Ont collaboré à ces conseils en vue des (petits) rassemblements à Noël : les Drs Caroline Quach-Thanh (Hôpital Sainte-Justine), Karl Weiss (Hôpital général juif), Gaston De Serres (Institut national de santé publique du Québec) et les professeurs Benoît Mâsse (Université de Montréal) et Marc Brisson (Université Laval).
Prioriser : même si les rassemblements sont autorisés, pas question de faire tout le tour de la famille en multipliant les rencontres pendant quatre jours ! Il faut s’en tenir à l’essentiel.
La pandémie n’est pas là pour l’éternité, et ceux qui se sentent capables d’attendre le retour des beaux jours ou un vaccin pour fêter Noël devraient le faire. Guirlandes et barbecue au parc ou dans la cour au printemps, pourquoi pas ?
Pour prioriser les personnes à voir, deux choses sont à considérer : leur âge, ou leur risque d’avoir une COVID sévère, et leur santé mentale. Certains parents âgés qu’on écarte d’un souper pour les protéger malgré eux peuvent être extrêmement affectés sur le plan moral, alors que d’autres le seront moins. Le fait d’en discuter ouvertement peut aider à trouver la meilleure solution. Les personnes qui sont en contact avec d’autres au travail ou à l’école sont les plus susceptibles d’amener le virus dans une rencontre de famille, ainsi que celles qui ont tendance à ne pas suivre les règles, voire à nier la pandémie. Les gens vulnérables seraient plus en sécurité avec des télétravailleurs qu’avec des gens qui multiplient les contacts sur leur lieu de travail. Les ados qui font l’école à distance, eux, souffrent beaucoup de solitude, et on peut envisager des rencontres entre cousins ou amis, sans aînés.
Planifier : puisqu’il va falloir faire des choix probablement déchirants, autant y penser d’avance pour bien planifier les quelques jours pendant lesquels les rassemblements sont possibles. Prévoir des rencontres plus courtes, ou à l’extérieur, pour minimiser les risques.
Annuler : une personne qui a des symptômes ou qui attend le résultat d’un test de dépistage ne devrait participer à aucun rassemblement, tout comme les personnes avec lesquelles elle vit.
Se préparer : les deux semaines avant Noël, un effort particulier doit être fait pour respecter à la lettre les consignes liées à la distanciation, au lavage de mains et au port du masque. Québec a choisi de limiter l’isolement recommandé à une semaine, mais pour maximiser les chances de ne pas manquer ces rencontres tant attendues, mieux vaut ne pas courir le risque de contracter le virus la semaine précédente non plus. Il faut s’abstenir d’aller dans les centres commerciaux où il y aura foule, acheter épicerie et cadeaux d’avance autant que possible pour éviter l’affluence, envoyer une seule personne magasiner plutôt que plusieurs, et éviter tout contact non nécessaire.
Ne pas se faire tester la veille par prévention. D’une part, c’est inutile, puisque le test renseigne simplement sur l’état infectieux de la personne au moment du test. D’autre part, c’est un excellent moyen d’engorger le système de santé, d’accroître les dépenses publiques et de mobiliser des personnes qui ont elles aussi envie de passer un beau Noël.
Organiser des rencontres en vidéo de façon stratégique : on peut définir d’un commun accord une seule bulle familiale pour le temps des Fêtes (par exemple grands-parents + parents + enfants) et favoriser un Noël sur Zoom ou sur un autre outil vidéo entre les bulles, avec la belle-famille par exemple ou les cousins. Ou mêler des invités à distance et en présence.
Privilégier le domicile le plus grand pour une rencontre à l’intérieur, afin de faciliter la distanciation et d’avoir un plus grand volume d’air.
Se déplacer seulement entre zones d’une même couleur et s’organiser pour ne pas avoir de contact en chemin (si on veut grignoter en route, acheter la nourriture avant de partir). Pas de covoiturage réunissant des personnes qui ne résident pas ensemble.
S’habiller chaudement pour essayer de passer le plus de temps possible dehors pendant la réunion de famille (on se croise les doigts pour avoir une météo clémente !).
Aérer les pièces avant, pendant et après une rencontre à l’intérieur. Ouvrir les fenêtres à intervalles réguliers là où on se réunit et laisser une fenêtre ouverte dans une autre pièce.
Ne pas stresser avec les décorations de Noël. Essayer quand même de faire en sorte qu’elles n’encombrent pas trop l’espace (si vous prévoyez recevoir, évitez le sapin qui prend la moitié du salon…).
Préparer le festin avec un masque et des mains bien propres. Les buffets cette année, c’est non ! Idéalement, une seule personne fait le service, avec un masque. On peut se répartir la tâche et confier chaque plat à quelqu’un de précis.
Espacer l’arrivée et le départ des invités pour éviter les contacts rapprochés prolongés dans l’entrée.
Garder un masque à l’intérieur en tout temps, sauf pour boire et manger, évidemment. Les jeunes enfants peuvent être masqués pour l’occasion, si possible. Transformer Noël en bal masqué peut même devenir un jeu !
Prévoir du gel hydroalcoolique pour les invités ou apporter le sien chez les autres, et se laver les mains, particulièrement en arrivant et avant de passer à table.
Noter la date et la liste des invités pour faciliter le traçage au cas où il y aurait transmission.
Minimiser les contacts après les Fêtes, idéalement jusqu’à deux semaines suivant la dernière rencontre, soit jusqu’au 10 janvier. Le jour de l’An se fêtera à distance.
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Exactement comme je pense mais ma famille en France veux absolument croire encore au Père Noël…