Dominic Vallières a, pendant plus de 10 ans, occupé les postes d’attaché de presse, porte-parole, rédacteur de discours et directeur des communications auprès d’élus de l’Assemblée nationale et des Communes (Parti québécois, Bloc québécois, Coalition Avenir Québec). Il est désormais directeur à l’agence TACT.
L’opposition rigide de Québec solidaire (QS) à l’augmentation de 30 % de la rémunération de base des députés de l’Assemblée nationale, prévue dans le projet de loi 24, sied bien au profil des électeurs traditionnels de la formation de gauche. Mais QS y voit aussi une manière de prendre ses distances avec un Parti québécois (PQ) qui se tasse perceptiblement sur sa gauche depuis l’arrivée de Paul St-Pierre Plamondon à sa direction.
En s’attaquant à une mesure tout sauf populaire, Gabriel Nadeau-Dubois et sa troupe tentent donc de faire d’une pierre deux coups. Et ils pourraient réussir.
C’est que les questions autour de la rémunération des députés suscitent un malaise ambulant, qui embête un gouvernement après l’autre chaque fois que le sujet revient sur le tapis.
Personnellement, ce n’est pas la hausse du salaire en tant que telle qui m’indispose. Je suis d’accord avec les recommandations de presque tous les comités qui se sont penchés sur la question : pour augmenter l’attractivité d’une fonction qui exige un engagement total, qui vient avec une perte importante de qualité de vie personnelle, qui force à mettre sur pause une trajectoire de carrière pour aller servir des idées, des gens, un parti politique — bref, qui demande souvent des sacrifices —, on doit payer en conséquence.
Mais je ne peux pas concevoir que depuis le temps qu’on discute du salaire des élus, on n’ait pas imaginé une autre manière de procéder que le mécanisme actuel. Des députés qui se votent eux-mêmes une augmentation, c’est gênant et c’est généralement la raison pour laquelle les gouvernements essaient d’enfouir les projets de loi sur le sujet dans le calendrier, sans aucun succès.
Prenons comme exemple la dernière fois où on a tenté le coup : juste avant Noël il y a quelques années, lors de la dernière journée de la session, on souhaitait profiter du brouhaha des bilans pour faire des ajustements fiscaux au bénéfice des députés. Manon Massé, co-porte-parole de QS, avait dit que les élus voulaient jouer au père Noël avec eux-mêmes. Le projet de loi n’a jamais été adopté.
Le contexte semble différent cette fois-ci, alors que Christian Dubé et son projet de loi 15 sur la réforme du réseau de la santé occupent beaucoup d’espace politique et médiatique. L’affaire soulève les passions, les groupes se succèdent en commission pour en parler. En prime, il y a cette nouvelle version du projet de troisième lien pour alimenter d’autres discussions. Quel bon moment pour revenir à la charge avec un projet de loi sur le salaire des députés, non ? Eh bien, non !
Peu importe le moment, il sera toujours mauvais… puisque c’est la méthode qui est injustifiable, et non le résultat.
Flairant la bonne affaire, QS a donc décidé de s’engouffrer dans la brèche, alors que les libéraux étaient d’accord avec le gouvernement et que le Parti québécois a semblé souffler le chaud et le froid avant d’emboîter partiellement le pas aux solidaires. Cette valse-hésitation du PQ aura pour conséquence que si le gouvernement choisit de repousser l’adoption de son projet de loi ou de l’amender, le mérite reviendra entièrement à QS.
Mais après que les récalcitrants eurent dit qu’ils utiliseraient tous les moyens à leur disposition pour s’opposer au projet de loi — ce qui était un peu puéril et qui a amené le premier ministre à menacer de recourir au bâillon —, quelqu’un chez QS a eu l’idée la plus lumineuse sur la question depuis longtemps : oui à la hausse, mais elle s’appliquera à compter de la prochaine législature, en 2026 (le PQ est d’accord sur ce point). Ce faisant, on reconnaît que le travail de député a changé, et qu’il doit être payé en conséquence, mais on évite le conflit d’intérêts au cœur du débat.
Cette proposition offre une voie de passage au gouvernement.
Reste que… pourquoi ne pas aller jusqu’au bout ? Oui à la hausse dès 2026, mais ajoutons l’adoption d’un nouveau mécanisme pour ne pas mettre les prochains gouvernements dans le même embarras que les précédents… Choisissons un indice, que ce soit l’indice des prix à la consommation, l’inflation, peu importe, plafonnons-le à 4 %, 5 % ou 6 % pour éviter des hausses indécentes, et réglons la question une fois pour toutes.
Respectons le travail de celles et ceux qui se penchent sur le sujet, respectons l’intelligence des citoyens et enlevons une épine du pied aux élus du futur qui n’auront plus à débattre, des semaines durant, de leur salaire et de leurs avantages sociaux. Un peu de pudeur, parfois, ça ne peut pas nuire !
Pendant que la gouvernement offre des peanut à ses employés, il veut se sauver avec le sac. L’inflation est là pour tous. Prévoyons une rémunération équitable pour tous, et cella une fois pour toute.
C’Est vrai qu’il est anormal que le salaire des débutés soit le meme depuis Ils devraient obtenir la meme depuis 10 ans, Il devraient avoir les memes augmentations annuelles que les employés. Présentement les employés de l’état se font offrir 9% sur 5 ans (1.75% par an). Les libéraux ont gelé sans vergogne le salaire dans leur période d’austérité sous prétexte que les contribuables québécois ne pouvaient en faire plus. Pourquoi les députés devraient avoir 3% par année? Si le peuple ne peut en faire plus pour les employés, il ne peut en faire plus pour les débutés
Bonjour,
Je suis d’avis que les augmentations qui seront votées devraient s’appliquer à la suite d’une prochaine élection !
Y-a-t-il des articles qui traitent de l’impact de l’augmentation sur l’allocation de transition pour un député défait ou qui termine un mandat ?