L’hôtel du vaudeville a accouché lundi d’une autre de ces truculentes comédies dont elle a le secret avec la démission du directeur général, Guy Hébert. Le putschiste drapé dans les habits du mensonge bénéficiera d’une retraite dorée qui tombe à point nommé, après 32 années de service.
M. Hébert était connu comme un homme avide de pouvoir, très impliqué dans les affaires courantes de la Ville. Son style de gestion, apprécié de l’administration Applebaum dans un contexte de crise politique et budgétaire, consistait à suivre à la trace les plus importants gestionnaires et à questionner leurs décisions. Ceux qui ont osé lui tenir tête l’ont payé cher.
Le directeur général a dépassé les bornes par son ingérence dans les activités courantes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
M. Hébert a court-circuité les négociations entre le chef Marc Parent et la Fraternité des policiers sur le projet pilote d’horaire de trois jours et demi. Il mettait sans cesse de la pression pour que les policiers émettent plus de contraventions, en suivant les opérations de sécurité routière à la semaine. Les rapports qui lui étaient expédiés lui permettaient de savoir quel policier donnait combien de contraventions à quelle heure du jour. Du jamais vu au SPVM. L’Association des cadres du SPVM et la Fraternité, habituellement à couteaux tirés, ont condamné à l’unisson son ingérence.
Guy Hébert s’est lui-même mis à la porte en s’emmêlant dans sa propre toile de mensonges. Lundi matin à son retour de vacances, il a nié avoir fait des appels au sous-ministre à la Sécurité publique, Martin Prud’homme, pour obtenir la tête du directeur du SPVM, Marc Parent. Ses démarches, faites dans le dos du maire Applebaum, n’étaient rien de moins qu’une expédition punitive contre un directeur de police qui a osé poser des questions sur l’octroi d’un contrat litigieux de 42 millions de dollars à la firme Cassidian, pour des services de communication de la police.
L’appel d’offres prévoyait l’installation de 12 antennes sur le territoire montréalais. Cassidian en a proposé sept, ce qui lui a permis de déposer une soumission beaucoup plus concurrentielle que celle de son rival, Motorola. M. Hébert siégeait à titre d’observateur sur le comité de sélection, ce qui est en soi inusité. Motorola a écrit au directeur général pour se plaindre du manque d’équité du processus d’appels d’offres, mais sans succès.
À Québec, la sortie de M. Hébert a tellement déplu que le cabinet du ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, a confirmé durant la journée qu’il avait bel et bien manœuvré en coulisses pour obtenir la tête de Marc Parent.
M. Hébert a outrepassé ses prérogatives puisque l’embauche ou le congédiement d’un directeur de police est une décision politique, relevant du conseil de ville et du conseil d’agglomération, avec l’approbation finale du ministre de la Sécurité publique. Il a trahi la confiance de son propre patron, le maire Applebaum. Et il a menti en pleine face aux journalistes.
L’exemple donné par le plus haut fonctionnaire de la Ville de Montréal est tout à fait navrant. Les élus devront tirer des leçons de leur choix. En janvier 2012, seul Vision Montréal s’opposait à la nomination de M. Hébert, qui était le poulain de Michael Applebaum. Celui-ci était le président du comité exécutif lorsque M. Hébert a été confirmé dans ses fonctions de directeur général. Tôt ou tard, le maire devra répondre de ses choix.
Rien ne nous surprends plus à la ville de Montréal. les scandales successifs, la manipulation, le manque de transparence sont devenus monnaie courante. Donc Ne pas se scandaliser outre mesure du désengagement des citoyens pour la politique municipale.
On verras bien ce que tout cela donnera aux prochaines élection de l’automne prochain, mais d’ici là, combien de soubresauts ternirons l ‘administration de Montréal, l’avenir nous surprendra encore davantage j,en suis certain.
Philippe
Les pommes pourrîtes se tiennent avec les «apple»s pourrîtes.