Les 10 grands absents de la commission Charbonneau

À moins d’un mois du dépôt du rapport final de la commission Charbonneau, L’actualité revient sur les moments marquants de cette vaste enquête.

À moins d’un mois du dépôt du rapport final de la commission Charbonneau, L’actualité revient sur les moments marquants de cette vaste enquête sur l’industrie de la construction, le crime organisé et le financement des partis politiques. Aujourd’hui, les 10 grands absents.

Politique

 

  1. Les Hells Angels

Les membres en règle des Hells Angels peuvent trinquer aux insuccès de la commission. L’influence du gang sur la FTQ-Construction (FTQ-C) et l’industrie a été évoquée par d’autres témoins avec une certaine clarté. Mais aucun membre en règle n’a été forcé de témoigner. Ce ne sont pourtant pas les témoins potentiels qui manquaient: Normand «Casper» Ouimet a tenté de prendre les commandes de la maçonnerie à Montréal, Jacques «Israël» Émond se serait mêlé des élections à la FTQ-C, et d’autres membres ont investi dans des entreprises de construction pour blanchir les profits de leurs activités criminelles. C’est comme si les Hells Angels étaient intouchables, même pour une commission d’enquête.

 

 

  1. Henri Massé

L’entrepreneur Tony Accurso aurait exercé une influence démesurée sur les affaires de la FTQ et du Fonds de solidarité de la FTQ. Accurso a-t-il eu son mot à dire dans le choix de Michel Arsenault, qui a succédé à Henri Massé comme président de la FTQ? Des conversations sous écoute électronique ont révélé que M. Massé était intervenu pour apaiser les tensions entre les factions rivales de Jocelyn Dupuis et Jean Lavallée à la FTQ-C. Que savait-il du trucage des élections syndicales, des dépenses faramineuses de Dupuis et des tentatives d’infiltration du crime organisé au Fonds de solidarité?

 

  1. Gérard Cyr

Le leader syndical de l’International aurait touché des pots-de-vin de 1,2 million de dollars sur les contrats obtenus par Ganotech dans les raffineries Shell et Petro-Canada. Le PDG de Ganotech, Serge Larouche, a livré un témoignage éclairant sur les méthodes de Cyr. Il utilisait le placement syndical (une mesure abolie) comme instrument de chantage afin d’amener les entrepreneurs à se plier à ses quatre volontés. En lieu et place, la commission a fait entendre les nouveaux dirigeants de l’International, qui ont juré avoir fait le ménage dans leurs rangs.

 

  1. Tony Tomassi

Le nom de l’ancien député libéral, condamné pour fraude, revient souvent dans les conversations de Giuseppe Borsellino (Garnier Construction), un membre du cartel des entrepreneurs. L’ex-député de LaFontaine a fait des démarches auprès du ministère de l’Environnement pour qu’une société contrôlée par la mafia, Carboneutre, obtienne hâtivement l’autorisation requise pour la décontamination de terrains.

 

 

  1. Robert Abdallah

L’ancien directeur général de la Ville de Montréal, ciblé par l’UPAC pour son rôle dans l’attribution du contrat des compteurs d’eau, était mêlé à toutes les intrigues au sein de l’administration Tremblay-Zampino. Il aurait pu expliquer ce que l’appareil administratif et le politique savaient sur l’étendue de la collusion et de la corruption.

 

  1. Gilles Vaillancourt

L’ex-maire de Laval, accusé de gangstérisme, aurait joué un rôle de premier plan dans le partage des contrats publics dans son fief. La commission a fait entendre des ingénieurs, des entrepreneurs et des collecteurs de fonds qui sont accusés de fraude dans cette affaire. La commission a envisagé la possibilité de faire témoigner le roitelet de Laval, mais elle s’est ravisée. Il aurait pu expliquer la genèse de la collusion et de la corruption au Québec.

 

  1. Raynald Desjardins

En 1974, la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO) n’a pas hésité à interroger Vic Cotroni, parrain de la mafia à l’époque. Lorsqu’il a refusé de répondre aux questions, il a été accusé d’outrage au tribunal et condamné à un an de prison (une décision renversée par la Cour suprême). Raynald Desjardins, qui a tenté de prendre la relève de la mafia à la suite de la débâcle du clan Rizzuto, était mêlé de près aux jeux de pouvoir au sein de la FTQ-Construction, et il avait un pied dans l’industrie comme entrepreneur. Il contrôlait en sous-main Carboneutre, une entreprise qui frappait à la porte du Fonds de solidarité de la FTQ pour obtenir du financement. Il s’agissait d’un témoin clé pour causer mafia, construction, affaires syndicales et infiltration du Fonds. La commission Charbonneau n’a pas eu le courage de la CECO devant les chefs mafieux.

 

  1. Témoin mystère

Au terme des audiences, l’ex-policier Sylvain Tremblay s’est vidé le cœur dans Le Devoir. Cet enquêteur a été impliqué dans l’opération SharQc (Hells Angels), Diligence (infiltration du crime organisé dans la FTQ-Construction) et au sein de l’Unité anticollusion du ministère des Transports. Tremblay et le patron de l’UPAC, Jacques Duchesneau, comptaient parmi leurs collaborateurs un homme d’affaires qui aurait été en mesure de faire des liens entre le financement du PLQ et l’attribution des contrats provinciaux. La commission a décliné leur suggestion de le faire entendre.

 

  1. Marc Bibeau

L’administrateur de Schokbéton, ciblé par l’UPAC, était l’argentier bénévole le plus prolifique du PLQ. Ce proche de Jean Charest, responsable du financement du fameux «comté 127», a témoigné à huis-clos seulement. Il était au cœur du financement du parti par les gens d’affaires.

 

  1. Ex æquo: Pauline Marois et Jean Charest

Les deux anciens premiers ministres étaient les ultimes responsables du financement du PQ et du PLQ, les deux partis qui ont bénéficié le plus des largesses des sociétés de génie-conseil et des entrepreneurs. De 1996 à 2011, le PLQ a récolté des dons totaux de 95 millions, contre 68 millions pour le PQ. Selon le principe de la délégation d’autorité, il revenait aux deux chefs de répondre des actes que des subalternes ont posés en leur nom et au nom de leur formation.

Les commentaires sont fermés.

@ Michel

Gérald Tremblay y est allé. Je me demande même si ce n’était pas étalé sur deux jours.

Le Vérificateur Général de la Ville de Montréal: On dirait bien que tout le monde, sauf lui, savait que les contrats se donnaient à 30% plus cher qu’ailleurs… J’aurais bien aimé qu’il vienne nous dire ce que lui et les 30 employés de son bureau ont vérifié pendant cette période

Oui, il y est allé… mais il ne savait rien… exactement comme Jean Chrétien, à la Commission Gommery, tiens… Les balles de golf, c’est super-important, en société démocratique ! Quand on ne veut pas répondre, on est dans un pays libre, n’est-ce pas?… Liberté , fraternité, impunité ! Ni vu, ni connu… Pas vu, pas pris ! Quelle Commission, au juste?

Comment avoir confiance en la justice et aux politiciens lorsque ils sont protégés? Commission Charbonneau n’était qu’une supercherie contrôlée et Mme Charbonneau , la pantine.Tres déçu.

Vous avez fait une légère erreur, quand vous parlez du Hells « Normand «Marvin» Ouimet », sont petit nom de scout n’est pas « Marvin », mais « Casper »; « Normand «Casper» Ouimet ».