Comment ressusciter une amitié que l’on a négligée ?

La pandémie a été dure pour les relations amicales, mais il n’est pas trop tard pour renouer avec les personnes qui comptent pour vous. Aussi : comment arrêter de perdre tout votre temps sur Facebook et Instagram.

Notre chroniqueur Mathieu Charlebois répond à vos questions existentielles avec l’humour et le gros bon sens qu’on lui connaît. Pour lui soumettre les grands dilemmes qui vous chicotent, cliquez ici.

Durant la pandémie, plusieurs de mes amitiés sont tombées « en dormance ». J’ai envie de reprendre contact, mais je ne sais pas comment briser un aussi long silence.

On ne peut pas vivre sans nos amis. Mais, en même temps… on peut. On l’a presque tous fait, quand on avait tout juste l’énergie pour s’occuper de nous-mêmes et de notre famille. Tôt ou tard, cependant, ils nous manquent.

Au cours des mois sombres, il y a des amis avec qui le contact est resté facile. Généralement pour des raisons anodines : ils sont plus régulièrement sur Internet, ils habitent à côté, ils ont une piscine dont on voulait profiter cet été, etc.

Mais il y a aussi les amitiés que l’on risque de perdre si l’on n’y met pas un peu d’efforts. Ce sont souvent des gens que l’on croisait en personne, quelques fois par année, mais avec qui la relation était quand même profonde. On serait prêts à les voir durant une canicule même s’ils n’ont pas de piscine. C’est dire !

Et pourtant, on est là à regarder un courriel vide, sans savoir par où commencer. Peut-on vraiment débuter par « Très chère amie » si la phrase suivante ressemble à « Pis ? Quoi de neuf depuis un an et demi ? » On met finalement tout ça de côté en espérant avoir plus de courage demain. Divulgâcheur : demain n’amènera qu’un peu plus de honte.

Mais honte de quoi, exactement ?

S’il faut être deux pour bâtir une amitié, il faut également être deux pour la négliger. L’amie en question ne vous a pas écrit elle non plus. Lui en voulez-vous ? Sans doute pas. « Elle a sûrement ses raisons », vous dites-vous. Et vous avez les vôtres ! Les pandémies mondiales ont ceci de bien — et c’est leur seule qualité — qu’on les traverse tous ensemble. L’amie sait ce qui est arrivé. Elle était là également. Elle sait que votre amitié ne se résume pas à ces quelques mois de silence.

Mentionnez le temps passé depuis votre dernier contact. Sans tomber dans la flagellation, placez une ou deux phrases d’excuses, qui serviront aussi à souligner que vous ne voulez pas perdre cette belle relation. Puis, essayez tout de suite de trouver une date pour vos grandes retrouvailles, et ne lâchez pas le morceau tant que vous ne l’avez pas obtenue.

Rien n’est plus dangereux pour une amitié tombée en hibernation qu’un trop flou « on fait de quoi bientôt ». Il y a d’ailleurs de bonnes chances pour que ce soit les derniers mots que vous vous êtes dits, il y a un an et demi.

J’ai l’impression de perdre tout mon temps sur Instagram et Facebook. Que faire ?

Un seul mot pour vous : désagréable. Alors que de savants ingénieurs ont tout fait pour rendre leurs applications irrésistibles et faciles à utiliser, vous devez faire le chemin contraire et rendre l’expérience désagréable.

D’abord, désinstallez les applications. À partir de maintenant, vous allez à instagram.com et à facebook.com dans le fureteur de votre téléphone. Hors des applis, ces deux services sont, au mieux, fonctionnels. Au pire, ils sont désagréables à utiliser, et donc parfaits dans les circonstances. Pour Instagram, c’est encore « mieux » sur un ordinateur. Les photos de voyage de la cousine Sylvie sont jolies, mais pas assez pour endurer un tel niveau d’inconfort.