
Renaud Lachance s’explique… Enfin presque. Dans une lettre transmise aux médias lundi soir, le commissaire malmené depuis la publication du rapport de la commission Charbonneau se dit «victime de sa rigueur». Il est surtout victime de son analyse un peu courte.
M. Lachance avait une occasion en or de livrer le fond de sa pensée, et il l’a ratée. C’était au moment de publier son opinion divergente dans le rapport final.
Tandis que la juge France Charbonneau s’est appuyée sur une vingtaine de témoignages et des références à la preuve pour conclure à l’existence d’un lien indirect entre le financement des partis politiques et l’octroi des contrats au provincial, il s’est contenté d’un texte de 3 pages qui a éclipsé le rapport de 1 741 pages et ses 60 recommandations (pourtant rédigées d’un commun accord entre lui et la juge France Charbonneau). Un texte de trois pages. Dépourvu de toute référence à la preuve.
Renaud Lachance avait le devoir d’écrire pour convaincre dans le rapport. À défaut d’y être parvenu, il restera un incompris. Pour respecter ses obligations de confidentialité, il n’explique pas plus, dans sa lettre ouverte, comment et pourquoi il en est venu à rejeter autant de témoignages crédibles et à pratiquement blanchir l’argentier bénévole du PLQ, Marc Bibeau. Ce passage à vide est troublant venant d’un homme qui ne manque pourtant pas de rigueur et d’intelligence.
L’ancien vérificateur général du Québec a raison sur trois points.
Premièrement, il ne mérite pas d’être traîné dans la boue et d’être qualifié de taupe au Parti libéral et de saboteur de la commission.
Deuxièmement, ce fut une grave erreur de ne pas remplacer le commissaire Roderick Macdonald, décédé sans même avoir siégé. Seule France Charbonneau avait le pouvoir de remplacer le professeur absent, et elle a choisi de laisser une chaise vide à sa gauche, du début à la fin des travaux. Un troisième commissaire aurait pu servir de médiateur, atténuer les lignes de fracture entre Renaud Lachance et France Charbonneau, et permettre d’arriver à un rapport majoritaire à deux contre un.
Troisièmement, il faut garder les yeux sur l’essentiel: la mise en application des recommandations.
Malgré leur profond différend, France Charbonneau et Renaud Lachance appuient tous les deux ces recommandations. Il s’agit de 60 remparts pour contrer les stratagèmes de corruption et de collusion et ramener l’éthique au cœur du processus d’octroi des contrats publics au Québec.
Le but d’une commission d’enquête n’est jamais de faire la chasse aux coupables. C’est de trouver des solutions pour corriger le déficit démocratique et les dysfonctions de l’État.
Tout à fait incompréhensible que le commissaire manquant n’ait pas été remplacé.
Quant au nombre de « …soixante remparts pour contrer les stratagèmes de corruption… » c’est beaucoup au plan opérationnel dans une organisation.
Chose certaine, à un moment donné, « trop c’est pas comme assez »!
L’absence totale de remords laisse bien de la place à des regrets…de ne pas en avoir profité!
J’espère que la mollesse du rapport Charbonneau envers les principaux intervenants politique était volontaire afin de laisser toute la place aux enquêtes de police et que la police aura le courage de foutre son pied dans ce nid de guêpes malgré la sacro-sainte barrière du judiciaire et du législatif. Sinon, vu l’absence quasiment totale de conséquences, plusieurs entrepreneurs non initiés vont avoir d’immenses regrets dont celui de ne pas avoir profité de la manne quand certains grands argentiers les invitaient à souscrire à l’œuvre « salvatrice » de leur Parti. En effet il serait désastreux que ce débat plein de non-dits entre commissaires et population nous fasse dévier de l’essentiel et nous amène malencontreusement à une dilution des recommandations du rapport Charbonneau. Imaginez les effets d’un tel message par exemple dans toutes les petites administrations publiques de la province qui gardent jalousement un contrôle sans soumission de tous les contrats en bas de 25 000$ sans compter les contrats de 35 000$ soigneusement divisés en deux! Dans les faits nous pourrions nous retrouver dans une situation encore pire qu’avant!
Jacques Tremblay
Sainte-Luce, Qc
Monsieur Lachance manque de jugement et de discernement. Il confond rigueur et esprit obtus.
Tout ce qui grouille, grenouille, scribouille (De Gaulle) demeure sur sa faim, espérant que Jean Charest et/ou Pauline Marois soit mis au pilori, selon le parti de son coeur. Cela serait bien utile, parce que cela nous disculperait collectivement.
Eh bien, non. Toutes les autres recommandations de la Commission illustrent à quel point l’image du magazine McClean’s, d’un bonhomme Carnaval et de sa valise remplie de beaux dollars donnait dans le mille: la corruption était devenue une donnée culturelle québécoise, où le laxisme, l’ineptie, le détournement du regard, la « retenue » en matière de sanction, l’aveuglement volontaire dominaient allègrement, sans que personne ne manifeste son refus ou son indignation.
Les fulminations de Radio-Canada (Enquête), les hauts-le-coeur des journaux tabloïds n’auront donc pas lieu. Il faudra que les journalistes, commentateurs, chroniqueurs, têtes d’affiche médiatiques, scrutent de plus près comment le Québec dicte ses lois et règlements, assure leur respect et sanctionne, le cas échéant. Comment, aussi, les donneurs d’ordre peuvent susciter la concurrence. Cela exige, hélas, la lecture complète du rapport Charbonneau-Lachance et de gros efforts de réflexion. On préfère s’attarder, le plus longtemps possible, et jusqu’à l’épuisement des juristes, sur le cas Renaud Lachance.
2 visions totalement différentes: le comptable qui balance les colonnes de chiffres et la justicière qui cherche et veut un coupable. Il manquait un payeur de taxe qui aurait crié haut et fort ce que la populace réalise: une autre dépense inutile pour protéger les amis du Gouvernement. Personne n’est responsable de rien au Québec, surtout les politiciens, et surtout pas un ami du parti ! Et à Monsieur Tremblay de Ste-Luce: si la SQ avait VOULU enquêter, elle n’aurait pas avisé le Premier Ministre des dossiers ouverts. Nommer un fonctionnaire de carrière pour diriger sa police était une bonne manœuvre; rien ne pouvait justifier une enquête selon M. Gagné, même à Laval. Et le comble du ridicule: il dirige la tutelle de Laval !!!!!
Nonobstant que ce soit par rigueur, par aveuglement, par intimidation, sa dissidence offre au gouvernement l’excuse pour tabletter en tout ou en partie les recommandations du rapport de la Commission et il en demeurera entièrement responsable la juge l’ayant prévenu d’avance.
de 4, il a raison, il n’attend rien des libéraux puisqu’il a déjà encaissé 1 400 000$ pour son bon travail. La différence de salaire entre lui et La juge n’a surement pas aidé à réchauffer leur relation!!!
M. le commissaire:Tout en soulignant qu’aucun témoin n’avait reconnu avoir reçu indirectement un tel contrat en retour d’une contribution politique, il soutient qu’il devait exprimer ce désaccord «à cause de l’absence d’un tel témoignage et de la rigueur inhérente à (sa) profession».Si M. le commissaire n’a vu ou entendu aucun témoin, pourquoi n’a-t-il pas fait venir à la barre, Mms. Charest et Marc Bibeau . Il aurait pu en savoir un peu plus sur le financement des parties politiques.
Il aurait fallu à ce moment-là que la RESPONSABLE ; à ce que je sache Mme France Charbonneau a été nommée en charge de cette commission! Donc pourquoi blâmé le commissaire?
Ce que M. Lachance semble ne pas avoir compris; c’est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une preuve hors de tout doute raisonnable ou un aveu. La somme de preuves circonstantielles est suffisante pour porter un jugement.