Ils sont partout: les beaux grands garçons de New Moon, second film de la série Twilight.

Et comme la cérébrale et plantureuse ingénieure Christmass Jones (Denise Richards) se promenait sans raison aucune, en Tank Top, dans le James Bond The world is not enough, les garçons de New Moon enlèvent constamment leurs t-shirts pour montrer leurs pecs et abdos et autres muscles que la race humaine n’avait jamais autant développés que depuis le début de 21e siècle.
Une collaboratrice au CERIUM, dont je tairai le nom par charité chrétienne, est allée voir le film cette semaine et rapporte que la salle, à 90% féminine, criait littéralement de plaisir chaque fois qu’un chandail était enlevé. (Elles pensaient que nous, les hommes, ne serions pas mis au courant. Mais nous avons nos espionnes!)
Ma sexologue favorite, Sophie Morin (transparence totale: c’est ma filleule), dénonce souvent dans son excellent blogue la publicité ou l’affichage sexiste dont les femmes sont victimes. Nos opinions se complètent souvent. Par exemple, elle dénonçait la récente couverture de Paris Match où on voyait Sharon Stone torse nu, malgré sa cinquantaine.

Moi: c’est scandaleux, elle veut nous prouver qu’elle est toujours parfaite à son âge, mais elle a les deux bras en l’air. Qu’elle les baisse pour qu’on puisse vraiment juger !
Sophie : c’est scandaleux, est ce que je veux vraiment voir une femme torse nu sur des panneaux le dimanche matin quand je vais chercher du lait ?
Moi: …. Euh…. Oui. C’est exactement ce que je voulais dire !
D’accord, mauvais exemple. Mais nous sommes exactement sur la même longueur d’onde sur New Moon. Elle m’encourage à vous faire part de mon malaise face à la transformation de l’homme (surtout de son torse) en, disons, torse-objet.
Comme la plupart des hommes non sexagénaires vivant au 21e siècle, j’ai déjà essayé de me diriger vaguement vers l’idéal-torsien que la culture nous renvoit au visage (et au visage des femmes, qui ne s’en plaignent pas trop). Or, j’ai appris, à mes dépends, que, passé la vingtaine, il fallait trois heures d’abdos par jour pour pouvoir prétendre à une simili imitation de Brad Pitt.
Il est intéressant de comparer le degré de musculature minimal aujourd’hui exigé de la totalité des acteurs (et de beaucoup de chanteurs), à ce qui était requis de leurs prédécesseurs des années 50, 60 et 70, même ceux qui jouaient torses-nus.

Je vous mets une photo de Tarzan, certes svelte, mais qui n’a pas la moindre palette de chocolat à montrer. Tellement qu’il monte son pagne jusqu’au nombril ! (Il serait chassé du studio aujourd’hui.)

Et que dire de cette image d’un Sean Connery dans la fleur de l’âge, mais pas dans son meilleur costume. Notez, encore, sous une pilosité envahissante, l’absence de graisse ET l’absence de musculation aux standards du XXIe siècle, y compris sur les bras.
C’était ma récréation du vendredi après-midi.
Les canons (de la beauté) changent, pour les hommes comme pour les femmes. Pourquoi jouer les vierges offensées et porter un jugement moral sur ce phénomène qui est simplement un fait de société?
Le sexe mène le monde (reproduction de l’espèce oblige), mais l’interprétation de ce qui est sexy varie…
Nous sommes rendus à une ère de l’image, sans savoir ce qu’elle signifie vraiment en arrière. Pour certains ce sera le sport, la chirurgie, l’anorexie ou la santé. Pour d’autres la dépression de ne pas pouvoir atteindre le « standard ». Difficile de l’atteindre alors que les images sont retouchées ou que plusieurs trichent avec les stéroïdes. S’ils ne sont pas plusieurs, pourquoi il y a tant d’endroits qui en vendent ?
Je pense aussi au film Clones avec Bruce Willis les gens ne sortent plus de chez eux, et envoient plutôt un robot (nettement plus beau que les zombies qu’ils sont devenus) auquel ils sont connectés. Fascinant.
Tordante, la photo de Sean Connery…
Ce qui me sidère, c’est que ce discours sur l’hypersexualisation est contesté, alors même que ces torses musclés envahissent les écrans de cinémas fréquentés principalement par des adolescentes prépubères (mes excuses à votre collaboratrice). Qu’on ne vienne pas me dire que nos jeunes ne sont pas surexposés à la nudité et au sexe: les films qui s’adressaient aux ados, dans les années 80 (et quand j’étais ado moi-même) ne montraient pas autant de peau (et avaient des scénarios un peu plus touffus!)
Effectivement la plastique des garçons s’est drastiquement modifiée au cours des dernières années, tant pour mieux pour les dames, en ce qui me concerne je vais assumer ma bédaine et faire autre chose de plus passionnant que de me taper des exercices pour obtenir des abdos d’enfer.
Ça me rapelle une aneccdote d’Ang Lee au sujet du tournage de son film sur Woodstock qui racontait avoir viré un nombre énorme de jeunes figurants parce que leur physique ne correspondait pas du tout à ceux des jeunes des années 70.
Je crois madame Pelletier que le problème est que les groupes de féministes jouent sans cesse à la victime pour ce qui est de la représentation des femmes dans les magazine tendis que pour les hommes…elles ne semblent pas trouver qu’il y a un problème.
Twillight s’adresse à un public de jeunes filles américaines prudes. On peut donc leur montrer des garçons au torse nu, c’est pas grave ! C’est un début…
Ce n’est pas un jugement moral, c’est l’énonciation d’un fait objectif!
bof!
@ Isabelle,
je cite: « (et avaient des scénarios un peu plus touffus!) »
C’est vrai qu’à cette époque la mode des poitrine masculine épilées n’était pas encore arrivée…
😉
Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est pourquoi ne peut-on pas émettre une opinion sur un fait de société sans se faire qualifier de moralisateur/trice?
On lit ici « qu’il est intéressant de constater… », pas « mon dieu c’est épouvantable de constater tout ça; nous tendons vers la déchéance totale; allons-nous confesser! »
La question est-elle « Est-il mal de voir autant de peau? » ou « Est-il souhaitable pour la société d’exposer dans l’espace publique autant de peau? » (Pas besoin de spécifier ici que ma définition de peau = nudité érotique.)
En ce qui me concerne, je considère que ce n’est pas souhaitable. Dis-je que nous ne devons plus en voir? Non. Mais je crois que le Québec regroupe un grand nombre de créateurs, dont des créateurs publicitaires; il faudrait peut-être leur donner la latitude de créer des pubs avec autre chose que le « sexe » comme concept. Nous pouvons voir d’excellentes publicités québécoises accrocheuses qui utilisent d’autres concepts publicitaires; nous sommes sur la bonne voie!
Vs vs souvenez de la pub en France qui disait: « Lundi je montre le haut »
Sharon Stone a commencé sa carrière en montrant le bas. Elle termine par le haut…
Hier soir, au Journal, il y avait 15 minutes sur ce film!C’est dire la puissance du marketing derrière la Moon…
À quoi rime cette discussion…? Re-Bof!
Pourquoi désirer un 6-pack lorsqu’on peut avoir un tonneau?
Tous les Empires à leur déclin se tournèrent vers les corps remodelés n’ayant plus de grands esprits et encore moins de grandes âmes .
Ces remodelages sont comme des masques pour cacher leurs déchéances
Pour ce qui est du sexisme les mouleurs de masques en étant privés de la femme objet se sont tournés vers l’homme objet, l’homme bébelle ayant deux fois plus en apparence de dents et de côtes que la normale .
Pour ce qui est des femmes en extase devant les »minimuscles » asexués nous avons vécus ce phénomème menteur avec les danses à 5 ou à dix avec un seul club de danseurs pas nus avec des femmes en folie et des centaines de clubs de danseuses nues avec des hommes avec bijoux élargis .
Les mensonges féministes des abuseurs de femmes est à son maximum avec ces beaux hommes épilés modelés parfumés et crétinisés
Pauvres gars ils y perdent leurs études et leurs vies et pauvres filles qui se prennent pour des hommes et se déguise en David d’une laideur à faire peur aux petits enfants
Après l’irrespect de la véritable féminité nous assistons à l’irrespect de la véritable masculanité.
Heeeeeee…. c’est parce que ça fait plus 25 ans que tout cela a commencé , vous êtes très en retard monsieur Lisée et votre réflexion n’est qu’a peine le début de la rognure d’ongle de ce qu’il as dire sur le phénomène! Vous devriez vous contenter de parler politique, vous avez beaucoup trop de travail à rattraper en sociologie des modes pour que ça en vaille la peine.