
Dans une analyse publiée à la fin de l’été, le sondeur Nik Nanos notait la remarquable popularité du Parti libéral de Justin Trudeau, presque un an après sa victoire électorale. Selon les sondages estivaux, les libéraux navigueraient une vingtaine de points devant les conservateurs dans les intentions de vote. Le NPD est loin derrière.
Sans vouloir enlever tout le mérite au nouveau gouvernement, l’analyste signalait néanmoins que le vide ambiant qui sévit du côté de l’opposition contribuait puissamment à son succès d’estime.
Il s’en est d’ailleurs fallu de peu que le Parti vert suive les conservateurs, le NPD et le Bloc québécois dans leur recherche de nouveaux chefs. Pendant une dizaine de jours le mois dernier, la leader du Parti vert, Elizabeth May, a entretenu le suspense quant à ses intentions à la suite de l’adoption, par ses militants, d’une résolution controversée appelant au boycottage d’Israël pour le traitement que cet État réserve aux Palestiniens. Au bout du compte, la seule et unique élue du parti au Parlement fédéral reste en selle, du moins pour le moment.
Sur le fond, la décision d’Elizabeth May ne change rien à la donne. Pour l’avenir prévisible, personne au Parlement ne menace sérieusement le gouvernement Trudeau. Jusqu’à preuve du contraire, l’automne fédéral sera libéral.
La droite et la gauche canadiennes sont en panne de vocations. Sous le couvert de courses au leadership au NPD et au PCC, l’opposition fédérale tente de se réinventer. Pour l’heure, l’opération est plutôt mal partie.
Cinq mois après le vote de désaveu qui a eu raison de Thomas Mulcair, la course à la succession néo-démocrate est au point mort. Si la tendance se maintient, l’establishment du parti devra se mettre à la recherche de recrues.
Le NPD s’est donné jusqu’à l’automne 2017 pour choisir son prochain chef. Mais pendant ce temps, les coffres du parti se vident et le NPD dépérit dans les intentions de vote. Faute de direction permanente, l’ancien parti de Jack Layton fonctionne à la petite semaine, en quête d’une cause à défendre qui soit rentable électoralement. Pendant la période de réflexion d’Elizabeth May, il s’est trouvé des commentateurs identifiés au NPD pour lancer l’idée de la recruter comme chef !
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Autant le NPD est en manque de candidats, autant le Parti conservateur, qui choisira son chef le printemps prochain, en aurait à donner. Il ne se passe plus une semaine sans qu’un aspirant, souvent plus obscur que le précédent, déclare son intention de succéder à Stephen Harper. Mais ce n’est pas parce qu’on se bouscule au portillon que les conservateurs auront l’embarras du choix d’un chef performant.
On est plutôt en voie d’assister à une course dans la course, alors que des ténors de la droite religieuse se mettent sur les rangs pour revendiquer le titre de champions du créneau antiavortement.
L’un d’entre eux, le Saskatchewanais Brad Trost, a fait connaître son projet par l’intermédiaire des médias sociaux tandis qu’il était en voyage… en Mongolie. Un autre, le député sortant ontarien Pierre Lemieux, battu l’an dernier, voudrait également être sur les rangs, non seulement pour dénoncer le droit à l’avortement, mais pour reprendre les armes contre le mariage entre personnes du même sexe.
Tout cela promet des débats cacophoniques, surtout qu’aucun des candidats dits sérieux ne s’est encore imposé comme un incontournable parmi les membres du parti ou dans le grand public.
Dans un passé encore récent, la succession au Parti québécois aurait retenu l’attention de davantage d’observateurs fédéraux que celles du NPD et des conservateurs, ne serait-ce que parce que le choix du prochain chef est plus rapproché dans le temps.
Sauf que depuis que le tandem Duceppe-Péladeau a mené le Bloc québécois au plus bas score de son histoire dans le vote populaire au dernier scrutin fédéral, le dossier du mouvement souverainiste québécois est plus ou moins classé dans la capitale fédérale.
S’il fallait nommer une course provinciale qui retient l’attention, ce serait plutôt la croisade de l’ancien ministre conservateur Jason Kenney pour réunifier la droite en Alberta et, par la suite, déloger le NPD du pouvoir à Edmonton en 2019. Justin Trudeau peut dormir en paix. Le front politique le plus chaud au Canada n’est pas à Ottawa, et il s’y prépare un baroud d’honneur entre conservateurs et néo-démocrates.
Lorsqu’on observe ici ou ailleurs le sort plutôt malheureux qu’on réserve aux vaincus….
On pourrait se demander si les humains que nous sommes, serions réellement faits pour la démocratie ou s’il n’y aurait finalement pas dans ce genre une sorte de prédominance irrépressible du monde animal qui comme dans la horde consiste à suivre le mâle dominant ou bien dans le meilleur des cas, comme chez les éléphants la matriarche émérite ?
En résumé, Justin Trudeau restera au pouvoir tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas quelqu’un pour le mettre KO 🙂
Cette sorte de conformisme primaire des populations doit être terriblement éreintant pour les commentateurs(ices) politiques qui doivent constamment réinventer une actualité dans laquelle il n’y a décidément que bien peu de mouvement.
« Justin Trudeau restera au pouvoir tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas quelqu’un pour le mettre KO«
1. Tant et aussi longtemps que les créationnistes et anti-progressistes qui se pointent au PCC séviront…
ou:
2. Tant et et aussi longtemps qu’un nouveau scandale des commandites (ou semblable) ne se produira.
@ Germain,
Sérieusement, avez-vous des réponses à toutes vos questions ? Ou cela repose-t-il sur des hypothèses ? Mettez-vous en doute le créationisme ?
Tout ce qui existe sur Terre et dans l’Univers a été créé pourtant. Le seul problème c’est qu’on ne sait pas toujours par qui ou par quoi ! Ni dans ou pour quel dessein. Ou si c’est un simple accident. Même Darwin qui était croyant éprouvait de la difficulté à résoudre le pourquoi et plus exactement le comment.
Mais Trudeau : il est beau, il est jeune, il est pour légaliser la marijuana 🙂
Imaginez la longue austérité qu’on va avoir quand quelqu’un, tôt ou tard, devra ramasser son désastre budgétaire.
les libéraux des trous de beigne
J’espère que les Conservateurs vont laisser les arriérés passéistes de la droite religieuse dans leur arrière-cour. Ils devraient regarder le Parti Républicain aux É-U depuis qu’il a été noyauté par les chrétiens fondamentalistes et qu’il vogue de président-pantin (Bush) à candidat pas si pire mais qui doivent se radicaliser pour plaire à l’aile religieuse (McCain et Romney) à candidat pathétique. Trump n’est pas si mal strictement sur cet aspect, il a bien des défauts mais ce n’est pas un jesus freak, cependant ils lui en ont imposé un comme co-listier, ainsi que la plate-forme la plus anti-avortement et anti-LGBT du parti depuis bien des années. Ils se rendent ridicules. Et ça ne paie pas, parce qu’ils devraient dominer franchement à cette élection, après 2 mandats démocrates consécutifs.