Les marchands du temple

Pourquoi a-t-il fallu un drame pour prendre acte de la dérive dans le débat sur la laïcité?

Candidate à la tête du Parti conservateur, Kellie Leitch voudrait imposer un test de valeurs aux immigrants. (Photo: Liam Richards/La Presse Canadienne)
Candidate à la tête du Parti conservateur, Kellie Leitch voudrait imposer un test des valeurs aux immigrants. (Photo: Liam Richards/La Presse Canadienne)

C’était au début du débat sur la charte de la laïcité du Parti québécois. Son parrain politique, le ministre Bernard Drainville, était en entrevue à la radio. Pour la circonstance, Radio-Canada avait décidé de consacrer un bloc de l’émission à une tribune téléphonique.

Parmi les premiers appels, il y a eu celui d’une dame affolée par ce qu’elle décrivait comme l’islamisation galopante de Montréal.

Les statistiques quant à la présence musulmane au Québec sont sans appel. Aucune donnée objective n’étaye la thèse d’une islamisation de Montréal à moyen ou à long terme. Selon Statistique Canada, la proportion de musulmans au Québec se situera dans une fourchette de 5,6 % à 7,2 % en… 2036.

Dans sa vie antérieure, Bernard Drainville avait fait un bout de chemin sur la colline du Parlement fédéral. J’en gardais le souvenir d’un journaliste rigoureux. Je m’attendais à ce qu’il remette les pendules à l’heure.

« L’islamisation, effectivement, c’est une réalité et ça nous préoccupe », a plutôt répondu le ministre, reprenant à son compte l’interprétation grossièrement faussée de la réalité de son interlocutrice.

Du coup, le ton du discours sur la charte a été donné. On a abondamment parlé du « malaise » de certains Québécois devant la minorité musulmane sans rien faire pour le dissiper. Quand l’occasion s’est présentée, comme dans le cadre de cette entrevue, on a alimenté le malaise.

Certains — et pas des moindres — ont tiré très tôt la sonnette d’alarme. À preuve, ce passage de la lettre ouverte de l’ancien premier ministre Jacques Parizeau qui mettait, dès octobre 2013, le Parti québécois en garde contre les effets pervers de la charte.

« […] il est manifeste, écrivait M. Parizeau, qu’on craint, non seulement chez beaucoup d’immigrants (musulmans ou non), mais aussi chez des Québécois de fraîche date, bien intégrés et tout à fait francophones, de voir apparaître ici les tensions et les crises de leurs pays d’origine. Et ce qui circule sur les médias sociaux n’a rien pour les rassurer. »

Jacques Parizeau, comme tous ceux qui ont dit comme lui, a prêché dans le désert. Dans la foulée de la défaite du PQ, les variations sur le même thème se sont multipliées.


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Le Bloc québécois, sous Gilles Duceppe au cours de la campagne de 2015, a accouché d’une publicité-choc contre le NPD, qui montrait une goutte de pétrole se transformant en femme arborant un niqab. Cette publicité a survécu sur le site du Bloc jusqu’au lendemain de l’attaque meurtrière à la mosquée de Québec.

Et que dire de la thèse véhiculée par Jean-François Lisée lors de sa récente course à la chefferie, selon laquelle la sécurité publique exigerait d’envisager l’interdiction du port de la burqa pour éviter que des terroristes ne la portent pour dissimuler des armes ? Dans la foulée de la fusillade de Québec, le chef du PQ a admis qu’il s’agissait d’un dérapage.

Il y a eu également, au cours de la dernière campagne fédérale, l’instrumentalisation du niqab par le Parti conservateur et sa promesse de mettre en place une ligne téléphonique pour recueillir les dénonciations de comportements « culturels barbares ».

Le projet de test des valeurs que promeut la candidate au leadership conservateur Kellie Leitch s’inscrit dans le même registre. Depuis des mois, cette ancienne ministre fédérale laisse entendre que les immigrants posent une menace aux valeurs canadiennes.

Depuis les événements du 29 janvier, les mea culpa sont dans l’air du temps. On parle beaucoup d’un changement de ton dans le débat sur la laïcité. La vraie question, c’est pourquoi il a fallu un drame pour prendre acte de la dérive.

La campagne antiniqab du Bloc québécois et du Parti conservateur en 2015 ne les a pas empêchés de recueillir moins de votes au Québec qu’aux élections fédérales précédentes. Dans les banlieues multiethniques de Toronto et d’autres grandes villes canadiennes, les communautés culturelles ont tourné le dos à Stephen Harper. Le PQ de l’après-charte a toutes les misères du monde à rétablir des liens avec la tranche la plus jeune et la plus diversifiée de l’électorat. D’un sondage à l’autre, la Coalition Avenir Québec fait du surplace dans les intentions de vote. La course à la chefferie de Kellie Leitch avait des ratés avant l’attentat de Québec.

Ce n’est pas comme si les marchands du temple identitaire avaient fait recette auprès de l’électorat. Ce dernier demeure le meilleur garde-fou contre d’autres dérapages.

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Chantal Hébert est chroniqueuse politique.

Les commentaires sont fermés.

Merci Madame Hébert de nous rappeler certains FAITS qui démontrent combien les séparatistes québécois sont sectaires et intransigeants.

Pas très surprenant que nos jeunes québécois, ouverts sur le monde, ne soient aucunement intéressés de joindre les rangs de ces dinosaures sclérosés dans leur passé primitif et vétuste.

Évidemment, le PQ de l’époque de Drainville représentait TOUS les indépendantistes québécois… y compris QS et ON… sans parler de la position d’un Jacques Parizeau sur la fameuse charte et des discours inclusifs de JF Cloutier, de PSPP, etc. Nous pourrions aussi parler des fameuses radios de Québec, présentement sur la sellette à cause de leurs propos islamophobes et dont les animateurs se déclarent majoritairement fédéralistes.

Le PQ représente la très…très vaste majorité des séparatistes québécois, que ça vous plaise ou non. Pour vous en convaincre, vous n’avez qu’à vous référer aux derniers résultats électoraux où les 2 autres partis plus ou mons séparatistes n’ont récolté que quelques malheureuses miettes.

Je ne demeure pas à Québec et je peux difficilement juger de la programmation de leurs radios mais si des gens (très nombreux à ce que je puisse juger) les écoutent, c’est qu’ils incarnent les positions politiques d’une frange de la population non? Sinon, elles n’existeraient simplement plus. Peut-être que de plus en plus de citoyens en ont marre de la pensée unique et pseudo-vertueuse véhiculée par les medias de gauche traditionnels.

Les auditeurs sensés de Québec n’écoutent pas ce genre d’ordure. Ils sont plutôt fâchés de se faire traiter de la sorte à cause de débiles payer à l’être encore plus. Mais les annonceurs qui les cautionnent vont se faire jouer un tour. C’est pas parce qu’il y a une odeur de purin sur la ville que ça sort de toutes les chaumières.

BANG!!! En plein ce que j’écrivais: la pensée unique de la gogoche québécoise.

Si des personnes ont le malheur d’avoir une opinion divergente, ils sont des « auditeurs non-sensés à la limite de l’abrutissement et débiles »…

Plutôt que de débattre des idées, on fait comme à l’UQUÀM: on intimide et on tente de museler l’autre.

Personnellement, je ne peux croire que des dizaines de milliers dàiditeurs Québécois de souche (le Village est très peu diversifié ethnologiquement parlant) sont de purs connards en mal de leaders totalitaires et tyranniques.

Vous auriez peut-être intérêt à écouter ces radions divergentes histoire d’étoffer un peu plus votre argumentaire.

Vous êtes malhonnête: ce n’est pas parce qu’on vote pour un parti qu’on appuie nécessairement l’ensemble des politiques qu’il propose. Aussi, il faut noter que durant la dernière élection québécoise, un grand nombre d’électeurs traditionnellement péquistes ont boudé les urnes, probablement parce que certaines idées véhiculés par le PQ d’alors ne leurs convenaient pas, et ont peut aisément penser que la fameuse charte était de celles-ci.

Au-delà de tout ça, vos commentaires se disqualifient d’eux-même par leur manque de nuances et leurs amalgames simplistes. Votre rhétorique est plutôt faiblarde et ne tentez pas la diversion vers un sujet secondaire pour essayer de vous en sortir.

Non seulement vous trollez mais en plus vous trollez mal.

Au plaisir,

Parlant de manque:

« ce n’est pas parce qu’on vote pour un parti qu’on appuie nécessairement l’ensemble des politiques qu’il propose » (sic). Et dans la phrase suivante: « un grand nombre d’électeurs traditionnellement péquistes ont boudé les urnes, probablement parce que certaines idées véhiculés par le PQ d’alors ne leurs convenaient pas, et ont peut aisément penser que la fameuse charte était de celles-ci. » (sic)

Faudrait savoir Monsieur Piff: les votants péquistes votent pour l’ensemble des politiques de ce parti OU ils boudent les urnes???

Que voilà un commentaire positif qui va sans doute contribuer à l’avancement du dossier. Pauvre toi…

Ce n’est pas ce qu’a écrit Mme Hébert. De plus, c’est vous qui affirmez que les séparatistes sont sectaires et intransigeants. Une affirmation tout à fait gratuite et sans fondement. Le peuple québécois qui aspire à prendre en main son destin n’a pas besoin d’exclure personne. Au contraire, ce projet est et a toujours été inclusif, au grand dam de gens comme vous qui désirez rester à l’écart tout en vous faisant croire que vius y avez été poussé.

Comme c’est facile pour vous de toujours ne voir que le PQ. C’est carrément de la paranoïa. Il y a également les conservateurs, le NPD.

À la suite de l’attentat perpétré contre le Centre culturel islamique de Québec, j’ai comme beaucoup de gens suivi les bulletins d’informations. J’ai dans les déclarations faites par plusieurs participants musulmans, relevé que nombre d’entre eux faisaient référence à la France.

Hors, le Québec, ce n’est pas la France. Le Québec c’est le Canada !

Ce qui est la base du problème, ce n’est pas l’islam. C’est : la double perception.

La perception que les immigrants venus entre autre des pays du Maghreb ont du Québec, — que beaucoup ne perçoivent pas comme le Canada.

La perception qu’ont les Québécois sur ces ressortissants de la méditerranée qui sont associés à ce qu’est devenue la France aujourd’hui, — une France islamisée et disons-le clairement : un des foyers actif de l’islamisme radical, lequel pourrait avoir des ramifications au Québec.

D’où l’association. En psychologie, lorsque les associations sont justes : Tout va bien. Lorsque les associations sont croches : Cela produit un univers dysfonctionnel.

Nous vivons toutes et tous dans cet espace de dysfonction dans lequel nous nous complaisons.

Aussi quand bien même il n’y aurait qu’un millième de pratiquants de l’islam, il y aura toujours une proportion de gens venant de tous horizons qui ne perçoivent pas le Québec comme un territoire à part entière du Canada. Un coin de pays dans lequel la loi canadienne ne s’appliquerait « comme » pas.

Il existe une responsabilité politique de longue date, dans tout ce que nous partageons. Avec d’une part des difficultés bien réelles en matière d’intégration des immigrants, couplées à une tendance forte de la société québécoise à s’autodétruire et produire toutes formes de désintégrations. Ce chaos en apparence organisé est le propre de toutes les sociétés décadentes.

Il n’y a donc pas selon-moi un problème spécifiquement religieux au Québec, il y a plutôt une superposition de problèmes qui finalement produisent cette sorte d’air vicié.

— Est-il possible qu’il soit un peu trop de marchands de toutes sortes à même les marches du Temple ? Ce qui nous fasse penser en quelques sortes à : la Cour des miracles. Quand sur la Terre (comme dans les cieux) nul ne saurait être et devenir prophète en son propre pays. Il faudrait donc conclure que nous ne formerions qu’une seule et même nation.

L’islam est un problème quand il devient 5% de la population.iIl faut critiquer le Coran, comme ilfaut critiquer la Bible et la thora,des livres de faussetès.
Il faut faire une distinction entre ceux qui ont le droit de croire ses faussetés,et les trois livres qui doivent être critiqué,comme étant écrit par des hommes pour dominer d’autres,pour justifier la violence contre d’autre ethnies et surtout pour exploiter la femme.

@ Roberto,

Pour pourvoir selon moi, une bonne critique de toutes choses, encore faut-il les avoir lues, vues, comprises, entendues. Iriez-vous critiquer sainement un film que vous n’avez pas vu, un roman que vous n’avez pas lu, un disque que vous n’avez jamais écouté ?

Avez-vous bien lu ces trois livres que vous mentionnez ? Avez-vous pris le temps de les étudier ? Sur quels points précis entendez-vous fonder vos critiques ? Ou seulement, est-ce que vous vous fiez à d’autres qui habituellement en parlent en bien ou en mal ? Parce que cela fait leurs affaires.

Vous accordez selon-moi trop d’importances aux livres comme tels. Ce sont plutôt les paroles qu’il faut critiquer. Les paroles de celles et ceux, ces propagandistes de toutes obédiences qui vous disent quoi dire et encore quoi faire et toujours quoi penser.

C’est plutôt l’ignorance, l’absence de connaissance, la non-volonté d’apprendre qui posent le principal problème dans pratiquement toutes populations. Le développement de l’esprit critique permet de construire un regard neuf sur toutes choses utiles. Quand bien même les religions seraient faites de quelques faussetés, comment vous y prendriez-vous pour prouver qu’elles soient vraiment dépourvues d’une quelconque utilité ?

En hébreu le mot thora ou torah signifie simplement : « instruction ». Diriez-vous que l’instruction est une chose qu’il faudrait supprimer pour vraiment vivre heureux ?

L’instruction ou l’éducation peut être un instrument très efficace de propagande, voire de colonialisme, selon celui ou celle qui l’administre. Il faut voir le but le l’instrument d’instruction. Par exemple, le système éducatif canadien a servi le pouvoir colonial à rendre les peuples autochtones comme des citoyens de deuxième classe, voire de mécréants, en discréditant leurs cultures et leurs identités pendant des décennies. Mais vous avez raison, c’est l’esprit critique qui permet de voir la différence entre un instrument de propagande, de colonialisme et une véritable instruction indépendante, impartiale et neutre.

Le Christ, le supposé sauveur du monde, a dit beaucoup de vérités, il a condamné les VOLEURS du temple, il a traité les PHARISIENS (membres d`une secte juive du temps) de sépulcres blanchi, blanc à l’extérieure et pourri à l`intérieur , on voit ça encore de nos jours ces extra terrestres…il a prêché L`HUMILITÉ, choses que certains peuples devraient pratiquer dans le temps présent, certaines personnes aussi. Ce ne sont que quelques-uns des énoncés qu`il a prêché parmi tant d`autres. Mais en ce qui concerne la bible, ce n`est pas lui le Christ qui a écris ce livre, ce sont des humains qui l`on tricoter à leur manière, pour contrôler d`autres humains avec la peur d`avoir peur. Il en est de même pour les autres livres du même acabit. Le Christ a donné quant à lui qu`un et très important conseil, « AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES », si cet énoncé était appliquer à la lettre, avec l`HUMILITÉ , je suis certain que tout irait mieux sur cette planète.

@ Serge Drouginsky; d’accord avec vous ! Les québecois en général sont reconnus comme étant des personnes généreuses et hospitalières à travers le monde ! Ce qu’ ils n’aiment pas c’ est tout simplement la radicalisation de l’ islam et les terroristes et les trop grandes et nombreuses accommodations dites raisonnables !! Les québecois ne veulent pas de chicanes ! Donc c’ est normal que les immigrants s’ adaptent à cette société un point c’ est tout!!

Ce qui me dérange dans tous ces discours depuis l’attentat de Québec c’est cette propension qu’on les Québécois à se sentir toujours coupable et en conséquence à vouloir s’amender en accordant des privilèges qui ne devraient pas être accordés. Je pense à cette idée d’assouplir les règlements municipaux pour faciliter l’implantation de mosquées. Je suis d’accord que toutes les religions doivent-être traité de la même façon et en conséquence il n’y pas de raison d’alléger les règlements municipaux pour faciliter l’installation de mosquées pas plus que pour tout autre temple quelque soit la religion. En ce qui concerne l’attentat de Québec je ne me sens pas du tout coupable. Je n’ai jamais tenu de discours contre les musulmans, les juifs,les siks ou autre religion. Je me fous pas mal de savoir comment chacun s’habille ou prie mais je tiens absolument à un état laïc et au respect des lois.

Le meilleur garde-fou, comme vous dites, était à 65% pour la charte du PQ. Les dérapages je les attribue aux pseudo vertueux QS qui ont démonisé cette charte en en faisait qu’une question de voile et aux médias fédés où des gens comme vous écrivaient les pires sottises, ne semblant pas capables de saisir le concept d’un État laïque.

65% pour la charte du PQ et ils ont ensuite subi l’une des pires déculottées électorales de leur triste histoire…

Personne n’a démonisé cette charte. Elle s’est écroulée sous son propre poids tellement elle était loufoque et ridicule. On disait même d’elle qu’elle était « une solution en quête d’un problème… ». Drainville lui-même ignorait jusqu’au nombre d’employés de l’État qui auraient été affectés pas cette charte de la honte.

C’est quand la dernière fois que vous avez vu un juge ou un policier en burka???

Celle charte était une horreur, une infamie et elle a heureusement été reléguée là où elle n’aurait jamais dû sortir: dans les poubelles.

Vous avez là M. Drouin le commentaire le plus factuel et le plus perspicace. On en a assez de ces radotages à sens unique qui ne nous invitent qu’à nous autoflageller et qui méprisent toute recherche de cohésion sociale.

Tout a commencé avec la commission Bouchard/Taylor. Le résultat en a été que les Québécois se sont soudain sentis menacés. Pourtant il aurait été si simple que le gouvernement en place énonce clairement la séparation de l’État et de la religion. Était-ce si compliqué de dire que la religion est une croyance et une pratique personnelle. Lorsque qu’une personne s’installe dans un nouveau pays, elle comprend qu’elle est désormais soumise aux lois et coutumes de ce pays. Point à la ligne. Nous avons une Chartre des droits et libertés qui garantie tout ce que cette personne doit savoir sur notre façon de vivre. À des fins purement populistes, nos élus se sont lancé dans toute sorte de mouture aussi fumeuse l’une que l’autre, Il aurait été judicieux de de constater que notre enseignement primaire et secondaire sont déficients en ce qui concerne le civisme, le multiculturalisme et la connaissance de la Chartre Canadienne des droits et libertés.

Bon article de la part de Madame Hébert. Je suis entièrement d’accord aussi avec le commentaire de Michel Tranchemontagne.

Personnellement, je trouve que Mme Hébert fait l’erreur de tout mettre dans le même sac. Comme si on était xénophobe du seul fait de s’élever contre le port du niqab ou de la burqa. Mais passons. Je crois que la montée de l’intolérance au Québec tient beaucoup au fait que nous voulons discuter de toutes les questions, même les plus sensibles, dans l’espace public. C’est-à-dire dans nos médias, journaux, télévision, internet. Comme on le faisait autrefois sur le perron de l’église. Mais quand on débat de tout dans les lieux public d’aujourd’hui, on ne sait pas qui est là ni ce qu’une bonne par de ceux qui nous lisent ou nous entendent saisissent de ce qu’on affirme. Sans précautions.

LeLes marchands du temple du repli communautariste sont en feu. La promotion de l’ingérence religieuse accentue la haine et nous entraîne vers une violence exponentielle.

Il serait temps que des mesures politiques soient prises pour favoriser l’intégration et faire respecter les acquis de notre société suite à des luttes pour faire en sorte qu’i n’y ait pas d’ingérence religieuse dans notre société. Aucune ingérence religieuse dans nos politiques, dans nos épiceries, dans nos garderies, dans nos cafétérias, dans nos cabanes à sucre, dans nos hôpitaux, dans nos cliniques privées, dans nos écoles, et dans la vie des femmes.

Il faut persister à dire non aux ingérences religieuses qui divise la société et favorisent les ghettos communautaristes fermés et en lutte contre les valeurs du restant de la société.

Le problème qui nous tourmente n’est pas relié à l’immigration, mais est relié au religieux.
Nous ne sommes pas un peuple raciste ou xénophobe ou replié sur lui-même, nous sommes un peuple qui dit que la religion est privée et ne doit en aucun cas s’ingérer dans la société et nous sommes un peuple pour qui l’égalité entre les femmes et les hommes à tous les niveaux est primordiale peu importe ce qu’en pense allah wakbar.

Serge Charbonneau
Québec

Bonjour M. Charbonneau. J’entend que vous êtes allergique au religieux. J’ai des questions. Si je suis religieux et Québécois, est-ce également MES politiques, MES épiceries, MES garderies, MES cafétérias, etc.? Vous semblez en parler comme si ces institutions et lieux publics étaient la propriété des non-croyants. Étrange. Je suis en faveur d’un état laïc et je crois que c’est exactement ce que nous avons. Bien que cela ne semble pas vous satisfaire. Dans un état laïc à votre satisfaction, les citoyens auraient-il pleine liberté de conscience et de religion, ainsi que la liberté de la vivre ouvertement et de l’exprimer, comme le garantit la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), ainsi que nos chartes canadienne et québécoise des droits et liberté de la personne? Ou ces libertés seraient-elles diminués?

On critique les créationistes (avec raison) et on fait la promotion des allah wakbar !
Cherchez la logique !

Serge Charbonneau
Québec

Madame Hébert, vous êtes, à mon avis, la meilleure journaliste s’adressant en français de l’ensemble du Canada. Par ailleurs, je suis déçu par votre intervention traitant de l’Islamisme, sur une base du nombre de personnes dans la population et leur proportion dans notre société. Il ne faut pas être dupe et aveugle, car ici ce n’est pas le nombre de personnes qui importe, mais bien leurs comportements dans la société occidentale. Le Québec, tout comme les États-Unis, a accueilli des dizaines de milliers d’immigrants au cours de son histoire (chinois, irlandais, arméniens, vietnamiens et même de Quakers ayant fuit les États-Unis, etc.) et toutes ces communautés se sont intégrés dans les diverses régions ou on créés de ghettos, selon leurs choix. Par ailleurs, aucun n’a essayé d’imposer ses croyances, ses convictions et ses pratiques au peuple hôte, jusqu’à l’arrivé des musulmans, pratiquant leur religion et leurs coutumes entre eux et discrètement, même chez les extrémistes de chaque groupe. Mais la situation survenue à Québec nous a-t’elle révélée toutes les facettes de l’événement? Pas encore et l’avenir nous le dira. Par ailleurs, il ne faut pas reprocher aux citoyens d’éprouver une certaine méfiance après les événements du World trade center, du Bataclan, de Charlie Hebdo, etc., car tous n’on qu’un lien en commun, l’islamisme musulman. Ce ne sont pas des bouddhistes, ni des juifs, ni aucune autre religion et c’est bien au nom de l’Islam que tous les actes barbares ont été perpétrés et continuent de l’être un peu partout dans le monde. Il ne faut pas oublier l’endoctrinement qui se fait au Québec par différents Imams. Bien que nous soyons conscient que tous les musulmans ne sont pas pareils, mais nous nous ne les connaissons pas et ils s’intègrent très peu. Il y a de quoi susciter une certaine crainte dans la population. Aussi après ces événements on a vu des représentants islamiques demander au gouvernement certains changements au niveau de l’éducation, comme l’enseignement de l’Islam dans les écoles. Il faut être déconnectés de la société québécoise pour faire de telles demandes alors qu’il a fallu plusieurs décennies au peuple québécois pour se débarrasser du joug de l’Église catholique avec tous les abus qu’elle a fait vivre à ses fidèles au fil des siècles. Ici encore ce n »est pas la religion comme telle qui est le problème mais l’application de ses préceptes par ceux qui prennent parole au nom de Mahomet tout comme l’a fait l’Église catholique au nom de Jésus! La pratique religieuses est un droit pour chacun, mais tenter de l’imposer aux autres ou en imposer les pratiques (prières durant les heures de travail, lieux de prières en milieu de travail etc.), c’est dépasser les bornes. Les immigrants on plusieurs possibilités, s’intégrer à la communauté qui les a accueillis, se concentrer en ghettos, pratiquer leur religion en privé, changer de terre d’accueil, ou retourner dans leur pays. Si j’avais à vivre dans un autre pays ce sont les mêmes choix qui s’offriraient à moi et je m’y conformerais.

Tout ce déballage anti-PQ pour un déséquilibré à la Marc Lépine. Comme si les balises contre l’islamisme radical en France avaient suscité plein d’attaques mortelles dans les mosquées de l’hexagone. . L’identitaire, c’est bon uniquement pour les musulmans, n’est-ce pas?

Il y a une grande part de populisme et d’informations fausses dans cette paranoïa qui fait appel aux plus profondes émotions des gens: la peur et le sens d’appartenance à un groupe identitaire. On n’a qu’à prétendre que le groupe est menacé pour avoir une réaction très forte, souvent en identifiant un autre groupe comme bouc-émissaire. Le populisme se répand comme la gangrène et peut infecter une société jusqu’au point où on peut aller à des extrêmes impensables. Évidemment on n’en est pas là mais on devrait demeurer vigilants pour éviter ce genre de débordements qui peuvent éventuellement déraper et devenir catastrophiques. Évidemment il faut aussi rendre l’intégration des immigrants, quels qu’ils soient, plus facile et les sociétés québécoise et canadienne plus attrayantes pour eux, en évitant surtout de les marginaliser.

Tenez votre bout! Courage et sagesse

Qu’il n’y ait aucun doute qu’il y a un problème avec l’islam et c’est à eux de fixer, pas les Québécois.

Les valeurs centrales du Canada ont évolué à partir de siècles de tradition judéo-chrétienne. Au cours des deux derniers siècles, ces valeurs telles que la liberté de pensée, de croyance, d’opinion et de parole, ont pris racine au Canada et sont la genèse et le guide dominant dans la formation et l’avancement des valeurs canadiennes et québécoises. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, d’autres traditions et cultures ont contribué à l’atteinte des valeurs largement reconnues comme valeurs canadiennes au XXIe siècle.

Dans un monde de plus en plus complexe, il est difficile de juger des mérites de nombreuses initiatives gouvernementales. Cela est aggravé par le caractère opportuniste de certaines actions gouvernementales, qui peuvent favoriser un avantage politique tactique à court terme, plutôt que de faire avancer un programme fondé sur des principes. Des solutions et des tactiques à court terme sont bien sûr nécessaires, mais elles doivent être conformes à un noyau de principes et de valeurs qui guident le développement du pays à long terme. Toutefois, les programmes et les politiques qui vont à l’encontre de ces valeurs devraient faire l’objet d’un examen et d’un examen particuliers.

Les Canadiens croient que la société en général, et les gouvernements en particulier, devraient traiter tous les Canadiens de façon égale. Le système de justice doit traiter tout le monde équitablement. Il ne doit pas servir de substitut à l’assemblée législative élue et se limiter à l’application de la loi. Le projet d loi M-103 contre le blasphème islamophobie! Pourquoi le système judiciaire n’est-il pas intervenu dans cette atteinte à la liberté de parole de la Charte? Déroutant !

Depuis les années 1990, divers leaders et partis politiques fédéraux se sont déclarés les meilleurs représentants pour définir et sauvegarder les valeurs canadiennes. Cette revendication vise évidemment à exclure automatiquement toute autre personne ou partie du droit de définir et de gouverner le Canada. Cette revendication est un appel à accepter une forme de dictature; qu’il s’agisse d’une règle d’un homme ou d’un parti ou du fascisme. Ces revendications, si elles sont acceptées sans poser de questions, ne peuvent que nuire aux valeurs très fondamentales des valeurs canadiennes et québécoises, de la liberté et de la démocratie.
Qui aurait pensé que madame Khalid et ses collaborateurs, loin de leur ascendance brutale, étaient si malheureux dans ce pays civilisé que d’empaler le bouclier canadien avec un poignard M-103 quand les Canadiens ont été abondamment tolérants et accommodants et pour les musulmans de devenir si intolérants envers leurs gracieux bienfaiteurs?

Madame Khalid a écrit M-103 avant l’attaque à Québec; pourquoi a-t-elle choisi l’islamophobie? En règle générale, les actes de haine contre les musulmans ne sont pas statistiquement très élevés au Canada. Sur une base par habitant, un juif est huit fois plus susceptible d’être victime d’un crime haineux que les musulmans. Bien sûr, en raison des activités islamistes à l’étranger et de la propension des dirigeants islamistes à susciter l’animosité et à imposer grossièrement le mode de vie canadien, il est logique de supposer que cela peut se traduire davantage de haine envers les musulmans ici. Mais en fait, dans l’ensemble, les Canadiens n’ont pas montré d’animosité particulière aux musulmans. Bien au contraire, les actes de violence contre les musulmans par des Canadiens normaux ont été rares. Incidemment, la montée en puissance des soi-disant groupes d’extrême droite au Canada et au Québec que les médias traditionnels incompétents et lâches et les guerriers de justice sociale non sophistiqués essayent d’étiqueter comme fascistes! Eh bien, ils ne sont certainement pas plus extrêmes que toutes les organisations islamistes déjà bien établies dans ce pays. Il est à noter que cette montée n’a été déclenchée que par les musulmans qui imposent des attentes déraisonnables imposant au mode de vie canadien et à leurs avantages privilégiés, financiers ou autres, indisponible pour de nombreux Canadiens économiquement touchés.

Pourquoi le projet de loi alors? Pour intimider davantage l’établissement, les élites telles que les universités, les églises, les syndicats, les médias, les politiciens pusillanimes et les bureaucrates à faire taire les citoyens patriotiques qui ont des préoccupations légitimes sur l’état de leur nation et les libertés menacées par l’extrémisme islamique? Augmenter la protection des islamistes alors qu’ils continuent à exproprier le Canada vers l’hijrah? Les ordres d’Allah?

Les Canadiens sont confus et outragés, et à juste titre. Avec ce projet de loi, vous incitez de plus gros problèmes et contre-réaction. Bien sûr, tous les musulmans ne sont pas si peu reconnaissants, mais ils ne sont pas pertinents à se défendre l’eux leurs qu’ils l’ont été pendant des siècles au Moyen-Orient. Pourquoi les femmes se soumettent aux traitements dégradants de la charia et à la barbarie, c’est sans compréhension! Beaucoup de musulmans peuvent trouver ça difficile maintenant, mais à l’autre bout de la ligne, ce n’est pas facile pour les Canadiens et les Québécois patriotes d’être humiliés et intimidés par des politiciens traîtres. Des menaces telles que celles de Trudeau et de Couillard envers les Canadiens ordinaires pourraient les rendre plus en colère et créer une réaction négative non seulement contre les communautés musulmanes, mais aussi contre les autorités. Après tout, les gouvernements ont été fortement responsables de l’aggravation des relations entre les cultures en ne fixant pas de limites à l’islam, assurant ainsi l’égalité pour tous conformément à la Constitution. Quelle nation civilisée laisserait son gouvernement promulguer des lois anticonstitutionnelles dissolvant son identité! Aucun leader loyal et responsable n’abandonnerait son pays, transformant éventuellement son peuple en un melting-pot globalisé d’androïdes sous le parapluie d’une culture médiévale barbare.

Le Canada était autrefois une nation souveraine dédiée au bien-être des citoyens nés au Canada. Malheureusement, ce n’est plus. Avec l’avènement du gouvernement Trudeau, notre nation s’est transformée en un dépôt pour le monde mécontent, en particulier pour les nations islamiques, et probablement dégradant vers un désastre culturel et économique comme la Suède. Les Canadiens ont-ils demandé une telle chose? Bien sûr que non. Au sein du Canada contemporain, le fossé entre la volonté publique et la volonté de gouvernement n’a jamais été aussi grand.

Environ 70% des Canadiens interrogés ont convenu ou fortement convenu que les gens qui viennent au Canada devraient changer leur comportement pour être plus comme les Canadiens. Rien de tout cela ne devrait être controversé. Les Canadiens veulent des politiques d’immigration saines et sont à juste titre sceptiques vis-à-vis de la migration de masse du Jihad comme on l’a observé dans l’UE, en Grande-Bretagne, etc.

Les communautés musulmanes s’attendent à ce que tous les paliers de gouvernement mettent en œuvre des mesures pour les protéger des Canadiens normaux. On s’attendrait aussi à ce que les Canadiens participent à des programmes de sensibilisation sur le mode islamique lesquels sont fortement soupçonnés de radicalisation évidemment, en particulier pour les enfants. Rien n’indique que les musulmans devraient suivre des programmes sur le mode de vie canadien et adhérer véritablement aux valeurs canadiennes et, plus important encore, mettre un terme à la charia et aux activités connexes. Apparemment, l’islam se considère comme une religion de dignité et d’autorité; il est impossible de penser à un musulman se soumettant aux mécréants; en effet, il est défendu à un musulman d’aller vivre parmi eux et de reconnaître leur autorité sur lui, parce que sa présence parmi eux le rendrait faible et isolé, et alors il deviendrait docile et s’excuserait devant eux. Mais les musulmans devraient être remplis de moral et de confiance, ils devraient être des chefs, non pas des disciples. L’Islam n’assimile pas, l’Islam domine. Par conséquent, l’Islam est incompatible avec la civilisation occidentale … canadienne.

Donc, les choses ne vont pas bien pour l’avenir du Canada. Il est déconcertant pour les Canadiens et les Québécois que des faibles comme Trudeau et Couillard puissent léguer un tel héritage à nos enfants. En outre, il semble que la plupart des membres de tous les principaux partis politiques ont succombé à la propagande islamophobe et sont prêts à voter pour cette loi ridicule et antidémocratique, et de la merde avec le reste. Honteux!

Madame Khalid, pourrait-on espérer que vous mettiez M-103 en attente, sinon l’annulé, jusqu’ à ce que vous ayez l’opportunité de renseigner Allah sur le comportement indiscipliné et antisocial de ses disciples pendant les 1 400 dernières années? Cela montrerait courage et sagesse.

« Il n’y en a pas aussi aveugles que ceux qui ne verront pas. Les gens les plus trompés sont ceux qui choisissent d’ignorer ce qu’ils savent déjà. » John Heywood – 1546

On parle beaucoup de l’extreme droite oui j’en convient il y a de la haine et de la violence. M ais pourquoi on ne parle jamais de l’extreme gauche qui l’est autant mais de facon plus hypocrite et insidieuse …a moins que se journal en face parti. C’est a croire que les sauveur c’est eux.Eux qui veulent noyes toutes forme de culture,toute forme d’identités personnel. Qui avec leur multinational peuvent polue a leur guise. Il construisent des usines dans les pays pauvres qui n’ont pas de restrictions ecologique qu’on appele pays emergent(ex:la Chine ) et si celui-ci en imposent ,ils menace de changer de pays .Et pour se qui est de la religion ..notre societe est d’une hypocrisie incroyable. Nos politiciens vont se prostener et lacher des larmes de crocodiles devant de pauvres citoyens pour acheter des gains politiques. Et on dit apres que les Quebecois sont tres tolérants. imaginer un instants que au lieu d’un quebecois qui est rentrer dans une mosque pour massacrer des humains. Ce serais un musulmans qui aurait rentrer dans un eglise et massacrer des gens ..L a grande tolerance des Quebecois auraient prit le bord et il ne serais pas bon pour un musulmans d’afficher ses croyances. Il y a beaucoup trop d’hypocrisie .

Il y a dans cette chronique beaucoup trop d’exagérations et de minimisations, respectivement pro-libérales-fédéralistes et anti-nationalisme québécois (incluant dans l’implicite la laïcité), pour ne pas s’interroger sur l’objectivité d’une analyste influente du calibre de Mme Hébert. Tous les gros partis y passent, sauf les deux PL, garant des honteux dérapages des autres, et le NPD, sans doute parce qu’il n’ont rien pour inquiéter. Le message – tous sont dans le champ et si l’électorat a une graine de bon sens, il votera pour le seul parti crédible – est si lourd qu’il se ‘dé-légitimise’ de lui-même.
Exagérer et minimiser des variables selon le message à livrer ne serait pas si dérangeant si on ne retrouvait pas des fausses factualités, telle celle-ci (je cite) : « Et que dire de la thèse véhiculée par Jean-François Lisée lors de sa récente course à la chefferie […] port de la burqa [et AK47]. Dans la foulée de la fusillade de Québec, le chef du PQ a admis qu’il s’agissait d’un dérapage. » C’est faux, M. Lisée n’a pas attendu l’horreur de Québec, dont l’enquête n’a d’ailleurs pas encore révélé les motivations, pour dire que cette image n’était pas le meilleur coup de sa carrière. Mme Hébert fait ici un abus rhétorique pour souligner que les méchants s’amendent enfin en battant leur coulpe suite à la tragédie du 29 janvier, mais qu’il est trop tard car cela ne fait que souligner leur mauvaise foi et, surtout, accentuer leur culpabilité.
Pour contrebalancer cette lecture de la charte-qui-a-le-dos-large et questions connexes, j’invite à lire le texte que Yolanda Geadah, auteure féministe québécoise, membre de l’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM, a publiée le 12 mars 2017 sur le Huffington Post sous le titre « Islamophobie et Islamisme: entre déni et alarmisme ». Entre les articles de Mmes Hébert et Geadah, il y a eu la fausse alerte à la fausse bombe faussement attribuée à un groupe d’extrême-droite C-4 de type Alt-Right, mais qui a servi aux autorités, contre toute logique et devoir de réserve, à alimenter la thèse islamophobique en contexte de la désastreuse Motion 103.
Mme Geadah fait référence aux deux événements et à l’ensemble du processus historique relatif aux accommodements religieux pour dédouaner la Charte péquiste et appeler à un débat rationnel et non partisan et propose des interprétations alternatives.
A contrario de Mme Hébert, Mme Geadah dénonce fortement l’instrumentalisation négative de la Charte péquiste par « une partie de la classe politique québécoise appuyée par plusieurs intellectuels », en soulignant l’évidence, à savoir le rejet de la charte par l’électorat en avril 2014, qui aurait « logiquement dû calmer les esprits et réduire la peur de l’islamophobie », n’a au contraire « fait qu’augmenter depuis » » selon tous les témoignages. » Mme Geadah déplace ensuite le projecteur du contenu de la charte vers « la manipulation politique des groupes anti-charte », tant politiques qu’islamistes, pour expliquer la détérioration du climat. Plus précisément, demande-t-elle, ne serait-ce pas plutôt la « doxa libérale » et son approche des accommodements religieux, « jamais démentie » sous prétexte de favoriser « l’inclusion des membres des minorités » qui expliquerait mieux la croissance de « l’islamophobie et la discrimination à l’égard des musulmans » ? Surtout, Mme Geadah, va chercher la question de fond, que les chroniques multiculturalistes se gardent bien de promouvoir, à savoir que « seul un petit nombre de musulmans, parmi ceux et celles qui se réclament d’une lecture rigide et intégriste des textes religieux, bénéficient de tels accommodements », ce qui pourrait avoir comme effet et enjeu graves de « pénaliser l’ensemble des musulmans dont la plupart n’exigent aucun accommodement pour vivre leur foi. » Comme quoi il y a minorité et minorité.
Mme Geadah invite aussi à ne pas fermer le « débat sur la laïcité « , lequel est « loin d’être résolu », en abusant de propos partisans et d’ »accusations baillons ». Il faut surtout, dit-elle, « éviter tant le déni que l’alarmisme », ainsi que toute exagération qui « favorise la manipulation des peurs collectives à des fins politiques ».
Enfin, a contrario des chiffres lénifiants de Mme Hébert, Mme Geadah souligne qu’ »ne peut ignorer le danger de l’expansion de l’idéologie islamiste ou wahhabite, sous prétexte de vouloir lutter contre l’islamophobie. » Et de revenir ensuite sur cet essentiel déjà nommé, à savoir qu’il est « grand temps de se mettre à l’écoute des citoyens musulmans et musulmanes qui critiquent les accommodements religieux déraisonnables, conscients que l’insistance sur certaines pratiques religieuses découle d’une lecture extrêmement rigide de l’islam », car les « revendications qui s’en inspirent ne visent nullement l’intégration sociale et culturelle des immigrants de foi musulmane, mais favorise plutôt leur marginalisation et le repli identitaire. » Cet appel à une saine vigilance suppose que l’on « mettre fin à la complaisance face à la propagation de l’idéologie islamiste au pays, et libérer la parole des musulmans et des musulmanes qui proposent une lecture rationaliste de l’islam, plus respectueuse des droits fondamentaux. »
Il semble donc que les Marchands du Temple ne soient pas tous de la cuvée des identitaires nationalistes (québécois). Et si ces derniers n’ont pas fait recette aux dernières élections, comme le conclut Mme Hébert, le bon sens de l’électorat, auquel elle fait appel avec raison, risque bel et bien, et c’est à espérer, d’aller davantage dans le sens de la modération rationnelle de Mme Geadah plutôt que dans le sens du libéralisme avec son multiculturalisme d’état proposé ici comme seule option possible.
Merci
Michèle Lévesque