
Le résultat des élections de mi-mandat (midterms) du 4 novembre dernier pourrait accélérer le processus de négociation entre les États-Unis et l’Iran, puisque le Congrès américain, désormais majoritairement républicain, pourrait se montrer plus impatient advenant une impasse dans les négociations actuelles.
Malgré la diversité des moyens dont dispose le président américain Barack Obama pour entretenir un dialogue avec l’Iran, il y a lieu de s’interroger sur leur efficacité, puisque malgré certaines avancées, l’Iran n’a toujours pas renoncé à ses ambitions nucléaires.
Depuis son élection, Barack Obama a multiplié les efforts en vue d’établir un dialogue avec l’Iran afin de l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire.
Ces tentatives de rapprochement s’inscrivent dans son approche de la «main tendue», qui repose notamment sur la conduite d’une «diplomatie ferme et résolue».
Ainsi, le président Obama diffuse tous les ans, depuis 2009, une vidéo sur YouTube afin de souligner le Nouvel an iranien, la fête de Norouz.
De plus, il s’est entretenu avec le président iranien, Hassan Rouhani, lors d’un appel téléphonique, en septembre 2013 — une première depuis la rupture des liens diplomatiques entre les deux pays, en 1979.
Le président Obama a également communiqué à quelques reprises par écrit avec l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême de l’Iran, et Hassan Rouhani, le président iranien.
Missives secrètes
Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Barack Obama a secrètement envoyé quatre lettres aux dirigeants iraniens.
Les deux premières lettres ont été envoyées à Khamenei quelques semaines avant l’élection présidentielle iranienne de juin 2009. Ces messages avaient pour objectif de signifier au guide suprême la volonté de Washington d’établir un dialogue entre les États-Unis et l’Iran.
Plus précisément, la première lettre visait à rassurer les autorités iraniennes : peu importe le résultat de l’élection, les États-Unis seront prêts à négocier et n’envisageront pas un changement de régime.
Cette lettre est également une réponse au message de félicitations qu’a reçu le président Obama de la part du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, au lendemain de sa victoire du 4 novembre 2008.
En faisant référence à la lettre du président Obama, Khamenei a par la suite affirmé que les États-Unis avaient tenté de délégitimer le scrutin qui reconduit au pouvoir le président Ahmadinejad.
Le contenu de la deuxième lettre, envoyée en réponse aux affirmations de Khamenei, n’a pas été divulgué par les autorités américaines.
Lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre 2013, le président Obama a affirmé qu’il avait écrit au président Rouhani (élu en juin 2013) dans l’espoir de résoudre les questions entourant le programme nucléaire iranien de façon pacifique.
La toute dernière lettre a été envoyée à Khamenei quelques semaines avant la reprise des négociations sur le nucléaire iranien à Oman, soit le 9 novembre.
Celle-ci avait pour objectif d’inciter l’Iran à coopérer avec les États-Unis dans la lutte contre le groupe État islamique en échange de la signature d’un accord sur le nucléaire avant le 24 novembre.
Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif, le secrétaire d’État américain John Kerry et l’émissaire de l’Union européenne Catherine Ashton, réunis à Mascate, disposent donc de deux semaines pour négocier un accord.
Grâce à cette lettre, le président Obama cherche avant tout à empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire, sa principale priorité concernant l’Iran.
Si certains médias iraniens posent un regard optimiste sur la situation actuelle, les sénateurs républicains John McCain (Arizona) et Lindsay Graham (Caroline du Sud), de même que l’ancien candidat républicain à la présidence Mitt Romney, ont pour leur part dénoncé la tentative de coopération entre les États-Unis et l’Iran.
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À propos de l’auteur
Charles-Antoine Millette est chercheur en résidence à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, qui compte une trentaine de chercheurs en résidence et plus de 100 chercheurs associés issus de pays et de disciplines divers et qui comprend quatre observatoires (États-Unis, Géopolitique, Missions de paix et opérations humanitaires et Moyen-Orient et Afrique du Nord). On peut la suivre sur Twitter : @RDandurand @UQAM.
Les États Unis se préparent, comme d’habitude à une guerre en sol arabe pour conserver une main mise et protéger leur allier Israël mais ce gouvernement prend du recul à chaque fois, l’Irak et la Syrie en sont d’excellent exemples. Hors l’Iran pourrait se faire attaquer par Israël au nom des États Unis puisque les Américains sont saturés et écoeurés de payer pour des guerres pour notamment sauver Israël qui leur a coûté des dizaines de milliards, voire centaines de milliards depuis 30 ans et de payer pour ce qui ne les regardent aucunement. De plus, la réponse collective des pays arabes de la région fera beaucoup de dégâts à court, moyen et long terme pour les Américains en terme d’approvisionnement en pétrole. Israël subira le même sort. Avec l’Égypte qui n’est plus l’une des “Muppets” des États Unis, le Liban qui n’est plus incommodé par la Syrie et sont armés jusqu’au dents et la Libye qui a une force de frappe importante, Israël sera dans de beaux draps pour au moins une décennie. C’est un retour de l’ascenseur pour Israël qui a abusé de tous ces voisins depuis 1948 qui se prépare. Le tout aura des répercussions sur l’économie américaine qui pourait s’étendre au Canada pour ce qui est de l’approvisionnement en pétrole pour les provice de l’Est et tout particulièrement pour les Maritimes et le Québec.