des denrées alimentaires ? Et que dire de l’accès à la propriété ?

Mais les Canadiens sont-ils pour autant brisés moralement ?

La maison de sondage québécoise a profité de son récent coup de sonde pour porter une attention particulière au cœur et à l’âme des Canadiens. Et il appert que la vision apocalyptique avancée par certains politiciens quant à l’avenir du pays n’est nullement partagée par les citoyens, bien au contraire ! Ils s’inquiètent peut-être pour l’avenir des autres, comme le laissait entendre un sondage en début d’année, mais pas pour le leur !

Le panel de Léger a ainsi été soumis à une série de questions sur l’optimisme des Canadiens relativement à leur vie. Cela allait des sentiments à l’égard de la vie en général à la santé mentale et physique, en passant par l’état des finances personnelles (voir le rapport de Léger ici, p. 44-58).

À la question « Lequel des énoncés suivants décrit le mieux ce que vous pensez actuellement de votre vie en général ? », une nette majorité de répondants canadiens (60 %) ont choisi « très optimiste » ou « plutôt optimiste », tandis que seulement un sur sept (14 %) s’est dit « très pessimiste » ou « plutôt pessimiste ».

En fait, Léger n’a trouvé aucune divergence régionale majeure dans les données. C’est au Québec que le sondeur a mesuré le plus haut niveau d’optimisme (65 %), alors que l’Ontario (58 %) et l’Alberta (54 %) se situent légèrement en dessous de la moyenne nationale. Quant au niveau de pessimisme, seule l’Alberta (22 %) se démarque vraiment des autres.

Dans l’ensemble, ces variations restent mineures. En outre, l’optimisme est le même chez les hommes et les femmes, ainsi que dans les différents groupes d’âge — seule la tranche des 35-44 ans affiche un optimisme (51 %) statistiquement inférieur à la moyenne nationale, mais qui demeure tout de même au-dessus de la barre des 50 %.

Le message du chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, selon lequel « le Canada est brisé » ne semble guère convaincre ses propres électeurs conservateurs. Quelque 58 % se disent optimistes. C’est très près de la moyenne canadienne (60 %). Les électeurs libéraux (68 %) et bloquistes (64 %) sont les plus optimistes, tandis que les néo-démocrates, à 59 %, présentent une attitude proche de celle des conservateurs.

Bien entendu, la santé mentale joue un rôle crucial dans la perception des perspectives d’avenir, et là encore, beaucoup de Canadiens se montrent optimistes, plutôt que pessimistes. Sur l’ensemble de l’échantillon du sondage, 63 % se sentent optimistes quant à leur santé mentale, contre seulement 14 % qui se disent pessimistes à cet égard.

Une fois de plus, les Québécois (71 %) sont plus nombreux à faire preuve d’optimisme par rapport à leur santé mentale que leurs compatriotes du reste du Canada, mais globalement, la région de résidence ne serait pas un élément majeur.

Entre les générations, par contre, les différences sont plus notables. La sagesse qui vient avec l’âge semble se traduire par une meilleure perception de sa santé mentale.

Il demeure néanmoins important de souligner que de telles données ne signifient pas que tout est rose au Canada, mais que notre perception de la façon dont les Canadiens se sentent et vivent leur vie peut être considérablement déformée par les mélodrames des médias sociaux.

Heureusement, l’optimisme à l’égard de l’avenir ne semble pas être une question partisane.

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« Heureusement, l’optimisme à l’égard de l’avenir ne semble pas être une question partisane. »

Je m’en veux de chercher la petite bête, mais optimisme et pessimisme sont par définition quant à l’avenir. « Optimisme à l’égard de l’avenir » est donc un pléonasme.

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Quant au niveau de pessimisme, seule l’Alberta (22 %) se démarque vraiment des autres: comme quoi l’argent ne fait pas le bonheur.

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Excelente artículo, en el que se miden un conjuntos de factores tendientes a visualizar la opinión de los diferentes segmentos de la sociedad canadiense..

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