
Si le débat des chefs d’hier soir n’a pas éloigné le PLQ de la victoire que lui permettent d’espérer les plus récents sondages au vote du 7 avril, il faudra en conclure que les dés de la campagne étaient jetés avant même que les quatre chefs ne se présentent à TVA pour un dernier affrontement.
Dans la mesure où le résultat du mois prochain se joue désormais sur la décision d’une frange très minoritaire mais très fluide de l’électorat, ce n’est pas impossible. Selon Léger Marketing, moins de la moitié des électeurs avaient l’intention de regarder le débat, et seulement un sur 10 disait pouvoir encore changer d’idée.
Si, par contre, Philippe Couillard avait encore besoin d’un excellent débat pour bétonner son avance, la dynamique des échanges d’hier soir a joué contre lui.
Le chef du PLQ a payé cher le sondage qui confirmait que l’écart entre sa formation et le PQ s’était creusé à son avantage au terme du débat de la semaine précédente. Il a été la cible d’une série de tirs nourris dont il n’est pas sorti complètement indemne.
Philippe Couillard
La performance du chef libéral a été plombée par le boulet de l’intégrité. En début de campagne, le PLQ a pris la décision stratégique de ne pas aller aux devants des coups en envoyant des signaux particulièrement lumineux sur le front de l’éthique.
Hier soir, ce vide a contribué à faire passer un mauvais quart d’heure à son chef. On peut taxer les rivaux de Philippe Couillard de démagogie collective sur l’affaire Porter et autres, mais le fait est que l’épisode du débat d’hier était inscrit dans le ciel de sa course au leadership de l’an dernier. En bout de piste, il était mal équipé pour neutraliser des attaques éminemment prévisibles.
En toute fin de débat, M. Couillard a baissé la garde sur la question de la langue. Il y a bien des façons de défendre les vertus du bilinguisme individuel, mais celle qui consistait à argumenter qu’un ouvrier d’usine québécois avait intérêt à pouvoir s’exprimer en anglais pour aider à convaincre un investisseur étranger des mérites du produit qu’il fabrique n’était franchement pas l’idée du siècle.
Pauline Marois
Par rapport au débat précédent, Pauline Marois a nettement mieux tiré son épingle du jeu. C’est autant, sinon plus, une question de contenant que de contenu — lequel n’était pas très différent du premier débat. L’hypothétique référendaire continue à lui donner du fil à retordre. Si le PQ gagne son pari électoral, la question va, de toute évidence, continuer à la hanter une fois de retour au pouvoir.
Cela dit, débattre en campagne électorale, c’est également séduire. Plus sereine et manifestement plus confortable assise derrière un pupitre que debout derrière un lutrin, Mme Marois a livré une prestation mieux ciblée et moins grinçante que la semaine précédente. Comme on n’attrape pas plus les électeurs que les mouches avec du vinaigre, la Pauline Marois du deuxième débat a sans doute été mieux reçue dans les salons des téléspectateurs que la mouture précédente.
François Legault
Pour ce qui pourrait bien être sa dernière apparition à vie sur ce genre de plateau, François Legault a donné une performance à la hauteur de sa détermination.
En canalisant efficacement l’énergie du désespoir, le chef de la CAQ ne peut cependant guère espérer mieux que d’avoir convaincu ceux qui l’appuient encore — en particulier la majorité fédéraliste de ses partisans — de ne pas lui faire faux bond d’ici le vote. Cela s’appelle faire le maximum pour sauver des meubles.
Françoise David
Idem pour Françoise David, dont la performance, hier soir, rappelait davantage la prestation de la gagnante du débat de 2012 que celle — un peu ampoulée — de la semaine précédente à Radio-Canada.
Comme le chef de la CAQ, la co-chef de Québec solidaire a fait ce qu’elle pouvait pour se mettre à l’abri de la polarisation du vote entre le PQ et le PLQ. Dans une lutte très serrée le 7 avril, la prestation de Françoise David pourrait avoir fait la différence entre une victoire ou une défaite et/ou un gouvernement majoritaire ou minoritaire pour le PQ.
Avec plus d’une semaine de campagne à venir d’ici le vote, l’effet débat a encore le temps de s’estomper. Cette semaine, le sondage de Léger Marketing a braqué les projecteurs sur le PLQ et l’hypothèse de son retour aux affaires.
Si la prochaine vague de sondages devait suggérer un changement de tendance en faveur du PQ, ce pourrait être un mal pour un bien pour Philippe Couillard. Dans cette campagne, la meilleure arme de chacun des principaux chefs, c’est l’épouvantail d’une victoire de son rival. On peut s’en désoler, mais cela ne change rien à l’affaire.
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À propos de Chantal Hébert
Chantal Hébert est chroniqueuse politique au Toronto Star depuis 1999. Elle signe également une chronique dans le magazine L’actualité et commente la politique à la radio (C’est pas trop tôt sur les ondes d’ICI Radio-Canada Première) et à la télévision (Les coulisses du pouvoir à RDI / ICI Radio-Canada Télé et At Issue à CBC). On peut la suivre sur Twitter : @ChantalHbert.
Le débat n’a pas éloigné le PLQ de la victoire? ?…La partisanerie se transforme-elle en intégrisme ? Hier,le non verbal de M.Couillard assumait clairement cette perte. Le problême de cette élection n’est pas pour qui on veut voter mais pour qui on ne veut pas voter…et là, il a encore une chance.
Je suis d’accord avec ce que vous dites : » Si le débat des chefs d’hier soir n’a pas éloigné le PLQ de la victoire que lui permettent d’espérer les plus récents sondages au vote du 7 avril, il faudra en conclure que les dés de la campagne étaient jetés avant même que les quatre chefs ne se présentent à TVA pour un dernier affrontement. » Et je dirais même « les dés étaient pipés ».
Pipés comment les dés vous direz ? C’est simple et bien connu il y a une masse critique d’électeurs sur l’ile de Montréal qui votent systématiquement PLQ, peu importe ce que ce parti fait, à fait ou propose, ça induit un méchant biais dans les résultats d’une élection !
Cette même clientèle captive du PLQ qui est anglophone et allophone s’informe principalement via les médias anglophones qui ont eux aussi ont un fort biais contre tout ce que fait, a fait ou projète le PQ et je crois que dans une très large mesure ces gens là sont plus branchés sur ce qui se passe ailleurs au Canada et aux USA qu’au Québec. Ce matin sur un de ces réseaux télévisés le point d’intérêt était le retour de Joan’s River au Tonight show lundi prochain (une production américaine).
Une dame qui habite une de ces circonscriptions captive et qui était invitée aux nouvelles de Mme Galipeau cette semaine disait : » Ils proposeraient un singe comme candidat PLQ dans ma circonscription que les gens voteraient pour lui tout de même ! « . Le biais est bien là, depuis très longtemps et les effets pervers de l’immigration (les immigrants adoptent d’avantage l’anglais et ses réseaux que le français et les médias francophones) contribuent à amplifier ce phénomène. À cette élection ci un autre facteur joue pour le PLQ, avant de quitter le pouvoir le PLQ a modifié la carte électorale en éliminant 3 circonscriptions en région pour les remplacer par 3 nouvelles sur l’ile de Montréal ce qui contribue à les favoriser.
En anglais on dirait que le PLQ bénéficie d’une « free ride » à Montréal. Sans ce fort biais en faveur du PLQ sur l’ile de Montréal, si cette clientèle captive au PLQ votait autrement qu’à 99% PLQ et sans l’effet de division des autres électeurs du Québec entre les autres partis en lice (ce qui est normal en démocratie) le PLQ ne volerait pas haut, je prédis même qu’il lui arriverait la même chose que ce qui arrive au PLC.
Malgré cette grande distorsion qui joue contre la démocratie au Québec, j’ai toujours espoir que dans l’isoloir le 7 avril une majorité de québécois remettre le PLQ à la place qu’il mérite : au mieux en 4 ième opposition et que le PQ sortira grand vainqueur.
😉
@ Claude
Complètement d’accord avec Vous, si nous pouvions faire en sorte qu’une plus grande partie de la population, à l’extérieur surtout de l’ile de Montréal, puisse se politiser davantage et s’intéresser sérieusement aux enjeux pour notre collectivité, une démocratie « effective » pourrait se développer.
Les médias anglophones nourrissent l’imaginaire d’une importante partie de l’électorat avec du contenu venant de l’extérieur et des intérêts bien souvent « étrangers » à la province . Les médias francophones ont bien souvent un biais inquiétant qui semble avoir été abondamment illustrer dans la campagne actuelle…
En passant, je me demande bien qui CHOISIT les photos qui accompagnent les articles et les blogues, l’auteur ou le fameux chef de pupitre!!! Et ce n’est pas la première que je perçois ainsi… Amusez-vous à découvrir celui ou celle qui n’est jamais » mal pris »…:-)
Ayant étudié en Marketing, je connais la force et l’importance de l’image, Mme. Marois qui regarde la marche de la tribune, donne une « image de quelqu’un « défait et abattu » …. Utile à qui déjà ????
Détail vous dites…. Peut-être….
Que faire pour combattre ce » défaut structurel » de notre Démocratie !!!! ( je parle ici, de l’information et du discours dominant qui nous est imposé au Québec.
Quoi qu’on dise, Quoi qu’on fasse, TOUS les citoyens sont perdants dans cette chasse aux sorcières francophones…. Même le progrès de la province en souffre….
Et NON, personne ne peut effacer les francophones de la surface du Québec… Pas à court terme, en tout cas… Résilience oblige….:-)
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« À cette élection ci un autre facteur joue pour le PLQ, avant de quitter le pouvoir le PLQ a modifié la carte électorale en éliminant 3 circonscriptions en région pour les remplacer par 3 nouvelles sur l’ile de Montréal ce qui contribue à les favoriser. »
Il y a des lois strictes qui définissent les circonscriptions électorales, la Loi précise que le nombre d’électeurs dans une circonscription ne peut être inférieur ni supérieur à plus de 25 % par rapport à la moyenne. Ce qui assure une représentation juste et égale a tout les citoyens. C’est le DGE qui propose la carte, et non pas les partis politiques… c’est le PQ qui voulait créer un déséquilibre en donnant plus de poids aux régions par rapport à la métropole. Vous devriez consulter electionsquebec.qc.ca pour vous éduquer sur le processus.
Que oui !
Il y a aussi un autre phénomène. Beaucoup d’électeurs libéraux plus âgés ou moins instruits, ont encore l’image du parti libéral de Jean Lesage ou même de Claude Ryan. Le parti libéral en ces temps là, représentait la frange progressiste de la société. Ils ne réalisent pas que Jean Charest a changé ce parti. N’oublions pas que Jean Charest est un conservateur. Il a juste tourné sa veste (en apparence) pour venir sur la scène provincial « remettre les québécois à leur place », après le référendum presque gagné 1995 (gagné mais volé). Le Canada anglais avait besoin de quelqu’un pour éviter que ça se reproduise. Il a accepté de jouer ce rôle (avec un petit 70,000 de bonus de son parti pour le convaincre). Le parti libéral d’aujourd’hui est surtout composé de conservateurs et d’affairistes en tout genre qui n’ont plus rien à voir avec l’époque Lesage (et Levesque qui était aussi un libéral ne l’oublions pas!)
Le mot « libéral » est trompeur. On devarit dire plutôt « libertarian »: moins d’état, liberté individuelle sacrée, aucun droit collectif reconnu…
Bon matin,le debat hier etait respectueux,et demontre,que 16 milliards de deficit pour le gouvernement liberal,pour le parti quebecois pour 18 mois de gouvernance 8 milliards de deficit,alors qui peut mettre un stop a la dette et la mettre stable et baisser les impots et les taxes des travailleurs et leur famille bien le choix est M.Legault alors pour moi mon choix est claire et si il faut changer les choses et faire le grand menage alors faut voter pour la CAQ car le Quebec ne peut se permetre de ne pas lui donner la chance de nous servir car il est le seul qui ma montrer qu’il va stabilise la dette qui est rendu a un point critique et il a avec des candidats qui ont faits des reorganisations dans des entreprises,voila les deux vieux partis depuis 40 ans et tout monde sais ou ont est rendu une dette de plus de 200 milliards plus 20 milliards pour l’entretient et le developpement de nos infrastructures alors le Quebec a besoin d’un grand menage et le tout doit passer par un tres grand nombre de personne pour aller voter et donner le traitement chock que le Quebec a besoin et M.Legault et sont equipe la CAQ doit avoir un vote fort pour faire les changements que la population a besoin.Bonne reflexion et bon vote car il y a un mais et le 7 avril le choix vous appartient a vous tous dans chacune de vos regions.
Les attaques mesquines et appuyées de monsieur Legault à l’encontre de monsieur Couillard établissent l’état de panique qui habite actuellement la Coalition Avenir Québec qui malgré ses bonnes idées n’a jamais été capable de se positionner sur l’échiquier politique québécois, contrairement à Québec Solidaire notamment.
Cette angoisse qui habite monsieur Legault, interprétée par plusieurs professionnels de l’information — mais heureusement pas par vous madame Hébert–, et présentée comme de véritables « faits d’armes » établi plutôt bien qu’on peut être de brillants analystes politiques et ne pas toujours être exceptionnels en psychologie pour ce qui est de sonder l’intérieur de ce qui se trouve dans l’esprit humaine.
La réalité est que le parti le plus « à risque » dans le vote du 7 avril prochain, c’est la Coalition Avenir Québec et les « faits d’armes » attribués, de monsieur Legault trahissent le vent d’une défaite assurée qui risque de s’abattre sur cette formation politique.
Si le blâme doit justement retomber sur qui que ce soit c’est bien sur monsieur Legault en personne qui a transformé son parti en valet de pied du Parti Québécois. La CAQ qui au cours de ces 18 derniers mois a été incapable de se tenir debout en devenant — référence au hockey que monsieur Legault affectionne tant –, ni plus ni moins que le club école du Parti Québécois.
Monsieur Legault est surtout hier, parvenu à démontrer qu’il était un souverainiste aigri et frustré, parfaitement incapable de tourner véritablement la page sur son passé.
Libéral & Couillard = entre autres:
1- corruption: on fera avec, en autant qu’on ne se fait pas prendre,
2- étique: on fera avec, en autant c’est légal,
3- langue: retour du bilinguisme à tout prix, les anglâs et les immigrants vont continuer à voter pour nous, et un portion de colonisé de francophones sans colonne
4- plan nord et construction navale: on déroule le tapis rouge rempli de subventions, les québécois paieront les infra-structures, et ils pourront aussi pour remettre l’environnement en bon étant…lorsque ce sera possible,
5- faut pas oublier nos ti-zamis, les docteurs: y a rien de trop cher pour eux, leurs représentants ont juste à dire ce qu’ils veulent, le docteur Barette notre nouvelle waitress prendra les commandes…
Monsieur Drouginsky, votre commentaire m’interroge la question suivante: êtes-vous psychologue professionnel ?
— Je peux répondre à votre question :
Je suis architecte diplômé, infographiste diplômé et paysagiste diplômé. Dans mon cursus éducationnel, j’ai passé plusieurs certificats en psychologie, sociologie et psychanalyse.
J’ai lu un certain nombre d’ouvrages qui sont en rapport avec ces matières, en économie aussi d’ailleurs et à titre personnel, j’ai suivi plusieurs psychothérapies, incluant une psychanalyse, j’ai eu aussi bien du plaisir à visiter la maison de Sigmund Freud à Wien (Autriche).
J’espère que ceci répondra pleinement à votre questionnement.
Serge Drougisnsky, vous avez oublié que vous êtes multilingues !
Tout ceci prouve que vous avez certainement une grande intelligence du savoir.
Malheureusement, il y a plus qu’une sorte d’intelligence, et il est rare que l’on retrouve chez un individu toutes les formes d’intelligence pouvant faire de lui une personne très équilibrée en tout. C’est cet équilibre qui permet l’harmonie entre tous…
Il faut tous faire avec. Mais tous sans exception et à vie, à part peut-être pour ceux qui sont atteint d’une quelconque forme de démence, notre cerveau nous permet de pouvoir améliorer nos lacunes.
C’est souvent ce qui explique en partie du moins, qu’un homme atteignant un âge qualifié d’avancée, s’adoucit, devient plus humain, plus conciliant, plus compréhensif, plus attentif, en développant une partie de son cerveau qui jusqu’à la souffrait d’une sorte d’atrophie. Ce que les femmes ont déjà développé bien avant la majorité des hommes.
p.s.: Merci pour votre réponse fort élaborée. Mais j’avais déjà compris que vous étiez plus un ingénieur (architecte) qu’un psychologue, les deux étant difficile à concilier dans le même individu, mais pas impossible à moins d’un certain détachement en développant des secteurs différents du cerveau avec autant d’importance. Ce qui n’est pas donné à tous, en même temps.
Couillard n’a pas été très fort. Sans aller dans la boue comme il dit, on peut retourner les arguments fallacieux contre ceux qui les utilisent. Par ex. les accusations pour ses dépôts dans un compte off shore. 1- c’est tout à fait légal 2- il n’avait pas à payer d’impôt, voir les premières pages du guide de déclarations du revenu. 3- il aurait pu dire qu’on ne peut faire confiance à des gens qui connaissent si peu notre système fiscal pour ne pas savoir cela.
Au point de vue de la langue, il a été très faible, son exemple ne tient pas la route. S’il perd ses élections, ce sera là son point faible. À travailler: langue et identité.
Marois comme à son habitude a une tendance très désagréable à étirer ses réponses sur un ton sirupeux au point de ne pas laisser de temps de parole aux autres. Plus capable. Quelqu’un pourrait-il lui dire d’être concise et précise.
David soulève de bonnes questions, malheureusement pour elle son inculture économique amène souvent son parti à faire des raccourcis et des fausses affirmations. Son parti vise les 10% des moins nantis. Elle n’aura pas mon vote.
Legault a vraiment été le meilleur, il a eu du punch, malgré qu’il a été parmi ceux que je dénoncent au premier paragraphe.
Non, pas terminée du tout la campagne et lorsqu’un ancien Libéral supplie les Québécois de ne pas remettre leur sort entre les mains du PLQ c’est peut-être le choc que ça prenait pour « réveiller » ceux que le Mesmeer Couillard avait presque réussi à endormir:
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/404121/votez-pq-dit-marc-bellemare
M.Bellemare les connaît bien les Libéraux et tous les tours qu’ils pont dans leurs sacs.