L’auteur a été journaliste, puis sénateur. Il est aujourd’hui professionnel en résidence à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.
Le soir du 3 octobre dernier, Dominique Anglade semblait fort heureuse des résultats obtenus par le Parti libéral du Québec. On comprend la cheffe : alors que certains avaient prédit le pire, le PLQ est parvenu à conserver le statut d’opposition officielle, ce qui lui assure un rôle de premier plan au sein de l’Assemblée nationale au cours des quatre prochaines années.
Cependant, cette « réussite » ne doit pas cacher le côté catastrophique du plus récent scrutin dans une perspective libérale. Par rapport aux élections de 2018, le PLQ a perdu 10 députés sur 31, et la formation a vu son nombre de votes chuter de 40 %, soit plus de 400 000 bulletins. Dans la plupart des circonscriptions de la région de Montréal, cette baisse n’a pas empêché le parti de conserver ses bastions. Mais dans les circonscriptions francophones du reste de la province, le score des libéraux est famélique, souvent sous les 10 %, parfois sous les 5 % ! On dit que le parti a réussi à sauver les meubles. Soit. Mais les meubles en question sont en piteux état.
Compte tenu de ces résultats, et comme Dominique Anglade en a elle-même convenu, il est évident qu’il y a « beaucoup de travail à faire » au sein du parti afin de convaincre les Québécois qu’il sera prêt à former le gouvernement à la suite des prochaines élections, en 2026. Ce n’est pas seulement une question d’organisation, de recrutement de candidats ou de salles à moitié pleines. Il y a un problème de fond, que les libéraux ne doivent surtout pas éviter d’aborder par peur de déplaire à la cheffe ou à son entourage.
Mme Anglade a mené une très bonne campagne dans des circonstances difficiles. Elle a été victime du fait que la marque libérale est gravement endommagée — elle n’y est pour rien — et d’un virage nationaliste raté — qu’elle a présidé. Un examen lucide des raisons de l’échec doit être effectué ; cela doit inclure un examen de conscience de la part de la cheffe et de son entourage. Le PLQ ne pourra pas faire l’économie d’un travail en profondeur visant à se présenter à l’électorat sous un meilleur jour.
Cette réflexion collective, qui bien entendu se fera avec les militants, doit absolument reposer sur les valeurs intrinsèques du parti. Certains observateurs ont souligné qu’au cours des dernières années, le PLQ semblait chercher son identité. Les libéraux n’ont pas à chercher plus loin que la constitution du parti pour (re)trouver les principes fondamentaux, les racines sur lesquelles l’avenir de la formation politique doit être construit. Il y a dans ces principes tout le nécessaire pour offrir aux Québécois la voie distincte, centriste et compétente qu’ils rechercheront après deux mandats caquistes.
Droits et libertés
Le premier alinéa de l’article 1 de la constitution du Parti libéral du Québec affirme que la philosophie du parti repose sur « la primauté de la personne, les libertés individuelles et le droit de chacun de réaliser ses aspirations dans le respect d’autrui ». Cet article doit en tout temps guider les prises de position du PLQ. Cela étant, il n’y aurait jamais dû y avoir de doute sur l’opposition ferme du parti au recours abusif de la disposition de dérogation dans le projet de loi 96.
La longue histoire du Parti libéral au Québec le prouve, les Québécois sont attachés aux droits et libertés de la personne, tels qu’ils sont protégés de nos jours par les deux chartes, la québécoise et la canadienne. Le PLQ est la seule formation politique de la province qui fait de ces droits son principal ancrage. C’est un héritage précieux, que les libéraux n’ont pas le droit de gaspiller pour des gains illusoires.
Les résultats du scrutin du 3 octobre dernier laissent croire que de nombreux électeurs libéraux sont restés à la maison ou ont voté pour une autre formation politique. On peut penser que beaucoup ne se retrouvaient plus dans leur propre parti. Cela ne doit plus arriver.
Le PLQ n’a pas à faire de « virage nationaliste ». Le mythe, souvent répété, selon lequel les gouvernements de Jean Charest et de Philippe Couillard « ont été les moins nationalistes de l’histoire moderne du Québec » n’est que cela, un mythe, habilement construit par ceux qui s’opposent aux libéraux. Le nationalisme du parti est enchâssé dans sa constitution, qui fait de « la promotion des intérêts du Québec dans la fédération canadienne » un de ses principes fondamentaux. Le PLQ, qui était nationaliste bien avant la naissance des partis qui lui font concurrence aujourd’hui, n’a pas de leçon à recevoir sur ce plan.
De plus, comme l’a exprimé avec conviction Dominique Anglade lors du second débat des chefs, le Parti libéral du Québec est le seul regroupement d’élus qui allie cette défense ferme des intérêts de la province au sein de la fédération et une foi inébranlable dans les avantages du projet canadien pour le Québec.
Tout en jouant de manière vigoureuse et constructive son rôle d’opposition officielle, la formation doit préparer, sur la base de ses principes, des propositions concrètes et réalistes relatives aux dossiers qui seront en tête des préoccupations des Québécois au cours des prochaines années. Pensons à l’accès aux soins de santé, à la conjoncture économique, à l’immigration, à la situation du français et à l’environnement. Les Québécois attendent d’un grand parti comme le PLQ des propositions d’une rigueur irréprochable. Les libéraux ne peuvent plus se permettre de déposer un cadre financier défectueux ou un grand projet irréaliste.
En matière de santé, il faut trouver autre chose que de recycler des promesses que de précédents gouvernements n’ont pu concrétiser. La vraie priorité devrait être l’humanisation des soins et services ; s’il a peut-être besoin de plus de ressources, notre système de santé a avant tout besoin d’une révolution culturelle.
La formation politique doit retrouver le statut de « parti de l’économie » que la CAQ lui a ravi. Encore là, les principes de base sont inscrits dans l’article 1 de sa constitution : « la réconciliation de deux tendances progressistes : la justice sociale et le dynamisme économique ». C’est sur cette fondation que les libéraux doivent mettre en avant des propositions qui aideront les Québécois à traverser la spirale inflationniste et à amortir les effets de la récession mondiale annoncée.
Au sujet de l’immigration, une approche à la fois nationaliste et fédéraliste amènera le PLQ à proposer au gouvernement du Canada une discussion sur l’application de l’accord Canada-Québec de 1991, notamment en ce qui a trait aux étudiants étrangers. La forte augmentation du nombre d’étudiants anglophones et anglophiles s’installant au Québec n’avait pas été entrevue par les signataires et devrait être abordée de bonne foi par les deux parties, dans le cadre des échanges habituels déjà prévus par l’entente.
Reconnecter
On nous dit que la marque libérale est endommagée. C’est vrai. Mais cela est en grande partie l’œuvre des adversaires des libéraux. Ceux-ci ont réussi à dépeindre le gouvernement Charest comme « corrompu » sur la base de fuites de l’UPAC qui se sont révélées non fondées. Ils ont associé le gouvernement Couillard à l’ « austérité » , alors que c’est grâce à un contrôle serré de la croissance des dépenses (et non à des « coupures ») sous les gouvernements Charest et Couillard que l’État québécois se retrouve aujourd’hui en meilleure santé financière que jamais.
Il est temps que les libéraux cessent de se flageller. Dans l’ensemble, le bilan des gouvernements libéraux de 2003 à 2018 se compare avantageusement à celui d’autres cabinets et s’inscrit parfaitement dans la lignée des grands gouvernements que furent ceux de Lesage et de Bourassa. Si les élus libéraux eux-mêmes ont honte de leur parti, comment pourront-ils convaincre les électeurs ?
On dit aussi que les libéraux doivent « reconnecter » avec l’électorat francophone. C’est l’évidence même, à la lumière des résultats du 3 octobre. Cependant, cela ne se fera pas en reniant les principes qui sont à l’origine de la création du Parti libéral du Québec. Les électeurs font rarement confiance aux formations politiques qui trahissent leur raison d’être.
« Le message est clair, a dit Dominique Anglade le 3 octobre au soir, les Québécois demandent au Parti libéral du Québec d’être l’opposition officielle à l’Assemblée nationale.» Oui, mais les Québécois ont envoyé un autre message clair aux libéraux et à leur cheffe : prenez les quatre prochaines années pour faire vos devoirs.
La meilleure façon de rétablir la confiance des électeurs de toutes les langues, régions et origines dans le PLQ est de leur présenter un parti de gouvernement qui met en avant des propositions originales et pragmatiques, fondées sur des valeurs profondément modernes et québécoises. Le PLQ doit redevenir un gouvernement en attente, prêt à s’attaquer aux problèmes auxquels se heurtent le Québec et les Québécois, et à le faire d’une manière rigoureuse, concrète… et libérale.
Bonjour M. Pratt,
Je suis globalement d’accord avec l’analyse que vous faites. Mais il me semble manquer un élément essentiel que vous ne faites que mentionner un peu distraitement. C’est que non seulement le Parti libéral doit revenir à la défense de ses valeurs traditionnelles que sont les libertés individuelles, la primauté de la personne et le respect d’autrui, (valeurs que partagent les autres partis d’ailleurs) mais il doit également affirmer son intention de défendre la seule nation francophone d’Amérique. C’est bien ce que faisait ce parti quand il était animé par Jean Lesage et René Lévesque. Oui, il a bien raté son virage nationaliste, soit celui d’affirmer l’existence d’une petite nation originale sur ce continent et de prendre toutes les mesures nécessaires pour en assurer l’avenir. Le Parti libéral actuel s’intéresse peu au sort de la nation québécoise. Il se comporte comme s’il avait oublié que ce peuple était dans une situation particulière en Amérique du Nord. On ne peut pas vouloir diriger le Québec sans tenir compte de sa situation minoritaire sur ce continent. Le parti de Dominique Anglade ne voit aucune fragilité dans le fait que nous ne formions que 2% des Nord-Américains. C’est pourtant une réalité que ne peuvent oublier les partis politiques dont les programmes doivent comprendre des mesures pour assurer la pérennité de cette petite nation originale.
Quel meubles ,une défaite cuisante ,car son boss a Ottawa, a mis le Canada 🇨🇦 a terre
Les jours sont comptés
Plus personne ne veux des libéraux ou PLC Flation
Liberal et provincial
Commission Charbonneau ,pas oublié ,regarde la Martineau , travailles pour une radio pro plc ,ainsi que de nombreux colabo pro plc Trudeau flation
Allez rester a rien faire ,c’est votre devise
Le Québec avec les liberaux n’a pas avancé d’une virgule
Vive la CAQ 90 ,contre 20 plc
Les journaux arrêter d’être partisan d’un parti down plc
Que Dieu protège le Canada 🇨🇦 et Québec des libéraux
Amen
Le PLQ est devenu progressivement le parti du Canada avec une teinte très claire de corruption qui, si elle n’a pas été prouvée devant une cour de justice, est quand même très réelle et personne ne met sérieusement en doute les enveloppes brunes et les post-it pour la nomination de juges sympathiques au parti. M. Pratte, un libéral convaincu est loin d’être convainquant.
Puis, il y a l’oxymoron parfait quand il affirme sans rire que le PLQ est : «le seul regroupement d’élus qui allie cette défense ferme des intérêts de la province au sein de la fédération et une foi inébranlable dans les avantages du projet canadien pour le Québec.» Cette «foi inébranlable» enlève toute marge de manœuvre au PLQ car on ne peut défendre les intérêts de la province dans le contexte actuel tout en faisant un acte de foi dans le fédéralisme à la Canadian. Même Madame Smith, la nouvelle première ministre de l’Alberta remet en cause ce fédéralisme centralisateur à la Trudeau et au parti libéral.
Le PLQ a causé tellement de dommages au Québec pendant le règne de Jean Charest et de son sidekick à la santé, le bon docteur Barrette, que la marque libérale est entachée pour au moins une génération. On n’a qu’à penser au démembrement de notre système de santé et au million de Québécois qui n’ont pas accès à un médecin de famille ou encore aux milliers de patients qui patientent pour une intervention chirurgicale qui pourrait leur sauver la vie pendant des mois, voire des années, parce que le sytème est incapable de le faire par manque de ressources.
Les Québécois sont passés à autre chose et il reste à voir s’il y a un avenir pour le PLQ qui a pu bénéficier du système électoral en formant l’opposition officielle avec moins de votes que ses adversaires de l’opposition. En d’autres termes, ce parti surfe sur un système électoral qui est nettement en déficit de démocratie car, sinon, le PLQ aurait fait encore pire dans un système plus équitable.
Le docteur Barrette « sidekick » de Jean Charest ? Gaëtan Barrette a été élu comme député libéral et est devenu ministre de la Santé en 2014, sous Philippe Couillard. Jean Charest n’était plus premier ministre libéral du Québec depuis 2012. Si l’expression « Je me souviens » constitue la devise du Québec, elle ne semble être la vôtre, et ce, même pour un passé très récent. Dommage pour vos thèses.
Le mythe que l’auteur de cet article essaie d’entretenir, c’est que le QLP est encore nationaliste, c’est-à-dire qu’il est prêt à défendre la seule nation francophone en Amérique du Nord. Tous les éléments nationalistes du PLQ ont été poussés vers la sortie, il ne reste plus que les éléments ultra-fédéralistes francophones et les anglophones. Un deuxième Equality Party confiné dans les comtés où le vote francophone est minoritaire. On a l’impression que, comme son grand frère fédéral, il veut faire du Québec une province bilingue sous prétexte du respect des droits individuels.
L’article de Monsieur Pratte est truffé de faussetés et de demi-vérités. Quand il compare le parti libéral à l’époque avec celui d’aujourd’hui, il n’y a aucune mais aucune ressemblance. Le parti de Jean Lesage avait comme slogan Maître chez nous alors que le parti de Charest, Couillard, Anglade ont cherché à détruire la société québécoise tant du point de vue économique que social. On n’a qu’à penser au fiasco de Bombardier, aux ventes de joyaux du Québec inc. comme Ro-Na, à la destruction des organismes économiques en région, aux dizaines de personnes qui ont vu leur statut économique glissé vers la pauvreté ou des personnes ayant des besoins en santé mentale ou autre qui ont été laissées à elles-mêmes. On peut penser au laisser-faire au niveau de l’immigration et à l’utilisation politique de la division immigrants contre québécois par le parti libéral. Je pourrais continuer longtemps sur les actions de ce parti pour affaiblir le Québec. Le parti libéral est devenu un parti ethnique favorisant les anglophones au lieu de favoriser la société québécoise dans son ensemble. Il n’est plus du tout un parti voué à la défense de la société québécoise. C’est pourquoi les francophones ont voté massivement pour la CAQ, même si ce n’est pas un parti parfait, car c’est le seul parti qui a fait quelque chose pour eux. Le vote des électeurs est tout à fait cohérent avec le portrait de notre société présentement. Si le parti libéral n’avait pas bénéficié du vote anglophone, il n’existerait plus aujourd’hui. J’espère que les francophones, souverainistes ou fédéralistes ou autres) se souviendront de ce qu’est réellement le parti libéral et qu’ils ne se laisseront pas embobiner par de belles paroles ou par la peur (comme l’avait fait Robert Bourassa en 1973) et qu’ils laisseront ce parti dans les limbes du pouvoir.
D’accord avec vous que la marque libérale a été endommagée, d’ailleurs ce parti n’a jamais été le mien! Mais que Mme Anglade n’y est pour rien, c’est un peu fort. Elle était ministre sous l’ère Couillard et Barette.
Je salue la qualité de l’analyse de Monsieur Pratte. Certes, elle plaira davantage aux libéraux, et connaîtra ses détracteurs. Cela fait partie du débat démocratique. Mais il est temps que l’on sorte de l’engluement de cette caricature du Parti libéral à la Loco-…je-ne-sais-qui. Nous sommes en société occidentale, avec les privilèges que cela donne au regard de toute la planète. Ceux qui crient à l’épouvante ici en profitent autant que ceux qui cherchent des solutions centristes. Et les solutions sont de tous les côtés. Il est profitable que l’on revoie cette genèse du Parti libéral sous la plume de monsieur Pratte et que l’on puisse envisager le travail politique à venir de madame Anglade sous cet angle. D’autant qu’elle porte une grande « originalité » comme cheffe, qui me donne espoir depuis des années: elle est « femme ». Une double promesse d’avenir, quant à moi. À ce sujet l’électorat doit être sans crainte, elle est « intelligente » aussi, pour ceux qui ne l’auraient pas encore remarqué…
+1000 J’abonde complètement dans cette analyse. Les Libéraux, autant au fédéral qu’au provincial, ont depuis toujours été diabolisés (l’enfer est rouge, le ciel est bleu) par l’élite nationaliste groulxienne, laquelle doctrine fait primer le collectif sur l’individu. La charte des droits et libertés procurent trop de libertés aux individus selon leur vision conservatrice. Et le premier geste qui serait posé dans une « République du Québec¨ » serait de la revisionner en imposant des contraintes à saveur nationalistes sous le « noble » prétexte de survie de la Nation. Le Québec moderne d’aujourd’hui, qui n’a rien à envier aux autres sociétés, s’est construit à l’intérieur de la fédération canadienne. Et ce succès, le PLQ y a largement contribué en étant le parti qui aura détenu le pouvoir sur le plus grand nombre d’années de notre Histoire. Le Canada se situe en tête des pays pour sa qualité de vie et pour son multiculturalisme qui se conjuge dans la paix. Pas plus tard qu’en 2014, Philippe Couillard avait remporté un gouvernement majoritaire. Québec et sa région avait voté Libéral. Huit ans plus tard, après une défaite contextuelle, les nationalistes qui souhaitaient la disparition des Libéraux, c’est dans leur ADN, sont clairement déçus de voir qu’ils aient sauvé la mise .. Les Québécois votent souvent comme des girouettes quand c’est l’émotion, judicieusement exploités par des politiciens populistes, qui guide leur choix. Monsieur Pratte a raison quand il dit que les libéraux, dont je fais partie, ne se retrouvaient plus dans la direction nationaliste que lui a fait prendre Dominique Anglade. Les fédéralistes, orphelins de parti, n’avaient d’autres choix de rester à la maison ou de redonner leur vote au PLQ afin qu’il garde la tete hors de l’eau en vue d’un retour à son statut d’antan aux prochaines élections de 2026.. ce que j’ai fait..
La mise en marché faite par monsieur Pratte, d’un retour aux affaires des libéraux en 2026 est adroite ; on n’en attendait pas moins de la part d’un journaliste talentueux et chevronné ; pourtant tout cela me laisse sur ma faim.
Déjà parce que je n’ai pas la même analyse des années Charest. Pour moi, Jean Charest n’est pas un libéral, c’est un conservateur. Il l’a encore prouvé lors de la campagne à la chefferie du PCC voici peu de temps.
Jean Charest a fait entrer le conservatisme chez les libéraux, en ce sens, il a chassé le libéralisme du Parti libéral. Sa fin de règne avec le conflit étudiant fut pénible et pitoyable. Philippe Couillard ― pour qui j’ai toujours eu de la sympathie –, a ce brillant défaut d’avoir livré la marchandise, néanmoins il s’est avéré un tellement piètre communicateur que je me suis demandé en 2018 s’il avait vraiment le feu sacré pour réellement vouloir continuer.
― Poser la question, n’était-ce pas en quelques sortes y répondre ?
La voie était libre pour la CAQ, pour François Legault, il n’a pas laissé passer sa chance. Et… il est toujours là pour les Québécoises et le Québécois. Tant que cette romance durera, la CAQ sera en position de former un gouvernement pour longtemps ; cette formation pourrait même survivre à monsieur Legault.
Ce n’est pas en retournant à ses racines, comme l’entend monsieur Pratte, que le Parti libéral retrouvera le cœur de la population. C’est plutôt en ayant une longueur d’avance sur tous ses concurrents que ce parti pourrait se donner une petite chance de retrouver une place de premier plan à l’Assemblée nationale.
C’est un travail de coureur de fond, c’est un travail de franchise, c’est un travail dans lequel il faudrait regarder dans les yeux toute la population, c’est en passant un contrat social avec la nation québécoise qu’on parviendra peut-être à aller de l’avant.
Le PLQ tel qu’il est actuellement, a-t-il le leadership pour mener ce combat ? ― Je n’en suis pas certain. Ce parti sera peut-être prêt en 2030 ou alors jamais. Dominique Anglade est-elle en phase pour accomplir ce périple, cette longue et à la fois prometteuse traversée du désert au bénéfice du bien public et des intérêts supérieurs du Québec ?
Quand Dominique Anglade dit: Le message est clair,, le 3 octobre au soir, les Québécois demandent au Parti libéral du Québec d’être l’opposition officielle à l’Assemblée nationale. Vous dites oui à cette phrase et celle-ci est fausse. Si le parti libéral est l’opposition officielle, c’est qu’il a été élu dans des circonscriptions majoritairement anglophones ou allophones. Pourquoi? Parce que depuis plusieurs années, le parti libéral a décidé, consciemment et volontairement ou pas, de défendre les intérêts de ces groupes et ce au détriment des francophones. Donc ce ne sont pas les québécois qui veulent avoir le parti libéral comme opposition officielle, mais uniquement ceux qui ne se définissent pas comme québécois.
M. Pratte devrait enlever ses lunettes roses et essayer de lire le résultat du 3 octobre avec un petit peu d’objectivité. Ses louanges aux années Charest-Couillard ne font que démontrer qu’il est déconnecté de la réalité de la plupart des Québécois.
Le PLQ a perdu des milliers de votes pas seulement en région, mais aussi dans ses châteaux forts de Montréal, chez les anglos et et les allophones. En 2026 quelques-uns de ces châteaux pourraient encore tomber. Si la CAQ réussit sa réforme du système de santé (au moins si Dubé réussit à en convaincre les Québécois), la chute du PLQ, toujours lié au désastre Barrette, sera plus dure.
Il ne faut que regarder le changement de ton de Mme Anglade après le scrutin par rapport au statut de QS et du PQ à l’Assemblée nationale. La partisanerie est revenue vite chez la cheffe du PLQ qui se présentait comme rassembleuse deux jours avant. C’est un parti pourri, pas une alternative à la CAQ.
Comment répondre à l’inquiétude fondamentale d’une nation sans lui dire qu’on veut qu’elle progresse et rayonne dans sa langue ,sa culture,son économie et que c’est le but d’un parti politique qui défend cette nation contre tout ceux et celles qui voudraient que leur propre culture,langue et richesse personnelle dominent sans réserves.
Les québécois francophones devront poursuivre
le combat de leur survie sans alliés convaincants,comme d’habitude.
Vous vous opposez toujours mais ne proposez jamais rien de tangible.
Pas de succès, pas d’estime!
Analyse tout à fait juste. On diabolise un parti sur la foi de multiples ragots de corruption de Jean Charest pour lesquels une décennie d’enquête policière n’a pu dénicher un iota de preuve. Quant au nationalisme du PLQ, ou à son manque, il faudrait peut-être réaliser que la stratégie du « couteau sur la gorge » n’a de sens que pour les nostalgiques des années 70 et, surtout, qu’elle ne fait plus peur à personne au Canada anglais, tout en hypothéquant la réelle contribution que le Québec pourrait apporter à la fédération. Être nationaliste devrait pouvoir signifier autre chose que de pleurnicher constamment sur les pouvoirs qu’on aimerait avoir, alors qu’on peine à exercer efficacement ceux que personne ne conteste, telles la santé et l’éducation.