10 questions: Denis Coderre

«Reprendre notre place de métropole du Québec»

Denis Coderre

Denis Coderre _DRParti : Équipe Denis Coderre pour Montréal
Slogan : Aucun
Âge : 50 ans
Statut civil : Marié
Enfants : Une fille et un garçon
Animaux : Aucun
Lieu de résidence : Montréal-Nord
Taxe foncière : N’a pas souhaité répondre
Lieu préféré à Montréal : Les parcs Gouin et Aimé-Léonard à Montréal-Nord
Voiture personnelle : Jeep Grand Cherokee
Dernier emploi : Député fédéral, circonscription de Bourassa
Langues parlées : Français, anglais et créole
Membre de quel autre parti : Parti libéral du Canada

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1. La corruption à Montréal peut-elle être éliminée dans un premier mandat ?

Assurément. Le gouvernement du Québec et l’administration sortante de Montréal ont déjà pris certaines dispositions. Nous arrivons avec un plan complet qui comprend une vingtaine de mesures concrètes pour mettre fin à la corruption et la collusion. La majorité des mesures que nous proposons peuvent être mises en place dans les premiers mois suivant notre arrivée au pouvoir. Par exemple:

– créer le poste d’inspecteur général, nommé par le conseil municipal et qui relèvera des élus. Il aura un véritable pouvoir de contrainte et d’enquête, contrairement au vérificateur général et au contôleur général;

– instaurer une culture de transparence, en obligeant les services à rendre public un bilan annuel pour chaque contrat, en développant un guichet unique où employés et élus peuvent obtenir de l’information sur les contrats antérieurs, en ayant une véritable politique de données ouvertes;

– assurer un meilleur encadrement de la fonction publique, en mettant en place un mécanisme de reddition de comptes, en soumettant certains postes décisionnels à une rotation aux deux ans, en augmentant l’expertise interne pour diminuer le recours à la sous-traitance.

2. Y a-t-il trop d’élus à Montréal ?

Nous ne voulons pas replonger Montréal dans un débat de structures et faire revivre aux Montréalais le cauchemar des fusions-défusions. On a perdu assez de temps à parler de gouvernance, il est temps de passer à l’action; la population veut une administration efficace qui livre la marchandise. Nous miserons donc sur la cohérence, en nous assurant que chaque citoyen puisse recevoir des services de proximité, quel que soit son arrondissement.

Nous allons uniformiser les méthodologies et critères de services entre la ville centre et les arrondissements, par exemple au niveau du déneigement des rues (dont les critères varient beaucoup d’un arrondissement à l’autre).

3. Avez-vous voté lors des dernières élections municipales à Montréal ? Si oui, pour qui ?

Oui, pour Gilles Deguire dans Montréal-Nord. Et pour Gérald Tremblay à la mairie de Montréal.

4. Montréal peut-elle redevenir la métropole économique du Canada ?

Commençons par reprendre notre place de métropole du Québec, une place que les deux paliers de gouvernement semblent avoir oubliée. J’ai répété tout au long de la campagne que Montréal se devait de reprendre sa place de grande métropole. Comment ? D’abord, en assumant pleinement notre rôle de leader à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), pour faire en sorte que toute la région puisse parler d’une seule voix à Québec et à Ottawa. Il est temps que les gouvernements reconnaissent notre statut de métropole : la grande région de Montréal compte pour la moitié de la population du Québec et pour près de 54% de son PIB. La prospérité du Québec est liée à celle de la métropole.

Cela va nécessiter une solide dose de leadership. On ne s’improvise pas maire et j’ai démontré, tout au long de ma carrière politique, que j’avais le leadership nécessaire pour faire avancer les choses.

5. Le climat entrepreneurial est-il suffisamment accueillant à Montréal ?

Montréal a fait de très gros efforts dans le passé pour encadrer et promouvoir les activités économiques prometteuses, notamment au moyen des sept grappes industrielles. On a ainsi vu progresser des secteurs de pointe comme les technologies de l’information ou les sciences de la vie au cours des dernières années grâce aux entrepreneurs qui ont répondu à l’appel.

Il faut aller plus loin. La Ville doit maintenant simplifier ses structures et ses processus administratifs pour encourager et surtout faciliter la tâche des entrepreneurs qui veulent se lancer en affaires.On doit également rétablir un climat de confiance auprès des entrepreneurs qui ont été échaudés par les histoires de corruption et de collusion. Enfin, la ville doit se transformer, réparer ses infrastructures vieillissantes et en état de dégradation, qui donnent une mauvaise image aux partenaires d’affaires potentiels et qui gênent la fluidité des transports, un obstacle au développement économique.

6. Le français est-il menacé à Montréal ?

Sur le plan des services municipaux, la Ville fait un travail acceptable et respectueux en communiquant en français d’abord, puis en anglais aux citoyens qui le demandent. Pour ce qui est de la vie montréalaise, je ne crois pas qu’il faille parler de «menace». N’oublions pas que la langue maternelle de près de 50% de la population de l’agglomération de Montréal n’est pas le français. Nous devons donc vivre avec cette réalité, dans le respect, en sachant que Montréal a pu développer son côté créatif justement à cause de cette dualité. Il faut par contre demeurer vigilant. Montréal est une ville francophone et doit le demeurer. Sans retomber dans les abus du «pastagate», les mécanismes de contrôle de l’Office québécois de la langue française sont en place pour assurer que personne ne soit lésé sur ce point.

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7. La qualité de vie pour les familles est-elle aussi bonne à Montréal qu’en banlieue ?

Depuis des années, la banlieue mise sur ses atouts pour attirer (surtout) les jeunes familles. Montréal devrait, elle aussi, vanter tous ses avantages, mais elle le fait très peu (ou pas du tout). Alors que, quand on y pense, les inconvénients de demeurer en banlieue sont nombreux: le temps de transport pour se rendre au travail (ou à l’université) sur l’île, la nécessité d’avoir deux voitures, peu de commerces de proximité, pas de vie communautaire, etc.

8. Malgré les scandales, les Montréalais ont-ils toujours raison d’être fiers de leur ville ?

Les scandales liés à la corruption ont certainement fait mal à l’amour-propre des Montréalais. Plusieurs sont tombés dans le cynisme, blâmant toute la classe politique et une grande partie de l’administration. Mais pendant ce temps, Montréal – la ville – a continué à évoluer et à se transformer. On parle beaucoup des cônes oranges, mais ils finissent par disparaître. On a aujourd’hui le magnifique Quartier des spectacles, le Planétarium à l’Espace pour la vie, la Maison du développement durable, etc. Sans parler des nombreux projets en cours comme le Quartier de la santé autour du CHUM… Il est temps de tourner la page sur les scandales. En plus de nos mesures anti-corruption, nous mettrons en place la ville intelligente, une initiative qui vise à rapprocher la Ville de ses citoyens, à les inclure dans les prises de décisions et à leur donner des outils (les données ouvertes, par exemple) pour qu’ils participent activement au fonctionnement de la ville. C’est notre antidote au cynisme.

9. Les nouvelles constructions à Montréal sont-elles assez audacieuses ?

Le développement de notre territoire doit mettre l’accent davantage que par le passé sur la qualité de l’aménagement des sites, de l’architecture des bâtiments et de l’insertion d’œuvres d’art public dans ses différents paysages. Montréal est une ville UNESCO du design et doit se doter d‘une pratique du design qui correspond à son statut. Un design de qualité contribue de façon puissante à l’image et à la réputation des villes: il s’agit d’un investissement au vrai sens du mot qui, s’il est bien fait, rapporte bien davantage qu’il n’a coûté. Une ville qui sait innover dans ces domaines se retrouve rapidement sur les devants de la scène internationale et peut en profiter au niveau du tourisme et dans sa capacité à attirer ou  produire des événements d’envergure, sans parler de l’effet qu’une telle approche entraîne sur ses créateurs de toutes disciplines.

10. Montréal est-elle un modèle d’intégration ?

Les communautés culturelles nous ont interpellés durant la campagne. Elles veulent qu’on les écoute. Elles veulent une meilleure représentation à la ville, à la fois au niveau des décisions politiques et au niveau des effectifs dans la fonction publique. Nous allons donc réviser les processus d’embauche pour que les effectifs accordent une plus grande représentativité aux communautés culturelles.

Par ailleurs, nous allons nommer un conseiller à la diversité au cabinet du maire et un conseiller par arrondissement qui sera responsable des questions liées aux communautés culturelles. Mais l’intégration des immigrants passe par une conscientisation au niveau provincial.

La réalité est que, malgré les politiques de régionalisation de l’immigration de Québec, plus de 70% des nouveaux arrivants restent à Montréal. Nous sommes prêts à vivre avec cette réalité, mais il faut que le gouvernement du Québec nous donne les ressources pour favoriser leur intégration à la fois en ce qui concerne l’apprentissage de la langue et leur entrée sur le marché du travail.

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