En utilisant le système de reconnaissance faciale Face ID pour verrouiller votre téléphone, vous avez seulement une chance sur un million qu’une autre personne puisse le débloquer, garantit Apple aux acheteurs de son dernier iPhone. En Chine, l’application du géant du commerce Alibaba, qui intègre un système similaire, permet depuis peu de payer dans des restaurants d’un simple sourire à une machine.
De nouveaux algorithmes ont rendu la reconnaissance faciale, une technique de biométrie, plus puissante et facile à intégrer dans de multiples dispositifs. Mais est-ce prudent de laisser des entreprises s’emparer des moindres détails de votre visage ? Celui-ci révèle bien plus les émotions qu’une photo figée. Voilà une information en or pour les professionnels du marketing curieux de savoir ce que vous pensez vraiment d’une publicité ou d’un produit. Combinée aux autres données personnelles, la reconnaissance faciale permettra, si elle se généralise, un profilage encore plus ciblé.
Les autorités publiques, elles aussi, recourent de plus en plus à cette technologie. Des douanes commencent à l’utiliser pour comparer automatiquement les visages aux photos des passeports. Les logiciels les plus avancés permettraient de repérer un visage dans une foule, même s’il est partiellement masqué.
Contrairement à la prise d’empreintes digitales, la reconnaissance faciale ne nécessite aucune intervention de la personne à identifier. Elle pourrait donc permettre de recueillir des données personnelles à votre insu, données d’autant plus compromettantes qu’elles ne sont pas modifiables. Bien qu’on la croie fiable, cette technologie n’est pas à l’abri des erreurs : un air de famille avec un terroriste vous vaudra-t-il d’être fiché — à vie — par des États ?
La reconnaissance faciale fait aussi revivre le mythe selon lequel les traits du visage sont associés à la personnalité et aux mœurs : déjà, une entreprise israélienne prétend pouvoir s’en servir pour repérer des terroristes, et des chercheurs américains y voient une manière inquiétante d’identifier des gens comme étant homosexuels. Même si l’on sait que l’orientation sexuelle n’est pas écrite sur le visage ! Alors qu’on les pense impartiaux, les algorithmes, teintés par les préjugés de leurs concepteurs, encourageront ainsi le « délit de sale gueule » dont sont déjà victimes certaines personnes.
Cet article a été publié dans le numéro de décembre 2017 de L’actualité.
Si l’on se fie à quelques films d’espionnage ou d’anticipation, il semblerait que même la reconnaissance faciale ne soit pas à l’abri du piratage ou les bases de données qui lui sont associées. Plus encore, il semblerait qu’on puisse de diverses façons leurrer les systèmes d’identification.
Mieux, si vous pouvez tomber sur les algorithmes ou être assez intelligent pour les créer. On pourrait même les modifier, des modifications indécelables mais suffisantes pour planter tout le système.
Qui plus est, on ne peut pas avoir confiance dans toutes ces compagnies qui accumulent le plus souvent à notre insu des informations sur nous, qui (soit disant) nous garantissent le respect de notre vie privées mais qui tels des malades atteints de paranoïa aiguë, ne supportent pas qu’on leur dissimule ou qu’on leur cache quoique ce soit.
Dans cette dictature du numérique dans laquelle nous nous acheminons. Les États sont incapables de trouver des réglementations qui préservent nos droits. Les États sont clients de ces compagnies de plus en plus obèses qui accumulent et transfèrent sur des serveurs tout le « big data »…. En vue de considérations futures.
De plus, nous savons que ces compagnies véhiculent elles-mêmes toutes sortes de stéréotypes et de préjugés. Ce qui fait que même dans le numérique, il n’est nulle transparence, pas la moindre neutralité et aucune déontologie. Même les langages de programmation ou les interfaces utilisées sont à risque. Si bien que plusieurs scientifiques estiment qu’il faudrait évoluer vers d’autres langages de programmation.
Ce qui ne correspond finalement à rien, c’est que toutes ces méthodologies sont justifiées par théoriquement des impératifs de sécurité. Hors rien n’indique dans un monde de plus en plus déshumanisé que la sécurité augmente pour autant. Au contraire l’insécurité potentielle devient une menace permanente, elle augmente le niveau de stress des populations, aggrave l’anxiété. Ce qui conduit à une multitude de troubles de l’esprit, incluant des troubles suivis de phases de violence extrême.
Cela détruit des vies, des familles et des emplois et le bonheur d’espérer ou encore de rêver.
Finalement, je ne vois rien de très éthique à confier à des prestataires de services (le plus souvent privés) le soin de déterminer qui se qualifie pour le monde futur et qui inexorablement ne se qualifiera pas. George Orwell ou Aldous Huxley avaient vu juste et cependant ils étaient encore en deçà de ce vers quoi on s’en va. — Et tôt ou tard, le monde se révoltera.
Non M. Drouginsky, le monde ne se révoltera pas, mais les hackers se révéleront.
@ Mario Tremblay,
Beaucoup de « hackers » se sont trouvés de très bons emplois dans divers services de renseignement, dans toutes sortes de compagnies qui œuvrent dans plusieurs domaines de la sécurité et quelques multinationales (je vous laisse trouver leur nom) qui mettent à profit leurs talents.
Pensez-vous que ces gens iraient mordre de sitôt ces mains qui les nourrissent amplement ?
Alors si personne ne se révolte, ce que vous affirmez, eh bien cela signifie (si vous deviez avoir raison) que la liberté et la démocratie sont des concepts parfaitement édulcorés pour 99,999999% de l’humanité (chiffre précis à parfaire).
C’est, si je vous ai bien compris, sans doute ce que vous vouliez démontrer. Recevez pour ce fait d’arme, toutes mes félicitations !
C’est le principe de l’évolution. Si tu crées une meilleure trappe à souris la nature crééra une souris supérieure…
En effet c est tout a fait possible de déterminer la personnalité avec l identification du visage ,car chaque forme très précise (creux de joue,sourcils ,regards …)détermine un caractere
Un jour on découvriras la Liberté, mais malheureusement, elle seras morte.