L’attachement au Canada grimpe chez les jeunes

Les jeunes Québécois sont plus attachés à leur identité canadienne, même s’ils se sentent avant tout québécois, révèle un sondage.

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Photo: Kurt Werby/Getty Images

Le camp souverainiste se trouve devant un problème imprévu : l’attachement identitaire des jeunes Québécois au Canada. « Il se passe quelque chose de nouveau qui mérite d’être analysé », soutient Simon Langlois, sociologue à l’Université Laval, qui étudie l’appui à la souveraineté depuis de nombreuses années.

Un sondage CROP rendu public à la fin du mois d’octobre révèle que les 18 à 34 ans sont plus nombreux que leurs aînés à affirmer que le Canada fait partie de leur identité. Pas moins de 8 jeunes Québécois sur 10 (79 %) affirment qu’être canadien fait partie de leur identité, selon le coup de sonde commandé par la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires de l’Université Laval.

L’attachement au Canada grimpe chez les jeunes depuis 25 ans, constate Claire Durand, sociologue à l’Université de Montréal et spécialiste des sondages. La même question posée par la maison CROP en 1992 récoltait 66 % chez les 18-34 ans. On assiste donc à une hausse de 13 points.

Jean Charest a marqué la campagne du Non lors du référendum de 1995 en brandissant fièrement son passeport canadien dans des rassemblements fédéralistes. Son message visait alors les électeurs plus âgés, craintifs de perdre leur lien avec le Canada. Ils étaient alors 90 % chez les 55 ans et plus à afficher leur attachement pour l’identité canadienne. Mais l’argument pourrait maintenant toucher aussi les jeunes, dit Simon Langlois : « Le Canada fait partie d’eux, ils ne voient pas les frontières de la même manière dans notre monde très connecté. »
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Pour redonner un élan au mouvement indépendantiste, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, annoncera d’ici Noël la mise sur pied de l’Institut de recherche appliquée sur la souveraineté. Cet organisme devra étoffer les arguments en faveur de la souveraineté, notamment sur le plan économique. Or, chez les jeunes, ce n’est pas ce qui pose problème : la moitié des 18-34 ans pensent que le Québec a les capacités de devenir un pays.

L’Institut de recherche appliquée sur la souveraineté aurait donc tout intérêt à ajouter à son mandat le champ d’étude identitaire chez les jeunes.

Le même coup de sonde de CROP d’octobre révélait que 66 % des jeunes de 18 à 34 ans se disent « avant tout québécois », soit une plus forte proportion que leurs aînés (55 %). «Les jeunes d’aujourd’hui sont plus québécois, mais aussi plus nombreux à dire que le Canada fait partie de leur identité. Pour eux, l’un n’exclut pas l’autre», dit Claire Durand.

Le sondage CROP montre que 70 % des 18-34 ans voteraient Non, soit plus que tous les autres groupes d’âge.

La firme Léger, dans un sondage paru le 21 novembre dernier, arrive à des résultats un peu différent, alors que la souveraineté semble aussi populaire — ou impopulaire — chez les jeunes que chez les plus âgés, soit autour de 60 % qui s’y opposent. (La firme segmente toutefois d’avantage ses tranches d’âge, de sorte qu’il n’existe pas de catégorie 18-34 ans comme chez CROP, ce qui rend la comparaison difficile).

La tendance à long terme mérite un coup d’oeil. Claire Durand a analysé tous les sondages qui posaient une question sur l’appui aux options du Oui et du Non depuis 1977 chez les francophones.

Il y a des soubresauts ici et là, en fonction de l’actualité ambiante et de la manière de poser la question, mais la tendance s’affiche: les jeunes Québécois sont maintenant moins souverainistes que leurs aînés de 55 ans et plus, ce qui ne s’était pas produit depuis l’envol de l’option indépendantiste, à la fin des années 1960.

Nous en avons tiré un graphique révélateur que nous vous présentons ci-dessous. On constate que le point de bascule semble se produire quelque part en 2013, alors que l’appui des jeunes francophones devient plus faible que chez les autres groupes d’âge.

La ligne bleue représente les 18-34 ans. La ligne rouge les 35-54 ans. La ligne jaune, les 55 ans et plus. Les chiffres de la colonne de droite marquent le pourcentage d’appui à l’option souverainiste.

Analyse des sondages et de l'appui à la souveraineté effectuée par Claire Durand.
Analyse des sondages et de l’appui à la souveraineté effectuée par Claire Durand.

Ainsi, on constate que la ligne bleue, les jeunes, affichent constamment un appui plus élevé que la ligne jaune, celle des 55 ans et plus. Sauf depuis 2013.

(Évidemment, il faut faire attention à la taille des échantillons des sondeurs chez les jeunes, ce qui peut créer passablement de volatilité d’un coup de sonde à l’autre.)

Mise à part la fluctuation à la hausse entre 2004 et 2006, qui correspond au scandale des commandites, les lignes bleue et rouge affichent une tendance à la baisse depuis le référendum de 1995. La ligne jaune des 55 ans et plus montre au contraire une hausse, alors que la génération des baby-boomers entre dans cette catégorie maintenant.

Pourquoi? Plusieurs hypothèses ont été évoquées publiquement concernant les jeunes: le camp souverainiste n’aurait pas suffisamment parlé à cette génération qui n’a pas voté en 1995; l’ouverture des jeunes sur le monde rendrait l’option moins attrayante à leurs yeux; c’est une génération qui serait plus individualiste, moins à la recherche de projet collectif; la charte des valeurs portée par le PQ, impopulaire chez les jeunes, pourrait avoir accéléré la chute, etc.

En réalité, peu d’études ont été menées sur les raisons de cet effritement de l’appui à la souveraineté chez les jeunes, affirment Claire Durand et Simon Langois. Il serait temps de s’y pencher, disent-ils. «Ce qui est certain, c’est que l’appui à la souveraineté ne se différencie plus ni en fonction de l’âge, ni en fonction de la scolarité», explique Claire Durand.

Voici quelques tableaux tirés du sondage CROP-Université Laval rendu public en octobre, dans le cadre du colloque «La démocratie référendaire dans les États plurinationaux», les 29 et 30 octobre dernier, 20 ans après le référendum de 1995.

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Pour Montréal, peut-être mais ici en région, les jeunes couples ont de 2 à 4 enfants. Aussi les gens sont » tannés » de ce « braillage » incessant.des séparatistes. Qu’ils nous sacrent patience pour une décennie au moins.

Réponse inadéquate. Les jeunes sont plutôt scolarisés de nos jours. Ils sont déjà indépendants… mentalement et financièrement. Ils gagnent bien leur vie dans un Canada uni.Cela n’a rien à voir avec les ethnies. Il n’y a que les indépendantistes qui croient que seulement les Québécois de souche ont droit au chapitre. Imaginez-vous donc que les jeunes issus de toutes les communautés, s’ils vivent au Québec, sont des Québécois. En outre, ils sont Canadiens. Pour faire l’indépendance, un peuple doit être opprimé. Visitez le centre commercial à Laval (le Carrefour) un samedi. Vous constaterez que les jeunes, qui y sont omniprésents, consomment à outrance, sont heureux comme peuvent l’être les Nord-Américains. Ils sont libres, ont des portables, des voitures et des familles. Pourquoi abandonneraient-ils la richesse pour devenir des péquistes bornés ? Toute personne censée sait que le Canada est un pays correct. Il n’y a que les péquistes qui crachent sur la richesse de leur pays. Allez comprendre…

Le PQ n’a jamais touché à la notion d’économie sauf le rapatriement des impôts que le Québec recevrait de toute façon par le rapport unique d’impôt comme toute autre province du Canada. Il ont préféré suivre le sentier des émotions tiré des bavures des siècles derniers où les anglophones règnaient puisqu’ils étaient beaucoup plus scolarisé et pouvaient donc rencontrer les critères des emplois plus rémunérateurs. C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui, les employés bilingues n’ont pas de difficulté à se trouver un emploi puisque nous exportons 72% de biens produits au Québec vers les USA et 14 vers le reste du Canada. C’est sensiblement la même chose pour les importations. La planète toute entière avait compris que la langue anglaise était la langue du commerce mais au Québec plusieurs citoyens sont entourés de 350 millions d’anglophones avaient une chance que personne d’autre sur la planète avait pour apprendre la langue anglaise. Hors les immigrants paralient tous leur langue natale, le français et l’anglais alors que les Québecois n’étaient pas capable d’apprendre qu’une seule langue supplémentaire, bein voyons donc ! Le PQ a réussis à aliéner deux générations d’étudiants qui n’ont pu faire d’Éétudes universitaire de même qualité que l’ensemble des autres ainsi qu’aliéner des millions de jeunes unilingues qui ne rencontrent pas les critères de langue pour travailler.

Je suis un peu surprise des résultats chez les 55 ans et + dont je fais partie : 90%, je trouve que c’est beaucoup par rapport à ce que j’entends autour de moi et par rapport aux autres catégories d’âge.

Il faut croire que la vague souverainiste va s’échouer sur les rives de la vieillesse. La vieillesse est un naufrage, disait le Grand Charles, parlant du général Pétain. Il était plus visionnaire qu’on ne le croyait.

Belle citation (toutefois, comme vous le dites, c’était en référence au maréchal Pétain, peu glorieux à la fin de sa vie). La souveraineté va s’échouer sur les rives de la vieillesse? Mais d’après ce sondage, ce sont les plus vieux qui sont souverainistes et les plus jeunes qui sont moins souverainistes. Et les jeunes deviendront vieux un jour (deviendront-ils souverainistes alors?). Moi, je dirais que beaucoup de jeunes sont ouverts sur le monde et refusent les idées reçues qui nous condamnaient à nous percevoir comme victimes et à nous replier sur nous-mêmes.

Les résultats de ce sondage et les constats sur le terrain allant dans le même sens, je ne peux m’empêcher de me rappeler les propos d’un leader du PQ selon lesquels les « vieux » avaient peur de l’indépendance, et que ceux-ci étant plus proches de la disparition que les jeunes n’en ayant pas peur, le temps permettrait l’avènement de l’indépendance. Le temps est un jeu de hasard(s)…

Citation empruntée à Chateaubriand : « La vieillesse est un naufrage, les vieux sont des épaves ! » Mais, disait Guy Déridet : « La vieillesse est un naufrage…pour les mauvais marins. »

Stephen Leacock avait les bons mots : « On peut dire tout ce qu’on voudra sur la vieillesse. Ça vaut mieux que d’être mort. »

J’aimerais voir un sondage de ce genre qui comprendrait un sous-groupe montréalais et qui inclurait dans les choix « Je suis avant tout Montréalais-e ». Je crois que nous saisirions beaucoup mieux la réalité québécoise si nous avions des données sur ce sujet.

Pour nous qui vivons en région, nous avons souvent l’impression que l’on fait des lois en fonction de ce qui est vécu à Montréal, ce que quelqu’un avait appelé la montréalisation du Québec lors de la Commission Bouchard-Tylor. Ce problème n’existait même pas chez nous.

En général les québecois de toute âge sont en grande majorité pour leur pays le Canada! Les jeunes le sont plus parce qu’ ils ne sont pas fanatisés comme les plus vieux et voyagent plus aussi! Il y a beaucoup de fanatiques indépendantistes qui n’ ont jamais sortis de la province et dans bien des cas de leur région!!!

C’ est normal d’ être attaché à son pays quand tu n’ en a pas connu d’ autres et que ça va très bien dans notre pays!!

Régie toi François, tu vas bien dormir ce soir, mais d`ici trois ans …. tout est possible, les gens du Québécois virent leur capot tellement rapidement…

Je suis un anglophone Torontois, mais il parait qu’il soit un produit de globalisation. Sur Facebook ou Instagram une jeune Montréalaise va trouver plus en commun avec les gens de Toronto ou Vancouver que les régions de Québec, et même une jeune de Rimouski va trouver des choses en commun avec les jeunes de Lethbridge en Alberta ou Bridgewater en Nouvelle Écosse. En comparant avec les événements en France ou aux États-Unis, on est plus familiale avec autres Canadiens. Aussi il y a plus de modèles Canadiens pour les jeunes Québecois comme Justin Trudeau ou PK Subban.

Personne ne leur dit ce qui se passe réellement entre le Canada et le Québec, en économie et en langue.
En économie, 650 000 Québécois ont payé plus d’impôts sur leurs dividendes que les autres Canadians; perte totale de 21% de revenus en 7 ans. Cela s’est arrêté uniquement parce que des chercheurs de l’Université de Montréal ont fait la découverte. Mais ils n’ont pas vérifié ce qui arrive dans le cas des salaires, des pensions et de profits de capital. J’ai trouvé 55 façons qu’emploie Ottawa pour diminuer l’économie du Québec et la renommée des Québécois eux-mêmes, leur propre réputation auprès des anglophones qui ne savent pas ce qui se passe.
Même les partis présumés séparatistes ne font rien pour informer les Québécois; ils ne leur disent même pas que le Québec est SOUVERAIN depuis 1982.

On n’enseigne plus l’histoire aux jeunes, pendant que le Canada fait tout simplement la sourde oreille aux revendications du Québec. Les jeunes n’ont donc plus aucune conscience de l’indifférence et du mépris du Canada anglais vers l’autre peuple fondateur. Je suis moi-même devenu souverainiste en voyageant à travers le Canada 3 années de file, quand j’ai constaté tous les préjugés négatifs que le Canadian moyen entretient, et surtout à quel point ils considèrent comme une aberration que nous continuions à parler français. De retour au Québec, j’ai constaté que ce même mépris existait chez mes voisins anglos pour qui rien de qui peut se faire en français n’a la moindre valeur, mais relève uniquement du folklore indigène qui n’est bon que pour nous. Puis ça s’est ensuite consolidé en lisant par moi-même sur notre histoire, en constatant que ce mépris n’est qu’un peu moins affirmé et violent qu’avant.
Bref, les fédéralistes ont bien fait leur boulot en rendant les jeunes incultes et en leur vantant toujours l’Autre comme ayant plus de valeur qu’eux par le biais du multiculturalisme. Chapeau! On disparaîtra tranquillement comme ça finalement.

Pour répondre a tous, la raison est simple… Depuis les années 2000 l’Histoire du Québec n’est plus enseigné dans nos écoles. Comment veux- tu qu’un peuple sache où il en va, quand il ne sait même pas d’où il vient?