Faut-il avoir peur… de grossir ?

Tous ces kilos en trop finiront par coûter cher et nuiront à la santé de la population.

Photo : Fernando Trabanco Fotografia / Getty Images

Si la tendance se maintient, le Québec comptera près de deux millions d’obèses en 2030, selon une projection réalisée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Parmi les adultes, au moins 22 % des hommes et 18 % des femmes auront alors un indice de masse corporelle supérieur à 30 (le seuil qui définit l’obésité), contre 18 % et 15 % en 2013. Près des deux tiers des hommes et de la moitié des femmes auront un indice de masse corporelle supérieur à 25, qui indique un surplus de poids. Ces calculs tiennent compte de l’augmentation prévue de la population québécoise, de son vieillissement et de la tendance récente à un certain ralentissement de l’épidémie d’obésité déjà constaté en Europe et aux États-Unis.

Même si les gens trop gros ne sont pas tous malades, ces kilos superflus vont coûter cher et nuire à la santé de la population. En 2015, l’INSPQ avait estimé à environ 1,5 milliard de dollars par an le fardeau de l’obésité au Québec, en calculant la différence d’utilisation des services de santé entre les personnes obèses et le reste de la population adulte. La facture à venir n’a pas été évaluée, mais elle risque fort d’augmenter. Les Québécois souffriront aussi d’être, en moyenne, à la fois plus gros et plus vieux : les chercheurs s’attendent par exemple à ce que le pourcentage de la population qui souffre d’hypertension augmente nettement, car surpoids et âge accroissent tous deux le risque d’hypertension.

La bonne nouvelle, selon les calculs des chercheurs, c’est que ce phénomène est évitable. Tout tient aux habitudes de vie, qui, en principe, peuvent être modifiées par des programmes de prévention efficaces.

Jusqu’à présent, cependant, la plupart des gouvernements ont eu tendance à croire aux miracles quant à l’efficacité de leurs plans d’action pour faire maigrir la population, notent les spécialistes. Au Québec, par exemple, le plan gouvernemental de 2006 prévoyait faire baisser de deux points de pourcentage la prévalence de l’obésité pour 2012. Elle a plutôt augmenté de quatre points ! Il faudra mettre beaucoup plus d’efforts si on veut des résultats. Au Québec, les différents paliers de gouvernement consacrent annuellement près de 4 000 dollars par habitant à la santé de la population. Mais moins de 200 dollars vont à l’ensemble des programmes de santé publique !

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Ce qui manque dans cet article, ce serait précisément de savoir ce que sont ces « programmes de prévention efficaces ».

— Accessoirement : Pourquoi les gens ne les suivent pas ou pas toujours ou seulement pour une durée limitée ?

— Accessoirement encore : Pourquoi quand des programmes existent, ils ne marchent pas pour tout le monde ? Faudrait-il avoir des programmes plus personnalisés ?

— Accessoirement toujours : Quel type de suivi faudrait-il envisager pour obtenir de très bons résultats pour tous ?

— Finalement, n’est-il pas une relation entre ce que nous mangeons, ce que nous sommes, notre estime de soi et notre pouvoir d’achat ? Et aussi… quelques valeurs sociétales.

Ces quelques questions sont en quelques sortes des petits « zakouski » ; le « bortsch » ce sera pour une autre fois….

Preuve par 4 que nous vivons dans une société occidentale d’enfants gâtés où l’abondance est prise pour acquise.

T’sé quand un de tes gros problèmes de santé est l’obésité…