L’ultime chance des anti-Trump

Pour la première fois depuis 40 ans, le candidat du Parti républicain pourrait être choisi lors d’une convention d’investiture « ouverte », l’été prochain, à Cleveland.

Un électeur américain en marge d'un rassemblement républicain. (Photo: AP Photo/Julio Cortez)
Un électeur américain en marge d’un rassemblement républicain. (Photo: AP Photo/Julio Cortez)

Les adversaires de Donald Trump espèrent que celui-ci ne parviendra pas à obtenir la majorité absolue des délégués au terme des dernières élections primaires, qui auront lieu en juin.

Si le candidat milliardaire n’atteint pas le chiffre magique de 1 237 délégués, la convention d’investiture du Parti républicain, qui aura lieu à Cleveland en juillet, sera considérée comme «ouverte» — une première depuis 40 ans !

Et bien malin qui pourra prédire ce qui s’y passerait.

Dans une convention dite ouverte, certains délégués auraient la liberté d’appuyer le candidat de leur choix dès le deuxième tour de vote. Le nombre de délégués «libres» augmenterait ensuite de tour en tour — 80 % d’entre eux seraient libres comme l’air au troisième tour.


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Pour qui voteraient-ils ? Difficile à prédire. Mais une majorité d’entre eux seront choisis par l’establishment local du Parti républicain dans chaque État, qui est dans bien des cas opposé à Donald Trump. Ces délégués pourraient donc se rallier autour de Ted Cruz, le candidat qui a rassemblé le plus de voix jusqu’à maintenant, à l’exception de Trump. Ils pourraient aussi appuyer l’unique autre candidat encore dans la course, John Kasich… ou un candidat-surprise ! Car, coup de théâtre, le Parti républicain pourrait aussi décider de présenter «son» candidat dans l’espoir d’unifier ses membres. Le nom de Paul Ryan, colistier de Mitt Romney et candidat battu à la vice-présidence en 2012, circule déjà.

Donald Trump a prédit des «émeutes» s’il arrivait à Cleveland avec une quasi-majorité de délégués et qu’un autre candidat était élu au terme de la convention.

Si la nomination républicaine lui échappait à la suite de jeux de coulisses, le milliardaire présenterait probablement sa candidature indépendante aux présidentielles de novembre.

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Le pire n’est jamais certain, mais compte tenu des résultats des dernières primaires américaines, il devient de plus en plus clair que Donald Trump et Hillary Clinton seront adversaires dans la campagne pour l’élection de novembre prochain et que Donald Trump pourrait bien devenir le prochain Président des E-U. En effet, si on se réfère aux journaux sérieux (entre autres, le NYT et le Washington Post ) il semble que compte tenu de la conjoncture politique actuelle, le choix des électeurs dépendra plus de la capacité des candidats à les émouvoir et à les divertir qu’à les convaincre. À ce tire Hillary Clinton, même si elle est amplement qualifiée et douée pour assumer la fonction qu’elle convoite, ne possède ni le charisme ni cette capacité d’exploiter à son profit les problèmes socio-économiques et le ressentiment des classes populaires à l’égard des élites politiques, ce que Donald Trump a réussi de manière magistrale avec son auditoire. C’est là une faiblesse qui sera difficilement surmontable pour la candidate démocrate. Dieu sait que fort de ses succès, Trump saura utiliser les mêmes tactiques pour condamner le passé politique de son adversaire qui est loin d’être sans failles. Mais le pire n’étant jamais certain, il est hautement souhaitable qu’il ne se produise pas , et que M. Trump morde la poussière, notamment pour nous, Canadiens. En effet, en tant que voisins et alliés, l’issue désastreuse de cette élection théâtrale pourrait entraîner de très graves conséquences. Claude Poulin