Pax Trumpa?

«Les promesses du successeur d’Obama n’ont rien de rassurant pour ses alliés.»

L'admiration affichée de Donald Trump pour l'autoritarisme du président de la Russie, Vladimir Poutine, réchauffera-t-elle les relations tendues entre les deux pays? (Photo de Vladimir Poutine: Markus Schreiber/La Presse Canadienne; photo de Donald Trump: Carlo Allegri/Reuters)
L’admiration affichée de Donald Trump pour l’autoritarisme du président de la Russie, Vladimir Poutine, réchauffera-t-elle les relations tendues entre les deux pays? (Photo de Vladimir Poutine: Markus Schreiber/La Presse Canadienne; photo de Donald Trump: Carlo Allegri/Reuters)

Le président des Philippines, Rodrigo Duterte — qui fait assassiner sans procès drogués et petits trafiquants, et qui a déjà qualifié Barack Obama de «fils de pute» —, s’est réjoui de l’élection de Donald Trump.

À Moscou, les députés de la Douma ont applaudi l’annonce. En Hongrie, le premier ministre d’extrême droite, Viktor Orban, jubilait.

Voici donc le président désigné des États-Unis membre de l’amicale des gros bras qui parlent cru. De quoi inquiéter bien des dirigeants du monde libre.

Norbert Röttgen, président du comité des Affaires étrangères du Bundestag, le Parlement allemand, est l’un des Européens qui a le plus clairement manifesté ses inquiétudes: «La politique étrangère du nouveau président est encore inconnue. Mais nous avons vu son caractère, nous avons vu son empressement à parler de violence et à susciter la haine.»

La main tendue de la chancelière Angela Merkel reflétait le même souci. «L’Allemagne et les États-Unis sont liés par des valeurs communes: démocratie, liberté, respect des lois et de la dignité des personnes, sans considération d’origine, de couleur de peau, de religion, de genre, d’orientation sexuelle ou politique. Sur la base de ces valeurs, j’offre ma coopération au président des États-Unis.»

Sur la base de ces valeurs…

Reste à voir si Donald Trump le président respectera ces valeurs, qu’il a souvent foulées au pied pendant sa campagne, menaçant de représailles les musulmans et les Mexicains, humiliant les femmes.


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Son biographe, Michael D’Antonio, croit que l’homme saura s’entourer et écouter ses conseillers, car il voudra «imprimer sa marque dans l’histoire». Pour y arriver, il sera prêt à tous les changements de politique!

Il faut le souhaiter. Car les promesses du successeur d’Obama n’ont rien de rassurant pour ses alliés.

L’Asie, tout comme le Canada, s’inquiète du discours protectionniste de Trump, qui ralentirait sa croissance économique. Elle s’inquiète aussi de ses velléités de faire payer davantage les Sud-Coréens (qui défraient déjà 40 % de leur facture) et les Japonais (qui paient 90 % de la leur) pour la protection militaire que son pays leur accorde depuis 70 ans. Et cela au moment où la Chine est déjà lancée dans une course aux armements!

Cela dit, Trump pourrait peut-être freiner l’intérêt grandissant pour ce pays du président philippin, qui y noue des amitiés… tout en menaçant la marine américaine de lui interdire d’utiliser les cinq bases militaires à sa disposition dans l’archipel. Rodrigo Duterte était irrité de s’être fait faire la morale par Barack Obama, mais il aime bien Trump! «On est pareils tous les deux, a-t-il expliqué. On a tendance à proférer des obscénités à la moindre occasion.»

Il faudra voir si cette amicale du juron saura conserver la paix dans un coin du monde qui doit éviter les conflits armés pour sortir de la misère les millions de gens qui y croupissent.

Pendant sa campagne, Donald Trump a aussi dit admirer le style autoritaire du président de la Russie, Vladimir Poutine, et remettre en question le rôle des États-Unis dans l’OTAN. De la musique aux oreilles du Russe, qui, après avoir agressé l’Ukraine et la Crimée, lorgne du côté des États baltes.

Donald Trump a évoqué le retrait des États-Unis de ce traité, qui assure aux signataires, depuis la Deuxième Guerre, la protection militaire américaine — et la paix, la Pax Americana — s’ils ne haussent pas leur contribution financière. Les libéraux canadiens devront sans doute réviser leur plan de dépenses militaires!

La Pax Americana d’hier flotte donc en pleine incertitude. Reste à voir si le milliardaire sans expérience politique peut établir une Pax Trumpa. Plus de 59,5 millions d’Américains ont voté pour lui. Espérons qu’ils ne se sont pas trop trompés.

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ouf comme vs dites pres de 60 millions d’américains ont voter pour lui ,,ce sont-ils tromper,,,l’avenir pas si lointain ns le diras,,,mais tres incertain selon mon idée,,,,,,,,,,