La tique à pattes noires étend son territoire, poussée vers le nord par les changements climatiques. Souvent porteuse de la bactérie Borrelia burgdorferi, responsable de la maladie de Lyme, elle est étroitement surveillée par l’Institut national de santé publique du Québec.
En 2020, 247 personnes ont contracté cette infection transmise par la tique dans la province ; c’est quatre fois plus qu’en 2014. La plupart des cas ont été déclarés en Montérégie et en Estrie, mais certains ont été observés jusqu’au Saguenay. Dans des coins de la Montérégie, le quart des tiques sont porteuses de la bactérie.
Les tiques ne sautent pas. Elles se fixent à la peau — souvent dans un repli — lorsque l’on touche la végétation dans une forêt, des hautes herbes ou un jardin à proximité.
Si l’insecte est retiré avec une pince dans les 24 heures après la morsure, le risque est quasiment nul. Sinon, la maladie peut apparaître à mesure que la bactérie se dissémine dans le corps. Les symptômes se manifestent généralement au cours du mois suivant. Une tache rouge indolore, grandissant autour de la morsure, est typique mais pas toujours présente. Fatigue, fièvre et douleurs articulaires peuvent aussi être les premiers signes. Comme ces symptômes ne sont pas propres à la maladie de Lyme, les médecins risquent de passer à côté du diagnostic, surtout là où les tiques sont peu présentes. « Nos études montrent toutefois qu’ils reconnaissent de mieux en mieux la maladie », dit le Dr Alex Carignan, qui étudie la maladie de Lyme à l’Université de Sherbrooke. Après plusieurs mois sans soins, des atteintes cardiaques, une paralysie faciale ou une forme d’arthrite sont possibles.
La maladie se traite avec un antibiotique. Dans les régions où les tiques sont très présentes, on peut aussi prévenir son apparition avec une dose unique d’antibiotique donnée aux gens mordus, même s’ils n’ont pas de symptômes.
Une fois que l’antibiotique a éliminé la bactérie, il arrive que les symptômes persistent durant des mois, sans que l’on comprenne bien pourquoi. L’existence d’une forme chronique de la maladie, distincte de cette forme longue, fait débat. Certaines cliniques privées prétendent pouvoir la détecter et la soigner, mais l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux a conclu, après une analyse poussée, que rien ne prouve qu’elle existe. Il conseille néanmoins d’améliorer la prise en charge des patients, même en l’absence d’un diagnostic clair, et de leur proposer seulement des traitements faisant partie de protocoles de recherche.
Cet article a été publié dans le numéro de juillet-août 2021 de L’actualité.
C’est étrange que vous ne mentionnez pas le site et-tick,ca qui permet de faire identifier la tique à partir d’une photo pour savoir si elle est porteuse de la maladie de Lyme. Le site est bilingue, gratuit et déployé à l’échelle du pays. Jade Savage, entomologiste et professeur à Bishop en est la responsable.
Merci, France, pour l’info ! Et merci bien sûr à Valérie Borde pour l’article !