L’auteur a été journaliste, puis sénateur. Il est aujourd’hui directeur à la firme nationale de conseil stratégique Navigator et senior fellow à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.
Après qu’une enseignante de la Commission scolaire Western Québec eut été retirée de sa classe pour crime de lèse-laïcité, des commentateurs et politiciens canadiens-anglais ont profité de la situation pour dénoncer à nouveau la loi 21. Il n’en fallait pas plus pour que les chroniqueurs nationalistes du Québec s’indignent à nouveau contre le Québec bashing.
Que les Québécois ont la peau sensible ! Quelques critiques, et on crie à la campagne de dénigrement ? Oui, dans les médias du ROC, on dénonce la Loi sur la laïcité de l’État chaque fois qu’on en a l’occasion. Et alors ? Les chroniqueurs québécois ne se privent pas de commenter ce qui se passe dans le reste du Canada, pourquoi l’inverse serait-il interdit ?
La majeure partie de ce qui se dit au Canada anglais sur la loi 21 n’est pas méprisant le moins du monde. Mais la critique est sévère. Et pourquoi en serait-il autrement ?
Aux dernières nouvelles, le Québec fait encore partie du Canada. La Loi sur la laïcité de l’État concerne le reste du pays notamment parce que, à cause d’une clause dérogatoire à large portée, elle écarte du revers de la main les articles les plus importants de la Charte canadienne des droits et libertés, par exemple ceux qui protègent la liberté de conscience et de religion, la liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse, le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne, etc.
La loi 21 bloque l’accès à certains emplois à des gens dont le seul tort est d’afficher leur appartenance religieuse. Telle cette enseignante dont tout indique qu’elle était compétente, et dont le Québec se privera désormais parce qu’elle recouvre ses cheveux d’un bout de tissu. Et on s’attend à ce que le reste du pays reste silencieux ? À tout le moins, assumons les conséquences de nos actes.
La thèse des propos anti-Québec conforte les commentateurs et politiciens nationalistes dans leur conception d’un Canada où le Québec est toujours traité injustement. Y a-t-il quelques Don Cherry sévissant dans les médias du ROC ? Bien sûr. Est-ce déplorable ? Oui. De même que bien des choses qui se disent sur les ondes des radios-poubelles de Québec sont condamnables. Ni les uns ni les autres ne représentent la totalité de leur nation.
Oui, il y a ce professeur Amir Attaran, de l’Université d’Ottawa. Sauf que personne ne remarque que ses propos excessifs visent tout autant le gouvernement de Justin Trudeau et le premier ministre de l’Ontario que le Québec. Tout universitaire soit-il, Attaran est un marginal qui ne mérite pas l’attention qu’on lui accorde ici. D’ailleurs, quand il ne parle pas du Québec, personne ne s’intéresse à ce qu’il gazouille.
Et les médias sociaux ? On sait quelle boue est charriée par Twitter et compagnie, quel que soit le sujet ou le pays. En ce sens, le Québec n’y a pas droit à un traitement particulier.
Au contact de nombreux politiciens et journalistes canadiens-anglais au fil de ma carrière, j’ai pu constater que, depuis quelques années, le Québec suscite davantage la fatigue et l’indifférence que l’indignation. La preuve en est que, malgré les hauts cris lancés par quelques chroniqueurs, les leaders politiques fédéraux ne se sentent pas pressés de se mêler du débat sur le projet de loi 21.
N’est-il pas assez extraordinaire que le premier ministre Trudeau et le chef de l’opposition officielle, Erin O’Toole, restent essentiellement sur la touche, alors que l’on parle ici de la défense de droits fondamentaux garantis par la Charte canadienne ? S’ils peuvent agir ainsi sans payer de prix politique, c’est que l’électorat du ROC se fiche pas mal de ce qui se passe au Québec.
Au lieu de crier à l’acharnement anti-Québec, les commentateurs et politiciens québécois feraient mieux d’engager le dialogue avec ceux de leurs vis-à-vis canadiens qui ne partagent pas leur point de vue sur la loi 21 (et sur le projet de loi 96). Ils ne les convaincront pas d’appuyer l’approche discriminatoire choisie par la CAQ, mais le dialogue enrichira chacune des parties d’une meilleure compréhension de l’autre. C’est ainsi qu’on discute en démocratie. C’est ainsi qu’on bâtit un pays.
Évidemment, on comprend que, pour leur part, les indépendantistes n’ont aucun intérêt pour un tel dialogue. Le prétendu Québec bashing, une caricature de la réalité, fait parfaitement leur affaire.
Monsieur Pratte, votre jupon dépasse!
5 choses:
1: vous invitez aux dialogues mais vous n’arrêtez pas de fustiger les nationnalistes québécois, comme s’il n’y avait pas de nationnalistes canadiens, dont vous-même, côté dialogue c’est bien mal engagé, si vous souhaitez montrer l’exemple à suivre.
2: vous dites que le premier ministre canadien ne s’implique que faiblement à propos de la loi 21; je suis assez stupéfait qu’on puisse affirmer cela alors qu’il a publiquement dit qu’il n’hésiterait pas à intervenir! je rêve ou quoi.
3: vous affirmer, que le québec se mêle souvent des lois votés par le r o c. Des exemple s p p! quelquechose doit m’avoir échappé.
à ce que je saches; le québec commente avec raison, le traitement qu’on réserve aux francophones.
4: purquoi le roc ne s’en prend-il pas à l’alemagne, à la France, à la Belgique qui ont des lois encore plus restrictives?
5: enfin, on pourrait discutter de savoir si les religions exigent tant que cela de s’afficher de façon permanentes, constante, public et pourquoi pas, ostentatoire.
Paul Hamel (à André Pratte) : « Vous invitez au dialogue mais vous n’arrêtez pas de fustiger les nationalistes québécois, comme s’il n’y avait pas de nationalistes canadiens. »
M. Hamel, je souligne qu’une tromperie involontaire est mille fois plus efficace qu’une tromperie volontaire. Si vous sous-entendez qu’André Pratte nous ment sciemment, je dis : mais non, mais non, André Pratte ne ment pas, car il se croit dur comme fer.
Il est parfaitement exact que « the nationalists » dans un quotidien du Canada-anglais, comme dans un éditorial d’André Pratte, signifie en réalité « les nationalistes adverses » et aucunement « les nationalistes ». Pour moi qui suis antinationaliste au sens véritable du terme – à savoir que je combats le nationalisme, peu importe qu’il soit canadien ou québécois – c’est une usurpation, une falsification, une escroquerie – mais attention : toujours involontaire.
Parfois il m’arrive de penser que si les militants nationalistes québécois ont toujours tendance à voir là une hypocrisie machiavélique, une manipulation commise sciemment, c’est parce que l’explication alternative – à savoir: un ahuri qui ne se voit pas aller, un exalté incapable du moindre recul – est une insulte à la classe militante en général ; classe militante dont il font eux-mêmes partie. (Mais pas moi).
Comme le résumait parfaitement Hannah Arendt dans ‘Les origines du totalitarisme’ : « Le nationalisme est essentiellement cette perversion de l’État en instrument de la nation et l’identification du citoyen comme membre de cette nation. »
Alors franchement, que l’on cherche à forcer la citoyenneté à correspondre à une « identité nationale » à l’échelle du Canada plutôt qu’à l’échelle du Québec, ça ne change rien : il s’agit toujours du nationalisme, cette idéologie que je combats.
De même pour ces propos éclairés du comte Carlo Sforza – fameux antifasciste libéral de la première heure – dans ‘Les Italiens tels qu’ils sont’ (paru ici à Montréal aux Éditions de l’Arbre en 1944) :
«La guerre de 1939 aura montré même aux plus aveugles à quel point il est insensé et dangereux de substituer exclusivement l’idée abstraite de Nation à la réalité de la vie sociale.»
Eh bien, que ce soit à l’échelle du Canada plutôt qu’à celle du Québec que l’on cherche à substituer l’idée abstraite de Nation à la réalité de la vie sociale (ou encore : à fusionner le pays réel dans le pays légal), je n’en ai rien à faire : il s’agit toujours du nationalisme.
Mais allez tenter d’expliquer cela à un André Pratte, à un chroniqueur du soi-disant « National » Post… ! C’est peine perdue.
En tant que francophone ayant grandi en Ontario et aujourd’hui domiciliée au Québec, je m’étonne qu’on puisse encore affirmer que le Québec bashing n’existe pas où qu’il n’existe que dans les médias. Je trouve aussi curieux qu’un journaliste invoque la Charte canadienne pour expliquer les attaques du Canada anglais contre le Loi 21 alors qu’aucun journaliste de la presse officielle ne met en question les nombreuses atteintes aux libertés individuelles qui perdurent au-delà de la pandémie. Comme les sondages l’ont démontré, un fort pourcentage du ROC n’est pas favorable aux symboles religieux dans les écoles. La différence entre les Canadiens du ROC et ceux du Québec est que les premiers se soumettent au discours des bien-pensants qui dominent l’anglosphere alors qu’une majorité de Québécois a démocratiquement choisi de faire primer la laïcité comme outil d’intégration sociale et ça, les bien-pensants ont bien du mal à le digérer.
Tout à fait d’accord avec Carole.
Je ne saurais mieux dire!
@Bernard Caron.
Bonjour monsieur Caron; adressez-vous votre message à Mme Carole ci-haut ou bien à M. Pratte ? Pour répondre à une personne en particulier, il s’agit de cliquer sur ¨Répondre¨ au bas de l’article en question, et pour être plus précis, on cite son nom comme j’ai fait pour vous.
Bonne journée.
Voilà un texte d’opinion propagandiste dont le le seul but est de délégitimer la loi sur la laïcité et banaliser les « commentaires » du Canada anglais. Le parti Libéral du Canada n’aurait pas fait mieux. Je suis déçu de retrouver ce type d’article dans une revue comme L’Actualité qui , je pensais, faisait plutôt de l’analyse politique. C’est questionnant sur la neutralité du média. À réfléchir.
Merci! M. Pratte de cette mise au point tellement pertinente. La « victimite » fait encore et toujours partie de la stratégie des indépendantistes.. Ils ne se rendent pas compte combien cette image réductrice est non représentative de ce que sont les Québecois dont la confiance en eux n’est plus discutable. Il est plus que temps que les indépendantistes se rendent compte qu’il y a déja belle lurette que les Québécois ne sont plus obsédés par « ce que les autres vont penser » et sont assez matures « pour ne pas rejeter exclusivement sur les autres la responsabilité des situations à charge polémique. »
Je vous conseille d’apprendre votre histoire des deux derniers siècles pour pouvoir discuter intelligemment de l’actualité et pour prévenir les coups dans l’avenir. Pour ne pas prendre tout pour acquis, il s’agirait de scruter un peu le passé de l’auteur. Tout ce qu’il dit ne sort pas nécessairement de la sainte bible.
« La « victimite » fait encore et toujours partie de la stratégie des indépendantistes. »
La victimite ou victimose fait encore et toujours partie de la rhétorique incendiaire des deux camps, séparatistes comme fédéralistes – oups, j’ai failli écrire : nationalistes comme nationalistes. Les lamentos sur la minorité anglophone opprimée ressemblent parfois à s’y méprendre – par leur vocabulaire et leur style – à ceux des péquistes « doloristes », comme je les appelle. Il n’y manque à peu près que « négocier à genoux ».
C’était même une sorte de mot d’ordre au lendemain du référendum de 1995, alors qu’une spirale de polarisation très malsaine et toujours impunie s’ouvrait entre les deux camps. «Nous avons tendu un miroir au séparatistes !», s’exclamait William Johnson, qui venait de passer du stade de boute-feu éditorial à boute-feu politique. (Partisan de la contre-séparation préventive et posthume, connue aussi sous le nom de partitionnisme).
Cela dit, il est grotesquement mensonger d’affirmer, comme le fait André Pratte, que le « Québec bashing » n’existe pas, sous prétexte que les séparatistes s’en servent comme argument. Ce n’est pas parce que le Parti communiste italien se servait de la misère dans le Mezzogiorno comme argument que la misère dans le Mezzogiorno n’existait pas.
Ce que bien des nationalistes québécois ne comprennent pas au sujet du « Québec bashing », c’est que la tendance à toujours tirer les pires conclusions au sujet du Québec francophone – par exemple, que la laïcité est en réalité un vaste plan de persécution des minorités mis au point par la ténébreuse « french elite », que la loi 101 est en réalité la pointe de l’iceberg d’un vaste agenda fasciste, etc – eh bien, cette tendance à tirer les pires conclusions est souvent liée à la peur de l’inconnu. Car chose incroyable, un nombre étonnant de chroniqueurs anglophones sont unilingues, ou du moins ne maîtrisent pas le français, si bien qu’un Jeffrey Simpson par exemple fait figure d’exception à la règle. Cette masse de mots impénétrable doit être terriblement inquiétante pour le malheureux ou la malheureuse monolingue décidé-e à parler du Québec. « Qu’est-ce qu’ils disent ? Mais qu’est-ce qu’ils disent ? » Ah certes, je tremble quand je me mets à leur place.
Mais il y a pire : la peur de l’inconnu est un moindre mal comparée à la peur de l’inconnaissable. Heureusement celle-ci est un syndrome plus rare, qui est la conséquence directe de la pensée raciale. En effet, celui qui prend un peuple pour héréditaire, pour le résultat d’une soi-disant « descent »`, d’une supposée « ancestry », de prétendues « bloodlines » – bref, celui qui prend la culture pour la nature, qu’il s’en rende compte ou non, pose le peuple en question pour inconnaissable puisque situé de l’autre côté d’une paroi PHYSIQUE. Celui ou celle qui s’imagine qu’être French-Canadian est quelque chose d’héréditaire, de transmis par le sang et les gènes, pose du même coup entre lui et les French une paroi infranchissable. Alors qu’en réalité les peuples étant des faits historiques et culturels, donc que chacun devient de son vivant et n’était aucunement à la naissance, ils ne sont séparés les uns des autres que peur ignorance mutuelle, qui est franchissable.
Eh bien, à parano, parano et demi : il m’arrive de soupçonner que cette peur de l’inconnaissable, artificiellement introduite entre les peuples par le délire de la race, jouerait un rôle dans l’incompréhension obstinée du fait français dans nos médias anglophones, quand bien même ces derniers se prendraient-ils pour l’incarnation même de la vertu antiraciste.
Je ne suis pas nationaliste pourtant je suis en accord avec la loi 21. Pour moi le Québec est une Nation différente en tout point de vue du ROC. Dans un continent de 350 millions d’anglophones dont le multiculturalisme est le mot d’ordre au Canada, il est important à notre survie de se concentrer sur nos valeurs et notre culture. J’ai vécu presque toute ma vie à l’extérieur du Québec et de la discrimination j’en ai connu encore plus que les gens de couleur. La seule raison pour laquelle la discrimination est maintenant plus cachée est que les francophones ont un Québec fort avec des journalistes qui ont de la gueule.
Le ROC n’est pas une nation. S’il en était une il serait une nation ratée.
Vous minimisez beaucoup la situation monsieur Pratte.
Vous semblez conclure de vos expériences personnelles probablement positives parmi les milieux intellectuels du Canada anglais que ceci s’appliquerait à l’ensemble de cette communauté. Le phénomène du Québec bashing serait donc exagéré selon vous.
Il existe toutefois un réel courant anti-Québec au Canada anglais et celui-ci ne s’exprime pas uniquement chez certains radicaux. Micheline Labelle du département de sociologie de l’UQAM, dans un article du Devoir paru en septembre dernier, parle d’un acharnement persistant et sans retenue de ce phénomène au Canada anglais.
Selon elle, le phénomène est une forme de néoracisme se définissant comme un racisme culturel et symbolique basé sur l’incompatibilité des cultures et des valeurs sur un même territoire.
On aurait eu l’illustration de ce phénomène lors du débat des chefs en anglais. La médiatrice Shachi Kurl se serait réfugiée derrière une certaine supériorité morale pour fustiger l’idée d’une nation québécoise (que l’on sait pourtant politique, pluraliste et citoyenne), sa Charte de la langue française (loi 101), sa Loi sur la laïcité de l’État (loi 21), son projet de loi 96 sur la langue française, sous le prétexte qu’ils seraient discriminatoires et incompatibles avec les valeurs et la culture du Canada anglais et de son multiculturalisme.
Cette attitude se veut une simplification réductrice des rapports sociaux et des politiques dans une société menant directement aux préjugés et au Québec bashing ouvert et non complexé actuel au sein du Canada anglais.
Il y a pire, en fait, que ce qu’en dit Micheline Labelle.
Il faut être capable d’apercevoir un oxymoron quand on l’a dans la face. Quant à savoir comment cette configuration a pu apparaître dans la pensée, j’y travaille, mais c’est ça demande des mois de turbin, c’est une vie de galérien.
En gros, nos braves chroniqueurs anglophones se prennent dur comme fer pour la statue de l’antiracisme guidant le monde alors même qu’ils prennent les peuples pour des races, par le truchement d’une série d’euphémismes tels « descent », « ancestry », « bloodlines », « lineage ». (À ce sujet, il faut lire le chapitre 2 du tome 2 des ‘Origines du totalitarisme’ de Hannah Arendt, intitulé : « La pensée raciale avant le racisme » / « Race-thinking before racism ». Elle y fait la généalogie de la notion anglaise d' »heritage » et démontre qu’il s’agit d’un concept racial.)
Quand deux idées contraires sont mélangées ensemble – ici, l’antiracisme et la pensée raciale – cela produit une pensée à 360 degrés : c’est donc par hérédité que les French sont racistes. Comprenez-vous comment fonctionne cette vulgate ?
Simone Weil: «La présence d’une contradiction, quand elle est sentie, même sourdement, ronge le sentiment ; quand elle n’est pas sentie du tout, le sentiment en est rendu plus intense, puisqu’il bénéficie à la fois de mobiles incompatibles.» (L’enracinement, 1943)
Faut dire que le tout vient d’un établissement anglophone alors que tout allait bien on a placer cette femme à cette position sachant fort bien que tout remonterait sur le plancher et les chroniqueurs s’en donnent le coeurs joie , bah ça nous change de la covid.
S.v.p. ne pas trop généraliser.Ayant voyagé dans tout le Canada,j’estime avoir été tres bien reçu, même si mon anglais laissait a désirer. Mais je fus étonné de voir que ceux qui parlent le plus contre les Québécois sont les Québécois natifs du Québec. Leur propos:on leur donne des milliards en péréquation et ils chialent toujours.
Je trouve désolant de ne pouvoir bien s’entendre dans notre propre pays.Je comprends mieux pourquoi la planète tombe en ruines…on n’y arrivera jamais avec ces mentalités.
Monsieur Pratte, c’est pas un peu gros votre extémisme nationaliste Canadien?
Mon Canada, comme pour beaucoup de Québécois, a commencé par être la vallée du Saint-Laurent, Il était composé d’autochtones, de métis, dont beaucoup de mes ancêtres et de Français d’origine. Ce peuple est devenu des Canadiens Français et ensuite des Québecois puisque nos compatriotes en ont fait leur Canada.
J’ai déjà été un de vos lecteurs assidus. Vos propos quelquefois différents de mes positions m’aidaient à me faire une tête sur les sujets de l’heure, jusqu’à ce que M. Rousseau quitte la Caisse de Dépot pour aller travailler pour M. Desmarais que vous connaissez bien. Vous avez pris une position à ce moment qui vous a fait perdre toute crédibilité en ce qui me concerne, en même temps que le La Caisse de Dépôt essuyait des pertes monétaires très importantes.
J’ai travaillé 5 ans à l’Université d’Ottawa de 1969 à 1974. Que pensez vous de votre collègue, M. Attaran ?
Que pensez vous de la liberté académique è l’Université d’Ottawa ? Me semble que vous devriez plutôt écrire sur ces sujets. Je serais intéressé à vous lire.
« Aux dernières nouvelles, le Québec fait encore partie du Canada. La Loi sur la laïcité de l’État concerne le reste du pays notamment parce que, à cause d’une clause dérogatoire à large portée, elle écarte du revers de la main les articles les plus importants de la Charte canadienne des droits et libertés, par exemple ceux qui protègent la liberté de conscience et de religion, la liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse, le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne, etc. » – André Pratte
Vous avez du front tout le tour de la tête, monsieur Pratte, pour venir nous faire des remontrances en vous servant de la Charte canadienne des droits et libertés, qui, tout comme la constitution de 1982, ont été imposées au Québec sans même qu’il y ait eu consultation de la population. En refusant de signer ce torchon de papier, les gouvernements du Québec ne reconnaissent ni le multiculturalisme ni l’interprétation des libertés, par Ottawa, qui ne tiennent aucunement compte de l’extrême fragilité de la situation du Québec, comme foyer de la nation canadienne française, en tant que province de plus en plus minoritaire face à plus de 300 millions d’anglophones en Amérique du Nord.
Vous pouvez également dire merci à votre ami Jean Chrétien et aux autres canailles du Parti libéral du Canada, qui ont violé à nouveau la démocratie québécoise lors du référendum de 1995, en nous inondant d’immigrants à la dernière minute et en dépensant plus du double du budget permis pour les deux camps dans l’organisation d’une manifestation destinée à leurrer les Québécois hésitant encore à rompre avec le Canada.
Autant vous cherchez à minimiser le phénomène de « Quebec Bashing » dans le ROC, autant vous refusez de voir que l’enseignante soit disant lésée par la Loi 21, de son propre aveu, portait délibérément son voile non pas par conviction religieuse, mais pour défier l’autorité de l’Assemblée nationale du Québec en incitant ses élèves à la désobéissance civile face à cette loi, votée démocratiquement par le gouvernement du Québec.
Croyez-moi, ce n’est aucunement par vertu que Justin Trudeau ou Erin O’Toole ont choisi de « rester sur la touche », mais par souci de ne pas réveiller le mouvement indépendantiste québécois. Eux et le Canada anglais constatent l’extrême popularité de François Legault et de la CAQ, malgré les ravages de la pandémie de COVID-19, et ne veulent pas rééditer le cauchemar de la presque victoire du OUI, en 1995, en incitant leurs gouvernements à être trop intransigeants avec le Québec.
Et que Bob Rae, nomination politique du PLC comme ambassadeur du Canada à l’ONU, se calme le pompon avec ses accusations de violation des droits de l’homme, lui qui n’a jamais condamné les exactions infiniment pires du régime chinois contre la minorité Ouïghour ou des Talibans et de l’Arabie Saoudite contre les femmes. Par son enflure verbale et son extrême mauvaise foi, il ne fait que la démonstration du traitement de deux poids deux mesures des minorités nationales quand il s’agit du cas des Québécois.
Monsieur Pratte, votre paragraphe suivant que je copie en entier m’horripile incontrôlablement; le voici:
¨Au lieu de crier à l’acharnement anti-Québec, les commentateurs et politiciens québécois feraient mieux d’engager le dialogue avec ceux de leurs vis-à-vis canadiens qui ne partagent pas leur point de vue sur la loi 21 (et sur le projet de loi 96). Ils ne les convaincront pas d’appuyer l’approche discriminatoire choisie par la CAQ, mais le dialogue enrichira chacune des parties d’une meilleure compréhension de l’autre. C’est ainsi qu’on discute en démocratie. C’est ainsi qu’on bâtit un pays.¨
Vous le dites vous-même, ¨Ils ne les convaincront pas d’appuyer l’approche discriminatoire choisie par la CAQ… …¨ Alors, à quoi bon ¨dialoguer¨ si c’est pour ne rien changer ?
J’ai 72 ans, et d’expérience personnelle, ça fait, pour moi, au moins 60 ans que le Québec essaie de ¨ dialoguer¨ avec le ROC, et on a vu où cela nous a mené… un mur, un haut mur, à la Trump envers le Mexique.
Mais ma question est: ¨savez vous lire monsieur Pratte, et comprenez-vous ce que vous lisez¨ ? De quelle ¨discrimination¨ parlez-vous ? Cette loi 21 s’adresse à ¨TOUTES ¨ les religions quelles qu’elles soient. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas la dedans ?
Il y a une différence entre discuter en démocratie et cracher au visage de son interlocuteur comme le font ces intervenants dont vous prenez la défense à l’encontre de votre propre peuple.
Honte à vous monsieur Pratte.
Si je ne me trompe, c’est Washington qui s’est adressé au roi d’Angleterre ainsi : ¨ Le président des États-Unis ne s’incline devant personne¨ (excusez-moi si je fais erreur), mais c’est ainsi que le peuple québécois veut se tenir, sans jamais plier l’échine.
À bon entendeur, salut !
En tant qu’anglophone manitobain qui a étudié au Québec, et qui a visité le Québec maintes fois depuis,
je suis attristé par la Loi 21. Quoique soit la belle théorie derrière cette loi, dans le monde réel c’est les femmes et les personnes racisées qui seront ses victimes. M. Legault aime citer les exemples européens, mais nous sommes en Amérique où même les états les plus Trumpistes du sud des États-Unis n’ont pas agi de cette façon. Quand on fait face à une loi injuste, on devrait s’y opposer. Un exemple: pendant un démi-siècle le français était illégal comme langue d’instruction ici au Manitoba, mais dans les communautés francomanitobaines on a souvent enseigné en français « en cachette », ce qui est une des raisons pour lesquelles il y a encore une francophonie manitobaine dans laquelle je peux vivre une bonne partie de ma vie en français. Québec bashing? C’est sûr qu’il y en a dans le ROC, mais je peux vous assurer qu’il y a aussi beaucoup de bonne volonté envers le Québec et le français.
« …c’est les femmes et les personnes racisées qui seront les victimes. »
Il va encore falloir que quelqu’un m’explique cet étrange vocabulaire, « personnes racisées ». Cela veut-il dire que la destruction du genre humain dont parlait Hannah Arendt dans ‘The Origins of Totalitarianism’, à savoir « la transformation des peuples en races », serait chose accomplie ?
On sait qu’au XIXe siècle, le délire de la race avait le vent en poupe, notamment parce qu’il était porté par des pseudosciences fourvoyées – raciologie, polygénisme, craniométrie – qui prenaient pour allant de soi que la notion de race était applicable à la diversité humaine. Il ne faut pas commettre l’erreur rétrospective de croire que la théorie des races était limitée à la seule Allemagne. Par exemple en Angleterre, le délirant Benjamin Disraeli déclarait: « Race is everything and there is no other truth. » Le malheureux croyait dur comme fer au délire de la race, comme si le fait d’être anglais était héréditaire plutôt qu’historique, naturel plutôt que culturel.
Combattre le racisme, c’est combattre la pensée raciale, la croyance aux races, bien avant d’en arriver au délire supplémentaire des prétendues « races » inférieurs et supérieures. La notion de « personne racisée », issue des campus américains intoxiqués par l’imprégnation politically correct des trente dernières années, est une notion hybride générée par un oxymoron : l’antiracisme racial, un antiracisme qui croit dur comme fer au délire de la race. Cette chose répand le racisme en croyant le combattre, car elle précipite la transformation des peuples en races en la donnant comme fait accompli : d’où l’expression « personnes racisées », totalement délirante dans la bouche d’un antiraciste.
On peut tout à fait être Haïtien et être « blanc », être canadien-français et être « noir », car aucun peuple n’est une race : l’haïtianità, la francesità (si vous excusez mon italien) est au contraire un fait culturel et historique, donc quelque chose que chacun devient de son vivant et n’était nullement à la naissance. Il n’y a jamais rien eu d’héréditaire dans le fait d’être d’un peuple ou d’un autre, donc aucun peuple ne peut être déterminé biologiquement. Bébé naissant, je n’étais pas canadien-français du tout. Donc quand le premier ministre Trudeau parle de « sang français », c’est un raciste – mais alors, un raciste qui s’ignore totalement.
Désolé que ça tombe sur vous, citoyen Kroeker – c’est injuste, en soi – mais voilà, désormais je répète cette mise au point partout.
Je salue votre courage d’anglo-manitobain pour commenter le texte de M. Pratte mais vous êtes aveuglé par votre propre culture, ce qui est loin d’être étonnant. D’abord, la loi 21 vise autant les hommes avec leurs turbans, leurs kippa et leurs soutanes et autre babioles religieuses. J’ai vécu plus de 30 ans dans le ROC et nous les francophones sommes fins si on se ferme la trappe. Quant aux Québécois, ils sont beaucoup plus universalistes que les anglo-canadiens car nous nous intéressons à ce qui se passe en Europe où notre culture fleurit contrairement au Canada anglais et aux ÉU. Nos cousins européens sont souvent une inspiration pour nous et non les Trump de ce monde. Mais, je ne suis pas surpris que vous sentiez votre rattachement aux ÉU puisque c’est là où vous puisez votre culture. Sauf que ce pays viole des droits non seulement des femmes mais aussi des minorités et surtout des peuples autochtones à tour de bras. Vous êtes un peu effronté d’oser dire que les Trumpistes du sud américain son moins pires alors que des milliers de personnes pourrissent aux frontières de l’Empire et dont plusieurs ont payé de leur vie leur rêve américain. Je connais bien le Manitoba et la francophonie y est tellement marginalisée que c’en est risible. J’y ai passé bien du temps et quand j’osais parler français, on me regardait de travers même si ma plaque d’immatriculation n’était pas du Québec. J’ai pu voir une redoute franco-manitobaine au sud de Winnipeg et c’était tellement triste de les voir tenter de baragouiner leur langue maternelle. La bonne volonté du ROC envers le Québec est une chimère, une farce monumentale, car le mépris et la hargne je les ai vu trop souvent.
M. Charles Kroeker:
D’abord, bravo pour votre français impeccable. Je vais aller droit au but. Louis Riel, fondateur du Manitoba, était un métis ¨français¨, et on l’a pendu. Et depuis, les francophones manitobains remuent ciel et terre pour conserver le peu qu’il reste de leurs racines françaises. C’est ce qu’on appelle se battre pour sa survie.
Eh bien, voyez-vous, c’est exactement ce qui se passe ici au Québec avec notre français et notre laïcité. Croyez-vous sérieusement qu’interdire le voile, le turban, la kippa ou la tuque à des personnes en autorité ça met leur survie en péril. Risque-t-elles l’extinction, la disparition ??? Quant on sait pertinemment que dans la majorité des cas, la désobéissance civile de ces personnes que vous appelez¨racisées¨ n’est rien d’autre qu’un défi envers l’autorité élue par la majorité du peuple québécois. Et quand je dis ¨peuple québécois¨, je parle des blancs, jaunes, noirs, bruns et même les picotés vert et rouge, qui ont embrassé notre modèle, us et coutumes. Et une forte portion de musulmans fait partie de ces gens, de ce peuple; on ne les entend juste pas suffisamment.
Nous sommes 8 millions de francophones dans une mer de 350 millions d’anglos, et c’est nous qui serions LA menace ? Ce n’est pas sérieux…
Nos affinités québécoises penchent naturellement en faveur de toutes les communautés et pays francophones de la planète et non du côté anglophone des USA et autres pays anglophones du reste du globe.
Bonne semaine à vous.
À C. d’Anjou : Premièrement, merci d’avoir écrit que mon français est « impeccable », mais malheureusement ce n’est pas le cas. Il y a encore des lacunes et des erreurs malgré tous mes efforts. Deuxièmement je vous assure que je suis très conscient de la triste histoire de Louis Riel. Son tombeau est à 4 km (à peu près) de mon domicile.
À N Pierre : Vous ne me connaissez pas et pourtant vous vous permettez d’écrire que j’ai un rattachement aux É.U. et que c’est là que je puise ma culture. Ce constat est carrément faux. C’est un mariage pristine de l’arrogance et de la bétise. Vous écrivez que les « cousins européens sont souvent une inspiration » pour les Québécois. J’ai travaillé en France et j’ai étudié en Espagne. J’ai vu de mes propres yeux que les Européens sont une mauvaise source d’inspiration pour les questions raciales. Vous écrivez que c’est triste de voir les francomanitobaines baragouiner leur langue maternelle. C’est vrai pour plusieurs, mais pas tous. Mon épouse francomanitobaine s’exprime couramment en français. Nos deux filles (des femmes maintenant) aussi. Finalement j’ai parlé en français des milliers de fois en public ici à Winnipeg pendant ma vie adulte et jamais, au plus grand jamais, est-ce qu’on m’a regardé de travers.
Monsieur Pratte, en ce même jour je vous ai lu et j’ai aussi lu l’article intiulé Laïcité et obscurantisme de M. Jean-François Lisée dans Le Devoir. Je vous le recommande chaudement.
Oui, Monsieur Pratte, le Quebec Bashing, ça existe. Il suffit d’ouvrir les yeux et de tendre l’oreille pour s’en rendre compte. Ce n’est pas parce qu’on s’entête à nier l’existence d’un problème que celui-ci finira par disparaître.
Pratte toujours aussi réducteur et aplat-ventriste. Opinion d’arrière-garde calquée sur une vision qui n’est pas digne d’être publiée par l’Actualité. On n’est plus au 20e siècle Pratte.
Mon renouvellement d’abonnement? Laissez-moi y penser!
»La Loi sur la laïcité de l’État concerne le reste du pays notamment parce que, à cause d’une clause dérogatoire à large portée, elle écarte du revers de la main les articles les plus importants de la Charte canadienne des droits et libertés, Ils ne les convaincront pas d’appuyer l’approche discriminatoire choisie par la CAQ »
1- Ceux qui ont été discriminatoire sont ceux qui ont mis en place cette Chartes sans la signature de la deuxième plus populeuse province du Canada . Ceci a été la première dérogation a la démocratie et ce par le père de notre PM actuelle
2- Dans toute cette avalanche de grande indignation que fait ton des 30 parents d’une classe d’enfants qui ne veulent pas que leur enfants soit soumis a des influences religieuse et surtout que l’on sait que les femmes qui porte le combat du voile est un combat politique pour l’implantation de l’islam
3- Mr Pratte vous avez toujours été un aplaventrisme pour plaire a vos maitres fédéraliste !!
Je suis antinationaliste, une position qui me fait bien peu d’amis, tant dans la capitale provinciale (et pas « nationale », comme on dit souvent par erreur) que dans la capitale fédérale (et pas « nationale », comme on dit souvent par erreur). Mais à en croire les étranges propos d’André Pratte, si je pourfends le fameux « Québec bashing », me voilà devenu non seulement nationaliste, mais même séparatiste !
Je doute fort qu’un grand personnage comme André Pratte daigne se pencher sur les commentaires qui accompagneront son article. Mais au cas où, glissons quelques contre-indications sur ce qu’il faut bien appeler « Les deux turpitudes », car l’expression « Deux solitudes » est bien trop polie.
À quoi avons-nous affaire, en somme ?
Des pourfendeurs du nationalisme qui croient dur comme fer à la « one nation » et au « nation building ».
Des pourfendeurs du racisme qui croient dur comme fer à « heritage », « descent », « ancestry », « lineage », « bloodlines » – bref au déterminisme biologique, au délire de la race.
Des pourfendeurs autoproclamés du fascisme qui croient dur comme fer à la définition et même à la fabrication par l’État d’une « identité canadienne », qu’ils veulent à toute force faire correspondre à la citoyenneté comme si celle-ci ne se suffisait pas à elle-même.
Bref, je me méfie de la cloche, sachant qui la sonne.
Les propos de M. Pratte me rappellent en tout point cette réaction que j’avais reçue d’un militant séparatiste (PQ) quand j’avais ragé contre un article de Jacques Parizeau intitulé – attention tambours – « La tentation fasciste », rien de moins ! M. Parizeau qualifiait des positions du gouvernement Charest pendant le « Printemps érable ». Et exactement comme dans ces nombreux commentaires des ânes du ‘Globe & Mail’ ou du « National » Post qu’il cherchait sans doute à imiter, nulle part, absolument nulle part l’article de M. Parizeau ne contenait la moindre trace du début du commencement d’une démonstration de fascisme !
Et comme j’affirmais que selon moi, le gouvernement PLQ de M. Charest ne remplissait aucunement les conditions du minimum fasciste, que me répondit le militant du PQ ? «On sait bien, vous les fédéralistes…» Comme si ça avait le moindre rapport ! Certes, oui, oui, je suis fédéraliste à ma façon, mais ce n’est aucunement ce qui motivait ma réponse. Ce qui motivait ma réponse, c’est la lutte contre le galvaudage et donc la falsification de la notion de fascisme. Définir les fascismes, voilà une cause autrement plus importante que l’unité de notre fédération (et pas « nation ») ou la séparation de notre patrie (et pas « nation »).
Mais voilà, j’avais affaire à un militant, un embrigadé, un croyant fini de la Juste Cause – comme André Pratte, quoi – pour qui tout, absolument tout est stratégique. Ces gens-là n’ont en tête qu’une seule question : « Qui a avantage à… ? » Exemple : « Qui a avantage à dire que le PLQ de Charest ne remplit pas les conditions du minimum fasciste ? » Mais un fédéraliste, bien entendu !
Et de même, qui a avantage à pointer le « Quebec bashing », à pourfendre l’incompétence (sans parler de l’oxymoron) en matière de racisme et de fascisme des médias anglophones ? Mais un séparatiste, bien entendu !
Si on arrache les masques, les propos de Pratte se traduisent ainsi : toute tentative french pour répondre aux accusations incompétentes de racisme et de fascisme qui caractérisent la presse anglophone depuis plus d’un demi-siècle seront automatiquement disqualifiées comme séparatistes. Je refuse de céder à ce chantage rhétorique odieux.
Car comme disait le comte Sforza : « La rhétorique est le pire des dangers. »
Fédéral !? Où ça !?
Il n’y a pas une telle chose qu’un État fédéral du Cda, du moins pas si l’on respecte la définition l’étymologie du mot fédéral… Foedus = Alliance, traité.
Quand donc Le Peuple Souverain du Québec a-t-i signé de sa main référendaire quelque traité d’Alliance avec qui que ce soit !? Jamais. Les Armées de la Couronne brit ont envahi la Nouvelle-France et n’ont jamais ni demandé ni obtenu l’avis de Français,es de la Nouvelle-France ni les natifs neufrancien,nes de Nouvelle-France. C’est illégalement et sans obtenir l’aval des Neufrancien,nes que le Roy de France a cédé la Nouvelle-France à la Couronne Brit en 1763 ( comme si un Peuple pouvait être objet de Cession ).
Il n’y a donc d’État fédéral qu’usurpé et qu’usurpateur qui n’a rien à voir avec ce qu’est et doit être un État fédéral digne de ce nom tel que démocratiquement approuvé par Le Peuple sur le territoire duquel s’applique tel État prétendu fédéral.
Pour le reste, nous sommes d’accord, André Pratte n’a aucune crédibilité d’autant quand il carbure comme d’hab au bête sophisme de la double faute quand ce n’est pas à celui de l’épouvantail… C’est juste lamentable et pathétique…
@ Luc Archambault : « Il n’y a pas une telle chose qu’un État fédéral du Canada, du moins pas si l’on respecte la définition l’étymologie du mot fédéral… Foedus = Alliance, traité. »
La chose peut ne pas vous agréer, citoyen Archambault, mais je me réfère bien sûr à l’unité canadienne de 1867, dont vous ne touchez pas mot. À ce moment précis, le Canada est bel et bien une fédération ; fédération que les nationalistes canadiens – car c’est bien ce qu’ils sont, tout antinationalistes qu’ils prétendent être – commenceront aussitôt à vouloir tordre dans le sens de la « One Nation », travestissement qui fut et est encore aujourd’hui une des causes majeures du nationalisme québécois.
« Nous avons fait le Canada, il nous reste maintenant à faire les Canadiens ! », s’exclame John A. MacDonald en 1867. C’est déjà l’idée de fabriquer une identité nationale pour la faire correspondre à la citoyenneté. Et le nationalisme, c’est cela. Mais il faut être antinationaliste pour bien comprendre à quel point c’est dangereux. Or vous êtes nationaliste, si je comprends bien !
Encore plein de propos réducteurs, de mensonges et de demi-vérités. Mauvaise foi ou profession de foi fédéraliste ? « Bouts de tissus, loi discriminatoire, la loi 21 bloque l’accès à certains emplois, tout indique que cette enseignante était compétente…, ils ne les (ROC) convaincront pas d’appuyer l’approche discriminatoire choisie par la CAQ, le prétendu Québec bashing, une caricature de la réalité. » Est-on surpris de cette affinité avec Desmarais Corp. ?
J’ai grandi et vécu trente-cinq ans au Québec et 30 ans en Ontario. Je suis en contact permanent avec des gens de l’ouest canadien. Il y a au Canada anglais à l’ouest du Québec une culture de rejet systématique de tout ce qui vient du Québec. Si c’est perçu comme mauvais on en parle ad nauseam. Si c’est bon on le passe sous silence. La presse écrite anglophone entretient cette culture en évitant de mentionner quoi que ce soit qui aille à l’encontre de leur politique de rejet. La Paix des Braves (2002) a été à peine mentionné à l’extérieur du Québec. Monsieur Pratte nous présente un article complètement déconnecté de la réalité et du public. Le Canada n’est pas une nation et tant et aussi longtemps qu’Ottawa insistera à maintenir le modèle néo-colonial royaliste de l’empire Britannique, les provinces continueront d’agir comme des colonies indépendantes s’ignorant les unes des autres et ne répondant qu’à un gouvernement monarchique fédéral perpétuant l’illusion de la patrie Canadienne qui en fait n’est rien d’autre qu’une nation ratée.
Vous n’allez pas souvent sur les réseaux sociaux…. Si ce qu’il se dit sur les québécois était adressé à n’importe quel autre groupe ethnique, il y aurait une vague de dénonciations suivie de poursuites. …mais ce sont juste des québécois, alors ils peuvent se défouler tant qu’ils veulent!
M. Pratte, je veux bien croire que vous n’ayez aucune inclinaison pour la loi 21 et pour une certaine forme de nationalisme politique québécois (je suis moi-même plutôt contre cette loi et absolument pas nationaliste) mais je suis, comme la plupart de mes collègues commentateurs ci-dessous, absolument abasourdie par votre article qui ressemble plus à de l’aveuglement volontaire qu’à un positionnement objectif. Soutenir avec force, comme vous le faites, qu’il n’y a pas de Quebec bashing, que le ROC ne fait que critiquer honnêtement et légitimement le Québec est faire preuve de pas mal de mauvaise foi, je dirais.
Je vous suggère fortement d’aller lire l’article de Lise Ravary dans the Gazette: Disparaging laïcité is Canada’s new national sport.
C’est toujours difficile d’expliquer le principe de laïcité à des interlocuteurs qui réfute la différence culturelle consubstantielle du fait francais au Québec alors même qu’ils prétendent défendre la diversité multiculturelle au Canada. Lise Ravary réussit plutôt bien ici dans son exhortation aux canadiens à reconnaître l’existence d’un fait culturel et historique québécois distinct, majoritaire dans la province, qui vient justifier une approche institutionnelle differenciée, spécifique au Québec, fondée sur la liberté de conscience et qui est aux antipodes du racisme systémique dont la société canadienne coloniale a fait et continue à faire preuve vis-à-vis de ses communautés autochtones (loi sur les « indiens ») et de ses communautés d’immigrants (déportation des condamnés détenteurs d’une autre nationalité, non-transmission de la citoyenneté canadienne aux enfants de la 2e génération née hors du territoire canadien, etc.). Le ROC focus et attaque le Québec non seulement sur le loi 21 mais sur plusieurs de ses politiques en refusant de faire un minimum d’effort pour comprendre sa spécificité politique et culturelle. Dire que ces critiques sont normales et fair play est totalement inexacte.
S’il voulait vraiment défendre la diversité culturelle et ethnolinguistique, le gouvernement canadien donnerait l’exemple en se départissant de son arrogance coloniale héritée de l’empire britannique et en corrigeant les manifestations de cet héritage dans nos institutions et dans la culture dominante.
Au lieu de cela, il souffle dangereusement sur les braises d’un nationalisme québécois étriqué dont personne n’a besoin en songeant à contester une loi votée en bonne forme par l’Assemblée Nationale du Québec, en se référant à une charte dont le préambule est « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit ».
@ F. Séguin : « (le) racisme systémique dont la société canadienne coloniale a fait et continue à faire preuve vis-à-vis de ses communautés autochtones (loi sur les « indiens ») »
Citoyenne Séguin, ne croyez-vous pas qu’il est assez mal avisé, après que plusieurs au Québec aient tant fait pour expliquer que la notion de « racisme systémique » était douteuse – que c’était un trompe-l’œil, une sécrétion idéologique des campus américains en proie depuis trente ans à l’imprégnation ‘politically correct’, etc – de reprendre cette notion à votre compte pour taper sur le Canada ? Car ainsi vous la re-crédibilisez.
Parlons plutôt de racisme tout court, c’est-à-dire de naturalisme, de polygénisme, de déterminisme biologique. J’ai constaté – par exemple dans les colonnes virtuelles du ‘Devoir’ – que beaucoup soulignaient le racisme de l’odieux « Indian Act » de 1876. Mais malheureusement, il s’agit très souvent de nationalistes exaspérés par les accusations de racisme liées dans les médias anglophones au fait d’être French et qui veulent seulement retourner le gant et accrocher le mot racisme à quelque chose de canadien, de fédéral…
,…sans jamais dire POURQUOI cette loi est si raciste. Alors, voici : le regrettable « Indian Act » de 1876 est une abomination raciste parce qu’il définit le fait d’être autochtone PAR LE SANG, par les théories du sang, comme si les peuples étaient quelque chose d’héréditaire, des faits de la nature (vessies) et non de la culture (lanternes). Les gens de cette époque étaient souvent atteints par le délire de la race, notamment parce que celui-ci circulait avec le visage de ce qu’on prenait pour la science: avec l’anthropologie physique, la raciologie, le polygénisme, la craniométrie. Anthropologues et ethnologues organisaient les innommables « zoos humains ». Le premier ministre britannique Disraeli proclamait : « Race is everything and there is no other truth. » Une revue de relations internationales britannique (citée par Hannah Arendt dans ‘Les origines du totalitarisme’) titrait : « A biological view of our foreign policy. »
Les différences entre les peuples sont alors prises pour des différences dues à la nature et donc les peuples sont alors transformés en espèce. C’est ce que Arendt appelle « La transformation des peuples en races ». Un fait de civilisation – le fait par exemple d’être Atikamekw ou Mohawk – est pris pour un fait de la nature, pour quelque chose de physique. Les peuples, les civilisations sont assimilées aux espèces et sous-espèces du règne animal. Quelque chose que chacun devient de son vivant est pris pour quelque chose que chacun serait déjà, soi-disant, à la naissance. Quelque chose de franchissable est pris pour quelque chose d’infranchissable.
Tracey Deer, citoyenne mohawk, éditrice du journal ‘Eastern Door’: «Ce sont les valeurs que l’on partage qui font de nous une communauté. Notre histoire, notre culture, notre langage. Pas notre sang.» ((In Rue89 17/04/2010)
Le racisme consiste à prendre les peuples pour des races, ce qui les rend inconnaissables les uns par les autres. Comme le comprenait parfaitement le penseur libéral Benedetto Croce – antifasciste seulement à partir de 1925, mais antiraciste de toujours – dans ‘L’histoire comme pensée et comme action’ (1938):
«La division en races de l’humanité, sitôt qu’elle cesse d’être une simple classification et devient une réalité, est une cause de troubles pour cette humanité et, si elle en avait le pouvoir, elle la détruirait, en raison de la scission inguérissable qu’elle produit entre les peuples, qu’elle rend étrangers les uns aux autres.»
Croce répliquait ainsi à Mussolini qui, non content d’écraser l’individu dans sa nationalité au détriment de tout autre lien, cherchait désormais (a`partir de 1936-37) à lui fabriquer une identité raciale.
Le fait d’être Atikamekw est un fait de civilisation et non un fait racial ; le fait d’être canadien-français est un fait culturel et non un fait naturel ; le fait d’être canadien-anglais est un fait culturel et non un fait naturel ; et de même pour tous les peuples. Personne n’a jamais été d’un peuple ou d’un autre à la naissance, car il n’y a qu’un seul genre humain.
Après avoir cité un antifasciste historique de droite (Croce, donc) le protocole exige que je cite maintenant une antifasciste historique de gauche. Voici Natalia Ginzburg, du Parti d’Action, dans ‘Les fils de l’Homme’ (1946).
«Notre génération est une génération d’hommes. Notre génération n’est pas une génération de renards et de loups.»
L’Indian Act de 1876 est une loi raciste car elle repose sur la croyance aux théories du sang, c’est-à-dire sur une billevesée raciale qui est la négation du genre humain.
Bonjour,
Tellement vrai
Merci Monsieur Pratte.
Bonjour,
Merci Monsieur Platte et Bravo de révéler l’amère vérité : « La loi 21 bloque l’accès à certains emplois à des gens dont le seul tort est d’afficher leur appartenance religieuse. »
En effet cette loi quoique que l’on puisse (c’est contre tout signe religieux et patati et patata c’est de la pire hypocrisie car si ce n’était pas le cas pourquoi ne pas l’avoir rédigée avant ( aux périodes anticléricales par exemple). La vérité c’est que la CAQ copie tout ce que fait la France (C’est un « à plat ventrisme » comme vous le dites dans vos commentaires existe aussi chez les élites de la CAQ) la visibilité des tenues vestimentaires musulmanes. Disons les choses crûment et franchement une partie des québécois (d’un certain âge) voit que le visage du Québec qu’ils ont connu change (« en nous inondant d’immigrants ») et ils ne le supportent plus. Cette loi honteuse n’a qu’un objectif permettre à cet électorat de vivre dans une illusion d’un Québec de carte postale : effacer toute distinction qui ne rentre pas dans les clous de la carte postale d’antan. Comme en France étrange non ?
Le sénateur Pratte vit certainement dans une tour d’ivoire et semble peu connaître le Canada anglais, là où j’ai vécu une trentaine d’années. En 1990 j’y étais et j’ai été témoin de la levée de boucliers des anglos quand la RCMP a permis aux membres Sikhs de porter le turban au lieu du chapeau règlementaire. C’était un viol de cette auguste institution qu’est la Mounted Police avec son chapeau rond et une trahison de son histoire et de ses brillants exploits. Mais, quand ça vient du Québec dans une loi somme toute assez civilisée, ils changent de bord et, comme un taureau, chargent la guenille rouge du Québec. M. Pratte mange à l’aune de son ami, Bob Rae, vire capot notoire (il fut premier ministre néo démocrate de l’Ontario!!!) un soi disant diplomate, ambassadeur à l’ONU, qui a perdu les pédales royalement. En même temps il insulte plusieurs pays européens, démocratiques, comme la France, l’Allemagne, la Belgique et la «vindicative» Confédération helvétique (la Suisse qui partage le sigle CH avec vous savez qui) !
M. Pratte décide de tout mêler en parlant de persécution des femmes et son pétard est pas mal mouillé car la loi vise aussi les hommes porteurs de turbans, de kippas et nos chers religieux à soutane. Cette histoire à Chelsea est un peu comme «l’autodafé» des livres d’un obscur conseil scolaire du fin fond de l’Ontario, où l’hystérie s’est déclenchée comme si on avait pas des choses plus importantes à s’occuper que de gens qui ont décidé de brûler une trentaine de livres pour une leçon stupide. À Chelsea, c’est évidemment un coup monté pour répandre la haine de la loi 21 et, en corollaire, du Québec car même si je n’aime pas du tout le gouvernement de la CAQ, c’est quand même notre gouvernement élu. Ce conseil scolaire et la dame en question savaient ce qu’Ils faisaient.
Il n’y a rien de mal de faire la laïcité de l’État la pierre angulaire d’un peuple car ce peuple a vécu la théocratie et la magouille des religieux avec l’état. Ce qui est encore plus désolant c’est que les théocraties contemporaines se retrouvent surtout dans les pays musulmans où les femmes sont victimes du patriarcat des autorités et on dirait que celles qui ont eu le courage de quitter leur pays pour s’en libérer voudraient répliquer ici ce qu’elles ont fui ailleurs. C’est bien pour dire, M. Pratte, c’est un drôle de monde, un monde sans bon sens!
Bon… Ce n’est que tard, cet après-midi (17 décembre) que je lis votre article, monsieur Pratte. J’ai immédiatement été stimulé à y répondre. Mais j’ai pris auparavant la peine de lire les 26 commentaires déjà publiés.
Bonne idée. Tout est dit.
Je vais me contenter de tirer une conclusion évidente:
Monsieur Pratte, en écrivant cet article mal documenté, nullement étayé, vous venez malheureusement de vous auto-décerner un doctorat en «Aveuglement induit par la mauvaise foi».
Mais je sais que ce bref commentaire n’entraînera aucune contrition chez vous.
Bêtes sophismes de la double faute, quand ce n’est pas celui de l’épouvantail. Ce n’est pas parce que l’on critique le Cda ou qu’on s’attaque aux fondements de la Constitution du Cda que la réplique matamore du Cda est justifiée ( ou qu’elle n’est pas matamore ).
Il n’y a pas que les indépendantistes qui n’ont pas intérêt au dialogue, il y a tous les matamores cdians et tous les démocrates qui n’acceptent pas que s’impose au Québec l’État illégitime autocrate du Cda qui n’a jamais obtenu pour ses Actes constituants le clair et libre OUI des Québécois,es, comme l’Australie l’a obtenu du Peuple d’Australie en 1900. Le Cda a disposé de 121 ans pour faire de même, et ses partisans s’en sont bien gardés. Pourquoi donc!? Parce que s’ils l’avaient fait en 1867 comme en 1982, c’eut été NON au Québec. Le Cda ne passe pas au Québec.
Le Québec n’a jamais dit OUI au fait de faire du Cda le pays du Peuple Souverain du Québec… Alors de quel dialogue parle-t-on !? Il y a 0 dialogue quand un État s’impose sur le territoire national d’un Peuple sans lui demander son avis et au mépris de sa Souveraineté démocratique constituante et politique.
Il n’y a d’États démocratiques que lorsque les Actes constituants de l’État s’appliquant au territoire national d’un Peuple sont approuvés par Le Peuple en cause, et jamais aussi clairement et directement que par référendum, comme le prévoit la loi dite de la clarté cdian que le Cda refuse de s’appliquer à lui-même = 0 DÉMOCRATIE !
M. Pratte aurait intérêt à lire et comprendre ce que le voile signifie pour Mme Leila Lesbet. https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/543829/le-voile-est-un-moyen-de-controle-du-corps-de-la-femme?fbclid=IwAR3r1lC3M6wwLtxgX_T-fvJy9ZBgUGjY5RYXSKNjBSZ2yDLh6S8VpYRwzSg
Un autre texte éclairant de Mme Buzzetti.https://www.latribune.ca/2021/12/17/les-deux-solitudes-de-la-loi-21-22b4f8f495ce28dc54738039bcb67be2
« Que les Québécois ont la peau sensible ! » dites vous…
Les Québécois se font salir copieusement pour à peu près n’importe quelle raison et ce depuis plus de 60 ans par le ROC et ils ont la peau sensible????
C’est plutôt votre mauvaise foi qui prime ici au delà de toute vérité M. Pratte!!!!!
Tout d’abord, une religion n’est pas une « race », il est donc risible de parler de « racist law », parce que ça ne vise pas une couleur de peau ou d’autres traits physiques particuliers. Il ne s’agit pas ici de créer des lieux ou des toilettes « whites only », ni de créer une clause d’emplois « pas de noirs / arabes / « indiens » / etc »: il s’agit d’une question d’agentivité obligatoire relié à un poste dans un emploi fourni par un gouvernement.
De mémoire, l’État et l’Église ne sont plus liés que depuis 1995, malgré la révolution tranquile des années 1970 ?
Ensuite, j’ai des collègues qui portent le voile, et ça ne me fait pas un pli, parce qu’elles ne sont pas dans un rôle d’autorité étatique.
Si elles devenaient policières, par contre, ce serait autre chose, parce que je saurais que leur jugement est teinté par leurs convictions: si tu te crois obligé-e d’afficher un symbole pour exposer ta croyance aux autres, c’est pour afficher ta différenciation face aux autres et prouver ton association à un groupe précis.
[On me répondra que ce peut être le cas même sans afficher de symbole, et je répond que le symbole élimine cette ambiguïté.]
Aussi, si les lois sur la liberté d’expression et de conscience étaient radicalement appliquées pour les agents de l’État, rien n’empêcherait un policier, par exemple, d’arborer une « patch » velcro avec un drapeau sudiste ou un symbole « white power » sur son uniforme.
La liberté de conscience serait aussi acordée aux satanistes et aux lucifériens: pourquoi un luciférien ne pourrait pas transporter son serpent autour de son bras ? Ou, plus restrictivement, porter un t-shirt avec « Lux Ferre » au travail ? Est-ce qu’une liberté de conscience est plus défendable qu’une autre ?
Si oui, il ne s’agirait plus de liberté, mais de droits accordés selon des préférences.
Dans le cas précis du voile, les jeunes arabes d’ascendance musulmane que je connais me l’ont dit eux-même: c’est un symbole culturel, et non religieux. Il n’y a pas d’obligation dans leurs textes obligeant les femmes à se voiler. Les intéressé-e-s pourront aussi se renseigner sur l’Iran avant l’instauration du Shah par les américains (qui adorent les extrémistes religieux pour leurs jeux géopolitiques).
Aussi, je trouve amusant qu’une différence de traitement existe entre une religion et un nationalisme, car le premier type d’identité est encensé tantdis que l’autre est proscrit, et jamais on ne fais la différence entre un nationalisme de conquérant et un nationalisme de conquis.
On parle d’Hitler pour critiquer le nationalisme, mais pas de l’empire britannique, ni du système de castes de la société indienne, ni de la société japonaise… ou de l’Ukraine, actuellement menée par des nationalistes fascistes, que notre armée supporte avec ses missions d’entraînement de l’OTAN, alors que l’Ukraine n’en fait pas partie. Ah, ce fier Canada multiculturaliste et ouvert qui supporte des fascistes et la dictature de l’Arabie Saoudite !
De plus, a-t-on déjà oublié les guerres de religions du passé, ou les actes militaires d’Israël qui n’ont plus grand chose à envier aux actes de l’Allemagne nazie, si ce n’est les camps ?
En quoi une religion serait moins condamnable par l’Histoire qu’un nationalisme ou qu’un patriotisme ?
Toutes les identités qui réclâment des droits pour ces positions d’autorité dans l’État on quelque chose de condamnable historiquement, comme à peu près n’importe quelle identité qui existe.
La question se pose peut-être à un autre niveau, dans une autre sphère que le Droit individuel, comme l’ancien principe selon lequel il ne faut pas endoctriner les enfants avec du contenu politique ou idéologique ? Cette enseignante n’a pas perdu son emplois *parce qu’elle est musulmane*, mais parce qu’elle affichait un symbole religieux en enseignant.
N’a-t-on pas retiré le crucifix de nos classes d’écoles, et même de l’Assemblée Nationale, bien que c’est l’Église catholique qui a aidé à bâtir le Québec en fournissant les soins de santé et l’éducation ?
Alors ne tombons pas dans le deux poids, deux mesures.
Pratte demeure éditorialiste de la Presse des anciens propriétaires qu’il a bien servis.
André Pratte : « Au lieu de crier à l’acharnement anti-Québec, les commentateurs et politiciens québécois feraient mieux d’engager le dialogue avec ceux de leurs vis-à-vis canadiens qui ne partagent pas leur point de vue sur la loi 21. »
Engager le dialogue ? Ha-ha ! Elle est bien bonne. De toute évidence, M. Pratte est le genre d’ouvert sur le monde qui a grandi en voyant trop de films de Winnie the Pooh et trop peu de comédies à l’italienne.
D’abord et d’une, pour engager le dialogue dans ce micmac nationaliste-patriotard des Deux Turpitudes (le Canada, le Québec), il faut maîtriser deux langues, pas une. Et par maîtriser, j’entends: maîtriser, pas ânonner. J’ai encore en mémoire « Les demandes du Québec » qui deviennent « Quebec’s demands » (« Les exigences du Québec ») et autres déformations dont on ne sait jamais si elles résultent de l’ignorance linguistique ou d’une intention délibérée de falsifier le débat.
Depuis que, contre le séparatisme québécois, le Canada n’a rien trouvé de mieux que de sécréter une contrefaçon – la contre-séparation préventive et posthume, ou partitionnisme – j’éprouve une méfiance et une peur insurmontable des uns comme des autres. Au moins où nous en sommes, il faut même une maîtrise à tout casser de l’une et l’autre langue pour arriver à réfuter l’écheveau de rhétorique qui tient lieu de pensée aux uns comme aux autres. Pour le Canada anglophone, le « dialogue » dont parle naïvement M. Pratte ne peut être qu’une occasion d’obtenir plus d’échantillons de discours french afin d’y trouver du racisme for Canada. « My country right or wrong! », comme dit ce principe anglais qu’aimait à répéter Rudolf Heiss. Il faut piéger les séparatistes, les proto-séparatistes, les closet separatists, la « French elite » largement fantasmée et bien sûr « the nationalists », c’est-à-dire les nationalistes adverses.
Sur le fond, je ne vois pas à quoi ça sert de tenter pour la énième fois d’expliquer le principe de la séparation des Églises et de l’État à quelqu’un dont l’idéal historique est enraciné dans la « religion d’État » britannique, donc la confusion entre les deux. Si je tente d’expliquer « Chiesa libera in libero stato », ils vont me sortir que Cavour était raciste. Nous en sommes là.