Voici matière à réflexion. Selon le dernier rapport du directeur parlementaire du budget Kevin Page (dont le mandat se termine vendredi), «les dépenses par habitant au titre de la justice pénale» ont, depuis 2002, «subi une hausse en termes réels de 23 %. Pendant la même période, le taux de criminalité a diminué de 23 % au Canada.»
Les conservateurs ont toujours nié que leur approche musclée en matière de justice puisse entraîner une flambée des coûts et rien dans le rapport ne le suggère. Mais on est en droit de se poser la question quand on lit qu’«alors que la tendance a été à la baisse de 2002 à 2006, les dépenses ont progressé régulièrement entre 2006 et 2012, l’augmentation s’établissant à 15,2 %». Un des tableaux montre par ailleurs une hausse marquée des dépenses après 2008, première année d’entrée en vigueur du premier projet de loi omnibus en matière de justice des conservateurs.
Les dépenses prises en compte par le DPB sont celles «de la police, des tribunaux (juges, procureurs, aide juridique, justice pour les adolescents) et des services correctionnels (y compris les libérations conditionnelles)».
Fait à noter, les provinces qui assument la plus grande part du fardeau de l’administration de la justice se retrouvent aussi avec le gros de la facture. Durant la période étudiée, elles ont épongé 73 % des coûts (14,8 milliards $) comparativement au fédéral qui a déboursé 5,5 milliards $ (27 % du total).