Dans «Pourquoi les médecins sourient-ils?», Pierre Fortin compare le salaire des médecins québécois avec ceux des médecins ontariens, les moins élevés de tout le Canada. Pourquoi ne pas comparer le salaire des médecins québécois avec ceux dans le reste du Canada? On voit très bien dans le tableau ci-dessous que le salaire des médecins québécois est dans la moyenne canadienne (338 854 $).
Paiement moyen par médecin rémunéré à l’acte en équivalent temps plein (2013-2014) | |
Colombie-Britannique | 325 103 $ |
Alberta | 404 744 $ |
Saskatchewan | 366 410 $ |
Manitoba | 341 477 $ |
Ontario | 302 673 $ |
Québec | 330 754 $ |
Nouveau-Brunswick | 352 765 $ |
Nouvelle-Écosse | 305 534 $ |
Terre-Neuve-et-Labrador | 320 229 $ |
Source: Institut canadien d’information sur la santé |
Pour faire une comparaison juste et équitable, il aurait fallu prendre la moyenne canadienne et analyser le tout objectivement avec les salaires et les coûts de la vie.
Patrick Bourque, Plessisville
Merci pour votre message, Monsieur Bourque.
Vos observations et vos objections sont parfaitement compréhensibles. J’essaie de m’expliquer plus en détail (ce qui n’est pas toujours possible dans une chronique de 570 mots).
Avant d’écrire ma chronique, j’avais déjà fait le calcul comparatif des paiements de rémunération à l’acte des médecins du Québec avec ceux des médecins de l’ensemble des autres provinces. Tenant compte des écarts de coût de la vie avec elles, un calcul semblable à celui que j’ai présenté pour l’Ontario seul donne un trop-payé québécois de 396 M$ lorsqu’on compare le Québec avec le reste du Canada, plutôt que de 838 M$ lorsqu’on compare avec l’Ontario seul.
Il y a trois raisons pour lesquelles j’ai retenu l’Ontario seul comme balise.
1) La norme salariale d’écart de rémunération avant impôt de 12 % à 14 % entre les hauts salariés du Québec et ceux de l’Ontario est très stable à travers le temps.
2) Hors Québec et Ontario, dans bien des régions, les salaires sont tirés vers le haut par la richesse pétrolière (ex.: Terre-Neuve, la Saskatchewan et l’Alberta) et, naturellement, entraînent la rémunération des médecins avec eux en proportion. Le Canada est un pays très hétérogène. Il y a une grande variance autour de la «moyenne canadienne». Comparer le Québec ou l’Ontario à l’ensemble des autres provinces revient à comparer des choses difficilement comparables du point de vue salarial. Par exemple, en 2013-2014, le revenu par habitant de l’Ontario était inférieur de 40 % à celui de l’Alberta, et cette dernière province est suffisamment grande pour influencer la moyenne canadienne de façon appréciable.
3) Sur le plan médical, au Canada, le Québec et l’Ontario sont where the action is, parce que les grandes facultés de médecine, les hôpitaux universitaires, la recherche de pointe et la disponibilité d’instruments et de consultations spécialisés y sont concentrés. Dans bien d’autres régions, on est souvent forcé de compenser par de meilleures rémunérations afin de conserver son pouvoir d’attraction. (Je sais évidemment qu’il y a Dalhousie et UBC qui sont des facultés excellentes.)
Tout compte fait, je pense que ma décision de comparer le Québec avec l’Ontario seul était et reste la bonne. Cela ne remet pas du tout en question mon respect pour la profession. Elle fait partie de mon ADN depuis ma naissance. Mon grand-père était docteur, mon père était docteur, mon frère est docteur, mon cousin est docteur, mon neveu est docteur, certains de mes meilleurs amis le sont aussi. Mais la vérité a ses droits: nous payons très cher pour une erreur de décision dont les médecins eux-mêmes ne sont nullement à blâmer, seulement l’incompétence ou la complaisance gouvernementale.
Pierre Fortin
Je ne vois toujours pas pourquoi un médecin obtiendrait un salaire de base aussi élevé. Les médecins oublient rapidement que se sont les impôts et taxes payés par l’ensemble des citoyens qui leur a permis de faire des étude universitaire puisque leur contribution n’est que de 2.8% des frais réels car en science de la santé, les équipements, les laboratoires, les accessoires etc…. coûtent bien plus que les études comptable, en ressources humaines, en ingénérie allouette !
Ce sont de plus les mêmes citoyens quelque soient leur revenus qui payent les salaires faramineux des médecins qui ont tous le « god complex » ou presque et se croient au dessus de tout le monde. Essayer de vous battre en justice contre un médecin, vous aurez non seulement tout les lèches derrières surnommés « confrères’ mais aussi l’Ordre des médecins sur le dos.
Un ingénieur minier qui travaille en tunel dans la poussière toute sa vie ne gagnera jamais le quart du salaire d’un médecin, pourtant les ingénieurs sont ceux qui édifient les infrastructures dont se servent les médecins dans leur pratique, les équipements ne sont pas fabriqué par les médecins, ils n’ont qu’à les faire fonctionner.
Nous avons depuis plus de deux siècle mis les médecins sur un pied d’estalle, et aujourd’hui nous en sommes encore au prise avec d’ancienne croyances qui sont entrain de nous mener dans la dèche. Que ferait les médecins si il n’y aurait personne pour s’occuper des malades, ou personne pour laver la lingerie, les planchers, les toilettes, faire la cuisine, administrer les hôpitaux etc.
Nous vivons depuis de lunes dans un système de fantoche où les personnes oublient presque tous leur réel valeur dans une société, ce qui cause des disparités qui sont devenues avec le temps des inéquités presque insurmontables.
Aller en Angleterre et vous verrez que personne ne lèche le derrières des médecins qui vivent tout de même une excellente vie, et ce n’est pas le seul pays dont les principes sont basées sur les valeurs et non sur un prix.
Je suis d’accord avec vous que d’un point de vue strictement moral le salaire des médecins est trop élevé au Québec. D’accord aussi pour ce qui est du «God complex», la culture d’entreprise chez les médecins au Québec est que les patients (les clients en fait et tous les autres qui ne sont pas médecins) sont des incompétents qui consultent souvent pour rien (Tous les médecins ne sont pas comme ça bien sûr, il y en a (et j’en connais) d’excellents), pas des clients qu’il faut bien servir pour conserver leur clientèle. Mais cela est bien normal dans un système de monopole et de chasse gardée où le client est un fardeau plutôt qu’une source de revenu…
Ceci dit dans le contexte Nord-Américain il est logique que les salaires des médecins soient relativement élevés. Même si le niveau de vie est la moitié ici de ce qu’il est dans nombre d’endroits en Amérique on ne peut tout simplement pas baisser le salaire d’un grand spécialiste sans risquer de le perdre. Comme quoi être une petite société socialiste peu performante économiquement a ses limites!
M. Fortin.
Vous avez sûrement trop de médecins dans votre famille pour faire une analyse qui serait neutre, vous croyez encore que le Québec perdrait ses médecins si les salaires étaient moindres! A vos yeux les salaires sont trop élevés à cause des gouvernements incompétents et complaisants, c’est conclure un peu trop vite. Pourquoi les médecins ont-ils été muets devant les injustices créées par leurs demandes de salaires si élevées, pourquoi ont-ils accepté que leurs patients ne sachent rien sur la rémunération et l’absence de contrôle de leurs réclamations.
Ils empochaient et nous, les autres professionnels, on payait et l’´on essayait de se convaincre à chaque matin qu’on était, nous aussi des personnes essentielles. Les médecins ont oublié de nous respecter comme payeurs et maintenant ils trouvent très difficile que ces mêmes payeurs ne les respectent plus. Très triste comme conclusion.
Bien sure nos médecins sont trop payés. Je pense aux travailleurs de la santé dans les résidences privées, qui lavent, prennent soins de nos personnes en perte d’autonomie, qui gagnent 12$ à 13$ heure. C’est une honte. Ils ont bien raison de faire grève. Si l’on donnait pas autant aux médecins peut être pourrions nous répartir un peu. Vous direz que l’on ne compare pas ce qui n’est pas comparable mais c’est justement comparable par l’injustice. Je suis infirmières retraitée, j’ai travaillé 45 ans en soins infirmiers, dans toutes les secteurs de la santé y compris en région éloignées. Je gagnais à mon départ 48,ooo$/année. Je n’étais bachelière mais j’y faisais à peut près le même travail. Je n’ai pas beaucoup de compassion pour certain gynécologue qui gagne jusqu’à un million par année. Beaucoup d’actes qu’ils posent devraient être non rémunérées puisque d’autres professionnelles peuvent le faire à des coûts incomparables et souvent fait avec une plus grande compassion.
Les comparaisons m’amusent beaucoup ou pas du tout en fait!
Pourquoi comparer?
Pourquoi pas?
Mais surtout pourquoi vouloir et accepter de mettre à niveau les avantages y compris les revenus des uns et des autres avec d’autres compagnies, états, provinces, pays?
1- Dans 100% des cas, on le constate encore une fois en vous lisant dans cet article, que les comparaisons et leurs conclusions sont variables selon les points de vues et surtout les règles de comparaisons sont difficiles voir impossible à concilier l’objectivité, l’honnêteté, l’étiquette et le reste!
2- Dans le cas qui est concerné, ce qui est indéniablement odieux à mes yeux, sont qu’on à accepter des mises à niveaux en comparaison avec ce qui existe ailleurs, en faisant d’ailleurs de grossières erreurs à l’avantage de nos médecins alors qu’en plus il y a d’autres bonifications sont à venir, alors que ce gouvernement à essayer sous de faux prétextes de nous convaincre du bien fondé de coupes drastiques et austères dans tous les secteurs régies par son autorité, et en imposant aussi un traitement fort différent à tous ses autres travailleurs et à cause de cela, un traitement très injuste et inéquitable au travailleurs et à l’ensemble de la population du Québec sans avoir la décence d’épargner au minimum les plus démunis et vulnérables.
C’est à vomir !
Il me reste zéro, 0, respect pour tous les membres de ce gouvernement!
Quoi qu’il en soit, je suis entièrement contre à chercher à comparer si ça sert à chercher à égaler ou à dépasser des avantages au profit des individus. Ailleurs, c’est ailleurs et ici c’est ici, point à la ligne.
D’autant plus, encore une fois la preuve en est faite, ce genre de pratique profite surtout à ceux qui en ont le plus.
La menace et la peur possible, mais surtout fictive des conséquences de ceux qui pourraient nous quitter m’a toujours bien faite rire.
Combien?
Il y a des arrivés et des départs à chaque heure et à chaque jour dans nos aéroports.
Quiconque recherche toujours plus et qui peut se le permettre trouvera toujours mieux et il y aura toujours mieux à trouver ailleurs. Rien ni personne ne pourra les retenir.
Bon voyage!
Avez-vous besoin d’aide pour préparer vos bagages?
Tant qu’aux autres, ils seront peut-être tentés, mais peu très peu partiront !
Si le salaire en Ontario avait été plus élevé que la moyenne canadienne, auriez-vous quand même pris l’Ontario?
Pas eu le temps de lire les commentaires, mais je vous dirais simplement que de comparer salaire pour salaire est, de mon point de vue, totalement futile et in-intéressant.
La vraie mesure qui m’intéresse est le salaire des médecins (et on peut ventiler, spécialiste, généraliste, etc.) dans divers comparables (pays, provinces) mais exprimé en lien avec le salaire moyen de la population, le salaire moyen des salariés de la santé qui tiennent réellement le réseau à bout de bras et, surtout, en lien avec le coût de la vie et le PIB.
Là on jaserait et on aurait des surprises possiblement encore plus désagréables que l’on peut imaginer…
J’ai dit « coût de la vie », mais ça pourrait être « pouvoir d’achat »… tsé, comme dans comparer des pommes avec des pommes.