Pourquoi une telle urgence ?
Je voulais d’abord écrire sur le choc. Mais je me suis rendu compte qu’il était dangereux de voir Trump comme une aberration. Il faut plutôt le voir comme une continuation de ce qui a été entrepris sous George W. Bush.
En dépeignant Trump comme un bouffon, détourne-t-on l’attention des politiques sous-jacentes à sa présidence ?
C’est un grand danger. Trump n’a pas fait adopter de loi majeure, mais la déréglementation qu’il a opérée par décrets est monumentale. Ça ne fait pas la une d’abolir les standards d’efficacité énergétique pour les voitures ou la protection des Grands Lacs, mais les implications sont réelles. Ce que la marque Trump gagne avec cette présidence, ce n’est rien comparativement à ce que Goldman Sachs ou l’industrie des énergies fossiles en retirent.
Depuis l’arrivée de Trump, est-il plus difficile ou plus facile d’être à gauche aux États-Unis ?
Nous sommes dans une période de confusion et de peur. Mais il y a une majorité progressiste, qui est surtout freinée par des problèmes d’organisation. Un an après l’élection, nous ne sommes pas où nous devrions être, mais il y a des avancées. Par exemple, l’idée d’un système universel de santé n’est plus un tabou aux États-Unis.
La gauche devrait-elle s’inspirer des tactiques de la droite ?
La droite a une vision très cohérente du monde. À gauche, la protestation ne transcende pas encore les causes individuelles. C’est difficile de bâtir un mouvement de masse. Il manque un projet mobilisateur. Ma contribution, c’est d’amener les gens à penser de façon globale plutôt que de se concentrer sur des combats particuliers.
Vous estimez que les politiciens centristes, comme Justin Trudeau, se drapent dans la vertu, mais que leurs paroles ne sont suivies par rien…
Le problème avec Trudeau, c’est qu’on le laisse libre de tout parce qu’il n’est pas Harper. Quand il a rompu sa promesse de réforme démocratique, il aurait dû y avoir une vaste opposition. Mais il s’en est sorti indemne, et ça le rend de plus en plus arrogant. À la longue, les gens s’aperçoivent qu’il n’y a que du vide derrière cette politique de l’image.
Vous êtes née à Montréal, et êtes citoyenne du Canada et des États-Unis. Qu’est-ce que ça vous apporte ?
Ma « canadianité » s’est toujours développée en opposition avec mon « américanité ». C’est l’histoire de ma famille : nous nous sommes établis au Canada parce que mon père ne voulait pas aller au Viêt Nam. Nous sommes restés parce qu’il ne voulait pas être médecin dans le système américain. Ma mère a travaillé pour l’Office national du film, où elle a fait du documentaire engagé. Ç’a forgé mes convictions. Et je crois que ça m’apporte une distance supplémentaire. Cette dualité est un luxe, au fond.
Cet article a été publié dans le numéro de janvier 2018 de L’actualité.
J.Trudeau est né avec une cuillère d’argent dans la bouche alors le chevalier de la classe moyenne peut descendre de son cheval lui qui supporte encore sont ministre des finances et les milliardaires qui se réfugient dans les paradis fiscaux en toute légalité, on repassera pour l’éthique et l’honnêteté . Pas assez que son père ait foutu les générations à venir dans un marasme financier indécent grâce à tous les déficits dont il est le grand responsables , Justin le sensible amateur de pot avec sa petite larme à l’oeil , , est le digne successeur de son géniteur…quelle honte d’avoir une pareille boîte à imge comme PM. Ce professeur de théatre est le meilleur pour nous passer des sapins .
Madame Klein, merci pour avoir accepté de répondre aux questions de monsieur Cipriani. Merci aussi à lui. Un entretien fort trop court à mon goût. À vous lire, j’ai encore plus réalisé que nous traversons une époque où le manque de profondeur est omniprésent, où une certaine facilité s’est installée, où le manque d’examens et de prises de conscience fleurit. Nous, êtes humains occidentaux, sommes à donner de tels pouvoirs au « nouveau » dieu….argent. Se pourrait-il que ce faisant nous nous donnons inconscients rendez-vous avec la souffrance ? Ce rendez-vous avec le vide….celui existentiel ? J’appréhende que « si »
Quel monde, semble-t-il incontournable, que celui de l’apprentissage par la souffrance ! Oui, l’expérimentation du vaste chantier qu’est celui de la vie, petit et grand « V ».
Sans prétention,
Gaston Bourdages,
Auteur.
Trudeau, tout comme Trump, bénéficie d’un système électoral bancal qui permet à une minorité d’électeur d’être au pouvoir de façon « majoritaire ». Trudeau a reçu environ 40% des votes alors que Clinton avait 3 millions de votes (1%) de plus que Trump… Ça explique pourquoi Trudeau a renié sa promesse et que l’électeur se le dise, une telle promesse des vieux partis est un attrape-nigaud.
Il n’y a pas de système électoral parfait mais celui dont nous bénéficions nous apporte une stabilité enviable.
Les pays qui ont adopté un style électoral autre comme la proportionnelle ont tendance à changer de gouvernement et/ou de politique au gré des caprices de la population ce qui les rend instables, imprévisibles et sujets aux pressions des groupuscules fanatiques.
Je préfère, et de loin, notre système uninominal à un tour qui a fait ses preuves.
Bien sûr « qu’il n’y a que du vide derrière cette politique de l’image ». Mais ce sont l’apathie et le cynisme des citoyens devant ce vide qui tuent notre démocratie à petit feu. Ça ne nous sert à rien d’aller voter si, durant les quatre années qui suivent, nous ne nous occupons pas de nos affaires politiques.
La seule façon qu’ont trouvé les humains intéressés par la chose, d’organiser efficacement la gauche a été le communisme, or, nous sommes tous au courant des résultats catastrophiques et sanglants que ce système a entraînés.
La gauche n’a d’autre choix que de centraliser à outrance si elle veut contrôler et « administrer » (voire censurer) la population contrairement à la droite qui, elle, favorise plutôt la liberté de choix et l’ouverture des marchés.
La gauche? NON merci!