Chaleur : que faut-il craindre ?

Le dôme de chaleur qui s’est attardé sur l’Ouest canadien récemment a fait mal, très mal. Mais à partir de quel seuil faut-il se méfier de la chaleur ? Et les alertes sont-elles appropriées ?

Nathan Howard / AP Photo / La Presse Canadienne

Trois jours — et trois nuits ! — que la chaleur vous fait suer, que vous picorez des crudités parce que le reste vous écœure, que même votre chien bat en retraite quand vous tentez de le faire sortir… Les météorologues ont beau dire « non, ce n’est pas une canicule », vous avez chaud !  

Dans ces moments-là, bien des gens vendraient leur chemise pour que l’horaire des piscines municipales et des lieux publics climatisés soit prolongé. Or, avec les changements climatiques, les épisodes de grande chaleur se multiplient. Est-ce le temps de revoir la définition du mot « canicule » ? Encore faut-il s’entendre sur ce que c’est, sur ce qu’on risque, et savoir comment se protéger.

En fait, il n’existe pas de définition universelle de la canicule, que les météorologues préfèrent d’ailleurs appeler « vague de chaleur », car c’est la persistance d’une chaleur élevée pendant quelques jours qui la rend particulièrement dangereuse. Entre 1998 et 2017, selon l’Organisation mondiale de la santé, les vagues de chaleur ont tué 166 000 personnes dans le monde, dont 70 000 en Europe à l’été 2003.

Dans les régions beaucoup plus chaudes du globe, les vagues de chaleur sont aussi dangereuses, et vont de pair avec des sécheresses dévastatrices. Mais les populations, plus habituées aux températures élevées, savent mieux leur résister, avec des habitations conçues pour rester fraîches, par exemple. Les vagues de froid y engendrent par contre une très importante surmortalité.

Avertissement de chaleur, ou de chaleur extrême ?

Au Canada, Environnement Canada émet des avertissements de chaleur au-delà d’un seuil qui prend en compte les températures maximale et minimale, l’humidité, et le temps durant lequel ces conditions se maintiennent. Depuis 1979, ses prévisions incluent l’humidex, un indice composite qui, en réunissant chaleur et humidité, permet de quantifier le degré d’inconfort perçu par les gens. Un humidex de 40, par exemple, peut correspondre à 32 °C et 50 % d’humidité, ou encore à 38 °C et 20 % d’humidité. Les seuils d’alerte varient d’une région à l’autre, en fonction des normales météorologiques auxquelles la population est habituée.

Ainsi, pour tout le Québec, sauf le Nunavik, un avertissement de chaleur est émis par Environnement Canada quand, pendant au moins une heure, la température excède 30 °C et que l’humidex dépasse 40, ou bien encore lorsque la température se situe au-dessus de 40 °C, quelles que soient l’humidité et la durée. Ces conditions correspondent à celle au-delà de laquelle l’inconfort est considéré comme élevé et augmente le risque de coup de chaleur. 

Le Québec utilise aussi un autre indice pour évaluer la dangerosité de ces conditions, basé sur les seuils à partir desquels, dans chaque région, la persistance de la chaleur fait croître la mortalité de 50 % par rapport au taux habituel. Ces valeurs ont été déterminées une première fois en 2010 par une équipe de chercheurs de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), qui ont couplé les températures maximales et minimales relevées chaque jour d’été dans les stations météo avec le nombre de décès quotidiens entre 1981 et 2005. Pourquoi 50 % ? « Une plus petite augmentation n’est pas décelable, car le nombre de morts par jour n’est pas assez élevé pour que la différence soit statistiquement significative », précise le Dr Pierre Gosselin, médecin-conseil à l’INSPQ, à l’origine de ces études.

Cette analyse a permis d’établir des seuils de chaleur extrême, qui correspondent aux températures à partir desquelles la mortalité est susceptible de croître dans chacune des régions sociosanitaires du Québec. Les chercheurs n’ont par contre trouvé aucun lien entre la valeur de l’humidex et la surmortalité. 

Seuils de chaleur extrême (pendant trois jours)
Montréal, Laval, Montérégie et sud des LaurentidesBas-Saint-Laurent, Gaspésie, Côte-Nord, Nord du Québec, Nunavik et Terres-Cries-de-la-Baie-JamesAutres régions du Québec
Le jour33 °C31 °C31 °C
La nuit20 °C16 °C18 °C

« On sait bien qu’une température de 30 °C mesurée à une station météorologique signifie qu’il peut faire au-delà de 40 °C dans un logement au dernier étage au centre-ville, mais comme la surmortalité a été calculée à partir des données des stations météo, ce sont celles-ci que l’on considère pour émettre les avertissements », explique Pierre Gosselin. Les seuils de chaleur extrême sont recalculés tous les cinq ans, puisque la surmortalité est susceptible d’évoluer en fonction du vieillissement et de l’état de santé de la population. « On les a déjà recalculés deux fois et certains ont été légèrement abaissés », indique le médecin. 

Depuis 2010, le système SUPREME (système de surveillance et de prévention des impacts sanitaires des événements météorologiques extrêmes), mis au point par l’INSPQ, avertit par courriel les personnes du réseau de la santé, des services sociaux et de la sécurité civile appelées à devoir intervenir quand une chaleur extrême est prévue. L’alerte leur fournit des données sur le nombre moyen de décès, d’hospitalisations, d’admissions à l’urgence, de transports par ambulance et d’appels à Info-Santé, entre autres. Chaque direction de santé publique a un plan d’intervention qui peut comporter, par exemple, des avertissements à la population ou du porte-à-porte chez des groupes vulnérables. Le système déclenche aussi le nouveau Plan ministériel de gestion des épisodes de chaleur extrême, qui fait partie du Plan national de sécurité civile et vise à mieux coordonner les actions au niveau provincial.

De l’inconfort à la mort

Les effets de la chaleur dépendent de la température et de l’humidité, mais aussi de caractéristiques propres à chaque personne, comme son état de santé, son âge, son métier, ses conditions de vie et sa capacité à s’adapter, puisque le corps peut s’habituer à une hausse progressive des températures sans en souffrir. Voilà pourquoi les fortes chaleurs du début de saison sont en moyenne plus inconfortables et risquées que celles qui surviennent plus tard dans l’été.

Le stress thermique provoque des symptômes comme des maux de tête, des étourdissements ou des crampes de chaleur quand l’organisme peine à réguler la température corporelle. Tout cela rentre dans l’ordre lorsqu’on se place au frais et qu’on se réhydrate. 

L’épuisement par la chaleur est plus sérieux : il peut entraîner des vertiges, des troubles de la vision, des vomissements et des évanouissements. Le cœur bat plus vite, la pression artérielle peut diminuer, même si la température corporelle n’augmente pas forcément, on continue de transpirer abondamment. Il faut alors se réhydrater avec une boisson contenant de l’eau et des sels minéraux, comme les breuvages pour sportifs, un liquide de réhydratation ou une recette maison, à boire à petites gorgées pour ne pas déclencher de vomissements, se placer promptement au frais et se reposer. 

Le coup de chaleur est une urgence de santé qui peut conduire à la mort très rapidement. Il peut survenir après un épuisement par la chaleur, ou sans vraiment qu’il y ait de signe avant-coureur. Le corps perd sa capacité à maintenir sa température, qui grimpe au-delà de 40 °C, et de nombreux organes, dont le cerveau, sont touchés. Le coup de chaleur entraîne confusion, désorientation et problèmes de coordination. La peau devient rouge et sèche et les personnes qui le subissent peuvent ne pas se rendre compte qu’elles sont au plus mal. Sans un traitement d’urgence, 80 % des victimes d’un coup de chaleur risquent d’en mourir. Celles qui survivent peuvent en garder des séquelles, au cerveau ou aux reins, par exemple. En attendant l’ambulance, il faut refroidir au plus vite le corps en plongeant la personne dans de l’eau froide ou tiède, ou en l’arrosant tout en la ventilant. Les médicaments comme le Tylenol ne permettent pas de faire baisser la température. À l’hôpital, d’autres traitements visent à ramener la température du corps en deçà de 39 °C, notamment l’injection intraveineuse d’un soluté frais.

Qui est susceptible d’être affecté ?

Les jeunes enfants et les personnes âgées sont les plus sensibles à la chaleur, ainsi que ceux qui souffrent de certaines maladies comme des troubles cardiovasculaires, le diabète, l’obésité ou la sclérose en plaques. De nombreux médicaments risquent d’augmenter la sensibilité à la chaleur ou de voir leur effet modifié par celle-ci, tels les diurétiques, anticoagulants, antidépresseurs, antimigraineux ou médicaments pour la maladie de Parkinson ou les problèmes de la thyroïde. Une mauvaise condition physique et la prise d’alcool ou de drogues prédisposent aussi aux malaises causés par la chaleur, qui peut également exacerber les symptômes de nombreux troubles de santé mentale. 

Évidemment, les personnes qui exercent un métier physique ou qui travaillent en plein soleil s’exposent à un risque accru, ainsi que celles qui vivent dans des îlots de chaleur et des logements sans pièce climatisée. 

Des progrès timides

Seule une vague de chaleur extrême enclenche le plan des directions de santé publique et de la sécurité civile. Lorsqu’il fait chaud, piscines et jeux d’eau sont un havre de fraîcheur très apprécié par les familles. Aucune règle stricte n’oblige cependant les municipalités à prolonger les heures d’ouverture à l’annonce d’une vague de chaleur, même si plusieurs le font — quand le personnel est disponible. « Les personnes âgées, qui sont les plus susceptibles de souffrir d’un coup de chaleur, ont intérêt à prendre régulièrement des douches fraîches chez elles et à utiliser la climatisation ou, à défaut de celle-ci, un ventilateur, plutôt que de faire le déplacement à la piscine en pleine chaleur », estime le médecin.

La seule mesure qui a pour l’instant montré son efficacité pour diminuer la mortalité lors des vagues de chaleur est l’accès à au moins deux heures de climatisation par jour, qui permet au corps de récupérer.

« Il y a un effort majeur et urgent à faire dans les centres-villes pour adapter les logements aux nouvelles conditions climatiques : alors qu’on y retrouve encore beaucoup d’îlots de chaleur, c’est là que les taux de climatisation sont le plus bas et les logements le moins bien isolés », explique Pierre Gosselin, qui étudie le sujet depuis plus de 20 ans et qui termine la rédaction d’un gros rapport sur le volet santé de l’adaptation aux changements climatiques au Canada, qui sortira en novembre.

Depuis une dizaine d’années, le chercheur constate que le taux de climatisation augmente régulièrement. « Dans la région de Montréal, on estime que près de 80 % des ménages ont accès à au moins une pièce climatisée, et près de 50 % dans la région de Québec », précise-t-il. Dans ces deux seules villes, cela laisse cependant encore plus d’un million de personnes sans accès à la climatisation en dehors des lieux publics.

« À Montréal, sept arrondissements obligent déjà les citoyens à installer des toits blancs, ou verts, lors des travaux de réfection, ce qui aide à lutter contre les îlots de chaleur. Par contre, il n’y a aucun progrès dans le verdissement », regrette Pierre Gosselin. Même si les villes plantent de plus en plus d’arbres, cela ne compense pas la perte de canopée due à la coupe d’arbres matures à cause de l’agrile du frêne et des constructions immobilières ainsi que la destruction des boisés urbains et des milieux humides, qui contribuent aussi à contrer la chaleur. « Environ la moitié des jeunes arbres qu’on plante dans nos villes seront morts après cinq ans. Il faudrait de 20 à 25 jeunes arbres pour remplacer le couvert végétal que procure un seul arbre âgé de 40 ans. Or, actuellement, on remplace au mieux un arbre mature par deux jeunes. » 

À défaut de piscine ou de climatiseur, quand il fait chaud, vous pouvez vous réfugier à l’ombre d’un grand arbre, où la température ambiante peut être de quatre à cinq degrés plus basse qu’ailleurs, grâce à l’ombre et à l’évapotranspiration, qui font de chaque arbre un climatiseur naturel. Le hic, c’est que ce sont souvent les personnes qui ont le plus facilement accès à une piscine ou à la climatisation chez elles qui vivent dans les quartiers où l’on retrouve le plus de parcs et d’arbres matures. 

Temps de chien !

« Canicule » vient du mot latin signifiant « petite chienne ». Dès l’Antiquité, de grosses chaleurs étaient à redouter lorsque Canicula, l’étoile la plus brillante de la constellation du Grand Chien, semblait se lever en même temps que le Soleil sur l’Europe… soit en gros du 24 juillet au 24 août.

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Les commentaires sont fermés.

Je me demande si on ne devrait pas rendre obligatoire le visionnement de ce magnifique film d’animation de Frédéric Back : « L’Homme qui plantait des arbres » qui pourtant date de 1987, qui montre avec tellement de réalisme et de poésie combien l’arborescence est essentielle pour notre vie.

Cette narration n’était pourtant pas nouvelle, puisqu’elle est inspirée d’une nouvelle de cet écrivain quelquefois visionnaire qu’était Jean Giono. Cette nouvelle du même titre, publiée en 1954, illustre les effets de la chaleur et de la sécheresse dans un village de Provence. — Et cela comporte : la solution.

Aujourd’hui, il n’y a pas que ces paysans qui ont quitté leurs terres où il faisait bon vivre, c’est la planète toute entière qui souffre.

Je rejoins en tous points l’opinion de monsieur Gosselin sur le verdissement. Ce devrait être une priorité encore et toujours et pourtant éludée.

En attendant, n’ayons pas peur, ne négligeons pas les bienfaits de l’hydratation. Pouvoir boire, n’est-ce pas tellement bon ?

Je suis en phase avec vous sur le point de ¨verdissement¨ monsieur Drouginsky. Le hic, c’est que les villes ne sont pas conçues pour recevoir la quantité de verdissement nécessaire à l’équilibre naturel. Pas plus pour leurs déchets que leurs égouts d’ailleurs.
Je crois qu’on blâme à tort l’étalage urbain que je crois plutôt être LA réponse à la pollution et réchauffement. En forçant l’étalage urbain (vers le rural) de façon pensée, réfléchie et étudiée, on en arriverait à déconcentrer la production, donc, du même fait, la pollution et les ilots de chaleur intense, ainsi que le mouvement des populations travaillantes qui, ayant moins besoin de se déplacer loin, causeraient moins de pollution. Plus on s’éloigne des grandes villes surpeuplées et polluées, moins il y a d’air irrespirable, et moins la concentration de cette pollution est grande et plus il est facile de combattre efficacement par l’évolution technologique de plus en plus raffinée.
Plus vous envoyez ¨d’étrons¨ au même endroit pour les traiter, plus c’est difficile et les danger de déversements accidentels augmentent; alors que si cette même quantité était traitée dans 10, 20 endroits différents et répandus sur des terrains agricoles au lieu du fleuve, la production maréchaire et agricole ne pourrait s’en porter que mieux.
C’est là mon humble opinion à l’encontre de celle des pseudo-experts anti étalement urbain.

@ C. d’Anjou,

Merci pour vos commentaires qui sont toujours bien appréciés.

Malencontreusement, hélas, mille fois hélas, je ne suis pas d’accord avec vous. L’étalement urbain et non « l’étalage » comme vous l’écrivez, n’a pour ainsi dire jamais été la solution. Prenez les banlieues, elles foisonnent d’ilots de chaleur avec leurs multiples centres commerciaux.

Dès 1933, lors des Congrès internationaux d’architecture moderne, les architectes et les urbanistes du monde entier publient une Charte connue sous le nom de « Charte d’Athènes » qui prend en considération la plupart des enjeux de développements urbains.

Cette charte largement diffusée visait à faire de la ville un objet fonctionnel. On peut se demander pourquoi pendant maintenant presque 90 ans, les élus de toute part se sont acharnés à ne prendre presque jamais les bonnes décisions.

Les questions fondamentales liées au développement des villes de toutes tailles sont abordées. Le développement et l’aménagement. Il n’y a techniquement rien qui nous empêche actuellement et rien qui nous empêche en termes de réglementation d’adopter des pratiques cohérentes qui visent à corriger les erreurs passées et des pratiques obligatoires en terme de verdissement pour tous les nouveaux développements.

Certains diront : « Oui mais ! Il y a les coûts !!! », les coûts de ne pas faire les choses comme il faut risquent d’être bien supérieurs. Des aménagements bien planifiés ne font pas augmenter significativement la facture de plus de 2 ou 3%, 5% si on veut faire les choses à la perfection.

Nombres de villes ont été médiocrement conçues, certaines cependant mieux que d’autres. Toutes les villes, où que ce soit peuvent être aménagées ou réaménagées ou améliorées et lorsqu’on parle de verdissement, il n’y a pas que la plantation d’arbres. Des structures légères avec des plantes grimpantes font partie de la solution. Les constructions existantes peuvent être habillées de plantes. Toutes formes de canopées artificielles ou faites à partir de matériaux de récupération peuvent encore faire partie de la solution. Par exemple avec ces tonnes de matières plastiques qu’on arrive difficilement à parvenir à recycler.

La seule chose qui manque vraiment, c’est : la volonté. Lorsqu’il y a une volonté, il y a toujours un chemin.

Vos commentaires monsieur d’Anjou s’adressaient à la bonne personne. Je suis architecte diplômé, titulaire de plusieurs certificats en urbanisme, paysagiste diplômé, j’ai suivi une spécialisation en architecture bioclimatique voici près de 40 ans. Les problèmes actuels nous les pressentions, c’est la raison pour laquelle nous avions développé plusieurs pistes de solutions. J’ai obtenu mes diplômes sur deux Continents.

Mais tout ça au Québec eh bien on s’en fout. — À la prochaine fois ! Comme disait : Ti-Poil…. Si je ne m’abuse.

Évidemment, comme architecte diplômé que vous êtes, vos connaissances en aménagement urbain sont de loin plus vastes que les miennes, va de soi.
En passant, merci de corriger mon mot ¨étalage¨ pour le mot exact qu’est l’étalement.
Par contre, quand vous dites:¨ Prenez les banlieues, elles foisonnent d’ilots de chaleur avec leurs multiples centres commerciaux. ¨, vous renforcez mon point de vue en ce sens que l’on reste dans la proximité des grands centres, des métropoles, qui sont LA principale source de bien des problèmes de ¨concentration de la pollution¨. Justement parce que les banlieues agissent exactement comme les grandes villes ( ne voit-on pas des centaines de petits villages qui imitent ce que font les grandes villes juste pour se montrer modernes) : coupe à blanc pour se développer, attraction des grands centres d’achat pour sortir les gens de la métropole, attraction également des grandes entreprises pour créer de l’emploi, etc, etc. et tout ça pour supposément éviter d’éloigner la production de la consommation en passant outre au problème ainsi causé.
En décentralisant tous ces éléments en les ¨étalant¨ sur l’immensité de notre territoire au même titre que l’agriculture (qui ne saurait souffrir d’être en ville), et en créant un réseau efficace de transport et circulation des biens, je demeure convaincu que bien des problèmes seraient ainsi diminués et même évités. C’est peut-être utopique, mais c’est ce que je pense.
(Petite anecdote en passant. Il y a quinze ans, quand j’ai construit mon chalet, j’ai installé une toiture de bardeau d’asphalte le plus près possible du blanc (gris très pâle), mais malheureusement, comme je suis en forêt, la sève des arbres entrainée par la pluie a fait en sorte que ma toiture est devenus noire par les champignons microscopiques; ce qui n’aide en rien la réflexion des rayons solaires. Donc, de telles toitures seraient plus efficaces ¨en ville¨).
Au plaisir d’échanger à nouveau.

@ Bonjour monsieur d’Anjou,

J’espère que vous aurez l’occasion de lire cette réponse. J’aime bien votre anecdote qui démontre qu’on n’est pas toujours récompensé malgré de bonnes intentions.

Dans vos commentaires, vous mélangiez en fait deux concepts qui sont différents : L’étalement urbain et la décentralisation. La décentralisation urbaine est un bon concept qui permet de répartir la population de façon plus équilibrée sur un territoire donné. D’offrir les mêmes services qu’aux habitants des grands centres urbains et même de connecter la population avec les joies de la nature.

Je suis pleinement d’accord avec vous qu’il y a en la matière place à de grandes améliorations au Québec, surtout lorsque nos politiciens entendent donner un coup-de-pouce aux régions. Mais pour se faire cela prendrait une politique urbaine et de l’aménagement du territoire qui soit cohérente et audacieuse.

Pour le moment, je ne vois pas grand-chose qui aille dans ce sens-là et ce sans partisannerie. Qui sait ? Les choses pourraient un jour changer lorsqu’il y aura une volonté politique et une volonté commune partagée par tous ?

En attendant, on va continuer de vouloir édifier des tunnels qui pourraient nous revenir à 15 milliards au lieu de construire des passerelles et des ponts là où il y en a le plus besoin.

Tout à fait d’accord avec votre énoncé. Et, en effet, il faut discerner ¨étalement¨ et ¨décentralisation¨. L’étalement tenant rarement en ligne de compte l’empiètement sur les terres agricoles qui nourrissent le peuple et la décentralisation qui distribuerait les développements industriels et manufacturiers en différents endroits dans les régions afin de sortir des pièges des méga-métropoles surchauffées et polluantes.
Bonne fin de semaine à vous.

@ C. d’Anjou,

Vous avez très bien compris le concept. Bin, vous voyez, nous sommes parvenus à nous mettre d’accord. Bonne fin de semaine à vous aussi.