
Le 27 janvier 2016, Robert Poëti entre dans l’hôtel Classique du boulevard Laurier, à Sainte-Foy, où Philippe Couillard est en train de remanier son cabinet ministériel.
La rumeur d’un remaniement court depuis plusieurs jours, mais s’est confirmée la veille, quand le conseil des ministres a été annulé. Personne, cependant, ne connaît l’importance de l’opération. Le premier ministre va-t-il simplement procéder à une correction en déplaçant les éléments faibles de son cabinet ou, au contraire, profitera-t-il de la mi-mandat pour brasser complètement ses cartes?
En tout cas, dès le matin, Robert Poëti avait compris qu’il était impliqué, puisqu’on lui avait demandé de se tenir prêt pour 21 h. C’est donc avec une certaine appréhension que le ministre des Transports se présente au rendez-vous avec 10 minutes d’avance.
En entrant dans l’immeuble, le ministre est accueilli par un garde du corps qui l’accompagne jusqu’à l’ascenseur. Une fois au sommet, on le fait entrer dans une salle à la décoration bon marché, où l’attendent le premier ministre et son chef de cabinet, Jean-Louis Dufresne. Philippe Couillard s’avance vers lui, l’air préoccupé.
«Écoute Robert, ça va être une mauvaise journée pour toi, lâche-t-il sans ménagement. Sur le plan personnel, je n’ai aucune difficulté avec toi. Sur le plan professionnel non plus, tu es un excellent ministre. Mais il y a un contexte, tu le sais, j’en parle souvent. Je veux plus de jeunes, plus de gens des régions et plus de femmes. Donc, dans ce contexte-là, ça ne fonctionne plus pour toi et tu ne fais plus partie du Conseil des ministres dès maintenant.»
Pour Robert Poëti, la surprise est totale. Il s’attendait certainement à changer de ministère, sinon pourquoi aurait-il été convoqué à cette rencontre. Mais être écarté du Conseil des ministres?
Dans la pièce, personne n’ose parler et le silence devient de plus en plus lourd. Ne sachant trop quoi ajouter, Philippe Couillard tente de ramener le fardeau sur ses propres épaules. «Il faut que tu saches que c’est difficile pour moi de faire ces choses-là, et tu ne sais pas comment je me sens», dit-il avant de se reprendre. «Au fond, ça ne sert à rien que je t’explique comment je me sens», finit-il par concéder.
Robert Poëti nage en plein cauchemar. «Est-ce que vous avez autre chose à me dire?» demande-t-il en espérant trouver une explication à cette blessure.
Non, finit par dire le premier ministre.
Sonné, le ministre déchu lui tend la main et tourne les talons. Il n’aura fallu que trois minutes pour que tout son monde s’écroule. Les explications du premier ministre laissent Poëti perplexe. Il doit y avoir une autre raison.
Poëti, le policier
Robert Poëti est un policier de carrière. Avant d’être élu député libéral de Marguerite-Bourgeoys, en septembre 2012, il avait passé la majeure partie de sa vie professionnelle vêtu d’un uniforme de la Sûreté du Québec. Encore aujourd’hui, presque 12 ans après avoir pris sa retraite de la SQ, il garde toujours fièrement dans son portefeuille l’insigne des officiers retraités. Lorsque Jean Charest l’avait recruté, en août 2012, Poëti n’avait pas caché ses motivations. «Les valeurs d’intégrité, de démocratie et de paix sociale m’animent toujours comme citoyen et c’est la raison principale de mon saut en politique», avait-il dit en conférence de presse.
Élu dans l’opposition, le nouveau député de Marguerite-Bourgeoys avait tout naturellement hérité des dossiers de sécurité publique. Tous s’attendaient à ce que Philippe Couillard le nomme à ce ministère lors de la formation de son conseil des ministres, en avril 2014. Sa surprise fut donc complète quand il se fit offrir le ministère des Transports (MTQ).
Pour le premier ministre, le calcul politique n’était pas innocent. Compte tenu des révélations de la commission Charbonneau et des irrégularités notées dans la gestion des contrats du ministère des Transports, Philippe Couillard voulait un ministre à la réputation immaculée. Le passé de policier de Robert Poëti en faisait le candidat parfait.
Déterminé à jouer pleinement son rôle, le nouveau ministre entre en contact avec Jacques Duchesneau qui, en septembre 2011, avait rédigé un rapport accablant sur les pratiques du MTQ. «Je voulais savoir si ce que M. Duchesneau avait reproché au ministère était encore en place aujourd’hui», raconte Robert Poëti.
Pour le savoir, il lui fallait un œil indépendant à l’intérieur de la machine. Il fait donc embaucher une ancienne agente de renseignements de l’Unité anticollusion du MTQ, qui travaillait alors pour l’Unité permanente anticorruption (UPAC). «Je lui avais dit: “Je veux que tu vérifies l’attribution des contrats, la gestion des enquêtes, des vérifications, de l’éthique et des processus. Je veux que tu ailles mettre ton nez là-dedans et que tu me donnes ton opinion”», explique le ministre.
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L’un de ses premiers rapports concernait la vérification des contrats accordés par chacune des 13 directions territoriales. À l’origine, la vérification se faisait à partir du bureau central du MTQ, à Montréal. Les vérificateurs, appelés professionnels en conformité de projets (PCP), examinaient la façon dont les contrats avaient été accordés, leur conformité en fonction des règles d’appels d’offres, le respect des coûts, etc.
Mais l’ancien secrétaire général du gouvernement, André Dicaire, qui siège au comité d’audit du ministère des Transports, avait eu l’idée de changer la structure en nommant un PCP par région relevant directement du directeur territorial.
«Donc, l’employé se trouve à évaluer son patron sur les conformités de projets ou de contrats qui ont été donnés. J’y voyais un problème», dit M. Poëti.
Selon nos informations, cette façon de faire aurait entraîné de l’intimidation au sein des directions territoriales. Une source qui souhaite garder l’anonymat par crainte de représailles nous mentionne que les menaces avaient toujours cours jusqu’à tout récemment.
«C’étaient les vérificateurs qui se faisaient intimider parce qu’ils relevaient de la direction territoriale, nous dit un informateur. Donc, les PCP n’osaient pas catégoriser certains dossiers comme non conformes. Il y en a un qui s’est fait dire: “Oublie pas que c’est moi qui approuve tes vacances, alors il y a besoin de ne pas y avoir de non-conformité dans mes projets.” Un autre s’est fait dire: “Si tu veux, je vais te faire une belle lettre de recommandation pour que tu te trouves une job ailleurs.”»
Informé de ces faits, Robert Poëti était intervenu auprès de sa sous-ministre, Dominique Savoie. «J’ai demandé à la sous-ministre qu’ils soient rencontrés par les ressources humaines et les gens des enquêtes, explique-t-il. On m’a dit que ç’a été fait dans les jours qui ont suivi et j’attendais le rapport.»
Mais le ministre ne le recevra jamais. «Ç’a été très long. On me disait: “Oui, c’est en marche, on les a tous faits”, mais je n’ai jamais eu le rapport. Il y a eu le remaniement.»
Pourtant, Robert Poëti est convaincu que ce rapport existe et qu’il aurait démontré l’importance de modifier la structure du ministère. «Moi, j’avais suggéré de ramener ces gens-là sous la direction centrale. J’avais demandé des déplacements dans l’organigramme. Pour moi, c’était important que l’imputabilité de la sous-ministre soit claire.»
Et il n’y avait pas que ça qui inquiétait l’ex-ministre. «Il y avait eu des contrats accordés à d’anciens employés. Souvent plus d’un contrat dans la même année, pour la même personne, mais pas nécessairement à son nom. À un nom d’entreprise, mais avec la même adresse», explique-t-il.
Par exemple, un ex-employé à la retraite et résidant désormais à Saguenay a été réembauché en 2014 pour travailler au projet de réfection de l’échangeur Turcot… à Montréal. Le contrat consistait à offrir des «services de conseiller expert en gestion de projet pour un mode de réalisation non traditionnel».
Mais plutôt que de lui accorder un salaire de 50 000 dollars, le ministère lui a donné deux contrats de gré à gré de 24 500 dollars, tout juste sous le seuil des appels d’offres, au nom de son entreprise.
Des dizaines de ces ententes de gré à gré ont ainsi été conclues par la sous-ministre Dominique Savoie. Dans bien des cas, il s’agissait de «contrats de nature confidentielle et protégée». Il est donc difficile d’en donner les détails. C’est le cas d’un contrat de 85 000 dollars, accordé à un autre ex-employé en 2014, pour des services de conseiller expert pour le projet de l’échangeur Turcot. De 2012 à 2015, il a ainsi touché pour 215 000 dollars en différents contrats.
Bien qu’elle soit légale, Robert Poëti n’appréciait pas cette pratique et en avait fait part à la sous-ministre Savoie. Pour lui, scinder les contrats pour les rendre plus acceptables n’était pas une pratique administrative normale.
L’ex-ministre déplore aussi le fait qu’il n’y ait pas eu de transfert de dossier avec son successeur, Jacques Daoust. Pour s’assurer qu’il soit mis au courant de ce qu’il avait découvert, Robert Poëti lui a remis une lettre dans laquelle il décrivait les inquiétudes qu’il avait à l’égard des pratiques du ministère. «Je me suis assuré de remettre au ministre des informations sur des questionnements, sur des travaux de restructuration que j’avais demandé à la sous-ministre d’amorcer», confie-t-il.
Daoust dit avoir pris bonne note des commentaires de son prédécesseur, mais souhaite faire sa propre analyse. «Je suis très prudent. Quand on fait des commentaires comme ceux-là, on remet en question un processus de gestion, dit-il. Mais je ne pars pas avec l’idée qu’il y avait des mauvaises pratiques d’affaires au départ». Le ministre ajoute qu’il a confiance dans le travail des hauts fonctionnaires du ministère.
Mais Poëti n’était pas le seul à s’inquiéter de ces manœuvres administratives. Selon nos informations, des employés du ministère des Transports auraient aussi porté plainte auprès de l’Unité permanente anticorruption, sans succès. La haute direction de l’UPAC aurait refusé d’enquêter. La directive viendrait directement du commissaire Robert Lafrenière, pour qui le MTQ «n’est pas une cible, mais un partenaire», indique-t-on. «Si on voulait enquêter, il fallait demander des documents, et ils ne nous les donnaient pas, nous dit notre informateur. La seule façon aurait été que l’escouade Marteau, le bras policier de l’UPAC, aille perquisitionner au ministère. Ça ne s’est jamais fait.»
Robert Lafrenière a refusé notre demande d’entrevue, mais sa porte-parole, Anne-Frédérick Laurence, soutient que l’UPAC ne refuse d’enquêter sur quoi que ce soit. «Chaque dossier est analysé de la même façon, peu importe sa provenance. C’est le commissaire qui décide des suites appropriées», indique-t-elle.
De plus, des irrégularités sur l’attribution de plusieurs contrats importants auraient été relevées par des employés et relayées à l’UPAC sans plus de succès. «Il y a eu 10 plaintes contre le MTQ par des employés, révèle un informateur au MTQ. Ils ont dénoncé, puis ils ont été “stoolés”. Quelques-uns d’entre eux ont pris leur retraite ou ont été tassés.»
D’ex-employés ont aussi déploré l’existence d’un système de comptabilité opaque qui permettrait de camoufler les dépassements de coûts embarrassants dans les grands projets du ministère des Transports. Les informations seraient disséminées dans cinq bases de données différentes qui ne sont pas reliées entre elles. «Dans la base de données A, il y a l’estimation du projet, le bordereau de soumission et les factures des sous-traitants, nous dit une source qui désire garder l’anonymat. Et dans la base de données D, il y a juste les soumissions et le montant réel. Donc, si on veut le big picture, il faut aller dans chacune des bases de données.» Cependant, les estimations ne sont pas les mêmes selon que l’on consulte le fichier A ou le fichier D, qui serait constamment mis à jour pour diminuer l’écart entre l’estimation et le montant réel.
Ces manœuvres administratives seraient connues de la sous-ministre Dominique Savoie, qui jouirait d’un très grand pouvoir au sein du MTQ. Son influence est perceptible jusque dans l’administration de contrats au sein de sociétés extérieures au ministère.
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En 2015, la Société de transport de l’Outaouais (STO) avait lancé un appel d’offres pour «la fourniture et l’installation d’un système d’aide à l’exploitation et d’information aux voyageurs (SAEIV)». Il s’agissait en fait d’un logiciel permettant aux usagers de la STO de savoir où se trouve leur autobus par l’intermédiaire de leur téléphone cellulaire. Comme l’entreprise ITSmax, de Brossard, avait déjà réalisé un premier contrat en ce sens l’année précédente, elle avait bon espoir de remporter la suite de l’appel d’offres.
Or, la STO a plutôt retenu la soumission d’Ineo Systrans, une entreprise ayant son siège social à Achères, en France, et dont la soumission de 7,8 millions de dollars était de 3 millions supérieure à celle d’ITSmax. Sans compter qu’en choisissant Ineo, la STO devra remplacer la plupart des équipements qu’ITSmax avait installés l’année précédente dans 47 autobus et qui ne sont pas compatibles avec sa technologie. Une perte supplémentaire de près de 3 millions.
Comme le ministère des Transports doit payer 85 % de la facture, on aurait dû s’assurer que le contrat avait été attribué selon les règles, mais la direction du MTQ aurait refusé d’y envoyer des vérificateurs, prétextant que le dossier relevait du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT).
Les propriétaires d’ITSmax se sont donc tournés vers l’UPAC. «Nous avons demandé la fiche d’analyse à la STO, mais on nous a dit de passer par la loi d’accès à l’information, explique Guy Sirois, l’un des actionnaires de l’entreprise. En décembre, on s’est tannés et on a appelé l’UPAC. En janvier, l’UPAC nous a dit qu’ils allaient attendre la fin de l’enquête du MAMOT. On n’est pas plus avancés, peste-t-il. On est trois millions en dessous et on n’est pas choisis. Selon nous, il y a quelque chose qui ne marche pas. On aimerait au moins une réponse.»
L’équipe responsable des dossiers municipaux de l’UPAC a le dossier entre les mains. Mais le député libéral de Jean-Lesage, André Drolet, croit que le ministère des Transports aurait dû s’assurer de la conformité de l’appel d’offres. En plus de l’UPAC, il demande à la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, d’enquêter sur ce contrat. «Si, dans le privé, on agissait de cette façon, il y aurait un gros problème», note-t-il.
«Les députés de l’Assemblée nationale travaillent tous très fort et, souvent, notre réputation est ternie par ce genre de gestion douteuse», déplore André Drolet.
UPAC contre UAC
Les tensions à l’intérieur du ministère des Transports seraient perceptibles même à l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Selon nos sources, des clans se seraient formés opposant les ex-enquêteurs de l’Unité anticollusion (UAC) de Jacques Duchesneau et le personnel de l’UPAC lié à Robert Lafrenière. «Il y a eu des affrontements entre le personnel de l’UPAC et celui de l’UAC, nous dit une source. Ils étaient censés travailler ensemble, mais l’UPAC a avalé l’UAC.»
Devant le refus de l’UPAC d’enquêter sur le ministère des Transports, des membres du personnel auraient monté un dossier qu’ils comptaient remettre au nouveau commissaire. Mais la reconduction de Robert Lafrenière les a découragés et ils auraient décidé d’y renoncer.
L’ex-ministre Poëti croit cependant qu’il faut persister. «S’il y a des inquiétudes sur le volet criminel ou intimidation, malversation ou collusion, on doit en informer l’UPAC, affirme-t-il. Le questionnement est toujours de savoir si c’est de nature criminelle ou administrative.»
L’ex-ministre estime avoir manqué de temps pour amorcer les changements qu’il croit nécessaires. «Ça m’a pris un certain temps pour comprendre l’ensemble des structures, comprendre des choses, les valider, dit-il. Moi, j’étais rendu là et on avait déjà commencé. C’est certain que les deux années qui restaient au mandat m’auraient permis d’y aller.»
L’une de nos sources est plus directe. À son avis, c’est la sous-ministre Dominique Savoie qui a eu raison des réformes que voulait apporter Robert Poëti. «C’est elle qui a eu sa peau, déclare notre informateur. M. Poëti a juste trop brassé au ministère. Elle a décidé que c’était elle ou lui.» Un appel logé au ministère des Transports pour rejoindre Dominique Savoie est resté sans suite.
Au bureau du premier ministre, on réfute cette interprétation en ajoutant qu’aucun sous-ministre n’a l’autorité de décider du sort d’un ministre, pas plus Dominique Savoie qu’un autre. Mais au sein du MTQ, on reconnaît son influence.
«Mme Savoie a effectivement le pouvoir, elle connait bien le ministère, admet Robert Poëti. Je l’ai interpellée souvent sur des structures, sur l’imputabilité, sur certaines rumeurs que j’entendais. Je voulais qu’elle y travaille, mais malheureusement, ça c’est terminé pour moi. Il ne faut jamais sous-estimer la force d’un sous-ministre.»
– L’avez-vous sous-estimée?
– Je ne vais pas répondre à ça, dit Robert Poëti en terminant.
https://youtu.be/20akj8QD4_s?list=UUc7nfrrBSqw2IkynqB__lHA
Cet article, sans doute fort intéressant ; voudrait néanmoins nous faire croire que le Premier ministre Couillard aurait comme fort cyniquement sacrifié monsieur Poëti pour s’assurer de maintenir aux Transports une certaine opacité pour ne pas dire : une sorte d’omerta. Évidemment, la théorie du complot est toujours un point de vue très séduisant en ce qui concerne la beauté de la trame narrative.
Encore fallut-il qu’il y eût pour prémisse que monsieur Poëti se soit distingué comme ayant été un ministre hors pair. Lorsqu’on sent ici par ses déclarations une pointe de rancœur et beaucoup d’amertume.
Il n’empêche, je n’adhère pas spécialement à cette vision apocalyptique de la chose ; je pense bonnement, que monsieur Robert Poëti avait tout simplement un style qui ne plaisait pas à tout le monde. D’une certaine façon sa position de confrontation suspicieuse n’était pas indispensable pour faire marcher rondement ce ministère. Lorsque cet article démontre que « l’écoute active » n’était pas ce qu’il y a de plus fort chez Robert Poëti.
De plus le gouvernement Couillard a décidé de formuler ce ministère autrement, en y ajoutant la mobilité durable et l’électrification des transports. Bravo !
Il y a dans les attributions propres à cet office, un volet financier important, cela prend un certain doigté, de la diplomatie, de l’expertise et une manière de faire pour laquelle l’ancien banquier Jacques Daoust est parfaitement qualifié.
Monsieur Poëti n’avait ni les compétences, ni l’entregent pour pouvoir amorcer ce virage significativement. Même ses prises de positions fréquentes et à l’emporte-pièce sur l’illégalité d’Uber, simultanément assorties d’une parfaite inaction dans ce dossier, tout cela n’avait aucune bon sens, ni la moindre signification. Cela faisait mal paraître le gouvernement. Vérifiant l’adage : « petit faiseur, gros parleur ».
Insoutenable à mi-mandat !
Rien n’indique qu’à la Sécurité publique, il ne soit de meilleur ministre potentiel qu’un ancien flic. Peut-être en effet, on aurait pu considérer pour monsieur Poëti : le Ministère de l’éducation à condition encore que dans les écoles, les collèges et les universités on fasse un usage intensif et surtout non restrictif du pistolet Taser ou peut-être encore du bon vieux gros bâton.
— Les jeunes, faut qu’ils marchent droit ; autant que possible, vaut mieux les mater dès leur entrée au CPE et pour se faire, je conçois qu’un ancien policier pourrait avoir été parfaitement qualifié pour l’emploi !
Finalement, en conclusion, j’aimerais bien connaître le niveau de crédibilité de tous ces informateurs et si je vivais dans un monde idéal, cela me ferait vraiment plaisir de les rencontrer. Quoiqu’il en soit : le « salissage » systémique, c’est encore et toujours de l’information.
Bien voyons donc… Ça me tout l’air que Robert c’est fait tasser parcequ’il allait trop creux et que l’UPAC semble être du côté du ministre des transports… et a probablement englouti l’UAC pour s’assurer que tout se passe bien. Faut dire que c’est Jean Charest qui à créé l’UPAC!!
Je me suis toujours douté que le ministre Robert Poéti paierait pour les malversations dans les contrats du MTQ. Comparez seulement les routes de l’Ontario ou des Etats-Unis, et vous comprendrez pourquoi on est dans les nids de poules à l’année longue.
M. Lacroix, votre article est d’une limpidité exceptionnelle. C’est la première fois que je peux enfin voir les rouages qui ont permis au Ministère des transports de faire fonctionner le système de collusion entre le parti libéral et le monde de la construction. Et cela grâce au travail admirable de M. Poëti.
Il faut continuer en ce sens et parler. Comme l’on fait les gens à l’intérieur du ministère.
Le rôle des journalistes, des fonctionnaires, des enquêteurs, des politiciens intègres est inestimable.
Je les remercie tous du travail exceptionnel fait dans des circonstances difficiles. Cela demande du courage mais vous travaillez pour le bien de la collectivité.
Malgré les difficultés, vous devez tous continuer. Tout le Québec vous en sera reconnaissant.
OUFFFFF !!!!!!
Le Conseil du trésor ne peut pas ne pas être au courant des contrats accordés à du personnel à la retraite. Ce ne peut pas être un « secret » au Ministère des transports. On n’a qu’à demander à l’Office des ressources humaines puis au C.T. ce qu’il est advenu de ce type de contrats de travail durant les derniers mois. Allons, un peu plus de journalisme et un peu moins d’enfumage.
«Bien qu’elle soit légale, Robert Poëti n’appréciait pas cette pratique et en avait fait part à la sous-ministre Savoie. Pour lui, scinder les contrats pour les rendre plus acceptables n’était pas une pratique administrative normale.»
Hum, pas certain que ce soit légal de scinder des contrats dans le but de les faire changer de catégorie d’approbation.
«Daoust dit avoir pris bonne note des commentaires de son prédécesseur, mais souhaite faire sa propre analyse. «Je suis très prudent. Quand on fait des commentaires comme ceux-là, on remet en question un processus de gestion, dit-il. Mais je ne pars pas avec l’idée qu’il y avait des mauvaises pratiques d’affaires au départ». Le ministre ajoute qu’il a confiance dans le travail des hauts fonctionnaires du ministère.»
Qu’est-ce que je disais sur les messages des ministres? Bla bla bla…
Daoust a visiblement été mis là car on ne veut pas trop faire lever la poussière… Ça semble un modus operandi avec couillard. Je pense, entre autre, à Heurtel. Je rappelle que, dernièrement, il y a eu des arrestations et de sérieux soupçons. Tout ça joue contre couillard et il doit trouver que ça suffit comme ça, donc il ne veut pas s’en rajouter.
«Au bureau du premier ministre, on réfute cette interprétation en ajoutant qu’aucun sous-ministre n’a l’autorité de décider du sort d’un ministre, pas plus Dominique Savoie qu’un autre. Mais au sein du MTQ, on reconnaît son influence.»
Encore du bla bla bla. Il y a même des sous-ministres associés qui ont beaucoup de pouvoir. C’est lié à leur influence au sein du parti. Voir Mme post-it…
Conclusion à tout ça : libérez-nous des libéraux?
Il est carrément illégal de scinder un contrat et ce depuis des années. Seul le Conseil des ministres peut décider du sort d’un ministre (pour le mette sur la banquette arrière comme député mais c’est à l’Assemblée Nationale que revient la responsabilité d’en destitué un qu’il soit ministre ou député.
Ah, ile me semblait bien aussi que scinder les contrats était illégal. merci d’avoir confirmer.
Ce que je voulais dire c’est que certains haut fonctionnaires ont beaucoup d’influence dans le parti. Je crois que les sous-ministres associés ont l’approbation du conseil des ministres. Je parlais donc de l’influence et non de la procédure. Un sous-ministre ne peut effectivement pas tasser ou placer un ministre mais il peut travailler par la bande…
En tout cas, à mon avis, le politique en mène trop large au Québec.
Le budget du MTQ représente un gros « motton » et le MTQ représente la « maison des fous » d’Astérisk ou la complexité de l’administration dépasse la complexité des travaux.
Faire la lumière sur le nombre d’intervenants inutiles dans le processus d’un projet en transport est comme tenter de trouver de la réglisse noire dans un tunel sans éclairage.
C’est le ministère par excellence pour les fonctionnaires qui pratiquent le pointage de doigts vers un autre intervenant et à la fin il n’y a personne de responsable, ce qui en réalité est plausible puisque les mots imputable et fonctionnaire ne devraient jamais être dans la même phrase.
Dominique Savoie était sous-ministre à Emploi-Québec alors que notre très compétent et très libéral Sam Hamad y était ministre.
Quand Hamad est passé au Transport, il y a emmené Dominique Savoie.
Regarde donc!
C’est regrettable de voir une tendance coutumière. Cela me fait penser que ce n’est pas les élus qui dirigent notre province mais la machine sous adjacente qui engage ses soldats, sans imputabilité. Est ce que l’on devrait élire les sous-ministres et les autres? Allons-nous parvenir à assainir les finances publiques? Donc, peut importe le partie politique, il n’y aura aucun changement. Ou, on se fait encore endormir avec une nouvelle commission politique. Salutations
En fait, le boss d’un ministère, c’est le sous-ministre. Son rôle est l’exécutif et vise à faire une scission entre le politique et l’exécutif. Malheureusement, depuis plusieurs années, mes connaissances qui travaillent au gouvernement me disent que le politique agit illégalement et envoie les commandes directement. Avec tous les problèmes que cela entraine.
Va t’on en finir avec les malversations, vol, fraude et intimidation rattachées au domaine de la construction. En effet la Commission Charbonneau n’a pas été suffisamment loin pour ne pas gêner le travail au niveau criminel de notamment l’UPAC. Mais les procès… c’est pour quand ? Ce sont de gros dossiers j’en conviens mais au lieu de faire des méga-procès où tout ce beau monde en perdra son latin, pourquoi ne pas engager des procédures pour mettre de côté les emmerdeurs un ou deux à la fois, quoi que revenir sur eux pour récidive par la suite dans les procès antérieurs.
La « game juridique » qui nous sera présenté deviendra une véritable tour de Babel en très peu de temps. Tenter de tous faire en même temps augmente les ratées de procédures et des décisions qui pourront aller en appel puisque plus vous avez d’éléments, d’événements et de crosseurs et leurs sbires dans un procès et plus un magistrat sera enclin à se perdre.
On dirait que vous avez enfin rencontré « Pierre »?
Je trouve intéressant par sa précocité le commentaire de M. Drouginsky qui écarte de la main, avec des arguments presque diffamatoires mais somme toute assez faibles, la crédibilité de cet article assez étoffé. Ceci, tout en dénonçant le « salissage », il en remet…
Le prédécesseur de Poëti, le péquiste Sylvain Gaudreault n’avait rien remarqué?
Les sous-ministres n’ont qu’un seul patron c’est le Premier Ministre. Les ministres n’ont AUCUNE autorité sur les S.M.. Il est temps que l’Assemblee nationale exige que tous les sous-ministres soient imputables personnellement de leur administration. Il est temps que les ministres se tiennent debout et renvoient les médias sur les questions administratives de leur ministère au SM
« Les sous-ministres n’ont qu’un seul patron c’est le Premier Ministre. » (sic)
FAUX!!!
http://quebec.huffingtonpost.ca/2016/05/19/qui-est-le-patron-dun-sous-ministre_n_10055338.html
Le journaliste du Huffington Post oubli d’expliquer qu’un décret émane du Conseil des ministres et de personne d’autre. Le Conseil des ministres est souverain et peut invalider toute décision émanant d’un ministre, voire du Premier ministre. C’est l’autorité absolue de l’Assemblée Nationale.
C’est un peu comme affirmer qu’un ouvrier qui travaille sur une ligne de production répond directement au président de la compagnie parce que ce dernier est responsable de la société…
Le patron DIRECT de la SOUS-ministre est le MINISTRE et personne d’autre.
dans le cas qui nous préoccupe, la dame en question avait tout simplement oublié qu’il y avait le mot « SOUS » dans son titre…
….ce que je retiens ausdi sérieusement, cette Mme Savoie qui nous rentrait dans la gorge son immuable intégrité…inattaquable en tant que lionne …. avec 30 ans d’expérience !?!?!? … et oups, le lendemain, elle était éjecté de son si confortable siège …..
Le moindre que l’on puisse observer, les choix « sérieux » de notre valeureux Couillard ont, comme commune mesure la facilité du candidat à opiner
du bonnet et sa souplesse des genoux ……
D’apprendre ce matin, comble d’obscurantisme, selon la vérificatrice, finalement dans le cas de notre « roue à trois trous », Sir Hamad…il n’y aurait pas MATIÈRE À SÉVIR …. et le spectacle clownesque se perpétue ….
EN SERA-T-IL AINSI quant à ce qui prévaut au MTQ ….. ça promet …….
Gardons en tête où à abouti le précédent vérificateur, comme par hasard…… et ce même Lachance, notre pire malheur ….. qui a lâchement tiré sa révérence, les mains fort probablement si bellement liées … pour quelles raisons? Le saura-t-on j a m a I s ! Allons dormir encore ….pour continuer notre cauchemar!!!