Mulcair et les autres

« Au moment de son départ, en juin, Thomas Mulcair laissera derrière lui un groupe parlementaire certes réduit par rapport à la pêche miraculeuse qui avait résulté de la vague orange de 2011, mais fort d’un cabinet fantôme qui n’a rien à envier. »

Si Justin Trudeau est réélu à la tête d’un gouvernement majoritaire l’an prochain, il le devra en partie à la bonne étoile qui a voulu que les néo-démocrates — par une faible majorité — montrent la porte à Thomas Mulcair il y a deux ans.

Sur fond d’exécution maladroite de certaines politiques ou encore de l’abandon pur et simple de promesses phares, le premier ministre aurait eu la partie nettement moins facile devant un adversaire aguerri sur son flanc gauche qu’en présence d’un apprenti leader.

Sans expérience fédérale et sans siège à la Chambre des communes, Jagmeet Singh peine à projeter l’image d’un aspirant à la fonction de premier ministre du Canada. À la mi-avril, la maison de sondage Nanos situait à 8 % la proportion de Canadiens qui voient M. Singh comme le plus susceptible parmi les leaders fédéraux de faire un bon chef de gouvernement. À des fins de comparaison, c’est à peine trois points de plus que la cote d’Elizabeth May au Parti vert.

C’est une mauvaise nouvelle tant pour les conservateurs que pour les néo-démocrates. Si le passé électoral est garant de l’avenir, Andrew Scheer pourra difficilement se hisser au pouvoir sans une division importante du vote des partis qui se situent à la gauche du sien. Deux des meilleurs scores néo-démocrates dans l’histoire de ce parti — soit aux scrutins de 1988 et de 2011 — avaient coïncidé avec des victoires conservatrices majoritaires.

On dira ce qu’on voudra de Thomas Mulcair, à commencer par le fait qu’il n’a manifestement pas réussi à établir un lien affectif digne de ce nom avec la base militante du parti qu’il dirigeait, mais personne ne doutait qu’il avait l’étoffe d’un premier ministre.

Au cours de son mandat de critique en chef du gouvernement de Stephen Harper aux Communes, il était largement considéré comme un des parlementaires les plus efficaces à avoir jamais occupé le poste de leader de l’opposition officielle.

Sa prestation dans ce rôle a eu pour effet d’occulter une autre facette de son travail, à savoir transformer le caucus orphelin de Jack Layton — un groupe dont la majorité des membres n’avaient pas nécessairement imaginé siéger un jour au Parlement fédéral — en aspirants crédibles au pouvoir.

Au moment de son départ, en juin, Thomas Mulcair laissera derrière lui un groupe parlementaire certes réduit par rapport à la pêche miraculeuse qui avait résulté de la vague orange de 2011, mais fort d’un cabinet fantôme qui n’a rien à envier, sur le plan de la compétence et des talents, à celui de l’opposition officielle conservatrice.

Cet héritage survivra-t-il à son départ ? Rien n’est moins sûr. Dans l’état actuel des choses, le NPD peine à faire entendre sa voix dans la conversation politique. On a beau avoir des députés efficaces, c’est d’abord sur les chefs que sont braqués les projecteurs.

Un sondage Angus Reid publié au début avril, alors que la guerre au sujet de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain faisait rage entre l’Alberta, Ottawa et la Colombie-Britannique, contenait un chiffre qui en dit long sur la place effacée du NPD sur l’échiquier fédéral. Si le projet devait devenir un enjeu important de la prochaine campagne fédérale, seulement 9 % des électeurs qui s’y intéressent appuieraient les néo-démocrates. En clair, même si Justin Trudeau rivalise avec les conservateurs pour s’imposer comme le champion fédéral du pipeline, une fraction infime de ceux qui s’y opposent se tournerait vers le seul des trois principaux partis à remettre en question sa pertinence.

Dans un discours-fleuve à ses militants prononcé à Halifax à la mi-avril, le premier ministre a donné un avant-goût de la stratégie qu’il favorisera pour obtenir un deuxième mandat lors de la campagne de l’an prochain.

Devant 3 000 militants encore gonflés à bloc malgré la performance inégale de leur chef au cours des derniers mois, M. Trudeau a pourfendu le leader conservateur Andrew Scheer, qu’il a décrit comme un clone de Stephen Harper.

C’est de bonne guerre. Depuis que M. Scheer a succédé à Stephen Harper, il y a un an, on ne peut pas dire qu’il a vraiment actualisé les principales politiques que défendait sa formation au pouvoir. La plupart du temps, les conservateurs donnent l’impression qu’ils croient encore que la victoire libérale de 2015 était une simple erreur de parcours.

De Jagmeet Singh ou du NPD, par contre, il n’a pas été question dans le discours de Justin Trudeau. C’est un silence est éloquent. Le départ forcé de Thomas Mulcair pourrait-il avoir des conséquences plus néfastes pour son parti que le décès prématuré de Jack Layton ?

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Les chefs politiques tant au NPD qu’au PCC visent-ils l’élection de 2019 pour reprendre le pouvoir où plutôt celle de 2023 ? Si l’un ou l’autre de ces partis remportait la prochaine élection, ce serait plutôt le fruit d’une « intersession divine », ce qui après tout est toujours une possibilité…. De ce pas, Je vais faire bruler un cierge à l’Oratoire Saint-Joseph.

Bien sûr que monsieur Mulcair avait tous les talents pour devenir Premier ministre. Suffisait-il d’avoir le talent pour gagner l’élection ? Il était mon candidat et ça n’a pas marché ! Peut-être était-il mal entouré.

Aurait-il dû rester en poste, pour en 2019, ferrailler encore avec monsieur Trudeau ? — En avait-il vraiment envie ?

L’avenir est incertain, les prochaines années pourraient remettre en question bien des certitudes. Un peu partout, pas seulement au Canada. Ce sont d’autres politiques et d’autres politiciens qui continuent à émerger. L’ordre économique ne se définira plus par et pour quelques pipelines de plus, plutôt pas la nécessité de faire bien avec les ressources et seulement les ressources dont nous disposons.

Cette mutation est inéluctable. Elle affectera les acteurs politiques qui devront s’adapter à ces nouvelles donnes.

Avant 2015, assez peu de personnes voyaient en Justin Trudeau un Premier ministre. Début 2017, j’étais probablement le premier et le seul internaute au Canada à évoquer le sérieux de la candidature d’Emmanuel Macron. Peu de personnes voient en Jagmeet Singh un PM, les gens verront certainement à un moment donné tout-à-fait autre chose qu’un turban.

Avoir le temps d’écouter, d’observer pour comprendre est un privilège dont ne disposent pas celles et ceux qui dans l’action exercent les métiers de politiciens. Je souhaite à monsieur Mulcair de pouvoir prendre tout le temps nécessaire pour comprendre et pour voir tout ce qui dans le futur nous attend, cette transformation irrésistible qui contre toutes attentes nous ne pouvons rien.

M. Singh ne passe pas, nul part. C’est aussi simple que ca.
Il ne connecte avec personne. Le NPD a vraiment choisi
pire… Mais si on se fie aux derniers sondages, c’est pas
clair que ca va profiter aux libéraux. Ils sont à égalité
avec les conservateurs dans les intentions de vote.
L’Ontario a l’air vraiment fatigué des libéraux, et
pourrait changer l’échiquier politique en annulant
l’effet de conversion du vote NPD vers le PLC.

Les gauchistes enracinés dans leur convictions ont repris les reines du parti NPD! Résustat , ce parti est redevenu un tierce parti sans envergure avec un chef qui ne fait vraiment pas l’ unanimité! Le NPD ne veut pas du pouvoir et même de l’ opposition; car ils sont très sincères dans leurs croyances !!!! Hi! Hi!

Les PLC ont la plus grosse machine a gouverner qu’on n’ait jamais vu, ils auraient proposes n’importe qui comme PM que ca aurais peut-etre passe. Mais voila: le selfie réussis a faire paraitre les partis d’opposition a leur meilleur, pour le peu qu’ils ne bougent pas trop. Pas besoin d’une grosse analyse pour comprendre que la force des partis d’opposition est le PM.

Nonobstant le putch organisé par l’Alberta contre Thomas Mulcair, son pire défaut ne vous en déplaise et malgré ses origines, est d’être québécois, il ne faut pas sous-estimer cet aspect, car il existe bel et bien.

D’accord: je crois que le désaveu de Mulcair a été orchestré à l’interne entre autres. La désaffection actuelle du NPD n’a rien à voir avec le turban du chef, ou la supposée »peur de l’autre » (du moins dans ce cas), mais avec la quadrature du cercle que représente la gestion harmonieuse des historiques »Bas-Canada » et »Haut-Canada ». Au besoin on la monte aux nues (PLC); au besoin on la casse sur le terrain en campagne électorale (PLC).

Les prochain résultat aux élections partiel seront déterminante pour l’avenir politique de notre chef . Un changement de stratégie devient incontournable. Ce qui inclut une reconsideration de notre direction . A nous de le faire avec plus de savoir vivre que le Bloc . Il est juste de laisser la chance au coureur et même toutes les chances . Mais , un jugement devras être fait avant que notre partie se retrouve avec moin que 20 députés. Le débat est commencé.