Un politicien dépassé

Un autre débat, le même constat. Pourquoi François Legault veut-il rester premier ministre du Québec, à part pour y laisser un tunnel en héritage ? 

Photo : Christian Blais pour L’actualité

La question a été posée d’emblée au débat de Radio-Canada jeudi, histoire d’alléger l’atmosphère, a expliqué l’animateur Patrice Roy : pourquoi vouloir diriger le Québec ?

Pour la démocratie, le destin national, l’avenir, ou pour que chacun puisse aller au bout de ses rêves, ont dit quatre des cinq chefs sur le plateau.

François Legault, lui, est parti de son exemple personnel de « p’tit gars de Sainte-Anne-de-Bellevue » pour ensuite mentionner l’importance d’enjeux comme l’éducation, la santé, l’économie, les gaz à effet de serre…

Cependant, durant les deux heures qui ont suivi, rien de tout cela ne s’est transformé en projets concrets. Le plan du premier ministre sortant se résume à « Continuons », mais encore plus qu’au débat de TVA la semaine dernière, il était frappant de constater à quel point ce mot d’ordre est limité, voire ancré dans le passé.

Gabriel Nadeau-Dubois, le chef parlementaire de Québec solidaire, a été le plus cinglant à cet égard, en rappelant à son adversaire que l’économie change partout sur la planète : « On n’est plus en 1994 ! »

De fait, qu’il s’agisse de la pénurie de main-d’œuvre, de l’état du système de santé, de la crise du logement, d’une économie verte… sur tous ces points, libéraux, solidaires, péquistes et conservateurs ont des propositions tournées vers l’avenir.

On peut en débattre, honnir les idées de droite, attaquer les propositions de gauche, trouver que Dominique Anglade s’accroche trop à son projet ÉCO ou que Paul St-Pierre Plamondon fait une obsession des « pouvoirs qui sont à Ottawa » (… un point sur lequel il a pourtant raison !). Au moins, chacun tente de brasser la cage et de s’adapter à un monde en transformation.

Et en face, il y a François Legault.

Pour lui, améliorer le sort des travailleuses de la santé et de l’éducation se limite à des hausses salariales ; l’accès à la propriété se règle en ayant des emplois mieux rémunérés ; l’inflation se combat à coups de chèques envoyés aux Québécois ; et appuyer la culture se résume (outre le fait de parler de ses lectures personnelles sur les réseaux sociaux) à augmenter le budget du ministère.

L’argent comme solution passe-partout… La recherche d’une meilleure qualité de vie a pourtant été la grande révélation de la pandémie. Conditions de travail améliorées et conciliation des vies professionnelle et privée sont devenues de vrais repères pour les gens. Cela ne fait pas partie du discours du chef caquiste.

Pas plus d’ailleurs que le manque de places en garderie, qui a un effet réel sur la place des femmes sur le marché du travail, comme l’a martelé Dominique Anglade à un François Legault agacé.

On cherche aussi le « plan costaud » en environnement dont le fondateur de la CAQ se targuait en point de presse après le débat. Ce sont plutôt Québec solidaire et le Parti québécois qui ont fait leurs devoirs à cet égard. La cheffe libérale, pour sa part, illustre bien à quel point l’enjeu est central quand elle promet qu’en tant que première ministre, il relèverait directement de sa responsabilité.

« La lutte contre les changements climatiques ne vous habite pas », a-t-elle d’ailleurs lancé à François Legault. C’est effectivement ce que l’on ressent. (Elle « n’habite pas » non plus Éric Duhaime, mais au moins, il n’a aucune prétention à ce sujet !)

En fait, le chef caquiste a balayé du revers de la main plusieurs idées de ses adversaires jeudi. Mais là aussi, les temps changent : les autres chefs n’hésitent pas à reconnaître à haute voix les points d’accord entre eux. Paul St-Pierre Plamondon a bien fait d’inviter François Legault à prendre le temps de considérer les propositions « avant de dire que c’est impossible ».

Le premier ministre sortant jouit bien sûr des atouts indiscutables que sont l’appui dans les sondages d’une part plus importante de la population que ses adversaires et une réélection assurée. Pourquoi en offrir plus quand les électeurs n’en veulent pas davantage ?

Le chef caquiste pourrait toutefois se faire la réflexion inverse : avec un tel niveau d’appui, et une telle confiance collective acquise durant la pandémie, pourquoi ne pas essayer de laisser sa marque ? Avoir de l’audace. Projeter le Québec dans 50 ans en donnant l’élan immédiatement. Marquer l’histoire autrement qu’en laissant un tunnel entre Québec et Lévis.

Au contraire, face à ses fougueux adversaires, François Legault vient de passer deux débats où il n’avait pas l’air d’un homme sage et raisonnable, mais plutôt d’un politicien dépassé. On pourrait appeler cela : de l’art d’être victorieux sans savoir mobiliser.

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Pouvoirs à Ottawa, dit Plamondon, que vous appuyez sur ce point? Desquels s’agit-il? Sûrement pas celui de l’éducation qui, tout provincial qu’il soit, est incroyablement mal géré par Québec depuis des lunes. Québec détient le palmarès du décrochage au Canada; un tiers des élèves inscrits dans les Cégeps ne terminent pas leurs études collégiales. Avec un semblable bilan, on pense que contingenter les places dans les Cégeps anglophones va sauver le français en terre d’Amérique. Non, mais vraiment, il est temps qu’on cesse de chercher de nouveaux pouvoirs alors qu’on exerce que misérablement ceux que personne ne conteste. Ai-je besoin de plus, de parler de la santé? On veut l’argent d’Ottawa mais on s’empresse aussitôt de décréter des baisses d’impôt. J’ai presqu’envie du NON MERCI de Rostand!

Que votre article est juste et fondé. Un PM d’un autre siècle et dépourvu de toute humilité pour comprendre qu’il n’est pas l’homme de la situation, que les algorithmes ont changé et qu’on ne discute plus des mêmes choses qu’il y a 50ans. Pour reprendre l’expression de madame Langlade “qu’est-ce qui vous habite, monsieur Legault ?” autre que votre arrogance habituelle, qui est la signature de ceux qui sont hors champ, en attendant d’être hors jeu; autre que votre mépris pour vos adversaries, au lieu d’apprendre de leur vision. Dans la posture, le dialogue, les idées et la forme, vous avez été mauvais, dans les 2 débats. Ce qui me peine et m’inquiète c’est qu’est-ce qui va arriver pendant au bout de 4 ans du Québec. On ne sera plus en pandémie, vous allez devoir travailler avec et dans l’Assemblée Nationale. Dans quel climat ?

Ce n’est pas encore une certitude que monsieur Legault laissera sa marque avec un tunnel Québec-Lévis, il nous est encore impossible de déterminer le coût du projet, pas plus qu’on ne connaît le nombre de kilomètres (12 à 15 ?), combien de voies, pas plus qu’on ne sait réellement la faisabilité, la viabilité, ni la durée pour livrer le projet… bref, on n’en est pas encore aux appels d’offres et les plus bas soumissionnaires ne vont probablement pas s’étriper pour offrir le meilleur prix.

Monsieur Legault laissera-t-il néanmoins sa marque dans l’histoire du Québec ? Selon moi oui ! La CAQ est parvenue en quelques années à réduire à la portion congrue toute forme d’opposition. Ainsi les partis peuvent-ils nous abreuver de tous les enjeux qu’ils veulent, aucun d’entre eux n’a la moindre chance de pouvoir mettre en œuvre quoique ce soit avant 2026 et encore rien ne dit que la CAQ ne sera pas reconduite avec ou sans Legault jusqu’en 2030 ou au-delà, puisque toute modification du mode de scrutin ne semble pas être un quelconque défi pour le peuple québécois….

C’est dire qu’en 2026-30, les débatteurs du 22 septembre seront ou auront été tous relégués aux oubliettes, incluant le toujours très jeune GDN, il ne restera dans la mémoire collective de la nation que François Legault. Tous les autres auront été effacés.

En 2018, quelques-uns de mes commentaires dans le magazine L’actualité, mettaient en garde la dérive qui existe avec les partis nationalistes qui partout dans le monde réussissent à éclipser toutes formes d’oppositions. C’est la magie du nationalisme. Or avec probablement 90 voire près de 100 députés, la CAQ ferait mourir d’envie des partis nationalistes comme Russie unie, le parti de Vladimir Poutine.

À l’époque quelques internautes dénonçaient mes allégations ce qui ipso facto me qualifiait dans cette catégorie ignoble de libéral corrompu qui littéralement saigne les bons, les vrais, les authentiques Québécois à blanc avec leurs sales manœuvres politiciennes. Le fait de témoigner ma sympathie à Philippe Couillard faisait de moi un salaud qui appuyait l’austérité, sauf que l’austérité c’est ce que nous vivons en 2022 avec l’inflation et pas avec le mesures budgétaires appliquées en 2014-15.

Oubliez donc les énergies renouvelables, une classe politique renouvelée, le réchauffement climatique, des logements abordables, des places pour tous dans des garderies subventionnées à 8,70 piasses/jour, renoncez une bonne fois pour toute à consulter un médecin de famille. Avec les GMF et plus de privé, ça ne sert pu à rien !

Embrassons plutôt avec passion ce bon, ce franc, ce vrai nationalisme qui nous tend les bras, ce nationalisme qui purifie le Québec, ce nationalisme qui restaure la fierté d’être Québecois, ce nationalisme qui place le « françâs » et sa culture de colonisés dans nos préoccupations de tous les instants.

Tant qu’à moi, je trouve que tout cela est vraiment très bien. Longue gouvernance à monsieur Legault qui m’aura ouvert les yeux en me montrant ce pays (cette nation) qui devrait être aussi le mien, finalement tel qu’il est, non tel que naïvement je voulais bien croire qu’il soit.

Les mots ne sont que des mots..des promesses suivent.
Chacun de nous a sa perception et son égo.
Ce n’est qu’au champ de « bataille » que la réalité s’impose.
Le pouvoir et la réalité attendent ceux qui ont promis de tout changer…
Qu’en est t’il des autres provinces sur le changement climatique..qu’en est t,’il des autres pays..
Ce n’est pas que le Québec qui doit « touner » au vert..

Les autres ne le font pas ou sont poches ? Quel beau prétexte pour ne rien faire ! Donner le bon exemple, n’est-ce pas une valeur de civilisation ?

Mme Boileau, merci pour votre opinion et votre travail.
Pour ma part j’ai vu chez M Legeault l’homme qui a beaucoup d’expérience dans la gouvernance du Québec. J’ai compris le comptable calculer le prix monetaire et les efforts à générer pour mettre en placec les idéaux lancés par les autres chefs. C’est un homme réaliste et sage. Il a d’excellents ministres de différents âges dans son cabinet et ensemble ils constituent le meilleur parti pour faire face aux enjeux majeurs actuels . C’est mon humble avis.

Et les 7000 morts en chsld ? Vous appuyez ça les criminels vous ?! Vous êtes loin d’être humble à mon avis

Une lecture qui est très pertinente. Oui, M. Légault représente la sécurité du passé et les autres partis le risque du Québec à venir à l’exception du PLQ dont la chef Mme Anglade serait avec la nouvelle génération mais son parti reste assis dans le passé avec M. Légault. On a besoin des deux forces. Souhaitons qu’en 2016 Messieurs Nadeau-Dubois et Plamondon se réunissent pour prendre la relève de la gouvernance du Québec des années 2030. À droite M. Duhaime deviendra une opposition nécessaire et un nouveau parti sera créé pour prendre la relève des membres de la prochaine génération des rêveurs qui seront toujours nécessaires et utiles pour le Québec.

Je ne voterai pas pour François Legault et j’ai pourtant le plus grand respect pour cet homme qui a su prendre les meilleures décisions au cours de la pandémie. Tous les partis d’opposition ont eu beau jeu de s’opposer. Leur chialage orchestré a fini par être lassant, irritant… Il faut concéder à François Legault que trainer une population derrière soi en ayant comme conseillers des scientifiques peu habitués à l’action, des gestionnaires peu habitués à être remis en question, une partie de la population qui ne comprend rien à ce qui se passe, une économie mondialisée qui ne répond plus, un gouvernement fédéral qui oublie de jouer son rôle trop heureux de ne briller qu’à l’international, un Poutine qui s’embrouille dans ses ambitions tsaristes et la liste est longue… mais le plus grand reproche est devenu le troisième lien… comme si cela ne concernait que Québec et Lévis… On oublie qu’il y a peu de chemins pour se rendre de Gaspé au Saguenay… de Montréal à la Malbaie mais tous les spécialistes du discours sont devenus des spécialistes en troisième lien… Que dire? Ils ont surtout martelé leurs dires… ayant l’impression, voire la certitude qu’il avaient trouvé la faille. Le Québec, je le connais bien, je l’ai parcouru de long en large. Ce que j’ai vu lors des débats c’est finalement un besoin de se ressaisir, de se réunir pour s’opposer. Je déteste le bruit, la hargne, les oppositions pour s’opposer. J’ai dépassé l’âge de François Legault et je comprends fort bien qu’il puisse être très fatigué… Et pourtant, il lui faut continuer à mettre de l’ordre en santé, en éducation, en environnement et tout le reste…

Que feriez pour embarquer dans un ring de boxe alors que vous allez vous retrouver à vous faire taper dessus par 4 adversaires? Et comment pensez vous que le brasseur de casseroles aurait géré l’état en temps de pandémie? Ouf … et notre ancien ministre libéral de la santé? Dans un système parlementaire où il faut dire NON quand le parti au pouvoir dit OUI et vice versa, rien proposer de mieux, démolir toute tentative d’améliorer … je vais prendre une chance pour ka CAQ parce que je ne peux me fier à aucun autre des chefs. Bizarre, décevant que vous jugiez la valeur d’un chef sur un débat … dont l’objectif de départ était clair : faire mal paraître celui à fait la job pendant 4 ans aux yeux des électeurs pour prendre sa place! Et bravo d’y avoir contribué!

M. Legault dans ses prises de bec avec Gabriel Nadeau Dubois donne l’impression qu’il tient mordicus à laisser le champs libre à Paul St-Pierre Plamondon chef du PQ. Pour lui c’est une normalité puisse que le PQ fait parti de son ADN politique ayant déjà été Ministre. Il doit se dire 2 partis politiques indépendantistes c’est trop vaut, mieux essayer d’en éliminer un pour pour meubler l’autre et essayer d’affaiblir QS dans ses riposte à l’assemblée Nationale. La preuve que son ADN Péquiste demeure, quand la question du référendum lui est posée dire OUI ou NON il semble être sans voix.

Très bonne analyse ! Bernard Landry a dit un jour de François Legault qu’il n’était qu’un carriériste rongé par l’ambition .. Il semblerait qu’il ait vu juste .. et ça n’augure rien de bon pour la suite des choses..

Bravo Mme Boileau ! Belle lucidité dans votre analyse du Débat de jeudi dernier. Merci !
Je retiens en particulier le segment qui mentionne que M. Legault, avec l’appui qu’on lui attribue, pourrait passer à l’Histoire. Pour cela il lui faudrait avoir une vision globale de la situation et non pas s’accrocher à des symboles tels que le 3e lien ou les barrages hydroélectriques.
Il devrait aussi comprendre que le point déterminant pour vaincre la pandémie, tout comme l’actuelle urgence climatique, vient surtout de l’engagement et de la solidarité, des citoyennes et des citoyens et non pas uniquement de la performance de son dirigeant politique.
Merci encore !

Je ne partage pas votre point de vue. Non , la seule réponse de la QAC n’est pas l’argent. Regardons ce qui a été réalisé et surtout de ce qu’il a hérité. Qui n’a pas entretenu les infrastructures (écoles entres autres!) Qui a foutu la merde dans le système de santé. Doit-on croire qu’en quatre ans la QAC allait réparer les erreurs des années passées. Vous tapez fort Madame. Je doute de votre objectivité, surtout pour une chroniqueuse de l’Actualité.

M. Legault est un homme d’affaires qui gère la province comme s’il s’agissait d’une compagnie, d’où sa réaction de répondre à toutes les situations avec de l’argent; c’est la nature même des affaires. Or, on ne peut gérer un état comme si c’était une compagnie et il a beau jeter de l’argent sur toutes sortes de problèmes, ça ne marche pas. On n’a qu’à voir le chaos dans le système de santé alors que la CAQ y a mis de l’argent et est partie en croisade contre le fédéral pour avoir plus d’argent… On oublie un peu trop facilement que derrière le système de santé ça prend des professionnels et du personnel pour que ça marche et on ne forme pas des médecins en criant «binne» mais, par exemple, en tentant des moyens innovateurs pour attirer les professionnels étrangers ici.

Un autre élément où M. Legault est tellement dépassé c’est toute la question autochtone dont ni vous ni les autres ne parlent mais qui est très explosive pour toutes sortes de raisons. Il a géré l’affaire Echaquan comme le font les systèmes coloniaux, en mettant un diachylon sur une plaie béante. Il a une peur irraisonnée des droits des peuples autochtones et se limite à faire l’autruche en fermant les yeux et espérant que ça ne bouge pas. Or, les enquêtes se suivent et se ressemblent depuis une cinquantaine d’années qui démontrent que les rapports avec les peuples autochtones doivent changer et qu’il est fondamental de respecter leurs droits fondamentaux dont le principal est celui à l’autodétermination (ce qui est très différent de l’autonomie gouvernementale).

Prenons la Déclaration des NU sur les droits des peuples autochtones que la communauté internationale, y compris le Canada, a mis plus de 30 ans à élaborer et qui comprend le minimum décent des droits des Premiers peuples et M. Legault ne trouve rien de mieux à faire que de faire l’épouvantail en faisant croire aux gens que les Autochtones auraient un droit de véto sur le développement économique de la province, ce qui est parfaitement et complètement faux. De se hérisser devant le fait que ceux qui occupent un territoire depuis des millénaires aient un mot à dire sur les projets qui les affectent directement est complètement dépassé et le temps du colonialisme de prédation achève. M. Legault devrait en prendre note et cesser de faire le dinosaure et s’activer à recréer les alliances avec les peuples autochtones qui ont si bien aidé nos ancêtres.

Madame Boileau,
Je ne suis pas d’accord avec vous du tout.
Il n’est pas le meilleur débateur c’est vrai mais c’est un homme qui a du cœur, un homme inspirant et un vrai leader. Il sait reconnaître le talent et l’encourage. Il a su s’entourer d’une équipe extraordinaire, talentueuse et il a fait beaucoup de choses qui nous ont touchées.
Un exemple: le travail transpartisan sur la violence faite aux femmes, aux enfants qui a abouti à des lois, des choses concrètes comme un accompagnement pour la plaignante pendant tout le processus…etc j’en aurait long à dire. Je suis une péquiste qui vote pour la caq cette année. Qui a rassemblé les premiers ministres des provinces pour parler au gouv. fédéral! C’est lui et il a été tout de suite choisi pour les représenter. Un leader.
Il est ouvert, gentil sait écouter et il agit!!! Ne pas oublier la pandémie qui a pris beaucoup de son temps.
Ce n’est pas un prof de littérature, c’est un homme qui a du cœur et du talent.

Francois Legault n’est pas dépassé, il est tout simplement réaliste. Il sait bien qu’il sera réélu et il est très conscient de l’immense tâche qui l’attend. Contrairement aux autres chefs qui peuvent faire des promesses irréalistes en sachant qu’ils ne prendront pas le pouvoir, François Legault ne peux jouer dans ce film puisqu’il sera confronté au cours des prochaines années au engagements qu’il aura pris durant cette campagne. Il se doit donc d’être réaliste, au risque de demeurer terne. Il suit ainsi l’exemple de Doug Ford en Ontario qui a été réélu de cette façon dernièrement.

Il y a des contraintes énormes à l’exercice du pouvoir au Québec et aucun parti ne serait en mesure de respecter l’ensemble de ses engagements. Les électeurs le savent implicitement et ils vont semble-t-il redonner le pouvoir à celui qui se veut le plus réaliste, pragmatique et dans la continuité lors de cette élection.

Il est facile pour les chroniqueurs et lecteurs de L’actualité de qualifier le premier ministre Legault d’homme du passé. On lui reproche de manquer de tonus dans la présente campagne électorale, mais c’est oublier qu’à cause de la pandémie de COVID-19, il a exercé l’équivalent de 2-3 mandats en un seul mandat. Ces mêmes chroniqueurs et lecteurs auraient-ils fait mieux en de telles circonstances? J’en doute fortement.

Pour ma part, je perçois surtout chez lui une grande fatigue, voire une certaine lassitude, face à un électorat qui, tel un enfant gâté, vandalise à qui mieux-mieux les pancartes des candidats de la CAQ et se préoccupe davantage de sa « libarté » que de ses responsabilités. Nul dirigeant n’est sans défaut, certes, mais j’y penserais à deux fois avant de me lancer dans des jugements catégoriques à son sujet.