Au Québec où, comme chacun sait, il n’y a jamais de débats, un de ces débats inexistants oppose deux chroniqueurs de La Presse, Patrick Lagacé et Marc Cassivi, au sujet de propos tenus à la radio française par Wajdi Mouawad un homme autour duquel, on le sait, aucun débat n’a jamais lieu.

Patrick (transparence totale: un ami) a mis au jour dans La Presse de mardi quelques avis rendus sur le Québec en 2009 à la radio de France Culture par le dramaturge, dans une entrevue très posée, très réfléchie, très calme. Dans le Québec contemporain, explique Mouawad:
dès qu’on se met à articuler une idée un petit peu plus longtemps que le minimum requis, on est un intellectuel. […] Toutes ces idées qui semblent dire que réfléchir et faire état par des mots de sa réflexion est une chose qui appartient aux prétentieux, aux Français, à ceux qui se prennent pour d’autres, c’est enculer les mouches, etc., etc.
Oui, oui. On se retrouve bien là. Le filon anti-intellectuel est bien présent parmi nous, c’est indéniable. Un de nos grands intellectuels, Gérard Bouchard, en avait diagnostiqué la cause: cela vient du parti pris historique de l’élite québécoise pour la France et sa culture et de celui du peuple québécois pour les États-Unis et sa culture. Ce grand écart d’affiliation culturelle aurait, selon Bouchard, longtemps nourri le mépris de la basse ville pour la haute ville et le dédain de la haute pour la basse. Il a fallu attendre la fin du dernier siècle pour opérer une réconciliation entre la francité et l’américanité québécoise.
Wajdi Mouawad poursuit sur la langue, mal parlée et mal enseignée:
Voilà, vous rentrez dans une épicerie, vous dites: «Lait.» Ça suffit, le type vous donne du lait. Et voilà. Et c’est bon. On va pas dire: «Bonjour monsieur, j’aimerais bien avoir du lait» – à quoi ça sert? Et l’autre qui vous tend le lait, il vous dit: «Une piasse.» Donc, c’est du troc. Je lui donne un mot, qui est «lait»; il me rend un mot, qui est une «piasse», enfin, un dollar. Et voilà. On va quand même pas s’emmerder plus loin que ça, quoi. Et ça c’était extrêmement, extrêmement, extrêmement récurrent, je dirais.
Allo ? Je dois avouer à ce point du récit que j’ai grandi à Thetford Mines, ville pour l’instant pas encore reconnue comme un haut lieu de l’intelligentsia cosmopolite internationale. De plus, j’ai grandi dans l’épicerie familiale, ce qui fait de moi un témoin privilégié des conversations entourant la vente de pintes de lait. Mon rapport: je n’ai jamais entendu le dialogue: lait/piasse. Jamais. J’appelle les internautes (ou Wajdi) à nous indiquer le lieu où se déroulent ces conversations monosyllabiques.
Un mange Québécois ? D’abord, ça goûte quoi?
Patrick Lagacé qui est, vous le savez, franc et tireur, dégaine aussitôt son accusation de « mange québécois » contre le dramaturge. Il l’accuse d’avoir proféré des « généralisations, caricatures et énormités ». Il lui en veut d’avoir présenté ces choses comme si elles concernaient « tous les Québécois ».
Étant, pour ma part, partisan du bénéfice du doute, j’estime — à ce point du récit — que Wajdi voulait dire « certains Québécois », ou « beaucoup de Québécois », voire « un très grand nombre de Québécois ». Que si on le lui demande, il avouera n’avoir pas parfaitement introduit les nuances qui attendaient sagement dans son considérable intellect. Qu’il ne parlait certainement pas de « tous » les Québécois.
Malheureusement, nous n’en restons pas à ce point du récit car Mouawad poursuit:
Très rapidement je me suis rendu compte que ce genre de choses, je ne pouvais en parler qu’avec des gens qui venaient d’ailleurs. Une séparation (…) qui a fait en sorte que mes amis les plus intimes et les plus proches sont tous des gens qui viennent d’ailleurs.
Wow ! On ne se trompe pas. Aucun Québécois n’est digne d’être son intime. Aucun Québécois ne comprend, ou ne peut discuter, de cette problématique.
Je suis désolé d’avoir à apprendre à un de nos Québécois d’origine étrangère favori qu’en un demi-siècle d’existence j’ai du avoir, avec des Québécois, au moins 100 000 conversations sur ces sujets. Prenez Denise Bombardier, par exemple, qui tient régulièrement ce discours. (Oui, de grâce, prenez-la!) Est-ce qu’elle « ne peut en parler qu’avec des gens d’ailleurs » ? Bizarre car elle en parle presque tous les jours sur la plus écoutée des radios d’informations, puis presque tous les soirs au bulletin télévisé le plus écouté.
Une société profondément anti-intellectuelle
Marc Cassivi (transparence totale: ce n’est pas un ennemi) a pris plume et cause en faveur de Wajdi Mouawad dans La Presse de ce mercredi, sous le

titre: Le Québec anti-intellectuel.
Le Québec n’est pas seulement une société anti-intellectuelle. C’est une société profondément anti-intellectuelle.
Où la culture et le savoir ont une odeur suspecte. Où la suffisance et la prétention se mesurent au nombre de diplômes que l’on a pu obtenir, au nombre de livres que l’on a pu lire ou encore au nombre d’auteurs que l’on ose citer, en s’excusant presque chaque fois d’admettre leur existence.
L’anti-intellectualisme est un trait nord-américain, soit.
Mais c’est un phénomène ancré dans la culture québécoise, où il vaut mieux, non seulement ne pas faire étalage de son érudition, mais masquer sa curiosité intellectuelle, pour ne pas être perçu comme un élitiste hautain, détaché des préoccupations de ses concitoyens.
Vous venez de lire une phrase de 42 mots. Toutes nos excuses pour ceux qui sont étourdis. Faites une pause et revenez quand vous serez remis.
Bon, ça va mieux? On continue. Il y a plusieurs Québecs dans le Québec. Il y a, certes, un « parti anti-intellectuel » au Québec. On raconte que Duplessis faisait exprès de paraître moins cultivé qu’il n’était. Il est mort en 1959.
Mais, c’est bizarre, je me souviens d’avoir travaillé pour le premier ministre le plus populaire du Québec contemporain — Lucien Bouchard — qui ne cachait pas son statut de lecteur vorace, ni la présence de la collection complète des livres de La Pléiade dans son bureau.
Lorsque je lui ai mis une citation de Sénèque dans son discours inaugural, la dite citation s’est retrouvée dans tous les journaux — et personne ne lui a reproché de l’avoir utilisée. (En fait, n’étant, je l’avoue, pas lecteur de Sénèque, j’avais piqué la citation dans un discours de Claude Béland, présenté devant une assemblée d’administrateurs de Caisses Po-pu-lai-res qui, apparamment, ne lui avaient pas envoyé de tomates au visage.) Laquelle ? C’était: « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ».
En fait, Sénèque avait fait un tel tabac que Bouchard et moi avons pris les oeuvres complètes de Sénèque dans la Pléiade pour trouver un autre joyau à utiliser. Croyez-nous, il n’y en a pas !
Je sais, je sais, les premiers ministres du Québec ne citent pas toujours Sénèque. Non. J’ai aussi placé Platon dans un discours de Bouchard, Fukuyama et… James T. Kirk dans un discours de Parizeau.
Le mystère des billets vendus d’Incendies
Cassivi affirme que le Québec est « profondément anti-intellectuel ». Si c’était vrai, le Québécois normal ne serait pas à même de comprendre une œuvre aussi fine que, disons, Incendies, de Mouawad, mis en film par Denis Villeneuve. Mais qui sont donc le quelque quart de million de Québécois qui sont allés voir le film ?
Pourquoi, dans une société « profondément anti-intellectuelle » le dernier Umberto Eco est-il 6e au palmarès des ventes de livres de Renaud-Bray. Pourquoi, si on refuse de nommer les auteurs qu’on a lus récemment, se marche-t-on sur les pieds au Salon du livre de Montréal, de Québec, et à la Grande Bibliothèque?
Une autre plume de La Presse, Nathalie Collard, écrivait récemment que j’étais un « intello-blogueur ». Si nous vivons dans une société profondément anti-intellectuelle, pourquoi votre blogue favori est-il le second au Québec selon le palmarès de Wikio ? Devant « les gourmandises d’Isa » et le blogue de ce fieffé populiste qu’est Patrick Lagacé ?
Pourquoi les parts de marché d’ARTV et de Télé-Québec sont-ils similaires, dans ce pays qui déteste les idées, à celles d’ARTE en France ou de PBS aux États-Unis ? Mystère. Je sais cependant que l’excellente émission Apostrophe de Bernard Pivot (ai-je dit que son dernier livre est aussi sur le palmarès de Renaud-Bray?) était, en fin de vie, diffusée en France après 23h00, mais au Québec, sur TV5, en heure de grande écoute. Je le sais car mon père, épicier et diplômé de l’école de commerce, l’écoutait religieusement.
Le problème est qu’il est difficile de quantifier ce genre d’affirmation. Que signifie, pour le Québec, d’être décoté de son statut d' »anti-intellectuel » à celui de « profondément anti-intellectuel » ? Heureusement, Marc Cassivi nous donne une piste:
L’intellectualisme est à ce point perçu comme une tare, un vice rédhibitoire dans nos médias, par exemple, que les intellectuels n’osent plus sortir de leurs universités, de leurs séminaires et de leurs essais pour prendre la parole.
L’espace public québécois a été expurgé du discours de l’intellectuel, qui n’a plus voix au chapitre depuis si longtemps – à quelques exceptions près, qui confirment la règle -, qu’il préfère désormais se taire. La perte, on ne le regrette pas assez, est immense.
Bien. Enfin quelque chose de mesurable. La présence — en l’espèce, l’absence — des intellectuels dans le débat public. Le fait que le gouvernement Charest ait choisi deux des plus grands intellectuels du Québec, Gérard Bouchard et Charles Taylor, pour présider une commission sur un sujet chaud ne doit être qu’un accident de parcours.
Le fait que des dizaines d’intellectuels aient participé à ce débat public, se lançant dans les journaux et sur internet des manifestes sur le pluralisme et la laïcité et soient invités sur les tribunes audio-visuelles pour en discuter doit faire partie de l’exception qui confirme la règle.
Moi, par exemple, au CÉRIUM, je puis attester qu’il n’y a pas un jour qui passe sans qu’un des chercheurs/universitaires affiliés au centre ne soit sollicité par un média québécois. Mais excluons cet appel de savoir par les médias petits et grands, qui ne concernent que les affaires internationales.
Y aurait-il une façon de vérifier si, dans les vrais médias, ceux du vrai peuple anti-intellectuel, ce dédain pour la pensée, les idées, est palpable ? Bon, c’est vrai, le jour de la publication de la chronique de M. Cassivi, le sociologue Mathieu Bock-Côté publiait dans la page opinion de La Presse un de ses textes où il utilise des mots de plus de trois syllables et des phrases d’au moins 10 mots.
Cela ne prouve rien. Comme le fait qu’il tienne une chronique hebdomadaire dans un quotidien gratuit distribué dans le métro. Hubert Reeves qui, m’a-t-on dit, ne cache pas son statut d’intellectuel engagé, a bien tenu le crayon pendant des années dans Le Journal de Montréal, où il fait toujours des apparitions.
Ce sont des exceptions. D’autant plus nombreuses qu’elles confirment la règle. Et ne me dites pas que les intellectuels français de passage sont presque tous invités à la radio de Radio-Canada (pire: lorsqu’ils sont les invités du CÉRIUM, il arrive que les émissions se battent entre elles pour en avoir l’exclusivité. C’est lassant!) C’est une radio publique, qui ne parle pas au peuple. Seulement aux intimes de Wajdi (et peut-être de Marc) qui, eux seuls, aiment les idées et viennent d’ailleurs. (Mais j’y pense, Marc… En quelle année as-tu immigré au Québec ? Peu importe, je te souhaite la bienvenue.)
Le stupéfiant silence des intellectuels québécois
Ce serait aussi un épiphénomène que de relever que le dialogue entre les universitaires québécois, notamment des sciences sociales et du droit, avec les concepteurs de politiques publiques au Québec (davantage encore sous des gouvernements du PQ, mais pas seulement) est remarquablement fécond. Et que plusieurs de nos politiques publiques sont le fruit direct de ce dialogue.
Ce maillage, cette fluidité entre les mondes québécois des idées et des politiques publiques étonne souvent nos collègues Français et Américains. (Comment le sait-on ? Dans une année normale, les unités du CÉRIUM reçoivent 180 universitaires étrangers.)

Non. J’ai voulu faire les choses sérieusement et voir si, dans une radio d’information privée, donc complètement inféodée aux cotes d’écoutes de la plèbe profondément anti-intellectuelle, l’immense-absence-des-intellectuelles-expurgés-de-la-prise-de-parole était vérifiable. Si on avait daigné les faire descendre de leur tour d’ivoire (voir photo).
J’ai donc fouillé sur le site internet de l’émission Isabelle le matin, de 98,5. Vous savez ? Isabelle Maréchal, à qui même mon ami Patrick Lagacé, dans une entrevue fort méchante aux Francs-Tireurs il y a quelques années reprochait, au fond, d’être trop populiste.
Pour le seul mois de juin dernier, Isabelle-la-populiste-à-la-radio-privée a osé faire sortir de leur mutisme:
Estelle Bouthilier, spécialiste de la monarchie à l’Université Concordia
Christian Dufour, politologue à l’ÉNAP. (5 fois !)
Marcel Leboeuf et Carl Béchard pour parler de… Molière !
Jacques Florent, directeur éditorial des dictionnaires de langue française des éditions Larousse
André Richelieu, professeur de marketing à l’Université Laval
Donald Cuccioletta, membre associé de l’Observatoire sur les États-Unis de la chaire d’études Raoul-Dandurand de l’UQAM.
Michèle Prévost, professeur titulaire à l’École Polytechnique
André Normandeau, criminologue et professeur à l’Université de Montréal
Martin Courcy, psychologue spécialisé en gestion de crise,
Karl Weiss, microbiologiste et infectiologue à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Dr Anne Fortin, médecin conseil maladies infectieuses à l’Institut national santé publique
Mathieu Bock-Côté, de l’UQAM, (4 fois !)
Et je ne compte pas les médecins et avocats, les hauts fonctionnaires et les directeurs d’associations culturelles. Ce serait trop long.
Juste avant elle, pour ce même mois de juin, le populiste Paul Arcand a reçu:
Céline Anthonin, économiste au Centre de recherche en économie de Sciences Po (OFCE)
Louis-Gilles Francoeur, chroniqueur au journal Le Devoir. (oui, j’ose le compter parmi ceux qui ont des idées)
Raymond Chrétien, ancien diplomate et ambassadeur canadien: sur le conflit en Libye
Marcel Mazoyer (Ingénieur agronome)
Dre Dominique Synnott, chirurgienne générale. Responsable de la clinique du sein de l’hôpital du Sacré-Coeur de Montréal et professeure à la faculté de médecine de l’Université de Montréal.
Dre Marie-Chantal Fortin, Néphrologue-transplanteur, Chercheuse au Centre de recherche du CHUM: dons d’organes, trafic et vente
Martin Coiteux (Professeur, Service de l’enseignement des affaires internationales, HEC) et votre humble serviteur, pour un débat (comme il n’en existe pas au Québec) sur la richesse comparée entre Américains et Québécois.
Je n’ai pas eu le temps de compter le nombre d’universitaires invités pendant le reste de la journée, aux émissions de Dutrizac et de Paul Houde. Je n’ai pas que ça à faire, quand même. Je suis au milieu des Écoles internationales d’été du Cérium où, en plus des étudiants, tout plein de gens de la société civile — ONGs, syndicalistes, gens d’affaires, retraités — prennent plusieurs jours de leur été pour entendre des universitaires leur parler du monde arabe, de la Chine, de la Scandinavie, des droits de la personne…
Ma théorie sur l’anti-intellectualisme
Mais j’ai une petite idée sur l’anti-intellectualisme. Dans ma tour d’ivoire de l’Université de Montréal dont je ne sors pas car personne ne m’invite jamais nulle part dans cette société où il n’y a ni idées ni débats, je me dis que, l’anti-intellectualisme, surtout le profond, c’est d’affirmer des choses sans prendre la peine de les démontrer.
Non, sérieusement. C’est bizarre, dans cette société où n’y a pas de « curiosité intellectuelle », au cours de la seule dernière année mes livres « ‘Pour une gauche efficace » et « Imaginer l’après crise » m’ont valu d’être invité à donner des conférences à: des infirmières, des directeurs d’école, des avocats, des métallos, des travailleurs de l’alimentation, des gestionnaires de coopératives, des cadres de la santé, des comptables, des profs et des étudiants de cégeps et d’écoles secondaires.
Ce n’est pas l’absence de curiosité intellectuelle qui m’a frappé, à chacun de ces arrêts. Plutôt l’inverse.
En fait, le plus beau compliment que l’on me fait, parfois, après ces prestations, est : « vous n’avez pas insulté notre intelligence ». Comme si l’inverse leur arrivait régulièrement. Intéressant.
Tiens, ça me tente d’affirmer quelque chose. Je dirais: « le Québec n’est pas une société où les élites insultent l’intelligence populaire. C’est une société où elles insultent profondément l’intelligence populaire ».
Mais je ne le dirai pas. D’abord parce que ce serait une grossière généralisation des élites. Ensuite parce que je ne puis le démontrer. Ce serait, au fond, profondément anti-intellectuel.
* * *
L’entrevue de Mouawad est maintenant disponible en ligne ici.
Il y a un anti-intellectualisme crasse au Québec.
Par exemple, les populistes de la gauche au Québec crachent sur des intellos comme Hayek, Rand, Rothbard ou Mises sans les avoir lu.
Bravo! Et vous m’avez fait rire en plus.
À mon humble avis, Mouwad n’est qu’une version françisée de Mordecai Richtler, c’est-à-dire, un gars qui méprise la société où il a grandi.
@David
La droite fait pareil, ici comme ailleurs. Est-ce que ça signifie pour autant que le mythique anti-intellectualisme quasi-biologique des Québécois existe?
Nous comprenons tous ce que Mouhawad a dit, et voulu dire; qu’on soit pour ou contre ce qu’il a dit et/ou qu’il l’ait dit. De mon côté j’ai rarement entendu un québécois se vanter d’être intellectuel comme un autre se vante d’être un joueur de golf. Cependant, j’ai entendu des centaines de fois des gens injurier un intellectuel, les lèvres pincées et la voix basse, comme on faisait avant pour les juifs ou les tapettes. Les André Malraux ou les André Gide courent pas les rues, ni les universités à Montréal. On voit souvent par contre des Guy Chevrette traiter les écologistes de masturbateurs.
Le niveau d’enseignement dans les écoles du Quebec serait-il en cause?
Au fond, de savoir si le Québec est plus ou moins anti-intellectuel qu’ailleur, ce n’est pas ça l’étincelle de tout ce débat. L’étincelle, c’est la virulence de la chronique de Pat Lagacé. Pourquoi tant de fiel, tant de mépris pour Wajdi. Wadji a le droit d’émettre des opinions. C’est un citoyen québécois à part entière à ce que je sache. D’autres québécois avant lui on critiquer le rejet des intellectuels (ex. Jean Larose ou René-Daniel Dubois). Pour cracher autant à la face de Wajdi pour sa prise de position.
C’est quoi la patente ? Parce qu’il n’est pas né ici, il n’a pas le droit de critiquer le Québec !!!
Vous soulevez des points intéressants, mais j’ai pourtant connu toute une série d’intellectuels qui refusaient de faire affaire avec les médias. Parce que malheureusement, le conflit israélo-palestinien, ça s’explique pas dans un clip de deux minutes et demi. Ce n’est pas le nombre d’intellectuels sur la place publique, à mon sens, qui pose problème que ce qu’on leur fait faire.
Je crois qu’il y a, au Québec, une difficulté à accepter qu’en certains domaines, des gens puissent être des « spécialistes ». La culture est le meilleur exemple et c’est en ce sens qu’on fait régulièrement du « mange critiques » pour paraphraser votre ami Patrick. Mais c’est plus large que la culture encore.
Un des commentateurs sur le blogue de Lagacé s’interrogeait sur le fait que les penseux (mais il n’est pas méprisant, hein!) ont toujours des idées qui sont déconnectées du vrai monde, par exemple sur le débat de l’affaire Turcotte.
Il semble pas venir à l’esprit de cet individu, que les « penseux » ont peut-être des compétences que le « vrai monde » n’a pas.
Dans le domaine des sciences, dans le domaine de l’économie, on n’a aucune misère à admettre ça, que des gens, des intellectuels, des spécialistes puissent nous éclairer. Dans le domaine de la culture, de l’éducation, des affaires sociales…. hiiiii… pas sûr.
Vous parlez de messieurs Bouchard et Taylor. En effet… et quel accueil leur avons-nous réservé? Combien de fois se sont-ils fait dire qu’ils se prenaient pour d’autres à essayer de faire la leçon?
Êtes-vous allé lire les commentaires des citoyens sur le renouvellement de license de Radio-Canada? Je vous jure qu’on en casse du sucre sur le dos de toute cette perte de temps (et d’argent).
Finalement, j’oserai une question (n’ayant sincèrement pas de réponse): le Eco et le Pivot, il s’en ai vendu combien, en vérité? Parce que sérieusement, je peux faire une enquête dans mon quartier si vous voulez, mais Umberto Eco…
M. Lisée,
Je ne saurais être plus d’accord avec votre billet. Nous avons tous remarqué qu’il existe une race de monde, partout, ici comme ailleurs, pour qui ne peut être valable à leurs yeux que ce qui vient d’ailleurs. Pourrions-nous parler de snobisme ? Dans certains cas, oui.
Mais dans d’autres cas, le mal est plus profond. C’est comme la pulsion de mort de Freud mais détournée de soi car inavouable, comme le complexe d’Œdipe, et attribuée à la communauté d’appartenance. Il pourrait leur apparaître moins contre-nature d’assassiner ses proches que de se suicider. C’est un point de vue …
Il y a sans doute aussi les cas de grosses têtes. Ceux à qui le succès leur monte à la tête. Mais pour ne pas paraître avoir la grosse tête, ils jouent les humbles. Et avec un ton souvent fort mielleux ils tenteront de s’élever au-dessus de la lie en écrasant, toujours avec humilité, la société qui les a construits. Ceux-là sont les plus dégueulasses et très souvent des fumistes de la pire espèce.
«Un intellectuel est un type qui est rassuré quand il n’est pas compris.»
[Pierre PERRET]
Voua y avez mis le paquet. Bravo!
Petit ajout: j’aime beaucoup votre point sur les conférences. Et vous avez raison.
Chaque fois que j’organise des conférences je constate jusqu’à quel point je peux me permettre d’inviter des conférenciers qui iront loin dans la pensée, et les gens accueillent ça avec une ouverture très grande, un enthousiasme et un appétit certains.
On se demande d’autant plus pourquoi il n’y a plus de grandes entrevues, manifestement, ça les passionne les gens… Mais peut-être pas au point de synthonise ça sur son poste de télévision. Allez savoir pourquoi!
@Marc-Antoine Daneau: je suis justement en train de lire «Barney’s Version», et je me régale. Son regard sur la société (TOUTE la société) est certes cruel, sans merci, mais d’une justesse si grinçante, d’une si irrésistible drôlerie, d’une si universelle misanthropie qu’on ne peut qu’en rire. Vive cet iconoclaste génial!
@David: Je n’aime pas Britney Spears, je ne dirais pas que je n’aime pas la musique… Je n’ai pas besoin d’écouter son dernier disque pour savoir que je n’aimerais pas ça… Je connais son style, je connais ses paroles: pas mon genre. Ce n’est pas parce qu’ils n’aiment pas des intellectuels de droite, qu’ils ne sont pas intellectuels… Croire parce quelqu’un n’aime pas ce qu’on aime, n’aime donc pas le domaine est justement très réducteur et populiste.
Sinon, pour l’article, en effet, je crois que vous touchez de quoi. C’est qu’en général, au Québec, on n’aime pas les gens qui ont des façons, qui sont suffisants, utilisent des grands mots pour expliquer des choses simples… La société ici est moins hiérarchisée, ne serait-ce par le nombre de la population. Je me souviens d’avoir discuté, par hasard, avec Armand Vaillancourt dans un bar, j’étais avec deux amis français et quand ils ont su qui il était, pouf!, les belles manières, les sourires… Ici, je crois, qu’on juste les gens par les actes, pas par leur titre.
« Wajdi Mouawad un homme autour duquel, on le sait, aucun débat n’a jamais lieu. »
…comme sa promotion du rockeur français Bertrand Cantat, qui avait battu à mort sa compagne en 2003.
Un bel exposé monsieur Lisée.
Une belle façon de retourner à Wajdi Mouawad et Marc Cassivi leurs propos de narcissiques pervers (ou de pervers narcissiques, au choix).
En plein dans le mille.
J’oserai içi vous faire part d’une erreur que j’ai remarqué, au début de votre texte : « et le dédain de la hausse pour la basse ». Bien sûr, j’imagine que vous vouliez dire « la haute » … 🙂 Bien à vous cher M. Lisée !!!!
Je vais avoir l’air d’attaquer Mouawad lui-même plutôt que ses arguments, mais j’aimerais rapporter une anecdote qui souligne les conclusions parfois courtes et trop « sur le nerf » (donc pas très intellectuelle) du personnage.
Ce n’est pas très connu à Montréal, mais Mouawad vient de terminer un mandat de 4 ans comme directeur artistique du théâtre français du CNA (à Ottawa). À l’occasion des 50 ans du décès d’Albert Camus, il a invité, en septembre dernier (en exclusivité nord-américaine), la production du Théâtre national de Bretagne de la pièce « Les justes », où Mouawad a brillé dans un rôle particulièrement difficile. L’un des rares rôles féminin était tenu par Emanuelle Béart (allez, soyez pas jaloux ….)
Quelque jours avant la première, la troupe a fait une lecture publique d’extraits de cette pièce sur la colline du parlement pendant l’heure du midi. Il n’est venu … personne. Quand on dit qu’ « il n’est venu personne », ça veut dire habituellement qu’il n’est venu que très peu de gens. Mais cette fois, il n’y avait rigoureusement personne du public. Il y avait les caméras du flash culturel du Téléjournal (« Coup d’oeil »); c’était tout. Devant ces caméras, Mouawad s’est livré à un petit persiflage de ce public qui brillait par son absence. C’était d’autant plus cruel et percutant qu’il le faisait avec un sourire assassin, très hautain. Sauf que …
Sauf que l’événement n’avait été annoncé nul part. Il n’était même pas annoncé dans les dépliants et sur le site Internet du théâtre français du CNA, qui présentait pourtant l’événement et dont Mouawad était alors directeur artistique (c’est-à-dire responsable en partie du travail du service des communications). Ce n’était annoncé dans aucun calendrier culturel (écrit ou électronique). Ce n’était même pas sur le site personnel de Mouawad !
Pire : la veille de la lecture publique, l’hebdo culturel « Voir » (section Outaouais) interviewait la troupe; interview annoncée en page couverture du magazine. Il n’y avait même pas une petite « plogue » pour la lecture oublique à l’intérieur de cet interview. Pour s’exprimer en langage non-intellectuel (donc Québécois) : « E Rien ».
Visiblement, un peuple avec le strict minimum de culture et d’intérêt intellectuel aurait dû se précipiter sur la colline du parlement, au cas où on y lirait du Camus.
Encore une fois, j’ai l’air d’attaquer l’homme au lieu d’argumenter, mais je ne peux m’empêcher de me dire qu’il y a un brin d’hystérie dans sa vision de la société, dans ses réactions.
Devant l’absence totale du public (alors que les billets pour la pièce s’envolaient au guichet du CNA – un renseignement auquel il avait accès en tant que directeur artistique), devant ce vide, n’importe quel intellectuel, ayant le rationnel pour guide, aurait tout de suite pensé : « Il devrait y avoir du monde et il n’y en a pas : il y a quelque chose qui a cloché »; et quand le quelque chose qui cloche est l’absence de public, même le type qui s’y connaît le moins en marketing devine que c’est la communication qui n’a pas marché. Mais lui ? il a aussitôt accusé l’indifférence du public !
L’homme est génial, mais je le maintien : il y a quelque chose d’irrationnel, d’hystérique dans ses réactions.
Un dernier exemple (plus brièvement) sur les étranges contradictions de Mouawad. Quand il s’est enfin expliqué sur l’affaire Cantat, en avril, Mouawad (selon ce que rapporte la journaliste de « La Presse » Marie-Claude Lortie) « demeure épaté de cette société où on discute sans se battre. » Discuter sans se battre : pas si mal pour un peuple de non-intellectuel !
Beaucoup de choses ont été dites ici sure cette question qui me touche tellement : l’érudition, la culture, la pensée critique et la mentalité populaire.
Je vous ferai part de 3 constatations qui, à elles seules, m’ont beaucoup fait réfléchir.
J’ai fais un BACC en éducation, à l’UQAM. Ce qui m’a le plus frappé dans les classes c’est l’absence d’interaction critique entre le prof et les étudiants. La majorité des étudiants que j’ai rencontré étaient beaucoup plus préoccupé par la prise de notes et l’obtention d’un diplôme que par l’occasion exceptionnelle qu’ils avaient de participer à des discussions sur le fond des choses, des échanges critiques, des débats. Certains profs tendaient des perches que très peu d’étudiants saisissaient. J’ai rencontré peu d’étudiants passionnés par la connaissance et les idées. J’ai aussi étudié au BACC en Philo et j’ai vécu à peu près le même phénomène.
À la télé, rares sont les émissions critiques qui ont de très bonnes cotes d’écoute. Les téléréalités, les quizzs et téléséries font bien meilleure figure.
Enfin, sur internet dans les forums de discussion, les Québécois se fichent éperdument de la qualité de leur français écrit. Il est extrêmement courant de rencontrer des messages tellement mal articulés, (idées mal développées, phrases mal contruites, liens thématiques inexistants, grammaire massacrée, etc..) qu’il faut tenter de DEVINER ce que l’interlocuteur veut exprimer. Et si on a le malheur de leur signaler poliment, on a droit à une montagne d’invectives et un ramassis de clichés éculés sur ceux qui s’expriment bien sur internet (ils sont snob, prétencieux, chiants).
Oui, je sais, ce n’est pas le cas partout. HEUREUSEMENT! Mais c’est très très courant. Avoir une bonne culture générale et ne pas la cacher, c’est courir le risque d’être taxé de prétentieux ou de pelleteux de nuages. Je parle par expérience.
Non, je ne me tiens pas dans les bas fonds de la ville, les bars ou les ruelles de Montréal. ;o)
J’ai rencontré beaucoup plus de Québécois qui ni lisent pas un seul livre par année (mis à part un livre de recette ou un manuel technique) que l’inverse. Ça en dit long sur le monde intérieur de ces gens.
Bien sur, mes exemples n’ont rien de scientifiques. En revanche, ils sont du vécu de première main et ça signifie tout de même quelque chose.
@ Marc-Antoine Daneau
J’étais sarcastique…
Est-il tout à fait accidentel qu’en un demi-siècle de télévision nationale, les trois plus prestigieux animateurs vedettes ont probablement été René Lévesque, Henri Guillemin et Bernard Pivot.
Le premier a passionné le petit peuple – y compris mon barbier de père – pour les affaires internationales; le second a fait de même pour les grands personnages historiques; le troisième pour les choses qui s’écrivent.
Ce n’est pas trop demander aux intellectuels qu’ils puissent s’adresser aux masses dans un langage accessible, ce qui ne tue pas fatalement l’intelligence.
Bien d’accord avec M. Lisée, qui n’a pas que des opinions, mais qui les documente généreusement.
Pure coïncidence, hier midi, au restaurant, j’étais assis près de deux interlocuteurs très en verve, l’un, chef d’un parti « populiste », l’autre, universitaire de renom, dont le dialogue m’a semblé, très fécond, relevé et utile. Je ne veux pas les identifier.
Si l’anti-intellectualisme était aussi fort au Québec que le prétendent Mouawad et Cassivi, cette rencontre se serait sûrement tenue dans une officine plutôt que dans un resto bondé !
Je suis d’accord avec vous : le ratio d’intellectuel au Québec n’est pas plus élévé ou plus bas qu’ailleurs.
Par contre, je crois qu’ils sont plus souvent dénigrés et moins respectés par la population qu’ailleurs.
P.S.: 23h en France c’est l’équivalent de 21h au Québec.
P.S.2: « Dans ma tour d’ivoire de l’Université de Montréal dont je ne sors pas car personne ne m’invite jamais nulle part dans cette société où il n’y a ni idées ni débats, je me dis que, l’anti-intellectualisme, surtout le profond, c’est d’affirmer des choses sans prendre la peine de les démontrer. » : plus de 50 mots. 😉
Bravo M Lisée,
Excellente chronique. Nous ne sommes pas que des consommateurs de BUDWEISER et de Caribou. Valorisons la curiosité et l’excellence !
Quand des personnages comme Mouawad et Cassivi également, crachent leur venin sur la société qui les fait vivre si généreusement il y là un mépris et un rejet du petit génie frustré incompris.
Dans l’interview sur l’affaire Cantat que Mouawad a donné à AM Dussealt sur Radio-Canada,il y avait du non dit à profusion dans les silences et la gestuelle qui révélaient des propos que Mouawad n’osaient pas exprimés par lâcheté,propos qu’il manifestement exprimés sur des ondes françaises selon Lagacé.Le Québec est une société accueillante et les individus qui acceptent d’en faire partie devraient avoir un minimum de reconnaissance et de solidarité.Ce n’est pas parce que nous sommes minoritaires que nous devons subir sans protester tous les Mordecai Richler de la planète.
Monsieur Lisée,
Je n’ai lu que la moitié de votre article, car j’étais en colère. Puis, je me suis dit que je lirais le reste, lentement, calmement et que je savourerais votre texte pleinement (oups! trois adverbes dans la même phrase: va-t-on me qualifier d’intello? mdr) en fin de semaine car j’aurai le temps.
Je tiens à vous remercier de nous reconnaître tel que nous sommes. A la fois, curieux, recherchant à nous perfectionner tout en étant profondément les deux pieds ancrés dans la simplicité.
Ce n’est pas que nous sommes anti-intello. C’est bien plus que nous refusons la pédanterie.
Je vous remercie M. Lisée pour vos excellents articles. J’oserais vous dire que je vous fais la bise car vous le méritez bien. Bonne journée. Bonne fin de semaine.
C’est vrai, les québécois sont pronfondément anti-intellectuels. Comme les canadiens-anglais, les américains, et de plus en plus, la majorité des européens. C’est paradoxal, parce que l’occidental moyen n’as jamais été aussi instruit. Peut-être que le problème, fondamentalement, ce n’est pas que la plèbe rejète les intellectuels: ce serait plutôt que le petit peuple est beaucoup plus critique envers le discours de ceux-ci. Comme quand, par exemple, l’un d’entre eux répand des conneries et des lieux-communs au sujet de son peuple dans les médias étrangers.
La cote de Mouawad est en pleine chute. C’est un excellent dramaturge, mais il n’a apparement aucun jugement. L’affaire Cantat, et maintenant du Québec-bashing à l’étranger pour conforter les français dans leurs préjugés? Pas fort, pas fort …
Nous avons la réputation au Québec d’être des gens simples, mais pas dans un sens péjoratif mais plutôt dans le sens de pas prétentieux.
René Lévesque en était un illustre exemple. Et je l’ai souvent remarqué chez beaucoup de gens que j’ ai rencontrés et côtoyés. Il y a sans doute du vrai là-dedans. Nous n’avons aucun mérite car c’est sans doute pour beaucoup l’histoire qui nous a faits ainsi
C’est la raison pour laquelle, je pense, que beaucoup d’entre nous n’aimons pas les prétentieux, les snobs et en particulier ceux qui cherchent à faire étalage de leurs connaissances ou à vous humilier en vous laissant entendre que vous êtes un pauvre ignorant.
Et il y en a des Québécois comme ça, et ils ne viennent pas tous de l’étranger, mais la majorité des gens s’acceptent tels qu’ils sont sans se prendre pour d’autres.
Et ils ne se laissent pas impressionner par les intellectuels, sans pour autant être anti-intellectualistes.
Je ne pense pas que nous ayons un rapport de complexés face aux intellectuels. C’est peut-être ce qui conduit certaines personnes, de culture française en particulier (là où la culture est tellement valorisée), à être complètement décontenancées face à nous.
Mais il n’y pas de quoi grimper dans les rideaux même si c’est parfois très agaçant.
Ce sont surtout eux qui ont un problème.
J’embellis les choses ? Peut-être.
J’ai travaillé sur des bateaux à bannières internationales pendant sept ans ( 1998-2005).
C’est en visitant divers pays, et en rencontrant diverses cultures que j’y ai vraiment gagné un très haut respect pour les québécois et leur culture ( au sens large).
Je crois au contraire qu’il y a une très bonne vie culturelle dans la métropole, un grand nombre d’activités qui se lient au développement identitaire d’une nation.
Un cheminement sain et naturel.
Il me semble que l’équilibre entre l’intellectuel et la « rationalité de la rue » est bon. Cela amène des frictions que je considère être à même le processus de développement d’une société.
Il est plus facile de critiquer que de voir ce qui va bien. Une analyse saine doit comprendre les deux côtés d’un même ensemble.
Très bien dit monsieur Lisée. Je commence à me demander si monsieur Cassivi est un intellectuel ? Il le croit certainement. Mais au fond il n’est peut-être qu’un prétentieux.
Wajdi Mouawad vient, au Québec, de se faire envoyer paître solide. Qu’il en soit amer au point de dire une connerie à la radio, en France, on peut sinon comprendre du moins ignorer.
Mais ce qui est fascinant pour la part d’Étrange qu’il me reste, c’est que vous trouviez que ses propos méritent une aussi longue réponse (ou que Patrick se sente autant dans le rôle de l’agacé). Il a touché une corde sensible n’est-ce pas?
WÔ Menute,
Je crois que trop de québecois ont peur d’être trop intelligents.Ils semblent préférer l’ignorance,
Ignorer est plus facile.C’est plus facile de s’en foutre que le savoir de s’impliquer et de s’expliquer.
Ben voyons, ça ne se peut pas qu’un québécois soit plus cultivé qu’un parisien…
Je ne commenterai pas l’ensemble de votre article, d’autres s’en sont chargés. Je trouve ce débat consternant… la façon dont vous vous voilez la face est édifiante!
Je voulais simplement apporter un point. La liste que vous dressez ne prouve rien. Vous parlez de spécialistes dans leur domaine. Personne n’a dit que le Québec n’était composé que d’ouvriers illettrés. Ce dont Wajdi Mouawad parle, c’est de l’incapacité qu’ont les Québécois en général de discuter sans avoir peur de se faire taxer d’intellectuels, de penseux comme soulignait un autre intervenant.
Nous avons de grands spécialistes (médecins, criminalistes, psychologues, etc.). Ils sont invités partout pour parler de LEURS connaissances dans LEUR domaine. Mais jamais vous ne verrez un débat de fond (qui dure plus de 10 mins) à la télé. On ne glorifie pas les joutes oratoires, ce n’est pas dans la culture québécoise. Pensez-vous sincèrement qu’on soit capable, ici, d’avoir des débats du niveau ne serait-ce que de « On n’est pas couché » à la télé québécoise?
Aimer le Québec, ce n’est pas nier ses défauts!
Les intellectuels sont minoritaires dans l’ensemble ici comme ailleurs.Ils ne sont pas aimés par une autre minorité, les imbéciles.
« Les esprits d’élite discutent des idées. Les esprits moyens discutent des événements. Les esprits médiocres discutent des personnes » (Jules Romain)
@David
« Par exemple, les populistes de la gauche au Québec crachent sur des intellos comme Hayek, Rand, Rothbard ou Mises sans les avoir lu »
Vous avez toute ma sympathie, car ce ne doit pas être drôle de vivre avec une déficience intellectuelle comme la vôtre!
J’abonde dans votre sens, je pense que la vraie ignorance au fond est l’absence de démonstration, c’est affirmer sans rien démontrer, je me permets d’ajouter au dossier l’excellent article suivant tiré du site Agora, encyclopédie généraliste et intellectuelle bien entendu !
L’ignorance totalitaire
Fernando Savater
http://agora.qc.ca/Documents/Ignorance–Lignorance_totalitaire_par_Fernando_Savater
Encore une fois, monsiseur Lisée, vous devez remettre les pendules à l’heure à propos des prétendus insuccès ou tares de notre société. Merci beaucoup de le faire.
Cependant, une question me turlupine: d’où vient ce mépris, cette tendance à la flagellation (ou à l’autoflagellation) des Québécois dans de nombreux secteurs de notre vie collective?
On le voit bien: tout jugement est affaire de perception tant qu’une analyse sérieuse ne vient l’infirmer ou le confirmer. Serait-ce donc que la perception des autres et de nous-mêmes à notre égard est souvent négative?
Pourtant, s’il en va des sociétés comme des individus, il importe vraiment que l’on acquierre une image positive de soi-même sans quoi, c’est toute la créativité et l’élan vital qui se trouvent étouffés sous les complexes.
Ainsi, tant qu’à errer, errons donc plutôt vers le positif: nous sommes beaux, intelligents, débrouillards, inventifs, serviables, riches, pro-intellectuels, anticonformistes, etc. Jusqu’à preuve du contraire, ça fait du bien de le penser.
Et tant pis pour ceux qui ne nous aiment pas ou ne s’aiment pas!
Votre texte est drôle et «intelligent». cher Jean-François. Je passe mon année à inviter en entrevue sur RVMarie des intelllectuels , comme vous d’ailleurs, mais j’avoue qu’il me faut parfois beaucoup d’énergie pour faire passer leur expertise… Les intellos ne sont pas toujours des bons pédagogues ni des communicateurs. Par ailleurs, la moyenne annuelle du nombre d’exemplaires d’essai vendus au Québec n’atteint pas 250 exemplaires. De quoi faire réfléchir les intellectuels…
Ce qui agace chez Cassivi, ce n’est pas tant le fait qu’il se prenne pour un intellectuel, mais c’est son petit côté snob.
Et oui, il y a des intellectuels qui ne sont pas snobs. Il y a moyen d’être érudit tout en étant humble, sans agir en ‘m’as-tu-vu’ et sans faire chier le peuple.
Au risque de me faire des ennemis, je crois que ça prend des intellectuels dans une société tout comme ça prend des bras, des enfants… Eh oui, il y a des sujets (la plupart d’ailleurs) qui demandent plus que 2 lignes ou 2 minutes pour comprendre les tenants et aboutissants.
De plus, les médias sociaux, les opinions aux nouvelles… on dirait que ça nous a donné l’idée de s’exprimer sur tout et sur rien. Quand c’est une opinion publique et qu’on part du fait que la personne juge sur quelques faits, ce n’est pas si pire, mais quand les journalistes commencent à utiliser l’opinion publique pour marteler une idée, ça devient drôlement tendancieux.
Un exemple de ça ? Madame Marois est jugée comme une duchesse pincée qui vit dans un château. Quel journaliste va nous démontrer le train de vie de Jean Charest ? Un homme politique peut vivre dans le luxe et une femme devrait rester « ménagère »?
Peut-être que ce penchant à se moquer des intellos vient de cette époque où les professeurs nous disaient que sans les cours de sciences on raterait notre vie: un plombier c’est essentiel dans notre société et ça gagne heureusement bien sa vie.
Ce qui fait une société riche, c’est le mixte de tous les talents : artistes, manuels, intellos.
Bon, je m’arrête avant de dire n’importe quoi !
À la lecture de votre chronique, je me suis souvenue que l’émission de Bernard Pivot était une émission très aimée au Québec. Les jours suivants son émission les ventes des livres qu’il avait critiquées montaient en flèche. Et puis même dans le Québec des années cinquante un intellectuel avec une émission sur des sujets liés à la politique internationale faisait tout un tabac « Point de mire », cette émission était animé par un certain René Lévesque … Pourquoi toujours dénigré le Québec et créer ainsi un sentiment de honte vis-à-vis notre société? Qui n’a pas voyagé et rencontré un groupe de touriste venu d’un autre pays et ressenti un malaise vis-à-vis leur sans gène et leur inculture ? Il y a des ignares partout et des intellectuels partout mais les Québécois aiment peut-être l’auto flagellation… et se croient moins bien que les autres… à force de lire des commentaires négatifs on finit par le croire… Merci M. Lisée de rétablir les faits…
J’ai arrêté de lire à «Mais j’y pense, Marc… En quelle année as-tu immigré au Québec ? Peu importe, je te souhaite la bienvenue.»
Jusqu’à ce pont, excepté les nombreuses erreurs d’orthographe, je trouvais ça plutôt intéressant. Mais rendu à cette phrase, qui semble hésiter entre le mépris crasse et le racisme sophistiqué, j’ai décidé d’arrêter et de venir écrire ici que j’ai failli vomir. Bon matin!
Les médias invitent des intellectuels et des spécialistes mais ne leur donnent pas suffisamment de temps de parole, c’est flagrant lors de lignes ouvertes. Ils méprisent ainsi profondément l’intelligence populaire qui souhaiterait les écouter davantage.
Merci pour votre billet, mais voilà une des plus belles manifestations de dissonance cognitive qu’il m’est été donné de lire. On pourrait dire : votre amour du Québec vous rend aveugle. (ou sourd)
M. Lisée, regardez qui sont les «leaders» d’opinion au Québec et dites-moi que le Québec n’est pas anti-intellectuel sans rire. Regardez nos chefs politiques… Je vous invite à sortir de l’UdeM et à retourner en Estrie et à bien écouter. Lait/piasse c’est la moyenne, pas l’exception.
Depuis 1980, les intellectuels se taisent ou ont simplement quitté ce pays. L’époque des Lévesque, Laurin et Bourgault est terminée. Nous sommes en chute libre. Guy A. Lepage, Dany Turcotte et Jean-François Mercier… voilà ce qui représente la pensée ambiante au Québec.
Une de mes collègue avait coutume de dire que l’intellectuel c’est celui (ou celle) qui réfléchit à l’action. Évidemment il vaut mieux réfléchir à ce que l’on fait plutôt que de faire sans réfléchir.
Ce avec quoi je suis d’accord cependant, c’est qu’il semble bien que présentement les intellectuels n’ont pas vraiment d’impact sur l’évolution des choses, particulièrement l’évolution politique.
Faudrait-il faire une distinction entre être populaire, et être éclairant ?
Merci pour cet exposé tout en nuances et en humour. Je suis, dans l’ensemble, d’accord avec vos arguments. Ce qui manque ici, sur les plateaux populaires, ce sont des discussions et des entrevues comme celles que vous faites sur le site du Cérium.
Quelque chose qui dépasserait les 10 ou même 30 minutes. Et sans pauses publicitaires. Est-ce la structure commerciale de nos medias qui est en cause ou la conviction des diffuseurs que nous ne pourrions soutenir une écoute plus longue que « Lait. – Une piasse » ?
Bravo, monsieur Drouin, pour la citation de Pierre Perret. Ça me rappelle un certain chroniqueur de la grosse Presse qui a des boutons juste à penser qu’il pourrait se retrouver au milieu d’un consensus populaire.
Jean-François,
Toujours un plaisir que de te voir te faire plaisir! Mais les illustrations d’une affirmation n’en font pas une démonstration. Elles sont puissantes de conviction sous une plume intelligente et elles soulèvent une série de questions: quels sont les critères d’une vie intellectuelle riche chez un peuple?Quels en sont les indicateurs les plus valides? Et que nous disent ces indicateurs? Beau programme de recherche, non?
Oui, vous remettez bien les pendules à l’heure. Mais il est vrai que ce travers anti-intello existe bien ici. Vous parlez de Duplessis, vous auriez pu aussi parler de Jean Chrétien, beaucoup plus intelligent et cultivé qu’il ne voulait le laisser paraître. Et que dire de Stéphane Dion et Michael Ignatieff, qui eux s’affichaient plus en leaders intellectuels que populistes? Plusieurs leur ont refusé leur vote pour cette seule raison. Mais c’est une question d’équilibre: le Français, fier de sa culture, se montre trop souvent prétentieux et arrogant. Le Québécois, en déficit de confiance par rapport à sa propre culture, joue trop souvent la carte de l’ignorance et de la rustrerie.
Un vrai régal…et hilarant en plus.
Merci monsieur Lisée!
Ceci me rappelle l’ancien débat sur les adeptes de Radio-Canada versus ceux de Télé-Métropole (jadis). Mon beau-père était constamment branché T-M mais cela ne l’empêchait pas de manifester du bon sens quand on lui demandait une opinion sur ceci ou cela. Son opinion généralement il la gardait pour lui. Quant à moi, j’aime les intellos.. en autant qu’ils aient du bon sens !!
Je demeure plutôt ambigu dans mon analyse de ce débat. Quand je vais à Québec et que je syntonise Radio X fm (par masochisme, sûrement), je me dis que la pensée populiste a le haut du pavée et ça me décourage. L’influence malsaine de la droite, canadienne et américaine, où tout ce qui est intellectuel est douteux au départ, y est sûrement un peu pour quelque chose. Quand je pitonne à la télé et que je regarde quelques extraits des galas de l’humour où je vois les gens rire à gorges déployées à des jokes de mononcle, je m’ennuie de l’humour d’un Yvon Deschamps ou d’un Daniel Lemire. De toutes les réactions à votre propos, M Lisée, je retiens celle de la propension des Québécois à l’autoflagellation. On n’arrête pas de dire, d’écrire qu’on est les pires dans ceci ou dans cela alors que si on faisait l’analyse comparative de nos forces et faiblesses en tant que peuple ou nation, le bilan serait sûrement très positif et de loin! Nous ne sommes probablement pas plus anti-intellectuels que d’autres peuples, nous avons cependant hérité du pragmatisme de nos amis nord américains et nous préférons agir plutôt que parler (quoique dans certains dossiers, nous préférons tergiverser). Mais le populisme et la simplification de la pensée, bien souvent par des penseurs de la droite, ont la cote ces temps-ci. C’est comme ça et c’est tout!
@David
C’est la droite qui a inventée le thème « Intellectuel » et ce n’était pas pour leur rendre hommage!
« Wajdi Mouawad un homme autour duquel, on le sait, aucun débat n’a jamais lieu. »
…comme sa promotion du rockeur français Bertrand Cantat, qui avait battu à mort sa compagne en 2003.
Une anecdote.
J’avais une douzaine d’années. Mon père, petit cultivateur sur une terre de roches, était allé entendre Pierre Bourgault dans une ville voisine. Le lendemain matin, il nous a dit: « Bourgault, c’est un bon homme! Enfin quelqu’un qui ne se sent pas obligé de sacrer pour parler aux gens de la campagne, et qui nous considère comme des êtres intelligents ».
Cette réflexion m’a semblé un indice quant à la suspicion de plusieurs québécois envers certains intellos.
Pour moi, les idées ne vont pas sans une passion qui les anime et une clarté pour les véhiculer! Le reste, j’en ai rien à cirer!
Et pourtant, j’ai adoré le film « Incendies »! 😉
Dix mots pour qualifier un long article.
Il est excellent!
Bravo Jean-François. J’avais ressenti un certain malaise en lisant la chronique de Patrick Lagacé, plus franc-tireur que jamais, sur l’interview de Wajdi. Parce que, selon ma lecture, l’écrivain y exprimait ce qu’il avait vécu au Québec dans son adolescence, Une vision subjective donc. Il a ressenti dans son entourage cet anti-intellectualisme, ce refus de la discussion, ce qui l’a amené à se construire un réseau de relations formé essentiellement d’étrangers, ou de Québécois « venus d’ailleurs ». On peut le déplorer, mais Wajdi a le droit de reconter ce qu’il a vécu et ressenti, sans qu’on le condamne comme un « mange-Québécois ». Cette condamnation sans appel est, du reste, une forme de refus de débat.
Par contre, le point de vue de Marc Cassivi, lui, m’a profondément dérangé. Parce que le chroniqueur télé n’y raconte pas sa vie, son exérience concrète, mais qu’il fait un jugement global sur la société. Et que son jugement n’est pas seulement erroné, mais profondément erroné. Je me fdemandais s’il était pertinent de prendre le clavier pour lui répondre. Mais une fois de plus, tu l’as fait avec un tel talent et une telle pertinence que tu m’en vois profondément jaloux. Maudit intellectuel, va!!!
Tout ça sent la frustration, le complexe d’infériorité et le manque de confiance en soi à plein nez.
C’est une gué-guerre futile et un faux débat.
Je comprends que le Québec est une société profondément divisée, mais cette propension à rabaisser son prochain m’exaspère au plus haut point.
Personne n’est la vérité incarnée et le respect pour l’opinion de l’autre devrait être le fondement de tout débat, en lieu et place du dénigrement des idées qui ne nous plaisent guère.
Les insultes, tout comme la violence, est le dernier refuge de l’incompétence. (librement inspiré par Isaac Azimov)
« En quinze secondes », on pourrait aussi se demander pourquoi, nos « élites journaleuse », ne font bien souvent, aucune entrevue de fond. Trop souvent, nos médias préfèrent la quantité à la qualité, c’est aliénant pour le public cible. Heureusement, nous avons encore quelques personnes comme vous, M. Lisée, pour nous rendre plus intelligents. Merci!
L’anti-intellectualisme est le lot de toute les sociétés, pas seulement au Québec. Quand on regarde nos voisins américains, il est fascinant de voir comment des enclaves d’élites culturelles parviennent à survivre dans une masse dont une partie est acquis à la vision populiste-religieuse du Tea Party et de la droite évangélique américaine. Pourtant, parmi les masses, la culture littéraire est bien vivante comme en témoigne les milliers de librairies d’occasion où on retrouve autant des romans à l’eau de rose que des monographies très spécialisées sur John Rawls. Aux USA, si l’élite culture et les masses sont bel et bien deux solitudes, ils ont appris à cohabiter et à se respecter. Un républicain (j’en ai rencontré deux ou trois dans ma vie) n’est pas foncièrement un individu ignorant et sans culture et il sait comment justifier les bons arguments pour essayer de convaincre ses adversaires.
Ce qui n’est pas vraiment le cas de la société québécoise où les radios poubelles de Québec n’hésitent pas à dénoncer constamment l’influence fantasmée de la « clique du plateau », qui entretiennent le mépris face à toutes tentative de régler certains problèmes urgents comme la pollution de l’air dans les villes. Pour les tenants du populisme, tous ce que dit les « intellectuels » est une atteinte à leur intégrité personnelle et réagissent en proférant des insultes et parfois des menaces. Le mépris que vouent les populistes à l’égard des élites culturelles est un mépris d’ordre pathologique qui témoigne d’un certain malaise identitaire qui, historiquement parlant, provient de notre ressentiment collectif à l’égard du conquérant anglais. La victoire anglaise a laissé des séquelles profondes sur notre imaginaire collectif sur notre mode d’être, qui explique que tout ce qui provient de la « culture » est perçue comme quelque chose d’étranger, de profondément colonisateur : la culture et ses « intellectuels » nous impose une vision qui n’est pas la nôtre. Wajdi Mouawad est en ce sens, le bouc émissaire par excellence de cet anti-intellectualisme.
Merci, M. Lisée pour votre article et pour la bande-audio. Fervente des pièces de théâtre de Wajdi Mouawad et un peu blessée par les propos rapportés, j’ai demandé aux auteurs Lagacé et Cassivi de me transmettre l’enregistrement sonore afin d’écrire une lettre ouverte au dramaturge.
J’admire la franchise de Wajdi Mouawad, mais peut-être à cause du ras-le-bol du « Québec bashing » des anglos, je me suis dit « Pas un autre ». C’est à Montréal que l’écrivain a étudié, écrit et a présenté ses oeuvres. C’est sa société d’accueil qui l’a mis au monde. Maintenant, il est redevenu français avant de bien comprendre notre société sur le plan culturel. Ainsi, choisit-il un chanteur français pour « Le cycle des femmes » plutôt qu’un chanteur québécois et, à ma connaissance, seule la comédienne Sylvie Drapeau est d’origine québécoise.
Ces propos appuient la sortie du metteur en scène Denoncourt à l’émission Tout le monde en parle. N’est-ce pas du snobisme? Une forme de colonialisme? Car amie avec des français, je partage de très bons moments avec eux dans mes sorties culturelles. Et, combien apprécient-ils la richesse de la variété culturelle au Québec et las défense de notre langue.
Il est bien dommage que M. Wajdi se replie en pays étranger. Pourtant, non seulement le film « Incendies » l’a fait connaître davantage au Québec, mais la difficulté de se procurer des billets pour voir ses pièces, illustre bien sa popularité et sa renommée auprès de notre peuple sensé inculte.
Pour un peuple de quelque 7 millions, c’est incroyable le nombre de belles oeuvres artistiques québécoises.
J’ose espérer qu’il s’intéressera un jour à notre histoire, à nos luttes pour défendre notre langue et notre culture françaises et à la démocratisation de la culture.
Le Québec, anti-intello? Wô Menute !
Titre superbe, bravo.
Publié dans : Médias, Temps dur pour les détracteurs du modèle québécois 7 juillet 2011
( J’ai lu et écouté l’entrevue et cela m’apparaît assez évident que son jugement est en partie vrai au sujet de la langue courante qui est trop souvent négligée, pas assez valorisée, mais il m’apparaît surtout qu’il s’agit d’une sorte de lassitude d’une personne de passage qui n’est pas ou plus nourri par son milieu de culture et qui est lui-même en rupture avec ses propres origines arabes et ses propres racines. Qui sait si après les avoir retrouvées, comme il en a le projet, dans une vingtaine années, il ne reviendra pas au Québec pour nous redire tout le bien qu’il en a retiré au cours de sa formation. Il aura pu comparer et il se rendra alors, peut-être, compte que nous sommes porteurs de l’esprit des grands découvreurs de nouveaux continents, de l’esprit d’aventure sur de nouveaux terrains physiques et intellectuels, de l’esprit des autochtones qui eux-mêmes sont imprégnés de sentiments et de désir d’immensité des espaces et des expérimentations nouvelles dont sont rempli ses propres créations. Cela n’exclue pas son droit de critiquer et d’exprimer un sentiment qui lui appartient, même si cela ne nous plaît pas.)
M.Lisée,
Vous êtes vaiment un grand et profond intellectuel dont le Québec doit être fier…
J’avais lu les texte cités et j’avais le moral bas. Mon complexe d’infériorité québécois avait refait surface.
N’étant pas un grand intellectuel moi-même, je n’avais pas été capable de voir l’autre versant du problème suscité par M. Wajdi Mouawad.
Merci d’avoir remis les pendules à l’heure. Vous avez bien démontré que M. Mouswad n’a pas tout-à-fait raison.
Je vous lis toujours avec grand intérêt et j’écoute votre émission le CÉRIUM qui est très intéressante.
Je me demande jusqu’où on va aller pour lyncher quelqu’un sans vrai fondement sur la place publique au Québec? Assez de Wajdi. S’il s’était appelé Robert ou Jean ou Germaine, et qu’il ou elle ait tenu les mêmes propos, aurait-on dit qu’il ou elle était un ou une « mange québécois »? Ne pourrait-on pas nous expliquer c’est quoi cet éléphant blanc du Plan Nord, ou de tenter de nous faire comprendre pourquoi la classe politique (municipale, provinciale et fédérale) est si déconnectée de la réalité? A quand un être visionnaire pour nous faire rêver d’une société vraiment québécoise: libre, ouverte et curieuse, voire intelligente ? Il y a plein de choses à dire et à redire sur les intellectuels et à avoir une appartenance à ce groupuscule, mais quelqu’un qui réfléchit et qui discute un point de vue et qui s’informe et qui rêve… c’est un intellectuel. Même si c’est autour d’un but du Canadien. Être intellectuel n’est pas seulement synonyme de Bernard Pivot. Et Cantat!!! On vient de dire que Turcotte est innocent… c’est quoi ça, M. Desbois? En tout cas…
@ Diane Leclerc
Je vous cite: « Ainsi, tant qu’à errer, errons donc plutôt vers le positif: nous sommes beaux, intelligents, débrouillards, inventifs, serviables, riches, pro-intellectuels, anticonformistes, etc. Jusqu’à preuve du contraire, ça fait du bien de le penser. »
Comme vous je me permets de faire le même constat de mes compatriotes en général. Il est de bonne convenance de ne pas faire étalage de nos qualités comme peuple à l’étranger mais entre nous il est de bon aloi de le faire tout en reconnaissant par ailleurs nos défauts.
Du Québécois frustré d’un manque d’idolâtrie de sa société, rien de mieux pour son égo que d’aller à Paris pour s’élever au rang d’un l’être cultivé, émancipé, autonome, souverainement accompli intellectuellement et spirituellement en cassant du sucre sur le dos de sa société d’origine ou d’adoption.
Depuis toujours sous le joug politique d’une autre nation le Québec peut néanmoins s’enorgueillir d’une évolution normale dans toutes les sphères d’une société dite développée.
Nos snobinards, prétentieux et présomptueusement vertueux n’auraient-ils pas un peu plus de retenue
à Paris (en France) s’ils étaient citoyens du pays
Québec ? Cette question se pose lucidement en toute légitimité.
Moi j’ai rien compris de cet article… Trop de mots
Wadjdi, il aime ca la polémique. Ca nourrit son oeuvre. C’est un homme de contrastes.
Bon quand on fait dans les contrastes on heurte nécéssairement les gens qui aiment les demi-tons.
Il parraitrait que les gens de Victoriaville mangent moins de beurre de pinottes. J’ai parlé de mon amour profond du beurre de pinote avec Michel de Victo et du fait que je comprenais pas pourquoi ils se roulaient pas dedans comme moi…et puis j’ai comme senti un malaise.
Je pense que les habitants de Victo son anti-pinottes.
N’empêche…
J’aimerais bien lire dans les pensées de madame Denise Bombardier…
D’une part, l’anecdote du lait pour une piasse est clairement une allégorie, pas basée sur un fait vécu. Ça me semble évident.
D’autre part, personne ne se fera lancer de tomates pour avoir cité Séneque dans un discours, mais si le discours comprend textuellement les mots : « Comme l’a écrit Sénèque… », l’alerte anti-intello du Québécois moyen va se déclencher, même si aucun quotidien ne criera à l’élitisme à sa une le lendemain.
Pour le reste, j’aimerais bien être d’accord avec vous qu’une énumération suffisante d’exceptions à la règle suffirait à la renverser. J’aimerais beaucoup, en fait. Mais je sais trop bien que l’exercice contraire, l’énumération d’exemples d’anti-intellectualisme, pourrait s’étirer sur des millions de mots.
Par exemple: Umberto Eco est 6e au palmarès d’un libraire, mais sera lu cette décennie par moins de Québécois qu’il y en avait à Woodstock en Beauce le weekend dernier.
Wajdi Mouawad n’a peut-être pas de classe ou n’est pas diplomate. Fabrice Luccini a dit à peu près la même chose de nous mais en plus positif quand il a utilisé le terme ORGANIQUE en nous décrivant. Il aime le Québec ce Fabrice car nous avons pu résister dit-il. Un respect immense. Le fait que nous soyons anti-intellectuel amuse Fabrice, mais dérange Wajdi. Et Lagacé pourrait bien me dire où on va mettre Victor Lévy-Beaulieu quand il nous traite de peuple névrosé, ce que je lui accorde aussi. Névrosé, anti-intellctuel et oragnique, j’assume mais je me soigne. Comme dirait Jacques CHANCEL à propos de la qualité des émissions de télé, on offre aux gens non pas ce qu’ils aimeraient voir mais bien ce qu’ils désireraient voir. Wajdi manquerait peut-être un peu d’humour, dieu merci qu’il n’ait pas immigré aux états-unis, ce qu’il aurait dit d’eux, je n’ose pas y penser.
@ Diane Leclerc
Je vous cite: “Ainsi, tant qu’à errer, errons donc plutôt vers le positif: nous sommes beaux, intelligents, débrouillards, inventifs, serviables, riches, pro-intellectuels, anticonformistes, etc. Jusqu’à preuve du contraire, ça fait du bien de le penser.”
Je me permets de faire sans errer le même constat de mes compatriotes en général. Il est de convenances de ne pas faire étalage de nos qualités comme peuple à l’étranger mais il est de bon aloi de le faire entre nous tout en reconnaissant par ailleurs nos défauts.
Du Québécois frustré d’un manque d’idolâtrie dans sa société, rien de mieux pour son égo que d’aller à Paris pour s’élever au rang de l’être cultivé, émancipé, autonome, souverainement accompli intellectuellement et spirituellement en cassant du sucre sur le dos de sa société d’origine ou d’adoption.
Depuis toujours sous le joug politique d’une autre nation et incessamment en lutte pour son émancipation le peuple québécois peut néanmoins s’enorgueillir d’une évolution normale dans toutes les sphères d’une société dite développée.
Nos snobinards prétentieux et présomptueusement vertueux n’auraient-ils pas un peu plus de retenue
à Paris (en France) s’ils étaient citoyens du pays
Québec ? Cette question se pose lucidement en toute légitimité.
Merci, Monsieur Lisée. Toujours un plaisir de vous lire.
Je n’ai pas écouté l’entrevue de Mouawad, ni lu les commentaires des blogueurs. Je lui laisse quand même le bénéfivce du doute. Il a peut-être dit ce que les gens de France Culture veulent entendre… De plus, il faut que la carrière internationale se poursuive…
Merci à Villeneuve d’avoir abaissé le niveau intellectuel de « Incendies » pour me permettre de pleurer « à la fin de la vue »…
« Les chiens aboient, la plèbe comprend » presque Pavlov…
Merci aussi à Cassivi d’être à ARTV avec les intellectuels Frulla, Whitenshaw et Robitaille pour nous faires comprendre comment les coulisses des « programmes de la tévé » marchent…
Je suggère une nouvelle sous-couche plus bas que plèble, pour nos pseudos intello et/ou intello, la lie. Nous pourrions être, nous québecois, de la lie. Ça nous conforterais tous dans nos complexes et ça donnerai de nouvelles possibilités de tournure de phrase à tous!
Un bel exposé monsieur Lisée.
Une belle façon de retourner à Wajdi Mouawad et Marc Cassivi leurs propos de type narcissique pervers (ou pervers narcissique, au choix).
En plein dans le mille.
Ouch! Dans le mile. Tout y est!
J’avais écrit quelques pages mais je les ai jetées à la corbeille: trop intello…
Je vais essayé de résumer ma pensée. Le Québec était anti-intello dans les années 60-70; les intellos étaient, souvent, associés à la culture française de France: des complexes peut-être…
Il n’y a pas si longtemps, des Torontois ont essayé d’imposer la Charia au système judiciaire Ontarien: on l’aime, un peu beaucoup plus, notre Français de France; c’est un moindre mal (pas de jeu de mots, S.V.P.)…
Les relations entre la France et le Québec étaient semblables à celles qu’entretiennent une mère, un peu précieuse (Arielle Dombale), et sa fille un peu rebelle (Marina Orsini)…
Aujourd’hui, à cause (grâce pour certains) de la mondialisation, les situations socio-économiques sont très semblables: l’exaspération et l’autisme ont atteint un tel niveau que les citoyens, des deux pays, ne sont pas anti-intellos, mais anti-tout! Et en particulier, anti-tout ce qui pourrait menacer leurs pauvres acquis, ou ce qui en reste… D’ailleurs, la montée de l’importance de l’humour, dans ces deux pays, est symptomatique. Mais même l’humour commence à agacer Lagacé…
Pour le reste, Googler:
« égalitarisme nivellement par le bas Québec »
« éducation Québec »
« illettrisme Québec »
« infrastructures Québec »
« pauvreté enfant Québec »
« matriarcat castrateur Québec »
« culture manuelle nord Américaine »
etc…
Mon… sentiment se rapproche davantage de cinq commentaires se suivant exprimés ici, de S. Allard à C. Feuillette en passant par Gilles de NDH, S. William et Camil. Ainsi que d’une couple d’autres énoncés plus tôt, par Catherine V.-L. (« Vous parlez de messieurs Bouchard et Taylor. En effet… et quel accueil leur avons-nous réservé? Combien de fois se sont-ils fait dire qu’ils se prenaient pour d’autres à essayer de faire la leçon? »), et N. Luche évoquant « l’incapacité qu’ont les Québécois en général de discuter sans avoir peur de »… et leur faible prédilection pour le « débat de fond ».
Quoi de plus vrai? Typiquement, ‘le Québécois’ a peur de ‘faire de la peine’ ou s’ingénie/s’évertue en tout cas à éviter de risquer d’en faire à quiconque. C’est ce qu’ont observé maintes personnes, dont e.g. Sylvie Moreau (qui a dit qu’on appréhende la polémique au Québec), et Fred Pellerin qui a dit avoir constaté de visu, i.e. là-bas même, en France, que LÀ il y a véritable confrontation d’idées et de points de vue, sans commune mesure avec ce qu’on peut voir ici.
Et n’est-il pas vrai, enfin, que l’un des considérés cent plus grands intellectuels au monde, C. Taylor, que vous évoquez, se sera vu, de fait, plus méprisé qu’estimé lors de la Commission portant son nom? Lors de, mais aussi après. Qu’a-t-on fait en effet de leur ‘savant’ rapport? Enterré, pour la ‘plupart’. Et ce c’est sans compter que le jour même de son dépôt, le gouvernement même ‘en personne’ a pris la peine d’«indiquer» d’urgence, s.v.p., résolument et avec grand fracas ou éclat, qu’il ne saurait être question d’appliquer l’une de ses principales recommandations.
Réf. pertinentes :
http://www.ledevoir.com/societe/177689/l-entrevue-l-universite-a-t-elle-tue-l-intellectuel-public
http://www.ledevoir.com/culture/134360/les-intellos-depriment
ARTV de la télé d’intellectuel?
L’horaire d’aujourd’hui;
Pour l’amour du country
Le réjouisseur
Rumeurs
Rumeurs
Les aventures culinaires de Sarah Wiener
Tout sur moi
Les filles de Caleb
les contes d’Avonlea
?????????
Laissez-moi rire monsieur Lisée!
Mais qu’est-ce qui vaut à Mouawad et Cassivi qu’on s’attardent tant à leurs opinions personnelles? Pourquoi en faire tout un plat?
Je suis extrêmement d’accord avec vous M. Lisée – et c’est rare.
Depuis combien de générations nos universités se multiplient-elles et se bondent-elles. Combien de générations ont-elles auparavant façonné le Québec qui nous a reçus peu importe que nous soyons d’ici par naissance ou par choix?
Quels sont ces gens qui nous ont taillé une niche parmi les sociétés les plus évoluées de la planète en à peine 500 ans?
Bin voyons donc… ce sont des gens ordinaires, se nourissant de sagesse populaire, qui ont fait le travail, ici comme ailleurs!
Soyons donc tous fiers de nos ancêtres de toutes les générations qui, si humbles qu’ils aient été, ont réalisé notre hameau, notre patelin, notre ville, notre Québec sans trop s’en rendre compte.
Ils, elles construisaient le monde.
Allez visiter le http://www.saintici.com et , voyez l’histoire universelle à travers une histoire du Québec populaire
Étonnant que les intellectuels cités pour le mois de juin au 98,5 soient pratiquement tous des chercheurs en médecine ou en économie, j’imagine que ça stimule le débat. Mathieu Brock-Côté revient souvent pour démontrer la présence des intellectuels dans les médias… Dommage que pour démontrer la présence d’intellectuels au Québec on doive sortir toutes les interventions de Brock-Côté au cours des derniers mois. La case horaire de Bouillon de culture ne me convainc pas trop non-plus. En fait les exemples donnés ne convaincrons personne, autant ceux de Mouawad que de Lisée, tout le monde embrassera le point de vue qui les conforte le plus, Français et Québécois confondus.
Je suis en désaccord avec Cassivi et Mouawad, mais je suis conscient que les intellectuels ne sont pas très appréciés au Québec, surtout lorsqu’ils prennent la parole; vouloir démontrer le contraire ne donnera lieux qu’à des tours de passe-passe intellectuels et de la poudre aux yeux. Disons que je me trouve entre Cassivi et Lisée.
Wadji ne doit pas aller souvent dans un dépanneur: le lait est dans un frigo accessible au client fait que jamais le client n’a à le demander.
Ouf! C’est donc bien long ce billet aujourd’hui. Moi j’ai décroché avant la moitié…
Bravo! Bien envoyé! Vous avez tout à fait raison quand vous affirmez que :«…les élites insultent l’intelligence populaire.» Ne minimisons pas la curiosité intellectuelle des gens. Elle est immense et reste sur sa faim, car trop de nos programmes scolaires, de nos programmations d’activités artistiques ou autres sont préparés avec cette fausse perception que la population ne suit pas. Moi qui ai fait ma vie dans l’enseignement auprès d’une clientèle de décrocheurs, j’en sais quelque chose. En réalité, les gens sont avides de connaissances et, quand on respecte son auditoire, il est prêt à «en prendre»!
Et puis, il est dangereux qu’à force de s’entendre dire qu’on est anti-intellectuels, on finisse par le croire et le devenir pour de bon…
Merci, Monsieur Lisée. J’aime bien Wajdi Mouawad, j’ai même fait lire sa pièce Incendies à 96 jeunes cégépiens, pour la plupart Québécois pure laine. Ils ont compris le texte. Ils ont très bien compris l’énorme différence entre le film et la pièce. Ils ont même remarqué une incongruité dans les niveaux de langue : ils trouvaient étrange que le personnage du notaire commette de si grossières erreurs de langage. Ils avaient raison. Quand Wajdi Mouawad donne dans la tragédie, il pousse fort, on est dans le très tragique. Quand il donne dans la caricature, il pousse fort aussi, un reproche qu’on a pu adresser à nos populistes humoristes, mais pas à lui, même si un cégépien moyen est capable de l’observer.
Et dire qu’il y en a pour citer ces gens-là en exemple !
Comme on dit par chez nous : on n’est pas sortis du bois.
Avez-vous dit Patrick Lagacé, un intellectuel????
Érudit en quoi?
En lisant le billet à M. Lisée l’expression ratés sympathiques de Charlebois me vient à l’idée.
Sa fait 55 ans que j’entends de la part de nos élites que nous parlons mal et que nous sommes des incultes.
Évidemment c’est faux.
L’intelligence et la culture existent au Québec. On le savait, mais de se le faire rappeler de brillante façon fidélise…
Mais il existe une masse importante qui est réfractaire à la réflexion. Ici comme ailleurs, ce travers de l’esprit qui tient à répéter ce que l’on sait et à chercher à l’imposer en abusant de raccourcis s’exprime.
Aussi, les blogues ne sont pas normalement l’espace qui convient à la discertation. Sauf ici apparemment. Et ailleurs parfois; les blogues du Devoir sont intéressants et féconds. Plusieurs espaces culturels existent manifestement au Québec. La question n’est pas là.
Nous assistons à une fâcheuse tendance dans l’ensemble des médias à un nivellement vers le bas. La SRC n’y échappe pas. Et plus de gens semblent demander des saucisses digérées à l’avance. Les Star Académie et les Lofts de ce monde drainent aussi les cerveaux en formation vers des fosses sans fond.
Ni meilleurs ni pires, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’efforcer pour élever le niveau d’éducation qui témoigne à lui seul d’un grave problème de société. On ne saurait le nier.
Monsieur Lisée fait la démonstration dans un cours 101 de la présence de la pensée dans le champ social. Accepter le point de vue de l’autre et en discuter. Est-ce ce que MM.Cassivi et Lagacé auraient négligé de faire ? S’en tenant à des positions manichéennes.
Ce travers est fort répandu dans un monde où le temps réservé à l’expression est souvent la denrée la moins présente dans l’espace médiatique et public.
Alors on se watche ! 101…
Je ne partage pas l’optimisme de M.Lisée, l’élection du 2 mai au Québec qui vous a secoué J.F.Lisée prouve qu’il faut garder son sens critique envers le Québec tout en considérant le pourquoi en termes de circonstances atténuantes du comment le Québec a tant de difficultés de sortir de sa petitesse.
Un commentaire sur le Québec de sa condition entre la survivance et l’espoir d’un progrès social depuis 1960, ce que devrait saisir Wajdi Mouawad
-Le Québec n’est pas la France et celle d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier.
Le Québec est une société modernisée sur le tard colonisée sous un mode provincial de façon majeure de 1867 à 1960.
L’éducation supérieure moyenne pour les jeunes Québécois n’existe que depuis 40 ans. Il ya un niveau d’analphabétisme au Québec encore important, une culture générale qui est celle d’une société ou nation minoritaire qui ne dépasse pas 2% en Amérique du Nord. Que ce Wajdi Mouawad ignore les conditions politiques des nations n’honore pas une quelconque grandeur chez lui.
La France bande culturellement sur son passé, de nos jours essentiellement, d’intellectuels comme Sartre, Camus, Foucault, Derrida, elle n’en connaît plus.
La France est une puissance économique culturelle surfant sur ses acquis bénéficiant d’une démographie de 60 millions d’habitants que le Québec ne peut concurrencer maintenant ou dans 50 ans sans élan d’un État souverain. Que ce Mouawad ne le pense pas cet état des lieux interroge sa générosité et son intelligence.
Un hebdomadaire ou plutôt mensuel général existe au Québec, l’Actualité pendant que la France dans nos magasins de presse nous offre Le Nouvel Obs, Le Point, l’Express, Marianne, Le Monde Diplomatique et quoi encore! Sur une actualité qui n’est pas la nôtre malgré ses correspondances culturelles partielles. À certains égards, sur le plan de la presse, le Québec ressemble à un département français parce que notre histoire, notre condition géopolitique sur le plan démographique n’est pas plus forte que celle d’Haïti dont la misère économique empêche généralement toute comparaison avec le Québec.
Ceci dit, le Québec a progressé depuis 1960, ce que les ( immigrants ne peuvent comprendre) mais pas autrement que selon sa condition tragique historique propre.
Si Wajdi Mouawad ignore la géopolitique, il devrait savoir quelle est la terre bienheureuse capable de le recevoir. À moins qu’il n’apprécie chez les Québécois leur fond candide, tolérant voire masochiste qui interdit l’existence d’un Front National ici. Cela ce monsieur devrait en parler qu’il n y a pas de Lepen au Québec! Et nous n’en voulons pas non plus des Lepen.
Dans l’immigration, ce sont les individus des deuxièmes générations ou plus parfois qui s’intègrent parfaitement à part la France qui connaît ses problèmes durables en immigration que Mouawad ne veut pas vivre justement.
Wajdi Mouawad n’a pas compris sur Cantat que le pardon est une notion catholique au Québec qui passe de travers parce qu’à force de pardonner culturellement depuis la conquête on se défigure, on se roule dans notre identité collective, c’est pourquoi on se définit Québécois tout en désirant majoritairement être citoyen canadien.
Aliénation identitaire qui créé des problèmes de transmission générationnelle, alimente le décrochage scolaire comprenant l’université, créé le cercle vicieux propre à toute aliénation.
Alors!
Nous sommes culturellement catholiques par le patrimoine beaucoup moins ardemment pour véhiculer des valeurs religieuses qui se sont confondus avec la fatalité et une espérance missionnaire plus d’époque entre 1860 et 1945.
Wajdi Mouawad n’a pas pris connaissance du Refus Global!! Commentaire précis ici en rapport avec évidemment la pièce de Sophocle qui a soulevé la polémique.
En général, M.Mouawad perçoit les faiblesses des Québécois tout en étant incapable d’en trouver les causes profondes et de relativiser.
Vous faites une magistrale intervention dans ce débat M. Lisée.
Suparbe mon J.-F. 🙂
Jean Émard
Il convient, en tant qu’intellectuel, de considérer le réseau déployer par ceux qui prennent part aux différents débats. En ce sens, l’avis de Cassivi contient un grand non-dit : l’art. Pour Mouawad, ça semble moins dissimulé : en tant qu’artiste, on s’attend à ce qu’il ait un discours artistique sous-jacent.
Mon point est le suivant : Lisée et Cassivi ne parlent pas de la même chose, pour la simple et bonne raison qu’ils n’ont pas le même discours sous-jacent. Lisée parle d’économie, de politique et de « culture » (lire ici, de références culturelles et non artistiques). Selon ce point de vue, Lisée devrait donner le statut d’intellectuel à Stephen Harper, qui est idéologue politique – brillant, par ailleurs, en maîtrisant fort habillement une certaine rhétorique. Or, Cassivi, jamais, ne pourrait concéder un tel statut à Harper. Pourquoi ?
Parce qu’Harper se flatte de ne rien lire. Dédaigne l’art dans son fonctionnement élitiste. Fait de la Culture une faille pour attaquer Ignatieff.
Cassivi traite de l’art. En littérature, il existe certes des professeurs qui pointent le nez, mais le plus souvent (1/2 de Vous m’en lirez tant, 80 % des chroniques littéraires), on a de la littérature jeunesse ou des livres de recettes. C’est le radio-canada d’aujourd’hui : au point de vue artistique, elle s’oppose à l’Art élitiste. Pourquoi ?
Parce qu’il faut s’amuser. Se divertir.
À Québec, d’où je viens, à la radio, syndicaleux = professeur ou artiste. Synonyme. Anti-intellectuel, le Québec ? Faut voir. On ne le mesure pas avec des chiffre, on le mesure dans un discours social (voir Marc Angenot).
Les Québécois ne sont pas du tout anti-intellectuels, au contraire ils aiment qu’on les aide à penser ! Ils sont un peu confus car les supposés intellectuels les rendent confus ! LOL
Je conforte l’opinions de certains.
La tradition catholique encore prégnante dans l’inconscience, marque d’influence culturelle détermine chez le Québécois moyen contrairement au parisien moyen lui versé historiquement dans l’esprit des salons de courtisans et d’intellectuels une prédisposition à l’humilité correcte mais hélas souvent disproportionnée ramenant l’ambition collective à peu de choses.
Rapport à l’humilité ou au pardon catholique, les Québécois ne se sont pas libérés encore de toute la marque que l’église a laissé en eux. Dans cette humilité québécoise qui nourrit un humour assez simpliste se trouve les ingrédients d’un anti intellectualisme qu’il faut par contre savoir décoder et bien traduire.
Ce sont les cultures sociales, politiques ou religieuses qui marquent les collectivités et nations. C’est le fond du problème, être libre c’est connaître l’inconscient social et culturel qui nous conditionne.
Au Québec, on a sorti la baguette magique de la révolution tranquille en croyant avoir créé les conditions d’un progrès québécois irrésistible. Nos intellectuels et là ils sont en cause ont sous estimés le poids des notables de la pensée canadienne française traditionnelle et de leurs intérêts de classe.
Jean Charest n’est t’il pas l’incarnation modèle des ces notables qui se sont assis sur la révolution tranquille en croyant que le Québec ne sera fort que dans sa faiblesse politique!
Dans l’entrevue, W.Mouawad se définit comme un Libanais -cassé- qui a presque oublié l’arabe un peu comme un Québécois cassé dans l’expression correcte, adéquate de sa langue française.
L’auteur allant jusqu’à mentionner le théâtre de Michel Tremblay comme révendication du mauvais parler français québécois. Tout le contexte culturel, historique des Québécois est évacué par un individu qui ne se rend pas sympathique c’est le cas de le dire.
Le joual c’est un moment québécois ce n’est pas pour un grand nombre de Québécois une voie dominante. Les Québécois ne sont pas tous des adeptes du festival juste pour rire!!
Dommage pour monsieur W.M qui par cette prise de position encourage un mépris subtil et grossier en même temps de la collectivité qui la reçue.
Percevoir une nation sous un oeil pathologique est douteux
J’ai de la difficulté à comprendre une telle discussion de la part d’un intello que l’on dit brillant.
Se pourrait-il que les frustrations ne n’être pas connu à la hauteur du talent que l’on croit avoir, entraînent ces réflexes, de provoquer des gens pour obtenir une visibilité que l’on a pas été capable d’avoir autrement?
Salutations cordiales
»En fait, Sénèque avait fait un tel tabac que Bouchard et moi avons pris les oeuvres complètes de Sénèque dans la Pléiade pour trouver un autre joyau à utiliser. Croyez-nous, il n’y en a pas ! »
pouahaha! Je vous adore!
Je ne suis pas du tout une intellectuelle, c’est loin de moi d’ailleurs, mais je ne suis pas une anti-intellectuelle pour autant.
Combien de fois, mes amis et moi avons discuté de la différence entre snobisme et intellectualisme.
L’intellectuel dans sa tour d’ivoire est celui qui a de la difficulté à faire circuler son savoir, par incapacité de communiquer, ou parfois même qui refuse de le partager pour continuer se sentir au-dessus de la masse. Quant on sort de l’hermétisme et qu’on s’adresse à l’intelligence des gens, on est un intellectuel communicateur et ça fait toute la différence.
Je dois faire un effort pour bien comprendre l’abstrait, même vos billets, il m’arrive de devoir relire certains passages. Mais j’aime qu’on m’élève l’esprit. C’est une discipline, comme l’haltérophilie. Mais en vous, je ne sens pas une once de hautain ou de snobisme, voilà pourquoi je suis si ouverte.
Je pense que ceux qui se font traiter de anti-intellectuels ont déjà eu des rapports avec des intellectuels fermés et ça les a justement fermés.
C’est la généralité qui tue. Et il y en a, s’ils n’essaient pas de nous tuer, à tout le moins ils essaient de nous diminuer.
Intellos, les docteurs?
Réfléchissons un instant. Le degré d’intellectualité d’une société est-il fonction du nombre d’interventions de ses universitaires dans les médias? Car c’est bien à une démonstration qu’on prétend procéder ici.
Malgré la joie que procure la lecture de cet article et le croquant du débat en cours, il me semble difficile de croire qu’on puisse prouver aussi vite fait l’amour des Québécois pour le raisonnement pur et la culture universelle.
Un: il n’est pas rare (déplorez-le si vous voulez) qu’un universitaire soit un redoutable spécialiste dans son domaine sans être un intellectuel de haut vol. Un doctorant en biologie, par exemple, parce qu’il est en train de décrire dans le détail les habitudes de nidification de la grue huppée, n’est pas nécessairement en train d’élever l’audience ou le lectorat jusqu’aux hautes sphères de la pensée.
Deux: le fait d’inviter un solide penseur à la radio, sur le tchat ou dans la section « opinions » d’un journal à distribution gratuite ne veut pas toujours dire qu’on lui donnera l’occasion de déployer toutes les forces de son esprit. Les idées (quand elles sont complexes) ne se plient pas avec facilité aux exigences du timing, du rating et du petit format.
Lorsque je regarde la liste d’intervenants universitaires, délibérément non-exhaustive, qui est au coeur de ce billet, ce qui me vient spontanément en tête ressemble plutôt à ceci: voici une série d’honnêtes chercheurs dont les domaines de compétence sont à la fois des plus pointus et des plus limités. Professeur de marketing, criminologue, néphrologue-transplanteur… Si ce sont là nos intellectuels, qui tentera encore de répondre aux questions existentielles qui me tarabustent!
Avouons-le, au Québec, nous n’avons rien contre les spécialistes. Ce qui nous dérange, c’est qu’on se mette à parler d’identité perdue ou du Dieu des chrétiens. Soyons sans crainte, ce seront les sujets, l’an prochain, des débats du CÉRIUM.
Il n’y a pas beaucoup d’endroits dans le monde ou on ne peut pas appeler Docteur quelqu’un qui a obtenu un doctorat.
Le Québec anti-intello?
Le Québec interventioniste nivelle parle bas depuis des lustres et on en constate maintenant les malheureux résultats.
Un « intello» comme M Mouawad semble nous mépriser , petit peuple québécois!?! Super j’adore!
Que le TNM en prenne note.
Bravo et merci de veiller aux grains M Lisée !
Désolé, M.Lisée, mais vous oubliez certains faits essentiels, déplaisants, j’en conviens, pour un souverainiste. Les Québécois francophones ont le plus haut taux d’analphabétisme fonctionnel au Canada. Ce sont ceux aussi qui ont le plus bas taux de fréquentation des bibliothèques publiques et de lecture des journaux au Canada. La scolarisation post-secondaire? Énormément de programmes d’études jamais complétés par les inscrits, comptés néanmoins parmi les « scolarisés ». Enormément aussi de diplômes un peu bidon (mais pas toujours) comme les certificats universitaires et les AEC des collèges, au parcours rapide, et décernés à des postulants n’ayant pas réussi, dans un fort nombre de cas, ni les cours les plus exigeants du secondaire (math, sciences, français) ni les cours de formation générale au collège. Vous savez un peu tout cela et c’est désolant de vous voir n’en pas parler, pour des raisons que je crois deviner…
Beaucoup parle de la ville de Montréal et de Québec. Mai en région , il en est quelque peu différent. Le sailaire et le taux d’éducation des parents jouent un rôles importat ici. des jeunes intelligent et curieux qui se foont dire:« tu vas te trouver un job en usine comme ton père.« J’ai travaillé autan avec des gens curieux et intellectuelle et je ne me cache pas de l’être. J’ai aussi travailler avec des gens qui m’on jugé de savoir. ce que j’ai trouvé interressant, c’est qu’en bout de ligne, ils finissent toujours par demander pourquoi et veulent savoir. On ne peu pas traiter un peuple d’ignorant comme ça sans savoir que les gens qui son comme vous dîtes anti-intellectuelle, on simplement peur d’avoir l’air plus idiot que leur voisin. Je crois que cette réaction est en liens avec la peur du jugement. Je crois plutôt que les gens qui on un regard médisant sur les autres et qui ne partage pas leur savoir sont eux-même anti-intello car ils aggrandissent le fossé de l’ingnorence des autres et leur coupe tous envis d’apprendre. tout ça est une question de fierté mal placé et de juger les autres autour pour cela est une façon de démontrer l’étroitesse de son esprit à l’égart de la nature humaine.
À mon humble avis, les Québécois ne sont pas « anti-intellectuels », d’ailleurs, ils n’aiment pas vraiment être anti-quelque chose. Ils sont en fait passionnés de connaissances de toutes sortes, avides de culture, mais exaspérés qu’on puisse, du Québec ou d’ailleurs, s’en faire une parure pour briller et, surtout, se comparer. Et ils sont, tous et toutes, d’une magnifique ouverture à toute connaissance approfondie, dans quelque sphère que ce soit. Ils ont, somme toute, plus de coeur que d’orgueil.
Bien vu, M. Lisée.
Cassivi s’est laissé emporter une fois de plus par une réflexion précipitée et émpotivement chargée de ce que je crois être cette fois de la rancoeur. M.Cassivi, comme M. Mouawad, ne se croit pas reconnu à sa juste valeur.
Remarquez, je pleurerais peut-être aussi sur la bêtise de mes contemporains si j’étais suivi quotidiennement par la meute de pense-court qui squatte son blogue, esentiellement la même de celui de Lagacé.
Il faut lire les commentaires sous le billet de Cassivi pour comprendre la pleine mesure de ce Québec inculte et masochiste – comprendre ici que je ne parle que d’une fraction du Québec – qui aime se faire dire qu’il est raciste, anti-intellectuel, niaiseux.
Pas lui, bien entendu, mais ses voisins. Le reste du Québec.
Dans les commentaires:
«Dans le mille, M. Cassivi. Bravo.» (L.)
(lire: Bravo pour ce texte qui me fait réaliser que je suis moi aussi supérieurement intelligent et comme vous je peine à m’exprimer au Québec sans qu’on me trouve pédant)
«Merci M. Cassivi. Simplement, merci.» (B.)
(lire: Merci de partager ce fardeau, je n’en peux plus moi non plus de refouler cette intelligence qui finira par m’étouffer ou se matérialiser en tumeur fatale si je m’obstine à demeurer sur cette terre d’ignares)
Sérieusement. Dire merci à M. Cassivi pour cet élan mal réfléchi, c’est dire «J’en suis». C’est prendre parti pour l’intelligence. C’est évidemment très facile et ridiculement prétentieux dans la mesure où on doute fortement que L. et B. souffrent véritablement de leur condition de génies incompris.
Ne serait-ce d’ailleurs pas précisément ce défaut, la prétention, comme il est mentionné à plusieurs reprises dans les commentaires sur les trois blogues qui discutent du «Québec anti-intellectuel» ces jours-ci, qui fait l’unanimité à horripiler les Québécois ?
C’est tout simple: les Québécois dans l’ensemble, j’en suis presque certain, n’ont rien contre les intellos, bien au contraire, mais ils ont tout contre les prétentieux, qui sont beaucoup mieux tolérés en Europe.
Mouawad qui s’écoute disserter sur la mongolitude de son peuple d’accueil en racontant l’anecdote du type qui achète du lait à l’épicerie,
«(…) LAIT!, PIASSE!, on fait du troc»,
c’est de la pure prétention. C’est carrément de néanderthaliens qu’il traite les Québécois dans cet épisode. Aucun souci de véracité des faits, ce n’est pas important, l’important étant de s’exprimer avec confiance en paraîssant pour la majorité… intelligent. (Essayez: ça marche, plusieurs vous remercieront).
Dans une moindre mesure, c’est aussi le problème du coup de gueule de Cassivi. Propos non-démontrés qui transpirent la prétention.
Tout ce débat démontre qu’on peut être intellectuel et faire une généralisation des plus niaiseuse. Penser que « les québécois » sont anti-intellectuels est aussi épais que de penser que « les chauffeurs de taxi » sont comme Rogation Dubois. Est-ce que tout le monde a compris dans la salle?
Sa vision des gens qui vont voir ses pièces:
«pétasses argentées
connards assurés
gros tas celularisés»
Bonjour! Bloquistes intello ou pas chez JFL. Ouf! monsieur JFL, tous les chemins mènent au Québec et non à Rome. Je reprends mon souffle, mon latin et mon grec québécois pour approcher Va j di Mouavad (le W en français et en allemand = V). Et aussi nos chronos opposés Patrick Lagacé/ contre et Marc Cassivi/ pour W.M. du quotidien La Presse, d’une part.
Et dans votre décor, introduction de Gérard Bouchard (de St-Coeur-de-Marie du Lac St-Jean, formé au Québec en France – École de Lyon) et Charles Taylor, mi-franco par la mère et mi- anglo-irlandais(de Montréal, formé au Québec et nourri par la droite catholique des É.U. et bien rénuméré). Comme nos comparses, choisis par le PM Jean Charest pour faire perdre nos prétensions et céder aux accommodements inutiles, tout azimuts, mais toujours à l’amiable. Inutile de dire que chacun est resté sur ses positions pour tenter d’enculer des mouches québécoises = sur les tablettes ? Peut-être pas! Avec une Laïcité d’État vigilante, encadrée dans la Charte des Droits de la Personne, À VENIR. Qui semble quasi désirée de toutes les parties sociales. Pour mettre de l’ordre dans notre société québécoise
francophone; et enrichie par nos pluriethniques citoyens d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Et éviter le syndrone de la Tour de Babel quand les outils de l’intégration – AVANT, pendant et après –
ne jouent pas chacun son rôle. On comprend donc pourquoi Va j di Mouavad a répété aux radios française des idées rétrogrades d’une partie de la société québécoise. Qui pense qu’un intello Français : à réfléchir trop et le Dire dans des mots (maux)appertient à ce prétencieux. Et pour des Québécois qui ont des préjugés. Comme dans toutes les autres sociétés de notre petit Monde, on aime bien cassé du sucre et de rien dire pour autant.
Venu de France (1534-1763, 230 ans, dans cette immense Nouvelle-France, nord-contientale, avec les Amériendiens, heureusement pour nous. Et non
en réserves, depuis,comme partout ailleurs dans le Monde, sous les Britanniques: Nouvelle-France tant en régime militaire, colonial, en dominion qu’en, enfin, en régime d’un Gouvernement responsable (1867 à aujourd’hui 2011, 144 ans); c’a marque aussi notre caractère.
Enfin, pour montrer la présence des intellectuels au Québec – comme ailleurs; nous sommes en entre les Révolutions américaine (1783) et française (1789) qui influencent l’univers québécois pour la création d’un nouveau Gouvernement responsable.
Que font nos politiciens intellectuels de ce temps au Québec en 1834, face à ceux des Britanniques – dont le Parlement se trouve à Montréal – : le Parti canadien dépose les 92 résolutions au Parlement et au Gouverneur général.
Voilà bien le signe d’une longue réflextion qui marque le caractère de la présence « d’intellos en chair et en os en os en action ». En quête, encore, à un « Québec libre durable » autre signe que la matière grise est encore en marche avec ses
hauts et ses bas moments. Va j di Mouavad revient au plus tôt au Québec pour connaître d’avange ton Pays en marche. À la prochaine !
Les Quebecois ne sont pas seulement anti-intellectuels, ils sont aussi anti-reussite. Et oui, faire l’argent et reussir au Quebec, c’est percu comme une tarre.
Et curieusement, toute cette elite se retrouve sous le meme chapiteau politique!
À Venise # 98
Intellectuelle? Je pense que vous en avez un petit bout.
Je ne serais pas surpris que vous, vous soyez faite traiter d’intellectuelle.
À richard simoneau
Avez-vous des références solides pour faire la preuve de ce que vous avancez?
@ Richard Simoneau
Votre « discours » est très crédible, plein de…références et études venant appuyer vos dires et conclusions. Bravo, vous avez un sens du jugement hors du commun. Vous êtes un être exceptionnel.
Toute ce verbiage pour un sujet bien intello!…(encore une fois!)
Mais en fait, le vrai problème est de savoir si au Québec, on est capable de discuter des « vraies affaires » sans prendre des risques, en s’en prenant à certains intérêts?…
Est-ce que, au Québec, un journaliste peut amener le débat sur le sujet des médicaments (par exemple)?
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1755
Très cher ami qui faite profession d’actes qualifiés de commerciaux, pourrais-je avoir un litre de ce breuvage mammalien de couleur virginale?
Merci à vous l’opprimé. Laissez-moi vous confabuler une cantate afin de vous gratifier.
Et puis non, vous ne comprendriez rien. Voici deux euros.
Pardon, vous dites? Deux « piasses ».
Pauvre bougre. J’ai ici quelques écus qui ont cours chez vos pairs.
Allez.
(…) eSsentiellement la même QUE pour celui de Lagacé. Pardon…
MOUAWAD ET KAHDIR ! même eau ! même mépris de la société et du bon et doux peuple qui leur ont permis de sauver leur peau ! qui leur ont permis de bénéficier des largesses de cette société sans distinction ce qui leur a permis à eux, d’arriver à leurs fins ! même arrogance!
Sauf que pour un artiste, personne n’a le droit de critiquer sa création et ses choix, il est génial et cela lui confère tous les droits ; et pour l’autre, sa hargne contre l’Occident, contre nous, contre les Américains, contre Israël, contre les Juifs, contre les non-marxistes, contre les non-go-gauches, lui dicte son discours négateur, agressif et aveuglant, n’ayant qu’un objectif: la non-reconnaissance de l’autre et son élimination.
Chacun des deux a ses messagers.
Merci a Lisee de bien eclairer et illustrer les paroles qu ont proferees W. Mouawad.
Ma reaction : Mouawad voulait reclamer sa Libanite et il n entrevoyait qu une seule issue : rejeter son experience quebecoise.
Il voulait revendiquer haut et clair qu il se voyait comme » Libanais en exil » et non comme un produit du Quebec.
La question pour Lisee : Un immigrant francophone peut-il incarner la Quebecitude ? Si oui, a quelles conditions ?
Mettre Mathieu Bock-Côté dans une liste d’intellectuels… C’est criminel:)
À Youlle: voir de nombreuses études publiées publiées sous l’égide de l’OCDE et de Statistiques Canada, et du Ministère de l’Éducation du Québec, qui mettent en lumière ces tendances de fond depuis assez longtemps. Voir aussi les exigences officielles d’admission aux programmes d’AEC du collégial et aux programmes de certificat des universités, dans les annuaires des collèges et universités.
À 5Richard Pelletier
« Très cher ami qui faite profession d’actes qualifiés de commerciaux, pourrais-je avoir un litre de ce breuvage mammalien de couleur virginale………confabuler une cantate? »
Parlez-vous de la couleur de votre épinette rehaussé de votre magnifique voix Monsieur? »
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« Voici deux euros.
Pardon, vous dites? Deux « piasses ». »
Pardon Monsieur, les vrais chiffres c’est important. Le taux de change aujourd’hui est de 136.9150 piasses.
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« J’ai ici quelques écus… »
Vu qu’il n’y en a pas ici je suis prêt à vous en payer un prix fort cher, surtout si c’est un écu d’or à la chaise.
Un bon snob trouve toujours un jour ou l’autre galoche à son pied.
À 0richard simoneau
La dernière fois que j’ai consulté les chiffres sur l’instruction, le Québec était le meilleur ou un des meilleurs pour le taux d’études supérieures en Amérique du Nord.
L’important est ce que les gens ont dans leurs portfolio une fois qu’il ont commencé à travailler pour le reste de leur vie et non pas de vérifier la facilité de leur admission.
Je voudrais aussi ajouter qu’en comparaison avec les USA et la France nous n’avons rien à envier. Évidemment il y a toujours place à l’amélioration, la tendance aux USA étant de mettre sur un pied de stalle les gens non instruits.
Mais ici sur ce billet on parle d’intellectuels.
Le Québec est-il anti-intellectuel? Non à l’exception de quelques intellectuels ratés sympathiques…et des dretteux.
Il suffit de penser aux gens qui ont fait et se préparent présentement à construire la série C de Bombardier. Pesez-vous que c’est une meute de fiers à bras qui posent des rivets qui font ces projets?
Pensez-vous que Lavalin une des plus grande entreprise de génie au monde est composé de bons travailleurs manuels?
Pensez-vous que le Cirque du Soleil est administré par des gens qui se contentent de faire des sauts?
Pensez-vous que la haute technologie qui fait vivre la ville de Québec est fait par des gens qui tiennent une fiole ou une « drill » entre les mains?
Pensez-vous que les gens de Montréal reconnus sur la planète qui font des programmes pour le cinéma et les jeux vidéos ne sont que des « pitonneux »?
Que dire de du Laboratoire de NanoRobotique, Unité NanoRobotique d’Interventions Médicales qui achève de mettre au point un nano transporteur pour diriger les médicaments vers les cellules cancéreuses? C’est le rêve de tous les oncologues de la planète.
Tout cela est au Québec et fait par des intellectuels.
Dans le dernier débat du parti républicain, on a cité Bastiat et Tocqueville, deux philosophes français.
C’est quand la dernière fois que des politiciens québécois ont cité des philosophes français dans un débat ?
Et vlan! On appelle ça – Mettre les pendules à l’heure –
C’est vrai ce que vous dites basé sur votre experience et continuer
Je ne sais pas s’il est pertinent de jouer le jeu des comparaisons. Il y a chevauchement de plusieurs générations lorsqu’on prend une société dans son ensemble.
Ceci étant dit, on peut jouer les vierges offensées tant qu’on veut, les québécois écoutent trop la télévision et ne lisent pas assez. Nos jeunes décrochent. Le ministère de l’éducation a abaissé les exigences pour augmenter le taux de diplomation.
Bref, on forme beaucoup d’analphabètes fonctionnels au Québec. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’intellectuels. Ça veut juste dire qu’on a systématiser une paresse intellectelle pour certaines tranches de la population. Ça commence avec des profs qui ne savent pas écrire et ça se termine avec des décrocheurs et des diplômés qui ne savent pas même lire.
Que Wajdi Mouawad soit un génie ou un con, il reste que je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a une tout petit fond de vérité dans ce qu’il raconte. On devrait prendre note et s’améliorer, viser à être les meilleurs au lieu de se complaire dans le déni.
Pour ma part,si je veux me régaler intellectuellement,je regarde et écoute les interventions de Zeymour et Naulleau à ON N’EST
PAS COUCHÉ (devant nos invités) ou LA GRANDE LIBRAIRIE à TV5.Je ne vois pas de débats à TOUT LE MONDE EN PARLE (version Québec) sauf lors de la pandémie de H1N1 où deux personnes ont débattu.L’une étant le médecin responsable de la santé publique au Québec.L’autre,je ne me souviens pas mais le débat y était.
A un sénateur conservateur à Ottawa qui veut faire une marche pour rouvrir le procès Turcotte,j’ai osé écrire que je n’étais pas d’accord lui expliquant mes ARGUMENTS.J’ai reçu un courriel où il a porté une dizaine de jugements sur ma PERSONNE!(Il ne me connais pas.)
Le courriel se termine par :(je paraphrase)«C’est incroyable que vous pensiez ainsi.Je vous DÉFENDS de répandre vos idées.» Dommage,je l’ai fait et je vais continuer.Je suis resté estomaqué pendant deux jours qu’une personne si peu nuancée dans son jugement, si rigide ,ait un poste de sénateur!
En terminant,la dernière élection fédérale au Québec est-elle le reflet de nos grandes exigences intellectuelles?
@David
N’est-ce pas Ayn Rand qui a défendu le droit des entreprises de faire de la discrimination raciale et sexuelle comme critère important pour engager un travailleur ou une travailleuse? Que l’homosexualité était immorale alors que pourtant il y a eu des homosexuels depuis l’Antiquité? Qu’une femme rationnelle ne pouvait devenir présidente? C’est Angela Merkel et d’autres politiciennes, même de droite qui doivent contentes de l’Avoir lu alors!!!
N’est-ce pas Rothbart qui refuse l’idée d’économie sociale et de contrat social qui assurent pourtant la prospérité de la Suède et des États scandinaves?
Je continue si vous voulez…
Désolé, mais le mépris de votre commentaire qui sous-entend que les supposés populistes de gauche ne lisent pas vos gourous, c’est de la bouillie pour les chats.
@Francois 1
« Le Québec anti-intello?
Le Québec interventioniste nivelle parle bas depuis des lustres et on en constate maintenant les malheureux résultats. »
Et voilà, encore de la faute de l’État si le Québec serait anti-intello. Tout est de sa faute comme d’habitude!
Retombez-vous dans l’enfance ou bien refusez-vous d’arriver à maturité parce que cela porte atteinte à votre supposé libre-arbitre libertarien?
Le genre de commentaire que vous écrivez me rappelle toujours les enfants pleurnichards à l’école primaire: « C’est toujours de la faute des autres! ». Et vous voudriez par contradiction qu’on se responsabilise… en se déresponsabilisant?
Ce n’est pas en lisant l’ineptie méprisante de vos commentaires que les lecteurs gagneront en intelligence, et réciproquement.
L’insomnie a voulu que j’écouté l’entrevue de Mouawad (zzzz…) et lisse les commentaires de P. Lagacé à ce sujet… Ayant déjà entendu l’homme de théâtre, je ne trouve pas son ton arrogant, mais descriptif. Il est de toute évidence un homme qui se cherche et qui explique ses expériences – plus ou moins réussies- d’intégration au Québec (ex. : ne pas avoir réussi à se faire de bons ici, c’est triste, mais c’est son expérience. Son accent doit y être pour qqc). Ses commentaires – dits avec son accent non québécois- peuvent sembler hautains et simplistes, mais ils ne le sont pas moins que ceux de Patrick Lagacé à l’égard de l’accent de sa parenté anglophone de Toronto dans sa chronique En banlieue de Pluton, où il fait du Canada anglais un tout homogène et sans nuances. (http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201107/02/01-4414450-en-banlieue-de-pluton.php). Bref, ici, on ne pas anti-intellectuel, on est tribal. En général, on tolère mal que qqn qui vient d’ailleurs parle – en mal et parfois en bien- des choses d’ici, même s’il s’agit d’expériences personnelles….Je crois que je viens de recouvrer le sommeil. Bonne nuit.
Cher M. Lisée, dans votre article une phrase m’a heurtée (oui je dis bien heurtée) «(Mais j’y pense, Marc… En quelle année as-tu immigré au Québec ? Peu importe, je te souhaite la bienvenue.) » elle est en opposition avec votre intelligence et votre savoir. Cela voudrait-il dire que, lorsque nous sommes un immigré, du fait que l’on soit un « immigré » on doit dire que tout est beau, tout est parfait? Que le droit à la critique (qui est constructive dans tous domaines) est réservé aux personnes qui sont de « souche » qui elles peuvent tout dire? Mais (cela est un autre débat sur le de « souche ») vous oubliez que les « rapportés » comme on nous appelle souvent, nous sommes comme .. vos ancêtres .. c’est un choix que nous avons fait et pas tous pour fuir quelquechose ..un vrai choix! Par exemple, en tant que québécois de souche vous avez le droit à vos opinions poliques, sociales et j’en passe. Ne sommes nous pas devenus des citoyens à part entière (vous aurez deviné que je ne suis pas de souche; je considère que c’est de mon devoir de citoyenne de participer, comme tout un chacun à l’évolution de la société où je vis; j’ai mes pours et mes contres dans tous les domaines comme tout le monde) je travaille, paye mes taxes, consomme, participe à l’évolution – que vous le vouliez ou non (c’est la mosaïque de la diversité qui a apporté dans bien des domaines une « touche » qui contribue à la province d’être ce qu’elle est aujourd’hui)Devons-nous rester muets, seuls les personnes de « souche » ayant le droit de critiquer leurs concitoyens incluant « ceux » qui ne sont pas de souche;
les « étrangers » que nous … demeurons … parce que pour beaucoup de personnes de « souche » même si dans notre coeur nous avons adopté le pays (avons notre citoyenneté!), nous n’osons même évoquer dans un échange de conversation un doux souvenir (de notre pays d’origine comme une personne de « souche » le ferait de ses origines du Saguenay, du Bas-St-Laurent, etc.)de peur de ne pas être compris et de se faire dire (et oui cela arrive « souvent ») retourne donc d’où tu viens!
Cela veut-il dire que nous devons nous taire, n’avoir aucune opinion?
Aucune société n’est parfaite sur cette terre. Ce qui la fait grandir, c’est la critique bonne ou mauvaise.
Je ne suis pas en train de dire que Mouwad a tort ou raison c’est vous qui me chagrinez profondément avec votre « remarque » glissée à Marc. Je ne suis pas une personne véhémente. Je vis ici depuis très longtemps, je ne dis jamais « chez moi … » pour parler de mes origines franco-italienne. Je vis ici et parle d’ici comme lorsque j’étais là-bas .. je parlais de .. là-bas … (un peu du « monde » aussi m’intéressant la l’actualité « internationale ») et je puis vous dire que, malgré cela, lorsque je discute, échange, me faire dire après plus de 25 ans: « oui, mais toi la « française » (ne serais-je donc jamais canadienne?) tu ne peux pas comprendre, tu n’es pas d’ici (alors que j’y vis, travaille depuis plus de 25 ans!) ou mais ici c’est pas pareil et je pourrais continuer ad libitum! Je n’ai pas la prétention d’être une intellectuelle; je suis, je pense, une personne intelligente, cultivée et bien élevée et je pensais que l’on vivait dans un pays de libre .. expression.
Je ne suis pas « précieuse » mais je n’ai pas perdu mon accent « français » qu’est-ce que je peux y faire??? Imiter l’accent local? Ce serait grossier. (de toutes façons, nous avons tous des accents!) Et bien, il m’est arrivé, m’arrive et m’arrivera encore, très certainement, de me faire dire, par des collègues, en utilisant certains mots – courants – t’es « culturée » la française ou qu’est-ce que cela veut dire ?Ne croyez-vous pas que ce sont des situations gênantes ? Si je donne la réponse, je continue à « étaler mon savoir » si je ne réponds pas, je « garde les – choses – pour moi » (et ceci n’est pas ma « réflexion » mais les remarques que j’ai essuyées). Je pourrais continuer à vous donner des exemples .. Vous devriez passer de l’autre côté de la « clotûre » pour voir tous les aspects et peut-être, alors, les comprendre un peu, sans avoir à les partager.
Vous savez M. Lisée – non plutôt vous ne savez pas, je crois – même quand au plus profond de son coeur, de ses tripes on se sent, se considère d’ici, que l’on s’est adapté, que l’on est à sa place – il y a quand même des immigrés à « leur » place, puisque on nous attribue souvent une place où nous devons demeurer – , il y a toujours quelqu’un – et TRÈS SOUVENT – qui vient nous rappeler que l’on est pas d’ici. Plus on est là depuis longtemps, que nos origines deviennent souvenir, cela devient très douloureux (autre exemple: il y a 2 jours, dans la salle d’attente, chez le médecin, après avoir juste dit bonjour et répondu à une dame – 2 minutes de conversation – cette dernière me dit: vous êtes française, sur un ton assez sec alors que je lui avais répondu gentiment le sourire aux lèvres. Je lui réponds: en partie (ne voulant pas partir dans une discussion sans fin, en lui répondant : je suis CANADIENNE d’origine franco-italienne), elle de continuer: je le sais votre accent est particulier, etc. etc. Ce que je veux dire, c,est qu’on nous laisse JAMAIS devenir « d’ici »; même si on ne mentionne jamais nos origines, il n’y a pas un moment où on nous laisse un peu de répit même en disant juste : bonjour! On reproche aux immigrés de ne pas s’intégrer. Pourtant, les gens de « souche » – je ne le dis pas méchamment si vous saviez comme c’est lassant de se faire interpeller : la française, le chilien, etc.
Alors si Mouwad a dit ce qu’il a dit, à tort ou à raison, je ne viens pas débattre de cela maintenant, est-ce qu’il a droit comme certains québécois de souche de s’exprimer? Vous savez, j’ai justement déjà entendu des québécois « de souche » intellectuels ne pas être très tendres avec certains de leurs concitoyens « de souche » mais je les laisse s’exprimer eux mêmes – puisqu’il y a deux droits de parole : celui de souche …et l’autre –
J’ai apprécié les commentaires de M. Martin Duval et Mme Catherine Voyer Léger.
J’ose espérer M. Lisée que vous aurez compris le sens de ce que j’ai, bien humblement, tenté d’expliquer.
@Catarina
Ma blague à Marc est fondée sur mon absolue certitude qu’il est né au Québec. Et donc que, même lui, ne pourrait être inclus parmi les « proches » de Mouawad, qu’il défend, puisque le dramaturge ne trouve que « des gens venus d’ailleurs » pour pouvoir discuter des tares intellectuelles du Québec.
JFL
David :
juillet 9, 2011 à 18:29
Dans le dernier débat du parti républicain, on a cité Bastiat et Tocqueville, deux philosophes français.
– – – – – – – – – – – – – –
Les républicains n’ont aucune philosophie qui ne soit copiée.
Vraiment pas fort.
@katarina 132 avec mes amitiés.
Dans tout le texte de Jean François, vous avez retenu sa courte vacherie à Marc, c’est votre choix. Vous devriez savoir qu’il a un con qui se cache en Lisée et qui adore picosser!
Quand vous vous mêlez à des souches avez-vous entendu…les bleuets,,,les morues,,,,, les ventres blancs,,,,les jarrets noirs?.. autant d’expressions qui situent les origines d’un interlocuteur, c’est une coutume québécoise à laquelle je crains que vous n’ayez à vous adapter. Nous ne sommes pas méchants avec nos néos, au contraire.
Allez sur http://www.saintici.com et lisez les anecdotes surtout celle du moulin à vent.
@ Raymond Campagna
C’est probablement l’argument le plus faible que de ta part que j’ai pu lire depuis toutes ces années.
C’est comme si j’accusait Pauline Marois de copier René Lévesque.
@ Mathieu Lemée
Tu peux continuer autant que tu veux parce que je n’ai rien contre ça, je suis d’accord. Le problème c’est que tu fais parti des anti-intellos Québécois qui n’ont pas tout lu Ayn Rand et qui par conséquent ne connaissent pas la logique derrière leur affirmation.
Les lois pour interdire la discrimination sont intitules et s’accompagnent toujours d’effets néfastes.
Je t’invite à écouter ce podcast entre Russ Roberts et Bryan Caplan (Université George Mason University) qui explique justement les études de Gary Becker (Prix Nobel d’économie) au sujet de l’inutilité des lois anti-discriminations:
http://www.antagoniste.net/?p=6035
Comme le Québec voue un grand respect pour les intellos, je suis persuadé qu’ils vont être ouvert aux argument d’un prix Nobel.
@ Mathieu Lemée
Je t’invite à méditer cette citation d’Ayn Rand, une grande intellectuelle.
« Racism is the lowest, most crudely primitive form of collectivism. It is the notion of ascribing moral, social or political significance to a man’s genetic lineage—the notion that a man’s intellectual and characterological traits are produced and transmitted by his internal body chemistry. Which means, in practice, that a man is to be judged, not by his own character and actions, but by the characters and actions of a collective of ancestors.
Racism claims that the content of a man’s mind (not his cognitive apparatus, but its content) is inherited; that a man’s convictions, values and character are determined before he is born, by physical factors beyond his control. This is the caveman’s version of the doctrine of innate ideas—or of inherited knowledge—which has been thoroughly refuted by philosophy and science. Racism is a doctrine of, by and for brutes. It is a barnyard or stock-farm version of collectivism, appropriate to a mentality that differentiates between various breeds of animals, but not between animals and men.
Like every form of determinism, racism invalidates the specific attribute which distinguishes man from all other living species: his rational faculty. Racism negates two aspects of man’s life: reason and choice, or mind and morality, replacing them with chemical predestination. »
Certains nouveaux arrivants devraient réécouter l’entrevue produite pour la France. Wajdi Mouawad y donne un portrait du Québec totalement fait pour dresser des généralités à n’en plus finir sur une sorte de sous société.
Tout cela en dressant une norme indépassable du parler français sur le mode parisien, l’exercice est imbuvable car les problèmes québécois qui ne sont pas tout dans l’affaire Québec est le résultat de l’histoire et d’une conquête militaire qui a déterminé les conditions de développement diminués des Français d’Amérique. Qu’un individu forcément d’origine extérieure puisque c’est le cas et qu’il en fait une marque de sa personne se permette de débiter des généralités pareilles sur les Québécois sans s’arrêter aux points de l’histoire les concernant cela mérite d’être dénoncé.
Que la plupart des Québécois indigènes ou nés ici puissent parler un français léger, plus immédiat qu’à Paris moins coincé devrait être reconnu aussi comme une marque de non constipation intellectuelle.
D’autant que les Québécois peuvent écrire ou souvent écrivent selon le français standard sans devoir copier le parler parisien snobinard dans leur quotidien.
L’émission On n’est pas Couché, deux références ici. Attention, c’est une émission talkshow française enregistré à Paris qui propose des débats sur le ton de l’humour et d’un cynisme qui est devenu l’humeur de l’époque pas seulement à Paris. Autrement dit, la rigueur intellectuelle des deux chroniqueurs Zemmour et Nauleau dans le show reste tributaire du type d’émission qui introduit des sujets politiques ou sociaux sous un mode à ce point relâché qu’il ne faut pas accorder trop de sérieux aux propos de Zemmour et Nauleau.
Deux commentateurs qui dans Pas Couché ont souvent joué la carte de ce qu’on peut qualifier comme étant une sorte de bouffonnerie intellectuelle. Zemmour reprenant une ancienne misogynie avec tellement de désinvolture que sa défiance des femmes l’assimile à une sorte de clown plus ou moins sophistiqué.
Avec Pas Couché, nous sommes loin du Centre national de la recherche scientifique, (CNRS français), une évidence!
l’Occident pense moins, la société moderne est sur le pilote automatique du progrès technologique, même l’environnement ne réussit pas à secouer la torpeur intellectuelle occidentale notamment américaine et canadienne à la Harper.
Le traitement du Québec à sauce Wajdi est méprisant. Aucun de ses amis proches ne sont Québécois et il le dit comme si le soupçon de la barbarie pouvait s’appliquer aux -indigènes- Québécois!
Québécois ou Français de souche, immigrants, conflit de perception. Cela n’est pas vrai que l’immigrant ne serait toujours qu’une victime du fait qu’il quitte son pays de naissance. l’immigration appartient à la situation du réfugié politique ou économique mais également à celle de l’immigrant qui tente son rêve américain dans le sens large en terre d’Amérique. Bref, l’immigrant ne se définit pas par une définition unique. Celui ci est également un citoyen en quête de reconnaissance, d’ambitions dont les opinions ne sont pas interdites d’intolérance possible et de difficultés d’adaptation à sa nouvelle société.
L’immigration n’est pas en soi une expérience mauvaise ni non plus extatique c’est une expérience humaine ouverte pour le meilleur comme pour le pire.
Le mépris est universel.
Je suis de votre avis. Quand un intellectuel parle d’anti-intellectualisme au Québec, il ne rend généralement pas tant compte d’un fait social qu’il nous dévoile le type de relation qu’il entretient avec la société. Ça et un sentiment très personnel de ne pas être écouté, de ne pas être compris, et surtout de ne pas pouvoir comprendre les autres.
Le Québec est une société bien plus cultivée que certains aiment le faire croire pour remonter leur propre estime (et celle de leurs opinions). C’est parfois un réflexe. Comme le présente cet article, il suffit de s’ouvrir les yeux un tout petit peu pour constater l’omniprésence de la culture et du débat, ne serait-ce qu’en prenant conscience de l’existence de ce débat-même.
Il va falloir redéfinir l’intelligence bientôt, non pas en terme de capacités cognitives et de maîtrise du langage, mais en terme de capacité à prendre en compte une multiplicité de perspectives…
M Lisée
Wajdi Mouawad je crois, s’est forgé une opinion à partir de sa pratique théâtrale au Québec. S’il est seul dans son camp devant la pensée unitariste des gens de théâtre, télé, cinéma, il a quand même parfaitement raison. Quel est l’acteur, l’actrice au Québec, prêt à défendre une ontologie, seul(e) contre tous (toutes), plutôt que sa petite ou grande carrière d’auto-imitateur. Le jeu d’acteur constamment dans la reconduction des réflexes dits naturels, donc répétitifs et surranés. Le dit réalisme comme gage d’authenticité, l’air du temps comme seule substance.
Serge Jolicoeur
Après avoir lu ici plus d’une centaine de commentaires sur le sujet proposé par M. Lisée, je me question sur l’universalité du phénomène qui condamne toute critique négative par quelqu’un considéré de l’extérieur de la société où il prétend vouloir s’intégrer.
Mais examinons une hypothèse opposée, à savoir, un «étranger» vient nous dire combien notre société est extraordinairement accueillante, ouverte, etc., etc. Alors là qu’on l’aime dont cette personne.
Mais ce phénomène d’adulation ou de mépris n’est pas propre au Québec. Il est universel. D’ailleurs des œuvres cinématographiques et des romans du monde entier l’ont toujours évoqué.
Les réactions dévastatrices aux déclarations de W. M. tiennent plus selon moi au phénomène universel évoqué plus haut qu’à tout autre chose.
Mais le Québec est-il plus anti-intello qu’une autre société ? La France de Guillotin est-elle plus intello que l’Empire Britannique de Jonh Bull ? L’Allemangne de 1939 le fut-elle moins que celle de Kant ?
Tout ce genre de réflexion m’apparait bien futile.
«Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux !»
[Eugène Ionesco]
Une petite question comme ça en passant : « curiosité intellectuelle »…est-ce un pléonasme ?
M. Lisée, jeune écolier, j’ai eu à affronter le mépris de mes camarades de classe pour des sujets que «seul des intellectuels peuvent aborder».
Même si les aléas de la vie ne mon pas permis de poursuive mes études, je me garde toujours un honneur d’honorer le peu d’intelligence que le créateur, (si il existe), m’a donné.
Parole d’un autodidacte.
Il y a beaucoup trop de mots dans ce commentaire.
@David
Ce que vous m’avez envoyé montre à quel point vous êtes sélectif dans les textes. Je parlais de discrimination racial des entreprises qui engage du personnel, ce que Ayn Rand défend bec et ongles dans ses textes.
J’avais déjà affirmé que le gros problème des libertariens était les contradictions de leur idéologie autant que de ses situer à l’autre spectre extrêmiste. Or, si elle s’affiche contre le racisme, elle se montre très favorable à la discrimination raciale dans les entreprises, CE QUI EST UNE FORME DE RACISME.
Et qui êtes-vous pour prétendre que je suis un anti-intellectuel? Vous me connaissez bien mal, et vous ne connaissez même pas ce que je lis?
Moi, je n’ai jamais prétendu que ceux qui défendait le libertarianisme étaient anti-intellos. Ce sont leurs idées rétrogrades, mythiques et qui ne tiennent aucun compte d’une multitude de facteurs autres qu’économiques, que je n’aime pas et que je trouve d’une profonde ineptie et qui manque totalement d’empathie.
On peut très bien être cultivé et avoir des idées connes ou monstrueuses et l’histoire est plein d’exemples de cette ordre.
Et vous, êtes-vous ouverts aux arguments des gagnants du prix Nobel qui n’adhèrent pas à votre idéologie? Vous serez le premier à affirmer haut et fort que ce n’est pas un critère de sélection et qu’il a tort.
La diabolisation détruit, elle ne construit rien d’édifiant qui améliorera le futur du genre humain. Si certaines idées de droite sont forts valables, ce n’est pas une raison pour accepter tout de go de verser vers l’extrémisme.
Bonjour,
Au grand dam de nos amis les nationalistes québécois, la très grande majorité de nos intellectuels s’affichent Canadiens et restent low profile pour ne pas heurter de front les susceptibilités nationalistes. Beaucoup d’entre eux sont originaires du Vieux Continent en sont devenus des Canadiens à part entière. Que l’on pense à ces Marc Angenot, Jean Pierre Derriennic, Michel Chossudowski et autres……. Et c’est exactement la même chose avec les intellectuels natifs du Québec comme Laurent Michel Vacher, Jocelyn Létourneau, René Daniel Dubois, Stéphane Dion et une foultitude d’autres qui ne sont pas du tout nationalistes. Comment se prétendre intellectuel et avoir une perspective quand le sujet est dévoré par ses émotions nationalistes qui empêchent toute rationalité. Monsieur Marcel Fournier dans un long réquisitoire a déjà fait la démonstration que tu ne peux te prétendre intellectuel si tu n’as pas la distance émotive nécessaire…… Monsieur Marcel Fournier reste cependant low profile lui aussi en étant titulaire de la Chaire de sociologie de l’Université de Montréal. Bien à vous, John Bull.
Merci milles fois M.Lisée encore une fois pour cette dose de lucidité. Certains (transparence totale – M.Cassivi, Wawad) devraient peut-être prendre une bonne respiration avant de se lancer dans des réflexions qui tendent à généraliser(honnêteté totale – hors de leur champs de compétence: ex.culture, arts, société à la rigueur).
En tant qu’ingénieur, chercheur, et non-intellectuel-par-défaut, je me «garderais une petite gêne» sur comment un médecin doit opérer un patient. 🙂
Au plaisir de vous re-lire….??!!
Lorsque j’ai travaillé et vécu au Brésil, j’ai appris que j’étais un invité…
Et je me suis comporté comme tel.
J’ai pris mon temps.
J’ai enduré.
Et à la longue, ils m’ont toléré.
Ils se moquaient toujours de ma langue approximative. Mais ils étaient ouverts face à mes efforts d’intégration.
Naturel…
Ne demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour lui…
Un citoyen du monde ben ordinaire.
@ Mathieu Lemée
Je reconnais bien chez toi l’anti-intellectualisme de la gauche i.e. ces gens qui discutent de chose qu’ils n’ont pas pris le temps de lire.
Ayn Rand n’a jamais dit que la discrimination raciale était une bonne chose (elle a dit exactement l’inverse). Elle a plutôt dit que les gens devaient avoir le droit de faire de la discrimination puisque le marché allait éliminé ces gens (les loi de Jim Crow c’était l’État).
Et l’histoire lui a donné raison (le Nobel de Becker).
En plus, la philosophie libertarienne repose sur le fait que les libertariens ont consciences qu’ils une multitude de facteurs autres qu’économiques. C’est la thèse développé par Mises dans « Human Action » (que tu n’as probablement jamais lu).
Et les libertariens se définissent par leur grande empathie. Parce que si le gauchiste, se déresponsabilise en disait qu’aider c’est le travail d’un autre, le libertarien se dit que c’est son travail. Par exemple aux USA les gens de droite donne plus souvent du sang que les gens de gauche (idem pour le bénévolat et les dons de charité).
Tu confirme le vieux principe qui veut que la haine de la philosophie libertarienne soit inversement proportionnelle aux connaissance de la personne haineuse.
ADMIN : Et c’est ce qui conclu cette discussion sur le libertarisme. De retour au programme principal : le billet ci dessus.
Difficile d’extirper le Hérouxvillois en chacun de nous.
N’est-ce pas M. Lisée?
M. Lisée, pour une très rare fois, je suis en total désaccord avec vous au sujet de « l’intellogénéité » de notre société. Comme vous, j’ai grandi à Thetford Mines (St-Ferdinand) et fait mes études secondaires, comme vous, à Black-Lake. J’ignore de quelle nature étaient les discussions dans l’épicerie familiale mais je peux confirmer que la région est aux antipodes de l’ecclésia athénienne. Retournez-y (j’y retourne souvent) et comptez-y le nombre de librairies ou de bibliothèques… triste. Discutez politique ou société avec les gens « de tous les jours » et la discussion tournera vite au débat sportif!
Oui bien sûr, nous avons nos intellectuels, et de très grands. Ils constituent toutefois une minorité si infime dans notre société que leur discours est exclusivement pratiqué à un certain niveau. Rarement (pour ne pas dire jamais) au niveau populaire. Il y a bien sûr des exceptions (sur lesquelles vous basez votre analyse) mais c’est infiniment trop peu pour pouvoir parler d’une société vraiment ouverte sur la pensée. Vos livres (que je dévore avec intérêt et plaisir) et vos présentations sont lus et entendus par combien de gens? Sur une population de combien… Et le fait d’être entendu, n’est pas synonyme d’être écouté, ou encore d’être compris. On est encore loin du dialogue!
Vous vivez effectivement dans une « tour d’ivoire » (sans vouloir vous insulter). Vous partagez (sans doute) la majeure partie de votre temps avec des gens qui vous ressemblent : des gens éduqués, qui ont un intérêt certain pour la chose sociale/politique et un niveau de connaissances beaucoup plus élevé que la moyenne en croyant que tout le monde est comme ça. Et ben non! On peut vouloir « démocratiser » coûte que coûte cette tour et multiplier les sorties; si le peuple n’en veut pas (et je crois bien, malheureusement, que c’est le cas), votre campagne de dons ne génèrera pas grands profits (référence directe à votre article). Recenser nos « intellos » comme vous le faite et les montrer sur la place publique n’apportera pas nécessairement l’attention désirée. Il y a bel et bien cette culture de l’ignorance intellectuelle au Québec (qu’on le veuille/accepte ou pas), et la force du nombre est encore trop grande pour que celle-ci soit renversée.
J’adore cet article. J’adore le ton et le sarcasme mais, surtout, l’incroyable vérité derrière. Merci M. Lisée!
152 commentaires… Je me demande combien de personnes ont pris la peine d’écouter l’entrevue de Wajdi Mouawad avant d’écrire ici. Surtout, n’allez pas vérifier, vous pourriez rester trop surpris. Il y a une cabale contre Mouawad dans les médias. Bassesse maudite.
Le palmarès de Wikio
Vous faites vibrer l’une de mes cordes sensibles, celle des performances statistiques des blogues. J’étais en manque sur le vôtre.
Étant oiseuse comme comparaison car les blogueurs retenus ne sont pas à mettre dans la même ligue médiatique, il est inutile de souligner qu’à la catégorie Classement Québec du palmarès Wikio, où vous vous situez deuxième le 11 juillet, votre ami Patrick Lagacé se trouve cinquième, sorti d’une contre-performance en juin; Richard Hétu au douzième en légère remontée d’une descente importante depuis janvier; Richard Therrien en quinzième, graphique non disponible; Richard Martineau vingt-deuxième, en plateau; Antagoniste trente-septième, en chute; Stéphane Laporte en quarante-quatrième, en plateau; Joseph Facal en cinquante-deuxième, en chute modeste, normal, il se paie des vacances en été; Jeanne Émard, quatre-vingt-dix-huitième, dans le 100 depuis juin.
Je n’ai pas retrouvé dans ces 100 premiers ni Les Analystes, ni Joanne Marcotte pour qui je consulte régulièrement Alexa.com en même temps que pour Joseph Facal et Jeanne Émard.
Inutile mais intéressant.
Ce débat vaut la peine d’être abordé sous la perspective de l’éducation.
Les spécialistes sont-ils tous des intellectuels? Peut-être M. Lisée les connaît-il personnellement, et dans ce cas je n’ai rien dit. Mais sinon, est-il évident qu’un médecin, un ingénieur, un docteur en marketing est automatiquement un intellectuel?
Que dire du fait que la culture classique et les sciences humaines ont presque disparu des écoles au profit des tehniques?
Les personnes de l’âge de mon père qui sont passées par le cours classique me semblent pourvus d’une culture et d’une maîtrise de la langue qui sont en train de disparaître. Nos écoles forment des spécialistes, mais des intellectuels? Très peu, selon moi.