« Attendu que le Canada est fondé sur
des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu… »
Le saviez-vous ? Ce sont les premiers mots de la Charte canadienne des droits, le texte clé de la constitution canadienne adoptée, contre le vœu du Québec, en 1982.

C’est Pierre Trudeau et son ministre de la Justice Jean Chrétien qui ont décidé de l’insérer, cédant ainsi aux pressions des conservateurs et des religieux du Canada anglais en 1981 qui souhaitaient, précisément, protéger les écoles confessionnelles. René Lévesque ne fut pas consulté.
Cette décision trudeauiste revient mordre le Québec, à près de 30 ans de distance, par le biais du juge de la Cour supérieure Gérard Dugré. S’appuyant, entre autres, sur cette phrase du préambule de la Charte, le juge affirme sans détour que le gouvernement québécois n’a pas le droit d’obliger les écoles privées confessionnelles, même subventionnées, d’enseigner le cour Éthique et culture religieuse.
Les forcer à donner ce cours est assimilable, écrit-il, à l’inquisition.
Merci, monsieur le juge
Le juge Dugré rend son jugement — conforme, selon la constitutionnaliste de Laval Pascale Fournier, à la jurisprudence dominante au Canada — à un bon moment. Il y a vingt ans, l’accord du lac Meech sombrait, entraînant avec lui la proposition d’inscrire dans la constitution une règle interprétative, donnant à l’Assemblée nationale le rôle de protéger et promouvoir le caractère distinct du Québec.
On a dit à l’époque que, cette clause, comme celle parlant de Dieu, n’aurait jamais aucun impact. Mais on n’est jamais trop prudent avec les constitutions. Il se trouvera toujours quelque part un juge pour investir tel mot, tel article, d’un sens, d’un pouvoir, qu’on ne lui supposait pas.
Le juge Dugré est d’autant plus pertinent qu’il nous rappelle aujourd’hui l’importance d’une constitution pour la gouverne des affaires nationales.
Il nous dit que les élus québécois n’ont pas le droit de déterminer le type d’enseignement du religieux qui se fera dans certaines écoles. Qu’il y a une limite, constitutionnelle, à la marche québécoise vers la laïcisation.
Cela tombe mal pour ceux qui, cette semaine, tentent de nous faire croire que ces questions de constitution n’ont aucune importance pour le Québec. D’abord il y a eu Gil Rémillard, l’ancien ministre de Bourassa, affirmant qu’avec ou sans accord de Meech, le Québec a eu tout ce qu’il voulait, détient maintenant « tous ces moyens dont le Québec a besoin ».
Puis, l’éditorialiste André Pratte, ce lundi, a tenté de nous convaincre qu’il fallait « tourner la page » et arrêter de se braquer sur une chose aussi peu importante que la constitution.
L’évolution fulgurante du Québec francophone depuis ce temps, sans changements dans le partage constitutionnel des compétences, prouve que cette idée est dépassée, que les Québécois ont déjà en main tous les outils nécessaires pour continuer de progresser.
Tous les outils, nous rappelle le juge Dugré, sauf celui de décider de la place du religieux dans l’éducation, entre mille autres choses.
Quand je vois cette montée du religieux j’ai l’impression d’avoir changé de pays sans m’en appercevoir. J’ai toujours respecté le choix des autres peu importe la religion. Peut-on nous laissez le choix comme peuple québécois de choisir d’être une province, à défault d’être un pays,laïque et cela entre autre pour préserver la paix sociale.
Pourquoi toujours cette hargne contre la religion?
Autrement dit, êtes-vous en train de nous dire que les écoles du Québec devront enseigner ces « principes qui reconnaissent la suprémacie de Dieu »?
Si c’est le cas, la seule façon d’affirmer l’état de droit laïque est la déclaration d’indépendance.
Le cours d’ECR et ses visées muticulturalistes sont une honte… Je n’ai jamais aimé autant la constitution du Canada. Maintenant, si on peut pousser plus loin et éradiquer ce cours. Je ne suis pas religieux, mais je veux une école qui enseigne. L’éducation revient aux parents surtout avec des théories aussi stupides et assimilatrices.
Selon ce jugement, le ministère de l’éducation est il dans l’obligation d’accorder le Diplôme d’Étude Secondaire dans ce cas? Ou est-il simplement forcé de ne pas interdire le collège à prodiguer un programme qui ne mènera pas au dipôme, forcant ainsi les édudiants du collège à aller tous en cour d’été pour suivre le cours ailleurs pour compléter leur programme?
J’ai l’impression que ca serait le sujet d’un autre procès.
Ce sont des religieux qui ont fait crucifier Jésus de Nazareth.
La religion détruit le monde. Nous sommes des êtres spirituels. Dans l’Esprit, nous sommes Un, tous frères et soeurs.
« Aime, et fais ce que tu veux. » (Augustin d’Hippone).
La religion ne doit pas être mêlée dans les affaires de l’État, afin que chaque personne puisse être libre de choisir ce qui est le mieux pour elle-même, librement, en son âme et conscience. Cela ne relève pas de l’État.
Je suis pour que les enfants puissent apprendre à découvrir les différentes religions, dans le plus grand respect.
Or, si je comprends bien, Dieu d’abord, les juges ensuite et au diable la Révolution tranquille.
Je vous ai tous bien eu.
Ah! ah!, je m’étouffe de rire de se dire Pierre-Elliot Trudeau du haut de sa chaire céleste.
J’ai une question naïve à poser:
désormais, les jugements de la Cour Suprême du Canada devront-ils toujours commencer comme suit:
«Attendu que le Canada est fondé sur
des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu…» et la primauté du droit
– donc logiquement, ce sont les ecclésiastiques catholiques et protestants qui décideront et après la classe juridique.
Ça va être beau le défilé de soutanes.
C’est absolument fascinant. À l’époque, on m’a enseigné que cette notion de « suprématie de Dieu » était là pour faire référence au Droit naturel, principe général sur lequel sont basées les Chartes des droits…
Ceci dit, pourquoi diable (sans jeu de mot) est-ce que ce cours bancal d’Éthique et culture religieuse existe-t-il? L’objectif du cours est d’initier les Québécois aux autres cultures religieuses. C’est éminemment réducteur et limiter tous les peuples à leur religion.
Le cours devrait se nommer « Éthique et culture » tout court, et porter sur le phénomène culturel de par le monde. Par exemple, il existe certainement une culture arabe, une culture indonésienne et une culture turque mais existe-t-il vraiment une culture islamique?
Merci M. Lisée de nous démontrer à quel point le Canada est un pays passéiste!
Suprématie de Dieu… Ça ne vient pas en contradiction avec l’article 2 de la Charte qui donne la liberté de religion? On n’est pas vraiment libre de notre religion si on nous impose Dieu!
Avec cejugement en main, bonjour les cours créationnistes qui affirment la suprématie de Dieu…
Il faut réorienter l’éducation vers sa vocation essentielle: former des citoyens. La philosophie et l’éthique sont fondamentales. La maîtrise de la langue d’usage l’est aussi. Mathématiques et sciences sont indispensables pour une société qui mise sur la qualité académique de sa population comme la nôtre.
Les reste est politique. Plus de maths signifie plus d’ingénieurs. Plus de langues signifie une plus grande polyvalence (très utile dans notre ère technicienne). Plus de sciences signifie plus de médecins, plus de biologistes. Plus de sciences humaines: on a une population plus en santé (moins de crime, plus de civisme, moins de laisser-aller). On ajoute des cours civiques: plus d’innovation, plus d’entrepreneurship. Plus de religion signifie plus de votes (selon le parti, je vous laisse deviner lequel). Plus d’hisoire et plus de langue d’usage sert les intérêts d’un autre parti (inutile de le nommer).
Vous me voyez venir. L’éducation est un instrument formidable qui permet de régler à la source certains problèmes macro-sociaux, en plus de donner vie aux ambitions nationales. Mais elle est aussi un outil politique qui peutse soumettre aux aléas partisans. Pour avoir le contrôle sur cet outil, il faut avoir le contrôle sur un autre accessoire, la constitution.
Deux façons: soit en faisant valoir la spécifité du Québec par une négociation constitutionnelle, soit par une nouvelle constitution québécoise.
Religion ou laïcité? Maths ou histoire? Langues ou sciences? Tout ça est un faux débat.
Encore une fois, comme M. Lisée l’illustre clairement, c’est une question noyautée par l’impasse constitutionnelle. Ne pas agir c’est déléguer l’instrument principal de notre développement collectif à Ottawa. Tant et aussi longtemps que la question constitutionnelle ne sera pas réglée, la politique par défaut est assez simple: pas de société distincte, le Québec est une province qui doit s’amalgamer avec les autres. Cela signifie l’assimilation lente et sans douleur. Vous direz que c’est exagéré. Regardez les populations francophones hors-Québec: ils doivent leur survie au gouvernement central mais s’érodent à cause de ce dernier. Pour les amateurs de métaphores: la même main qui les nourrit et la même main qui les empoisonne.
C’est franchement étrange. Il me semble que ce préambule contredit toute la philosophie de la charte des droits. Et si on est athée, a-t-on moins de droits? Et si on a une religion polythéiste? On a l’impression qu’on a mis un préambule chrétien pour une constitution qui prétend forger une entité nationale multiculturelle. Comme si le juge, par définition, devait avoir un biais!
Ça me semble incohérent.
Je n’ai rien contre l’idee que les ecoles enseignent ce qu’elles veulent, comme elles veulent… Mais pas avec l’argent pubic. A partir du moment ou une institution accepte de l’argent public, elle doit aussi accepter les consignes qui viennent avec.
Je ne comprends pas pourquoi une école privée n’aurait pas le choix de son orientation spirituelle. En France, l’enseignement catholique, même subventionné, est autorisé. Ça n’empêche pas le pays de demeurer laïque. La laïcité, ce me semble, s’applique à l’enseignement public et n’interdit pas en soi des institutions confessionnelles.
Attendu… alors attendons que la balloune éclate vraiment. Dieu sera content, il y aura des morts.
les citoyens ne réalisent pas jusqu’a quel point cette constitution rapatriée contre notre gré et que nous n’avons jamais signée joue en notre défaveur et feront de ce pays le Canada un état ou toutes les religions et qui en fera un véritable capharnaum …. Il est plus que temps que nous en sortions …..
Ce jugement idéologique de droite venant d’un juge inféodé et nommé par les réformistes fédéraux actuellement au pouvoir à Ottawa est très grave.
Un tel jugement si reconfirmé en appel et éventuellement en cour suprême du Canada ne pourrait t-il pas générer dans le futur d’importantes dérives dans le système d’éducation au Québec ?
Écoles privées subventionnées Scientologues ? Créationistes ? Raéliennes ? et pourquoi pas des Madrasa Talibanes ?
Et que dire de nos fameuses écoles juives « non conformes » dont nous avons tant parlé ces derniers
mois ?
Ceci dit les représentants de l’école Loyola ont fait hier une conférence de presse diffusée sur RDI.
Et ils ont débuté leur conférence de presse …….. par une prière ! ! ! ! ! !
( une première dans l’histoire de RDI )
Diantre !
À quand le retour de la messe en latin, l’obligation pour les femmes de porter un chapeau dans les églises et l’interdiction de manger de la viande le vendredi ?
C’est Monseigneur Ouellet qui doit être content !
Et demain une école islamique où l’on enseigne l’Islam à tous ?
Certains se demandent pourquoi cette hargne contre la religion ? Mais qu’est-ce qu’il faut encore comme démonstration du rôle de l’Église dans le maintien des pouvoirs rétrogrades ?
Les institutions québécoises sont laïques. C’est un acquis sur lequel il ne saurait être question de négocier. Jugement erratique de la cour ou non.
Depuis quelques années, j’ai annulé mon abonnement à La Presse parce que les textes de André Pratte me déprimaient… En cliquant sur le lien « tourner la page », je réalise que j’ai fait le bon choix de m’abonner au Devoir !!
@Guy
Quelle partie du cours ECR ne correspond pas à un enseignement? Est-ce que le fait de présenter les différentes religion de façon « non partisane » et sur un pied d’égalité est une mauvaise chose?
Tant qu’on acceptera que les lois canadiennes s’appliquent au Québec, tant qu’on se contentera d’avoir comme seule ambition de gérer la « province » de Québec, rien ne changera, n’en déplaise à madame Marois. C’est pourquoi, dès septembre prochain, le RIN renaîtra, pas comme parti politi…que, mais bien comme mouvement citoyen. Il est temps que les 2 308 360 Québécois qui ont voté OUI au référendum de 1995 se lèvent.
C’est pourquoi, pour marquer le coup lors du 50e anniversaire de la fondation du R.I.N., le R.I.N. renaîtra. « Le Rassemblement pour l’indépendance nationale (R.I.N.) est un mouvement citoyen. Le R.I.N. n’est pas un parti politique. Le R.I.N. ne se transformera pas en parti politique. La mission du R.I.N. est de rassembler l’ensemble des forces indépendantistes de la société civile québécoise pour travailler à l’indépendance du Québec. Un mouvement citoyen assez puissant pour forcer n’importe quel gouvernement de l’Assemblée nationale à engager un processus menant à l’avènement du pays du Québec: un pays démocratique, pacifique, laïque, écologique, un pays qui reconnait l’égalité entre les femmes et les hommes, un pays dont la seule langue officielle sera le français, un pays libre de ses choix politiques, économiques, juridiques et sociaux, libre de ses alliances et pleinement maître de son destin.
@André Chénier et al
«Pourquoi toujours cette hargne contre la religion?»
Car comme le disait quelqu’un, elle est l’opium du peuple. C’est à dire que la religion n’est autre chose qu’un moyen de s’engourdir la réflexion devant l’absurdité de l’existence et ne sert que d’outil à ceux qui veulent tenir en sujétion ceux qui sont trop faibles pour penser par eux-mêmes.
Le prosélytisme des grandes religions monothéistes a engendré parmi les pires horreurs de l’histoire de l’humanité. Je n’ai pas à en faire la liste.
C’est donc ce prosélytisme qui me répugne au plus haut point. Qu’une personne ou une autre soit adepte de telle ou telle religion, peut m’importe. Ce que je refuse est d’apporter ces croyances moyenâgeuses sur la place publique et réclamer le droit d’en faire une démonstration qui très vite résultera en revendication.
L’État n’a pas à supporter d’une façon ou d’une autre quelque religion que ce soit ni à mettre en place ou permettre des moyens qui en feront la promotion. L’État doit être complètement laïque et ne doit se référer à aucun principe religieux. Faire autrement n’est que succomber à une superstition moyenâgeuse et mettre une référence à la suprématie de Dieu dans le préambule d’une charte est pure stupidité et une insulte à l’intelligence qui démontre effectivement l’incapacité de la société handicapée qui adopte une telle charte de prendre en main son propre destin.
Je n’ai pas de problème au sujet que le jugement est en parfait accord avec la constitution canadienne, où je le suis moins, c’est le jugement personnel du juge Dupré lorsqu’il affirme que « les forcer à donner ce cours est assimilable à l’inquisition. ».
Un manque de jugement…
Donc si je comprends bien, en partant de ce jugement, le parent au tout aussi le choix du cours dispensé a son enfant, en autant qu’on invoque Dieu!
@André Chénier
Sans doute que la religion se nourrit de la souffrance des gens. Remarquez que physiquement, c’est moins dommageable que l’alcool ou n’importe quelles drogues ou opiacés.
@Guy
?!?!?!
Quel anachronisme!
Quant va-t-on retirer « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu … » de la Charte canadienne des droits et libertés? Cet argumentaire de la suprématie de Dieu a conduit à beaucoup de dérapages dans l’Histoire.
Beaucoup de religions font de la suprématie de Dieu la base de leur argumentaire.
Ainsi, dans l’Islam, le principal message du Coran est l’absolue suprématie de Dieu, qui doit se manifester non seulement dans la vie privée ou individuelle mais aussi dans la vie sociale et politique de la collectivité. Dans la religion juive ultra-orthodoxe, il y a cette volonté de sacraliser jusqu’aux actions quotidiennes les plus banales et de souligner sans cesse l’absolue suprématie de Dieu. Et dans le christianisme, on se souvient du « Dieu le veut ! » qui autorisait (et même commandait) tout. Cet argumentaire de la suprématie de Dieu a conduit à beaucoup de dérapages dans l’Histoire, dérapages qui se continuent encore de nos jours dans certaines sociétés. L’intégrisme, le dogmatisme et l’obscurantisme ne sont pas loin quand on met en exergue la suprématie de Dieu, et ce, quelles que soient les religions qui s’en réclament.
Je me demande qu’est-ce que la suprématie de Dieu vient faire dans la Charte canadienne des droits et libertés. En fait, qu’est-ce que cela signifie au juste la « suprématie de Dieu »? La « suprématie de Dieu » sur qui et sur quoi? L’intégrisme, le dogmatisme et l’obscurantisme ne sont pas loin quand on met en exergue la suprématie de Dieu, et ce, quelles que soient les religions qui s’en réclament. Beaucoup de penseurs prônent plutôt la suprématie de l’Homme (et de la femme !). Personnellement, je préférerais une Charte des droits et libertés qui reconnaîtrait ce dernier type de suprématie, juste pour se protéger un peu des dérapages possibles. Ou encore on pourrait parler de suprématie de la morale; car pour paraphraser Voltaire, la morale engendre le bien, le dogme engendre le mal.
À quand une révision de la Charte canadienne pour en enlever cet anachronisme de la « Suprématie de Dieu »?
Une Charte des droits et libertés qui a été faite toute de travers par un premier ministre de sinistre mémoire. Pas surprenant d’ailleurs qu’elle donne plus de droits aux criminels que de jugement aux juges.
Il y a lieu de réévaluer la pertinence du cours d’éthique et de culture religieuse dispensé pendant les six ans de primaire et les cinq ans de secondaire.
Imaginez combien d’heures d’enseignement seront dispensées (gaspillées?) aux élèves du primaire et du secondaire pour le cours d’éthique et culture religieuse!
Imaginez, on va raconter des sornettes pendant ONZE (11) ANS aux enfants, en rapport avec les idiosyncrasies de quelques-unes des 40 000 religions qui sévissent sur la terre!
On ne devrait pas parler de religion(s) aux enfants âgés de moins de 14 ans. On n’a pas le droit de laver le cerveau des enfants qui n’ont pas encore développé suffisamment leur pensée propre, leur jugement ni leur sens critique.
L’école primaire et secondaire doit se concentrer sur autre choses que des croyances (farfelues dans la plupart des cas). Par exemple, l’école doit enseigner: la langue, les mathématiques, les sciences, l’histoire, l’éthique (c’est différent de la religion), le savoir-vivre, les habiletés artistiques, manuelles, sportives.
L’étude de la sociologie des religions et des différents courants philosophiques pourra venir plus tard au niveau collégial ou universitaire, pour ceux qui en ressentent le besoin comme adultes. On pourrait aussi en profiter alors pour aborder d’autres croyances comme l’astrologie, la chiromancie, l’ésotérisme, et autres béquilles utilisées par ceux qui ont peine à assumer leur condition humaine en et par eux-mêmes.
Il est incroyable de constater que l’on accorde une telle valeur aux croyances le plus souvent farfelues des quelques 40 000 religions. L’humanité n’est pas sortie du bois. L’angélisme des chartes et le gouvernement des populations par les juges y sont pour quelque chose.
Plus de négatif que de positif
Le programme d’Éthique et culture religieuse (ECR) est une autre incarnation des avatars du multiculturalisme à la Trudeau. Il vise à confirmer les différences de ce qu’on appelle les communautés culturelles.
Il faut éliminer ce programme et le remplacer par un cours d’éthique.
Intégriste, ce juge ?
Il me semble que le seul fait d’enseigner
un aperçu des diverses cultures religieuses ne
revient pas à nier l’existence de dieu. Bien
au contraire.
Le cours ECR qui fait la promotion du multiculturalisme canadien subit un revers en court, justement dans un jugement invoquant cette charte canadienne si valorisée par les concepteurs de ce cours. N’est-ce pas réjouissant?
Il importe peu d’analyser les mérites de la décision, la question à poser est plutôt, quand aurons-nous la constitution que nous méritons?
Vous devez singulièrement manquer d’arguments, Monsieur Lisée pour nous sortir P.-E. Trudeau des boules à mites car ce dernier n’a RIEN à voir dans ce jugement et la référence à Dieu n’est mentionnée que dans le dernier paragraphe du jugement.
Vous avez également commodément omis de mentionner que ce jugement d’un juge québécois POUR Loyola est clairement basé sur la « Charte QUÉBÉCOISE des droits et libertés » qui « RECONNAÎT le DROIT des parents d’assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs CONVICTIONS et que ce droit n’est pas limité au domicile des parents ou aux endroits de pratique du culte »!!!
Lisez en référence l’article du très à gauche « Devoir » intitulé « Loyola prêt à se rendre en Cour Suprême » écrit par Lisa-Marie Gervais en première page dont voici le lien qui n’est malheureusement que partiellement disponible sur Internet:
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/291380/loyola-pret-a-se-rendre-en-cour-supreme
Voici également un excellent éditorial que vous auriez intérêt à lire:
http://www.cyberpresse.ca/place-publique/editorialistes/andre-pratte/201006/21/01-4292145-pourquoi-pas-un-accommodement.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_andre-pratte_3288_section_POS1
re:Jean-Francois Trottier
Vous soulevez un point très intéressant. pour moi qui suis ahtée, cette suprématie de Dieu inscrite dans la charte, contrevient complètement à ma liberté d’opinion. Est-ce que la charte ne s’applique pas moi ? Est-ce que je suis toujours canadien ?
Il est évident que cet attendu ne devrait pas se retrouver dans la charte.
Quelle belle occasion de crier fort NONOBSTANT.
@Raymond Saint-Arnaud, État du Québec
Je suis entièrement d’accord avec vous. J’ajouterais un aspect qui est très rarement discuté sinon jamais quand on parle de la «suprématie de Dieu» : comment prenons-nous connaissance des volontés divines implicitement présentes dans la «suprématie de Dieu» ?
Quels grands-prêtres sont dépositaires des volontés divines ? Comment leur ont-elles été communiquées ? Comment expliquer les différences rencontrées entre les volontés divines de l’une ou l’autre religion ?
On le voit bien seuls des hommes (les femmes sont très rarement les vecteurs de la pensée divine) se disent investis de la responsabilité de parler pour Dieu. Ils s’autoproclament prophètes et demandent évidemment à être crus sur parole.
En réalité cette «suprématie de Dieu» réfère uniquement et essentiellement à la croyance de certaines personnes. Dieu, entité hypothétique idéalisée, est créé par l’esprit humain qui ne peut supporter la vacuité de sa propre existence.
Et on inscrit ça dans une charte des droits des citoyens.
Pathétique !
Ici Dieu,
qui êtes vous pour parler en mon nom?
Vous en voulez de la religion!!
« Just watch me »
Assez savoureux de voir M. Lisée défendre l’enseignement sans nuance du multiculturalisme (et du relativisme moral).
@Pierre Jones
Quand Dieu parle, parle-t-il de religion ? Si oui de la quelle ? A-t-il un émissaire qui est le seul autorisé à répéter ce qu’Il a dit.
Quand vous lui faites dire :«Just watch me» son prochain courroux sera-t-il une éruption volcanique, un tsunami ou une épidémie ( au fait, le sida ne serait-il pas la colère de Dieu ?) ?
Pis j’oubliais, vous mettez en scène le dieu de quelle religion ? Et tant qu’à détruire, j’espère que cette fois-ci son courroux pourrait toucher les maringouins car ils sont embêtants présentement.
😉
Chaque fois que je lis un article qui parle de « Dieu » je regrette qu’aucun média n’ait encore eu le courage de s’intéresser à l’essai historique Quiproquo sur Dieu de Bernard Lamborelle. Cet ouvrage tombe à point, car il démontre – de façon très convaincante – que le Dieu des monothéismes n’avait rien de divin et qu’il s’agissait plutôt d’un roi de l’antiquité qui s’est fait déifier. Alors que tout le monde se questionne sur la place qu’il faut lui réserver dans la société, il est très utile de chercher à comprendre à qui l’on a véritablement affaire…
Pauvre Charte!
Il est facile, une fois de plus, de voir que les Trudeau/Chrétien n’avaient pas le poids qu’ils prétendaient avoir à Ottawa. Tout allait bien dans la mesure où ils faisaient la volonté des autres provinces.
Ce préambule risible me rappelle aussi une vieille formule utilisée par les notaires qui commençaient chaque testament, à une époque lointaine, par: je recommamde mon âme à Dieu. L’histoire ne nous donne aucun exemple de ce que Dieu pensait de nos recommendations.
Jacques Faille
Moi je crois en Zeus, Apollon, Eros, Jupiter, Posséidon… C’est lequel de la gang qui assure sa suprématie sur le Canada?
Voici: ce n’est point trivial que Dieu se retrouve dans le préambule de notre constitution. C’est ce que nos pères constitutionnaires voulaient depuis 1867 et cela a été renouveler dans l’ère Trudeau!!! Dieu existe et ça semble déranger certain. Notre pays est bati sur l’existence de Dieu n’en déplaise aux petits fonctionnaires Québecois qui veulent a tout prix imposer leur idée.
Une petite réflexion de Pierre Vadeboncoeur, pour ceux que ça intéresse: « Sans la croyance, rien ne marcherait. C’est la faiblesse de la pensée rationaliste de s’imaginer que s’il n’y avait que la raison, tout marcherait, au contraire. On méprise la croyance, mais c’est par une vue incroyablement courte. »
– Essais sur la croyance et l’incroyance
(un livre que je recommande chaudement à quiconque veut débattre sérieusement du fond de ces questions)
Nonobstant Dieu.
petit détail qui n’est pas mentionné dans le billet: la décision est aussi basé sur la charte québécoise…
La charte québécoise n’a pas été écrite par Trudeau…
Bonsoir,
Et si le nationalisme était la même chose exactement que la religion, soit d’endormir le petit peuple qui a la foi du charbonnier. Être un nationaliste, ce n’est pas nécessairement un signe d’intelligence mais plutôt un signe d’endoctrinement qui fait que si nous pensons tribu, nous existons car incapable d’exister individuellement…Pathétique. John Bull.
Le nationalisme une religion. Ça dépend le nationalisme canadien ou le nationalisme québécois. La nationalisme américain ou le nationalisme anglais ou le nationalisme français.
Tout un résonnement.
« Tous les outils, nous rappelle le juge Dugré, sauf celui de décider de la place du religieux dans l’éducation, entre mille autres choses. »
Heureusement. Sinon nous serions continuellement menacé par des intellectuels à pensée unique comme vous, sans possibilité de faire contre-poids.
Je crains aussi toutes législations trop contraignantes sur l’usage de la langue française.
Je souhaite que tous les Québécois puissent aussi fonctionner en anglais. La survie du Québec en dépend.
Belle gangrène cancéreuse que cette mixture religieuse dans nos sociétés ouvertes et prêtent à croire n’ importe quoi pour combler un grand vide existentiel, même à un Dieu sauveur…qu’elle farce! Réveillez-vous ! comme il dise si bien eux-mêmes.
Des problèmes de ce genre, croyez-vous qu’une constitution québécoise en serait à l’abri? Une constitution québécoise pourrait, elle aussi, permettre une interprétation douteuse de la part de certains juges dans dix, quinze ou vingt ans. En quoi le fait de remplacer une constitution par une autre nous met-il à l’abri de ce genre d’abus?
Bien que les chartes, canadienne et québécoise, des droits et libertés de la personne reconnaissent aux parents le droit d’éduquer leurs enfants selon leurs croyances religieuses, cela signifie-t-il qu’ils peuvent exiger que l’État leur offre un système éducatif adapté à leurs croyances religieuses? Répondre affirmativement à cette question nous renvoie à la construction d’autant de systèmes scolaires qu’il y a de systèmes religieux dans un pays.
Quelle utopie!
Une autre fausseté véhiculée par ce billet est que l’école refuse d’enseigner le cours. L’école veut seulement laisser tomber l’aspect « tout est relatif et tout s’équivaut » et donner le cours d’une perspective -oh horreur- catholique.
Tous ceux et celles qui ne l’ont pas déjà lue, apprécieront peut-être de lire cette chronique très à-propos de Stéphane Gendron dans l’édition d’hier du Journal de Montréal sur le jugement du juge Gérard Dugré,
je trouve qu’elle en vaut vraiment la lecture :
http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/chroniques/stephanegendron/archives/2010/06/20100622-060609.html
Le jugement de Gérard Dugré me paraît aberrant !
En effet, alors que le point de vue de Galilée était fondé objectivement, celui de Loyola se fonde sur l’existence d’un dieu dont l’existence n’est que subjective !
Il faut être croyant pour ne pas s’en rendre compte …
La « liberté de religion » qu’invoque ce juge n’existe que si un choix est possible entre différentes religions, et surtout entre la croyance ET l’incroyance.
Or ce choix est compromis du fait que toute alternative laïque est occultée, à des degrés divers, par les religions, et surtout parce que l’éducation religieuse, forcément affective, anesthésie généralement l’esprit crique ultérieur, dès qu’il est question de religion, et donc un choix en connaissance de cause. Ce juge en témoigne …
La « suprématie de Dieu » a déjà causé suffisamment d’intolérances, de violences et de guerres pour qu’on l’expurge enfin de la Charte et de toute Constitution.
Il n’est bien sûr pas question, dans ce cours d’ECR, de vouloir imposer un multiculturalisme relativiste, comme si tout se valait.
Mais faut-il pour autant n’offrir aux jeunes qu’une vision religieuse unilatérale ?
Privilégier la culture québécoise et la religion catholique est certes légitime, mais à notre époque de pluralisme des cultures et des convictions, cela ne peut, selon moi, que favoriser le repli identitaire, le communautarisme et donc l’intolérance.
Certes, les parents croyants ont (encore !) le droit légitime et constitutionnel d’imposer unilatéralement leur religion à leurs enfants.
Je crains cependant que cela ne favorise pas leur intégration à la modernité …
Initialement, dans ce cours, il devait être fait mention de l’existence «d’autres conceptions de vie que religieuses ». C’était un minimum, par simple honnêteté intellectuelle. Or, à présent, même la mention de l’athéisme est, paraît-il, supprimée, comme si c’était une abomination !
Tout se passe donc comme si l’on voulait empêcher les jeunes de choisir librement de croire ou de ne pas croire.
Sous prétexte d’ouverture à la différence et au dialogue, le cours d’ECR fait découvrir au moins six autres religions, mais avec tant de détails, que cela jette la confusion dans l’esprit des enfants et adolescents. Par comparaison, cela ne peut que renforcer la religion traditionnelle et majoritaire.
Le multiculturalisme ne serait-il pas le but hypocrite de ce cours, en tentant de compenser le déclin du catholicisme dû à la déconfessionnalisation et à la laïcisation croissantes des sociétés intellectualisées ?
Certes, la culture générale implique un minimum de culture religieuse, mais aussi de culture laïque et humaniste.
Dans un souci de neutralité et afin de réduire les inégalités socioculturelles, l’école, via un cours d’ECR amélioré, devrait donc compenser l’influence des parents et celle d’un milieu culturel unilatéral, par une DOUBLE information minimale, objective et non prosélyte : d’une part, au cours d’histoire, ou lors d’un cours de philosophie, sur le « fait religieux » , sans occulter ce que toutes les religions ont en commun, à des degrés divers : la soumission, ET d’autre part, sur le « fait laïque » (l’humanisme laïque, ses principes de libre examen, d’esprit critique, d’autonomie et de responsabilité individuelle, ses valeurs « universalisables » puisque bénéfiques à tous, telles que le respect de la dignité de l’homme, de la femme et de l’enfant , ses options, ses objectifs, la liberté de pensée, la spiritualité laïque, …).
Il sera évidemment indispensable de repenser la formation et le « recyclage » des enseignants, qu’ils soient croyants ou non, car ils n’ont pas à influencer les élèves par leurs propres convictions, mais à les rendre capables de se forger les leurs.
Un tel système éducatif, est hélas encore utopique, parce qu’il conduit à terme à la fusion des écoles publiques et confessionnelles. Il permettrait pourtant à chacun de choisir ses convictions philosophiques OU religieuses en connaissance de cause, aussi librement et tardivement que possible, d’accepter la différence enrichissante de l’autre (si elle n’est pas fondamentaliste) et de tendre ainsi vers une réelle citoyenneté, fondée sur un meilleur « vivre ensemble ».
Michel THYS Waterloo, (en Belgique). http://michel.thys.over-blog.org