Une rentrée forte en «péquisteries»

Même si les libéraux et les caquistes ne donnent pas leur place, c’est au PQ que la rentrée est la plus palpitante!

Le candidat à la direction du Parti québécois Jean-François Lisée s'adresse à des membres du parti à Laval, le 8 septembre 2016. (Photo: Mario Beauregard/La Presse canadienne)
Le candidat à la direction du Parti québécois Jean-François Lisée s’adresse à des membres du parti à Laval, le 8 septembre 2016. (Photo: Mario Beauregard/La Presse Canadienne)

C’était la rentrée à l’Assemblée nationale cette semaine. Contrairement à la récente rentrée scolaire, aucun parent n’a publié de photo de son marmot député sur Instagram. À croire qu’ils en ont honte.

Nos vaillants élus sont retournés sur les bancs de l’Assemblée nationale, et si leur première semaine est à l’image de ce que sera toute la session, le présent blogueur n’a pas à s’inquiéter pour son travail.

Pour le gouvernement libéral, c’est comme si c’était encore l’été, et on continue de nous passer des reprises. Les libéraux doivent répondre à des questions sur la vente de Rona, le conflit entre Uber et les taxis n’est toujours pas réglé, le ministre des Transports est pris dans une histoire d’éthique et Philippe Couillard fait quand même semblant que tout va bien.

Ajoutons par-dessus le tout un ancien caquiste débauché par le PLQ qui démissionne dans une affaire de vol de documents (ce qui nous amène à nous poser la question: est-ce la CAQ ou le PLQ qui a le plus gros problème de ressources humaines?), et vous avez un début de session qui ressemble vraiment beaucoup à la fin de la session précédente.

«Coudonc, est-ce que c’est rendu que Prise 2 diffuse la période de questions?» s’exclama de son sofa le passionné de politique.

Mais le vrai plaisir, c’est au Parti québécois qu’on le trouve, gracieuseté d’une course à la chefferie qui s’achève bientôt. Et pour honorer l’esprit de contradiction du PQ, les candidats entament la dernière ligne droite… en allant tout croche.

Jean-François Lisée est revenu sur son affirmation liant le controversé Adil Charkaoui à Alexandre Cloutier, afin de s’excuser d’avoir été démagogue. Aux journalistes, Lisée a expliqué qu’il s’était mal exprimé: comme le vilain barbu n’est pas membre du PQ, il ne peut pas «appuyer» qui que ce soit dans la course. (Oups! Est-ce que j’ai dit «afin de s’excuser d’avoir été démagogue»? Pardonnez-moi. Je voulais plutôt écrire «afin de faire un peu de sémantique». C’est presque pareil.)

Mais dans les médias, la première journée du PQ a été monopolisée par Martine Ouellet. Ou plutôt l’absence de Martine Ouellet, qui brillait par son omission dans une publicité du Parti québécois. Pourtant, presque tous les députés du parti y figuraient, en plus de l’accent de Sylvain Gaudreault, d’un chien errant qui passait par là, du fantôme de René Lévesque et de la collection de roches d’Agnès Maltais. Vraiment, tous y étaient, sauf Martine.

Complot fédéraliste? Malfaisance du parti? Martine qui tenait à dire une phrase différente des autres, ce qui ne marche pas super bien quand le concept c’est qu’à la fin tout le monde dit la même petite phrase en même temps? Nous ne le saurons jamais.

Martine-ecart

Le lendemain, un mystérieux message s’affichait sur le compte Twitter de la députée péquiste, avant de disparaître en moins de temps qu’il n’en faut à un caquiste pour accepter de passer aux libéraux: «Je suis Option nationale.»

Choc! Stupeur! Mais les 15 membres d’ON ont à peine eu le temps de s’exciter que, déjà, on nous sortait l’habituelle excuse «j’ai été piratée». Évidemment. La troisième candidate de la course à la chefferie d’un parti d’opposition: une cible de choix pour les hackers.

Notre conseil pour Mme Ouellet: trouvez-vous un mot de passe moins facile à deviner que «Referendum2018». Ça vous évitera d’avoir à tourner des vidéos où vous déclamez votre amour pour le PQ avec l’entrain d’une slameuse narcoleptique.


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Bref, toute une semaine pour la seule femme en lice dans cette course. Heureusement, les hommes sont là pour bien la paterner et la protéger d’elle-même. Jean-François Lisée, en lui expliquant que si elle continue à avoir ses propres idées, il ne pourra pas la garder dans son équipe quand il va devenir chef à sa place, et Alexandre Cloutier, pour révéler à tout le monde que la frêle et fragile toute petite Martine s’est sentie menacée en entendant Lisée la mettre en garde contre son hystérie latente.

Merci, les boys. Elle ne vous le dira pas, mais je suis sûr qu’elle l’apprécie.

Parlant d’Alexandre Cloutier, gageons que celui-ci a lâché un coup de fil à son imprimeur, jeudi, pour lui dire de mettre en veilleuse sa commande de nouvelles cartes d’affaires.

Il y a deux semaines, les analystes de sondages de Too close to call donnait à Cloutier 95 % des chances de l’emporter. Le voilà descendu à 49 %, contre un peu plus de 50 % pour Lisée.

Selon le dernier sondage Crop-La Presse, c’est la hausse des appuis chez les 55 ans et plus qui permet à Lisée de venir talonner Cloutier. Un véritable vent de jeunesse et de renouveau souffle donc sur la campagne de Lisée, comme en témoigne cette photo d’une assemblée tenue jeudi soir à Trois-Rivières, où il n’y a pas grand monde qui se fait carter quand il va à la SAQ, si vous voyez ce que je veux dire.

Bref, la course est plus serrée que jamais. Qui sera le prochain chef du PQ à perdre une élection face à un PLQ aussi populaire que l’herbe à poux? On le saura le 7 octobre.

Hiiiiii que c’est excitant!

Les commentaires sont fermés.

Ce sont les membres du parti qui vont élire le chef ! Mon petit doigt me dit que ce ne sera Martine Ouellet et P S Plamondon 1 Donc il reste le fade et insignifiant Alexandre Cloutier et le vétéran expérimenté Jean François Lisé . Question leadership , je ne comprends pas les 14 députés de l’ establishement péquiste qui apportent leur soutien à Alexandre !!!! Je ne vois aucun signe apparent de stature d’ homme d’ état en cette personne et qui plus es, doit rassembler les québecois pour les diriger vers l’ indépendance !

Le problème c’est que Lisée est une sorte de « lose cannon » imprévisible et qui peut faire impulsivement et sans réfléchir beaucoup de dommages à son propre parti alors que Cloutier est un être entendu et devinable qui se rapproche plus des jeunes que Lisée, jeunes qui représentent la clientèle qui fait tant défaut au PQ.

Selon moi, ni l’un, ni l’autre ne conduira le PQ au grand soir.

La cause du PQ est entendue et irrécupérable d’autant plus que d’autres déconnectés éthérés (Aussant et Dubois) enclenchent une énième « réflexion » sur le Québec d’aujourd’hui. Comme si on n’avait pas déjà réfléchi à ce genre de chose…