Legault Land

Hors de l’île de Montréal, il n’y a eu à peu près aucun morceau laissé à l’opposition, qui récolte quand même 6 votes sur 10 à la grandeur du Québec. Où cela nous mènera-t-il ? Notre chef du bureau politique décrypte le tout. 

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne

Il aura fallu une dizaine de minutes tout au plus lundi soir avant que le fameux « si la tendance se maintient » soit prononcé. La victoire majoritaire de la Coalition Avenir Québec ne faisait plus de doute un quart d’heure après la fermeture des bureaux de vote. C’est dire que le dépouillement de quelques dizaines de boîtes de scrutin par circonscription — celles du vote par anticipation — a suffi pour imposer la grande conclusion de cette 43e élection générale au Québec.

Rien de très audacieux ici : la CAQ dominait les sondages depuis son élection en 2018. La seule question était de savoir dans quelle mesure le Québec serait « caquistan » le soir de l’élection. Le résultat est à cet égard sans équivoque… sauf pour l’île de Montréal, qui paraît aujourd’hui en rupture avec le reste du Québec. N’empêche qu’avec 90 élus, François Legault a obtenu le plus fort mandat depuis Robert Bourassa en 1989 (92 élus).

C’est à la marge, dans la répartition des rôles pour les quatre partis d’opposition, que l’élection d’hier proposait un certain suspense. Et encore : peu de choses ont bougé en définitive. Des libéraux affaiblis comme jamais dans leur histoire récente formeront malgré tout l’opposition officielle — cela avec des appuis presque identiques à ceux des conservateurs, qui n’auront pour leur part aucun élu (parlons des distorsions du mode de scrutin…). Québec solidaire a fait du surplace et n’est pas assuré d’être reconnu comme groupe parlementaire (il faut normalement 12 députés, ou 20 % du vote). Le Parti québécois, lui, enregistre la pire défaite de son histoire, quoique le résultat apparaisse tout de même inespéré, tant sa mort était déjà entendue.

Que retenir de la soirée ? On décrypte !

Montréal, une île à part

Le clivage est marqué. Dans un Québec largement caquiste, Montréal fait bande à part. Outre Pointe-aux-Trembles, où Chantal Rouleau a conservé son siège, et Anjou–Louis-Riel (inattendu gain de l’ancienne conseillère municipale Karine Boivin Roy, 1 300 votes devant les libéraux), tout le reste de l’île (27 circonscriptions au total) sera représenté par des libéraux, des solidaires (huit) et même un péquiste (Paul St-Pierre Plamondon, qui a battu le seul autre caquiste élu à Montréal en 2018). À part quelques autres circonscriptions ici et là au Québec, c’est donc dans le 514 que se concentrera l’opposition à François Legault, qui aura à diriger un autre gouvernement sans ancrage dans la métropole.

Le Parti libéral du Québec s’en sort bien

La campagne a été très dure pour Dominique Anglade — qui, c’est tout à son honneur, n’a jamais baissé les bras. Les résultats d’hier sont ce que les libéraux pouvaient espérer de mieux dans un contexte difficile. Avec des appuis qui placent le PLQ quatrième (Québec solidaire a obtenu 15,4 % des votes, le Parti québécois 14,6 % et les libéraux 14,4 %), la formation a remporté 21 circonscriptions et réussi à maintenir son statut d’opposition officielle — merci au vote monolithique de l’ouest de l’île de Montréal, qui lui a permis d’obtenir 17 % des sièges. Globalement, les libéraux sauvent ainsi quelques meubles. N’empêche que le recul est brutal : en 2014, Philippe Couillard avait balayé le Québec (42 % du vote et 70 sièges). En 2018, les libéraux avaient récolté 25 % des voix et 31 sièges. Les voilà à 14 % et en quatrième place, dotés au mieux de 21 députés — le pire résultat depuis le début des années 1950. En voix exprimées, les libéraux passent d’un million de votes en 2018 à quelque 590 000 cette année : cela aura un effet important sur les finances du parti. Des bastions comme Verdun, Hull, Laporte et plusieurs circonscriptions à Laval sont tombés. Quelques questionnements sont donc à prévoir dans les prochains mois… Notons que les libéraux ont terminé deuxièmes dans une vingtaine de circonscriptions, mais cinquièmes dans au moins 65 !

Québec solidaire fait du surplace

Jusqu’ici, la progression de Québec solidaire avait été constante (1 député en 2008, suivi de 2 en 2012, puis 3 en 2014 et 10 en 2018). Avec 11 sièges remportés lundi, les solidaires pourront dire qu’ils ont bonifié leur caucus de 10 %… mais cela ne fait pas oublier qu’on attendait beaucoup plus de QS cette année. Les résultats sont ainsi décevants pour un parti qui disait espérer former l’opposition officielle. Par rapport à 2018, les appuis populaires sont les mêmes (0,5 point de pourcentage de moins, ou 20 000 votes), mais ils sont moins bien répartis : Émilise Lessard-Therrien a perdu son siège dans Rouyn-Noranda–Témiscamingue, ce qui prive Québec solidaire de cette antenne régionale. Pour illustrer que QS n’est pas qu’un parti montréalais, il reste Christine Labrie dans Sherbrooke (grosse victoire devant la caquiste-vedette Caroline St-Hilaire), de même que Sol Zanetti dans Jean-Lesage et Étienne Grandmont dans Taschereau (les deux sont voisins à Québec). À Montréal, on ajoute Maurice-Richard et Verdun à la ceinture orange. Deux victoires importantes pour les solidaires… mais qui n’effacent pas l’impression d’un résultat nettement en deçà des attentes pour la formation menée par Gabriel Nadeau-Dubois (qui compte aussi 16 deuxièmes places).

Le Parti québécois n’est pas mort ! Mais…

Le Parti québécois partait de tellement loin que les résultats obtenus hier peuvent paraître bons : avec 14,6 % d’appuis, tout juste derrière Québec solidaire, cela fait tout de même deux points et demi de pourcentage de moins qu’en 2018… mais beaucoup plus que ce que prévoyaient les sondages en début de campagne, certaines enquêtes lui accordant alors à peine 8 %. Le chef de la formation, Paul St-Pierre Plamondon, a remporté une victoire improbable dans Camille-Laurin. C’est d’ailleurs la seule circonscription au Québec qu’un parti a pu voler à la CAQ. Pascal Bérubé a encore écrasé la concurrence dans Matane-Matapédia (68 %), et Joël Arseneau a réussi à conserver les Îles-de-la-Madeleine. Fort bien… mais c’est tout. L’est du Québec a largement voté pour la CAQ (sept gains sur neuf circonscriptions). Même chose dans Jonquière (jusqu’ici le fief de Sylvain Gaudreault) ou Joliette (où Véronique Hivon faisait la loi). Il y aura donc trois députés du Parti québécois à l’Assemblée nationale jusqu’en 2026, ce qui représente — et de loin — le pire résultat de l’histoire du PQ (six députés en 1973). Alors non, le parti n’est pas mort, mais il n’est pas non plus très fort. Un peu comme Dominique Anglade, Paul St-Pierre Plamondon peut néanmoins espérer avoir convaincu ses militants qu’il mérite une deuxième chance sur le chemin de la reconstruction. Notons que le PQ a terminé deuxième dans 44 circonscriptions, le double au moins de tous les rivaux.

Les conservateurs ratent les cibles (et ce n’est pas tant de leur faute)

Malgré 13 % d’appuis et 530 000 votes, Éric Duhaime se retrouve devant le pire scénario : aucun élu à l’Assemblée nationale. Dans son discours, le chef a parlé, avec raison, de la distorsion du mode de scrutin actuel (Gabriel Nadeau-Dubois et Paul St-Pierre Plamondon ont fait de même). C’est flagrant comme jamais cette année : avec 41 % du vote, François Legault a obtenu 72 % des sièges. À l’inverse, le vote de 59 % des Québécois repose sur les épaules de 28 % des députés… Les conservateurs ont accumulé les deuxièmes rangs dans la région de Québec (21 au total dans l’ensemble de la province), mais en restant toujours à court d’un premier qui aurait ouvert une porte à l’Assemblée nationale. Dans Beauce-Nord (200 voix d’écart) et dans Beauce-Sud (500 voix), les luttes ont été particulièrement serrées. Éric Duhaime a mentionné que ce n’était qu’une première étape pour les conservateurs, et qu’il sera là pour faire grandir ce parti qui n’existait pas jusqu’à son arrivée. Il doit maintenant se concentrer sur deux choses : trouver comment parvenir à se faire entendre sans une présence à l’Assemblée nationale, et comment garder motivée sa base électorale, qui n’aura plus de pandémie comme cri de ralliement.

Le sort des chefs

Personne ne doutait de la réélection de François Legault dans L’Assomption (près de 60 % des votes) ou de celle de Gabriel Nadeau-Dubois dans Gouin (58 %). Le siège de Dominique Anglade paraissait toutefois moins sûr. Fausse alerte : la cheffe libérale a réussi à le conserver facilement, obtenant quelque 2 800 votes d’avance sur son adversaire solidaire. Avec le maintien du statut d’opposition officielle pour le PLQ et un siège à l’Assemblée nationale, elle aura des arguments pour espérer rester en poste. Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a mordu la poussière dans Chauveau, et ce, par plus de 6 000 voix. Celui du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, l’a emporté par environ 2 600 voix dans Camille-Laurin (anciennement Bourget), circonscription qui était détenue par la CAQ depuis 2018. Une très grosse victoire pour celui qui a certainement profité du désistement inattendu de la candidate solidaire pour cause de « vol de dépliants politiques dans une boîte aux lettres ».

Une participation… en baisse

Le taux de participation non officiel (la donnée définitive sera connue plus tard) a été de 66 %. C’est légèrement moins qu’en 2018 (66,4 %), et c’est le deuxième pire taux de l’histoire (57,4 % en 2008). Cela prouve de nouveau qu’un fort taux de vote par anticipation (près de 25 % cette année) ne présage pas nécessairement une affluence monstre le jour du scrutin.

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UNE DÉMOCRATIE AGONISANTE
67,7 % de votants : la consécration de la médiocratie!

LES VRAIS ÉCARTS
La CAQ : 27,75 % du suffrage exprimé. 71,2 % des députés.
Le PLQ : 9,74 % de l’électorat et 16,8 % des sièges.
QS : 10,16 % de l’électorat et 8 % des députés.
PQ : 9,88 % de l’électorat et 2,4 % des sièges.
PCQ : 8,8 % de l’électorat et 0 % des sièges.

Legault, le « comptable » serait avisé de se rabaisser le CAQuet !
LA DISTRIBUTION MATHÉMATIQUE DES SIÈGES
CAQ : 51 sièges : MINORITAIRE !
QS : 19
PQ : 18
PLQ : 18
PCQ : 16

Mode de scrutin uninominal = profondes distortions…

Tirez vos propres conclusions. De mon côté, c’est déjà fait.

Les Québécois ont rejeté une vision d’avenir plus longue que des chèques en décembre (et peut-être aussi pour Pâques, qui sait). Hydrogène verte? Investissement massif en transport en commun? L’indépendance? Moins d’état et plus de privé? Non, merci. Trop loin du portefeuille, de l’aide pour demain matin, pour joindre les deux bouts… Il faut constater qu’on préfère quelque chose de rassurant (même les anglos dans l’Ouest de Montréal ne risquent pas de voter autre chose que PLQ), au lieu d’accepter les défis de demain (Le changement climatique? La crise démographique et ses impacts sur le système de santé?). On garde un gouvernement qui nous promet quatre ans d’affaires finies à moitié. En 2026 on nous demandera encore quatre ans pour rebâtir des écoles, engager des infirmières et des professeurs, réduire un petit peu les GES… Bref, c’est un résultat plutôt médiocre.

Je pense et (j’espère avoir tort) que le Québec a pris un même tournant de repli sur soi que l’on retrouve en Europe. C’est le populisme qui carbure à la peur de l’autre et du grand remplacement qui a eu raison du sens critique des Québécois. Et c’est l’extrême droite qui risque de gagner de plus en plus de terrain au Canada et au Québec. Un rejet de la modernité, un retour du patriarcat, une révision à la baisse des droits et libertés, voilà l’agenda des dirigeants autoritaires qui ont pris le pouvoir en Occident ces dernières années, Chose certaine, ici au Québec on peut présumer sans se tromper que les 4 prochaines années se dérouleront sous le signe d’une division exacerbée.. et sur le plan économique, la loi 96 sera néfaste pour les affaires. Déjà l’exode silencieux des sieges sociaux se déroule dans une inconscience aberrante.. Les résultats des élections d’hier ne feront qu’aboutir à un déficit de démocratie. Voilà l’avenir qu’une société vieillissante frileuse a choisi de réserver aux jeunes générations.. Triste!..

Si les fortunes de la CAQ et du PCQ sont plutôt diverses, l’un fait le plein, l’autre rien… nous pouvons cependant constater qu’en termes de suffrages exprimés, ces deux formations regroupent près de 55% des voix.

Je pense que cela nous renseigne sur l’évolution de la population québécoise. Nous ne sommes manifestement pas à l’aube d’un renouveau, la démographie dont la pyramide des âges jouent en notre défaveur.

Nous vivons dans un province dans laquelle il est difficile de relever de nouveaux défis. Même le défi climatique ne semble pas être à notre portée.

Dans le contexte actuel, il n’est pas certain que la tendance puisse être inversée de si tôt. Rien n’indique dans les grandes lignes que l’élection de 2026 ne soit pas la répétition de la situation qui prévaut aujourd’hui.

Je pense que les partis d’opposition vont devoir développer des trésors d’imagination pour balancer vers eux une majorité de votants. Selon moi, leur principal défaut c’est de ne pas pouvoir s’entendre à tout le moins sur une plateforme commune pour former un gouvernement. Ne dit-on pas que l’union fait la force ?

Ainsi monsieur Legault entend-il opportunément rassembler sous son panache bleu poudre, toutes les Québécoises et les Québecois ; lorsque qu’on le veuille ou pas, il tirera toujours avantage de toutes sortes de clivages et ainsi de la division que cela engendrera tout naturellement.

Il devient alors bien important de savoir au meilleur moment comment retirer ses marrons du feu.

En regard des résultats de l’élection du 3 octobre, beaucoup seront tentés de remettre en cause le mode de scrutin. Pourtant les seuls perdants en proportion du nombre de voix obtenus sont le parti québécois et le parti conservateur. Imaginons un mode de scrutin avec 78 députés élus avec le mode actuel (dans les limites des circonscriptions fédérales) et 47 députés élus selon le mode proportionnel. Au suffrage direct, on aurait eu approximativement les résultats suivants : la CAQ aurait obtenu entre 58 et 60 députés, QS aurait eu 6 à 7 députés (1 à Québec, 1 à Sherbrooke et 5 à Montréal), le parti libéral (PL) aurait eu 12 ou 13 députés, le parti québécois (PQ) 1 député et le parti conservateur (PC) aucun député. En répartissant les 47 députés restant selon le mode proportionnel, soit 19 députés pour la CAQ, 7 pour QS, 7 pour le PL, 7 pour le PQ et 6 pour le PC, le résultat total donne 77 à 79 pour la CAQ, 13 à 14 pour QS, 19 à 20 pour le PL, 8 pour le PQ et 6 pour le PC. Donc des modifications mineures pour QS et le PL et encore grande majorité pour la CAQ. Pour avoir des gouvernements stables, il n’est cependant pas mauvais d’avoir environ 60% des députés avec plus de 40% des voix.
Ce qui est plus dangereux pour la démocratie, c’est la répartition régionale des députés et l’abstention. Que va-t-il se passer en 2026 lorsque les québécois en auront assez de la CAQ? L’alternance du pouvoir est une composante importante de la démocratie. La Parti libéral est le parti des anglophones et du multiculturalisme, les francophones n’ont plus confiance dans ce parti. QS est un parti urbain de gauche (plus à gauche que le NPD), qui ne veut pas prendre en compte le mode de vie des campagnes et des régions. Le Parti québécois est coincé avec la souveraineté. La Parti conservateur du Québec avec Yves Duhaime est figé dans une rhétorique de droite anti-écologique. Pourtant, si on examine l’évolution des idées au Canada, aux USA et en Europe, le parti qui aurait le plus de chance de remplacer la CAQ en 2026, c’est le Parti conservateur du Québec s’il évolue vers les idées « progressiste-conservateur » des députés conservateurs fédéraux du Québec. Ceci est pourtant une prédiction que je ne soutiens pas personnellement

La CAQ est très représentative de la société québécoise de souche, frileuse et légèrement xénophobe en raison de son histoire où l’Anglais, devenu l’autre, était le conquérant et le colonisateur. On se croit une société ouverte sur le monde et sociale-démocrate mais le jupon de la droite et du repli sur soi dépasse quand même beaucoup et la CAQ a surfé sur cette frilosité comme personne ne l’avait fait dans le passé.

Que Montréal n’ait pas suivi n’est pas étonnant, compte tenu du fait que la métropole québécoise est le refuge des anglo-québécois et des communautés culturelles, deux groupes que la CAQ ne s’est pas gênée de cibler et de discréditer. Combien de temps cette situation va-t-elle durer pour Montréal qui est maintenant à l’écart du pouvoir provincial? Nul ne le sait mais ne soyez pas surpris si, à un moment donné, les Montréalais en ont plein le dos d’un gouvernement qui ne les respecte pas et qu’ils ne décident de former une Cité-état en marge du Québec après un référendum facile à gagner. Ils pourraient même s’inspirer des référendums de Poutine au lieu de ceux du PQ – ceux-là sont toujours gagnants…

Les voix délirantes qui se disent aujourd’hui outrées d’une prétendue déconnexion montréalaise étaient bien silencieuses à l’époque où des régions entières du Québec étaient exclues du pouvoir. À titre d’exemple, sous Philippe Couillard, 90 % du budget du Québec était géré par des ministres regroupés dans l’ouest de Montréal et quelques comtés adjacents. Presque tous les ministères importants se retrouvaient entre les mains d’élus regroupés dans un périmètre de 15 km sur 15 km. On trouvait notamment dans cette zone restreinte les ministres des Finances, de la Santé, de l’Économie, des Ressources naturelles, des Transports, de la Culture et le président du Conseil du trésor. Pourtant, je n’ai pas souvenir d’avoir lu ou entendu alors des Montréalais décrier une concentration géographique excessive du pouvoir….

À titre de précision, les quatre partis représentés à l’Assemblée nationale ont des élus dans la métropole, dont la CAQ qui en a deux. C’est donc dire que Montréal sera représentée lors de la formation du cabinet, et ce, non seulement par des élues montréalaises, mais par des élus de Laval et de la Rive-Sud. En effet, plusieurs députés de la CAQ élus dans les banlieues proviennent du monde des affaires et ont passé leur carrière dans le centre-ville de la métropole. Ces gens-là connaissent Montréal, comprennent ses besoins et sont en contact avec les leaders de la communauté. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si François Legault a attiré la plus grosse foule à la Chambre de commerce de Montréal lors de son passage… Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter d’un abandon de Montréal par le gouvernement ni d’une déconnexion entre l’équipe Legault et les besoins du cœur économique du Québec. Dans le Conseil des ministres de François Legault, il y aura vraisemblablement des hommes et des femmes de toutes les régions : Québec, l’Abitibi, l’Estrie, l’Est-du-Québec, le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Autrement dit, le pouvoir exécutif sera donc réparti entre toutes les régions et les intérêts de l’ensemble des électeurs du Québec, pris en compte. On peut ne pas aimer la CAQ, mais il ne faut pas charrier pour autant et en conclure que Montréal sera négligée, mal aimée ou abandonnée.