Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, entérinera bientôt le système de santé à deux vitesses en «normalisant» les frais accessoires facturés aux patients.
L’accès en fonction des moyens ne sera donc plus un problème, puisqu’il recevra la bénédiction gouvernementale. Ou comment la «solution» aura des conséquences plus graves que le problème.
Rappelons d’abord ce qu’on désigne sous le terme «frais accessoires» — qui n’ont d’ailleurs rien d’accessoire. Pour simplifier, il s’agit des frais facturés par le médecin en sus des honoraires versés par l’assurance maladie, pour des services couverts par le régime public.
On parle aussi de double facturation (ou de surfacturation), ces montants non prévus aux ententes négociées permettant aux médecins de «compléter» leurs honoraires.
Des exemples de frais accessoires abusifs, bien souvent illégaux ? Ces 300 dollars demandés pour une coloscopie réalisée en clinique privée ; ces 200 dollars exigés pour des gouttes oculaires administrées en bureau ; ces 50 dollars requis pour l’injection d’un produit qui n’en vaut que trois.
Tout cela est versé au médecin ou à la clinique, ce qui revient au même. Il s’agit parfois de montants énormes, qui induisent de larges distorsions dans l’accès aux soins. C’est un vrai problème, et le ministre a raison de s’y attaquer. Il faudrait cependant s’y prendre de la bonne manière.
On parle donc de médecins rémunérés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), participant au système public, qui choisissent de facturer leurs patients pour les services rendus, prétextant qu’ils n’ont pas le choix — étant donné que le gouvernement «refuse» de couvrir ces frais, jugés essentiels pour le «roulement» de leur cabinet.
Par contre, tout n’entre pas dans la catégorie des «frais accessoires». Facturer une échographie en privé (à l’extérieur de l’hôpital) est permis , parce que cet examen — comme le scan et la résonance magnétique – est exclu de la couverture publique (une exception fort dommageable, décidée par règlement).
Les frais exigés pour un formulaire d’assurance n’entrent pas davantage dans la catégorie des frais accessoires, parce qu’il ne s’agit pas d’un service assuré par l’État. Idem pour les frais demandés par un médecin qui ne participe pas au régime.
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Il faut noter que certains frais accessoires spécifiques sont actuellement permis, tels que définis dans les ententes négociées entre les fédérations et le ministère de la Santé. Les médecins peuvent ainsi se faire rembourser par les patients le coût des médicaments utilisés sur place et quelques fournitures, ce qui ne devrait toutefois jamais coûter beaucoup plus de quelques dollars.
Pour en lire plus, je vous suggère ce rapport complet auquel j’ai participé, produit par Médecins québécois pour le régime public (que je présidais à l’époque).
L’illégalité des frais accessoires
S’il est difficile de s’y retrouver dans les frais légaux et illégaux pour les médecins, alors imaginez ce que c’est pour les patients ! D’ailleurs, la question qu’on se pose avec pertinence, bien souvent, est : est-ce que tel ou tel frais est permis — ou même légal ?
Pour les cas mentionnés plus haut, la réponse est claire : la Loi canadienne sur la santé les interdit par l’article 18, en vertu du principe d’accessibilité, puisque la surfacturation agit comme une barrière à l’accès.
«18. Une province n’a droit, pour un exercice, à la pleine contribution pécuniaire visée à l’article 5 que si, aux termes de son régime d’assurance-santé, elle ne permet pas pour cet exercice le versement de montants à l’égard des services de santé assurés qui ont fait l’objet de surfacturation par les médecins ou les dentistes.»
Si le gouvernement du Québec choisit d’autoriser les frais accessoires, cela pourrait avoir des conséquences néfastes — non seulement sur les patients, mais aussi sur la portion fédérale du financement de la santé :
«Si le Québec va de l’avant avec son amendement, la province pourrait perdre plusieurs millions en transferts fédéraux, comme ce fut le cas en Alberta en 1995.» (La Presse, 18 juin 2015)
La RAMQ interdit également de telles pratiques, mais dit manquer de pouvoir pour contraindre les médecins… ce dont certains juristes doutent.
Le Collège des médecins du Québec a lui-même récemment durci sa position en ajustant son code de déontologie afin d’empêcher les médecins de facturer des frais abusifs, susceptibles d’engendrer un profit, dans la plupart des circonstances. C’est d’ailleurs ce changement qui semble avoir précipité l’action du ministre Gaétan Barrette.
Il faut noter que les juristes impliqués dans le vaste recours collectif qui touche les frais accessoires accusent toutefois le Collège d’appliquer son nouveau code avec une certaine mollesse.
Le ministre pourrait avoir agi en raison des menaces de fermeture de certaines cliniques si leurs médecins ne pouvaient plus exiger des frais. De plus, étant donné que certains services — les vasectomies, par exemple, qu’on réalise surtout en cabinet privé— ne peuvent être rapatriés à court terme dans les établissements publics (notamment en raison d’un manque de capacité), la fin des frais accessoires causerait peut-être un vrai problème d’accès.
Il faut rappeler que l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité, en juin 2013, une motion visant à éliminer les frais accessoires, ce qui ne semble avoir poussé à l’action ni le ministre Barrette ni son prédécesseur, Réjean Hébert — lequel avait toutefois promis de s’y attaquer.
Le ministre rapatrie tous les pouvoirs
Les fédérations médicales demandent depuis longtemps de «clarifier le jeu» pour les frais accessoires, entre autres parce que les médecins craignent les conséquences — jugeant que l’encadrement législatif est dans une «zone grise», alors que la loi est pourtant claire et que les ententes définissent explicitement ce qu’on peut ou non facturer.
Je me demande si on y prend bien la mesure des intentions du ministre, dont l’objectif principal, comme pour les lois 10 et 20, semble être de rapatrier les pleins pouvoirs entre ses mains et d’exclure au passage toutes les solutions négociées avec les fédérations.
À la Fédération des médecins spécialistes du Québec, si on approuve la proposition du ministre de «normaliser» les frais accessoires, on exprime des réserves sur la manière autoritaire choisie : «Nous demandons au ministre de retirer ses amendements et de viser une entente formelle avec notre Fédération, et ce, à la satisfaction de toutes les parties, celle des patients en premier lieu.»
Un recul déguisé en avancée
Le cheminement du ministre est surprenant : dans un premier temps, il souhaite interdire que des frais supplémentaires soient réclamés dans le cadre de tout service assuré par la couverture publique de la RAMQ, comme on peut le voir dans un document qui circule — un document présenté comme un projet d’amendement à venir pour le projet de loi 20.
Si on croit y lire un durcissement de la position traditionnellement mitigée des ministres de la Santé sur la question, ce n’est pourtant qu’une apparence. Parce qu’il y a un piège.
Le ministre élargit en effet la définition des frais proscrits, qui comprendraient dorénavant le fonctionnement du cabinet privé, les services eux-mêmes, les fournitures, les équipements et les tests diagnostiques effectués. Il interdit également l’accès plus rapide contre paiement. En théorie, pour ceux qui luttent contre les frais accessoires, c’est presque du bonbon.
Mais il ne faut pas se réjouir au point d’oublier les propos du ministre, qui semblent aller exactement dans le sens tout à fait contraire, soit de permettre officiellement aux médecins d’exiger des frais accessoires à hauteur de l’ordre de 110 à 115 % du prix coûtant, rien de moins.
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Dorénavant, le ministre choisirait donc par règlement d’autoriser ce qu’il veut bien, décrétant que tel ou tel paiement est justifiable. Pourtant, sous la loi actuelle, le gouvernement a déjà ce pouvoir d’autoriser les frais pouvant être exigés. Alors pourquoi toute cette gymnastique ?
D’après les juristes consultés, c’est qu’il élargit le champ d’application des frais potentiels — et qu’en interdisant davantage, il pourrait, dans un second temps, autoriser plus largement! C’est grave, parce que sous cette apparente restriction des frais, on voit apparaître les germes de leur expansion.
En fait, il faut le dire : tout ce qui serait vraiment aboli par cette nouvelle approche, c’est la possibilité de baliser les frais par des ententes négociées avec les fédérations.
La volonté de «normaliser»
Mais le problème ne se limite pas à l’arbitraire gouvernemental et à l’extension juridique des frais potentiels : lire noir sur blanc les intentions du ministre risque de susciter des réactions encore plus fortes.
S’il s’en était tenu à ces amendements (qu’il faut lire avec attention pour y déceler le piège), cela aurait eu pour effet de rassurer tout le monde. Beaucoup plus simple à gérer, non ?
Sans doute a-t-il voulu calmer le jeu du côté des médecins et des cliniques, et éviter ainsi des fermetures précipitées.
Le ministre a donc choisi d’annoncer qu’il permettrait aux médecins de facturer des frais accessoires, parce que les Québécois ont maintenant «l’habitude» de payer, que c’était inéluctable et que les gens acceptaient ce principe (des explications très contestables !) :
«Le ministre estime qu’il n’y aura pas de réelle opposition de la part des patients qui sont habitués à débourser un certain montant en plus de présenter leur carte soleil lorsqu’ils subissent une coloscopie ou une vasectomie dans une clinique privée. Le fait d’avoir une partie payante dans certaines circonstances en cabinet, c’est clairement quelque chose qui est accepté au moment où on se parle. Un moment donné, il faut arrêter d’être hypocrite collectivement et de se mettre la tête dans le sable. Ça existe, les gens s’en servent, et la majorité des gens qui s’en servent sont bien contents avec ça.» (Le Devoir)
Quant à ce que le gouvernement prenne en charge lui-même les frais, il n’en est tout simplement pas question pour le ministre :
«“Je n’ai pas les moyens de ramener tout ça au public”, note M. Barrette, qui estime les frais accessoires à environ 50 à 60 millions annuellement.» (La Presse)
Oserais-je penser que le Conseil du Trésor ne lui laisse beaucoup le choix non plus ?
Alors quoi, il n’y aurait donc aucune autre solution que de refiler la facture aux patients et d’officialiser ainsi les deux vitesses du système, nonobstant les multiples conséquences ? Je ne crois pas. Nous ne manquons pas d’imagination à ce point.
Une solution simple et juste existe. Je l’aborderai ce vendredi, dans mon second texte sur le sujet.
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Les frais accessoires ne servent pas à augmenter le revenu du médecin. Dans le cas de la coloscopie, les frais accessoires payent, l’achat de l’instrument (50,000.00$ chacun), les accessoires disposables nécessaires pour chaque examen, la désinfection des instruments, le personnel clérical et infirmier, le loyer etc. Ce sont des frais « techniques » que le gouvernement paye en milieu hospitalier. Les honoraires que le médecin reçoit pour une colposcopie sont les mêmes en privé qu’en milieu hospitalier. Le montant de cet honoraire ne représente même pas la moitié du coût des frais techniques d’une coloscopie. Il est donc illusoire de penser que le médecin qui pratique la coloscopie en privé puisse payer la composante technique de l’examen qu’il pratique. Si le gouvernement désire que la contribution du prive puisse continuer à fournir des services qui permettent de réduire la demande et l’attente au public, il devra soit assumer les frais accessoires ou les permettent, tout en les balisant pour éviter les abus.
Quelle est la différence avec les frais « techniques » chargés par les radiologistes pour la composante technique ou le 30% de plus pour les visites en bureau des omnipraticiens. S’il doit y avoir des colposcopies en cabinet — ce qui peut se discuter — alors faisons comme nous avons toujours fait, couvrir ces frais et les inclure dans l’enveloppe de rémunération. Merci de votre commentaire.
J’ai été victime de ces frais accessoires. On a profité de ma vulnérabilité suite à une petite chirurgie il y a quelques années. On m’a annoncé à la sortie de la salle d’opération que je devais payer les produits anesthésiants. Je n’avais pas choisi d’aller en clinique. J’aurais d’ailleurs préféré aller à l’hôpital. Pourquoi est-ce donc à moi de payer les frais supplémentaires reliés à ce choix que je n’ai pas fait?
C’est désolant et vous n’êtes pas le seul. C’est ce qu’il faut régler. Merci du commentaire.
Vous semblez scandalisé que le ministre suggère qu’un montant de l’ordre de 110 à 115 % du prix coûtant soit facturé aux patients en cabinet. Ça va peut-être vous étonner, mais parfois les médicaments expirent et on les jette. Et il est admis par le Collège qu’on a le droit de facturer des frais administratifs minimes pour l’achat et l’entreposage des médicaments. Que vous soyez d’accord ou non, les médicaments administrés en cabinet ne sont pas couverts par les tarifs de la RAMQ. Une éventuelle politique du « prix coûtant », probablement votre préférence, obligerait de fait les médecins à vendre les médicaments à perte, ce qui est un non-sens.
Docteur Blanchard, on dirait que vous n’avez pas lu mon texte. Bien entendu, je suis contre le fait que le médecin puisse charger au patient 110 à 115% des frais coutants aux patients, pour des services assurés. S’il ne s’agissait que de cela, pour les médicaments seulement, ça serait plutôt une bonne nouvelle. Mais il ne s’agit pas que de cela: il s’agit pour le gouvernement de reconnaître le principe des frais accessoires et de l’étendre bien plus largement que pour les médicaments seuls. Et cela, effectivement, me scandalise. Pas vous? Merci tout de même pour le commentaire.
Eh bien, la voilà la bêtise. Les spécialistes en cliniques privées ne veulent pas avoir plusieurs spécialistes du même domaine ce qui augmente les frais par médecin pour les équipements spécialisés parce que le spécialiste est le seul à s’en servir.
Ce qu’il faudrait ce sont des cliniques regroupant plusieurs spécialistes d’un même domaine afin que les équipements servent en permanence et que leurs coûts soient proportionnels. Mais comme le narcissisme des professionnels est leur marque de commerce, nous devrons attendre longtemps avant que ce soit le cas. Les Européens ont compris depuis plus de 20 ans que c’était la formule à suivre en matière de santé publique.
Pour ce qui est des 60$ millions que représentent les frais accessoires, personne ne me fera croire que le budget en santé ne le permet pas compte tenu que 60$ millions est une goutte dans l’océan budgétaire en santé publique.
Les spécialistes de la médecine veulent des bureaux haut de gamme où ils reçoivent leurs patients pour les impressionner comme les grands bureaux d’avocat où le tape à l’oeil est plus important que l’expérience, le rendement et les résultats.
Je vous laisse vos jugements, mais je suis d’accord avec vous: 60 millions est peu de chose en regard du budget de la santé. Merci du commentaire.
Tout le chichi du Dr Barrette n’est en fait que de la frime. Après avoir fait le fanfaron devant les médecins omnis et spécialistes, se voulant le défenseur des finances publiques en santé, les médecins s’en sortent avec le pactole et voila en plus les « frais accessoires ». Bienvenu dans notre nouveau système de santé privé. Ce ne sera pas long… 5 à 10 ans et on sera « pogné » comme au États-Unis à payer 100000$ pour se faire traiter d’un infarctus. Patienter et seulement ceux qui ont du fric, pourront payer la facture.
La seule chose qui me rassure un peu et où j’aimerais être une petit oiseau, c’est lorsque le DR. Barrette va se faire ramasser par les trois collègues banquiers aux Finances et aux Revenus qui vont lui couper l’herbe en dessous des pieds pour les augmentations du coûts des services aux médecins et des pharmaciens qui viennent également de recevoir une rémunération pour des services supplémentaires en santé (ce avec quoi je suis d’accord par ailleurs). Là où ça ne sera pas drôle, c’est qu’ils vont couper encore dans les services et non pas dans le salaire des mieux payé du système.
Beaucoup de plaisir en vu…
La santé au Québec redevient graduellement ce qu’elle était lorsque j’étais enfant, ce d’ailleurs pourquoi le système avait été repensé pour permettre à tous de se faire soigner sans égard à ses revenus, et contrairement à ce qui avait été promis.
Et même sous peu, on peut penser que cela sera encore pire!
Pourquoi?
Parce que si mon père a dû rembourser par des montants mensuels pendant sept années l’hôpital Notre Dame pour mon hospitalisation pendant 14 jours et pour des soins, il ne payait pas alors des taxes et des impôts pour un système de santé publique en plus des autres frais qui ne cessent de s’additionner.
Pire, l’attente à l’époque était dans la majorité des cas presque inexistante.
C’est sans compter que même à l’hôpital, en 2015, payé par les deniers publics, il peut même arriver que des soins nous soient refusés. C’est présentement mon cas en dermatologie à l’hôpital Sacré-Coeur où l’on m’a refusé sous prétexte de ne pas prendre de nouveaux patients. Ça n’existait pas non plus avant le système actuel pourvu que quelqu’un payait, le patient, le patient avec des arrangements…, ou son assureur.
Hors pendant plusieurs années j’ai cru que nous avions un très bon système de santé…et que jamais je n’aurais voulu revenir à ce qui prévalait.
Je ne veux toujours pas revenir à ce temps, mais je ne peux m’imaginer positivement vers quoi l’on se dirige. Il est à prévoir d’ici peu, que même après avoir payé taxes et impôts, plus d’autres suppléments pour un système de santé, que je ne puisse pas, avec des revenus annuels de moins de 17,000$ dont 65% va pour le loyer, je ne puisse pas me faire soigner faute de pouvoir payer les extras, comme si j’achetais n’importe quels autres biens.
Et donc, en ce sens et à cause de cela, on revient à la case départ des raisons de la création de ce système de santé d’état, alors que des gens faute d’argent ne pouvaient pas se faire soigner, alors qu’en 2015, des gens même s’ils ont un jour alors qu’ils travaillaient, payés taxes et impôts, ne pourront pas à cause de ses frais de toutes sortes, toujours pas et malgré tout ce qu’ils ont payés, se faire soigner.
Aujourd’hui chez l’ophtalmologiste, j’ai déboursé 30$ pour 2 gouttes qui n’étaient pas nécessaires, le docteur n’ayant pas fait l’examen habituel qui demande de mettre des gouttes. J’en comprends donc, que des patients ont demandé un remboursement du 30$ ne les ayant pas reçues…(ce que je me préparais à faire) ou d’autres ont fait des plaintes (ce que je me préparais à faire aussi en plus). Pour éviter les plaintes ou des remboursements, nécessaires ou pas, le docteur en mettra!
J’ai obtenu une demande pour un scan à l’hôpital avant le prochain rendez-vous, comme j’ai fait à la dernière visite (il y a 2 ans) pour éviter les frais de 100$ au bureau. Ça demandera des démarches et des déplacements supplémentaires: médecine à 2 vitesses et même plus proportionnelle à ce que tu es prêt à débourser. Et pourtant j’avais cessé en janvier les 2 sortes de gouttes pour le glaucome pour économiser 60.$ par mois pour compenser l’ajout de 2 nouveaux médicaments pour la prostate (ce n’est pas des gouttes…:-) !). Or la pression (dans les yeux) sans gouttes est remontée à 23. Je dois donc reprendre des gouttes…si non…je pourrais être non-voyant vers 80 …ou avant? Dans ses conditions, j’espère bien être mort avant!
Donc, statines, reflux gastrique, transit intestinal, les yeux, la prostate, et quoi d’autres à venir c’est à prévoir après avoir vu la dermatologue et en continuant de vivre toujours plus vieux…! Et comment je paye ça si en plus je dois payer des extras à chaque fois que je mets les pieds chez le médecin? Ça semble coûter cher que de rester en vie jusque dans la moyenne de l’espérance de vie!
Il est indéniable que de nombreux hommes d’affaires comme d’autres, mais dans le domaine de la santé et aussi des professionnels pour soigner l’ont très bien compris.
La santé est une business comme une autre!
Médecine à 2 vitesses?
Médecine à 2 vitesses!
Définitivement!
Médecine comme si je voulais m’acheter n’importe quels autres biens de consommations…avec des offres de toutes sortes d’extras, et ça s’arrêtera où?
Où est donc passé l’esprit des raisons qui ont mené à un système de santé publique?
Ça s’arrêtera où?
Ça ne s’arrêtera pas!
Comme pour l’achat d’une voiture ou de n’importes quels autres biens, the sky is the limit!
Les investisseurs, les actionnaires, les commerçants ne connaissement jamais la satisfaction. La satisfaction étant très temporaire après avoir atteint un autre niveau de rentabilité!
C’est le sens même est premier de l’entrepreneuriat!
Vous pouvez par choix ou par manque d’argent, vous en passer, ou encore acheter une usagée par nécessité ou une Mercedes à 75,000$ pour son prestige et parce que votre porte-monnaie vous le permet.
En santé, au Québec, il n’y a plus de doute, vous aurez le choix de peut-être vivre très longtemps ou de mourir bientôt!
Est-ce cela la société que nous voulons?
Est-ce cela le système de santé que nous voulons?
Après un an de tergiversation, j’ai enfin un rendez-vous chez de dermatologue dans trois semaines. Or ce médecin est visépar un recours collectif pour frais abusifs. Et il n’est pas question que je débourse un sou. Je m’imagine déjà de faire 2 heures de transport sans avoir été soigné. Quel choix me restera-t-il?
« …Ça n’existait pas non plus avant le système actuel pourvu que quelqu’un payait, le patient, le patient avec des arrangements…, ou son assureur. »
Or, en 2015, même si le système est prêt à payer, il se peut que l’hôpital refuse de nouveaux patients…pardon: clients!
« Vous pouvez par choix ou par manque d’argent, vous en passer, ou encore acheter une usagée par nécessité ou une Mercedes à 75,000$ pour son prestige et parce que votre porte-monnaie vous le permet. »
Et en santé, au Québec, ce sera encore pire, car à moins de pouvoir payer pour toutes sortes de frais qui se rajouteront, à part de payer ou de vous en retourner sans avoir eu les services, quelle choix vous restera-t-il?
Peut-on au minimum me rembourser ce que j’ai déjà payé en taxes et impôts?
Si j’achète pas de voiture, habituellement je n’ai pas à payer pour des pneus ou une garantie ou encore pour des services pour la voiture que je n’ai pas achetée!
Si je ne peux pas profiter des services de santé que j’ai déjà régulièrement payé, parce que maintenant on exigera toujours plus, à quoi bon?
C’est à rendre malade!
Si je ne peux pas ou ne veux pas payer les frais accessoires inconnus la majorité du temps avant de connaître les soins proposés par le médecin à son bureau et qu’à l’hôpital même si le système de santé, notre système de santé à tous, payé par tous, y compris par moi et largement lors de meilleurs jours, me refuse son accès prétextant ne pas prendre de nouveaux patients, pardon: clients, clients dans tous les sens du terme et non patients ou malades, quel choix me reste-t-il donc?
Attendre que la mort achève mes souffrances?
Dans certains cas, ça peut être long, très long même et pénible!
Est-ce à dire que le système de santé du Québec deviendra sous peu l’un des pires et des moins universels de la planète…à moins que vous ayez l’argent pour payer, et payer au fil du temps, plus, toujours plus, ce que déjà, tous les citoyens payent?
La vie plus longue et moins pénible pour ceux qui pourront payer plus et toujours plus pour des services que tous les citoyens ont déjà payés!
Les autres vous pourrez toujours souffrir et crever…un jour!
Je suis médecin vétérinaire (MV) maintenant retraité. En pratique des grands animaux (ce que je connais le mieux) le MV qui s’établit en milieu rural s’installe dans un édifice qu’il finance lui-même, il doit s’acheter un véhicule pour fournir ses services, il doit s’équiper (instruments de chirurgie, appareils de diagnostic (radiographie, échographie, microscope, équipements de communication, etc) et payer lui-même tout ce qu’il lui faut. Il a besoin d’un ou d’une secrétaire, parfois d’un ou d’une technicienne. Qui paye? Le MV lui-même. Le prix des médicaments de sa pharmacie (pour les animaux de ferme) sont pré-étiquetés. Sa clinique est financée par ses honoraires. Ce qui reste après les frais, c’est le salaire du docteur. Comment se fait-il qu’avec les salaires qu’ils font, les docteurs en médecine humaine quêtent encore des bâtisses fournies par les municipalités pour installer les groupes de médecine familiale? Qu’ils doivent supposément, en clinique privée, charger des frais en sus de leurs honoraires pour soi-disant payer leurs équipements? Qu’ils ont besoin que le gouvernement leur fournisse du personnel? C’est quoi, cette troupe de riches quêteux? Ils seraient malheureux en médecine vétérinaire…!!! Pourtant, ce n’est pas partout pareil… j’ai eu 3 ou 4 coloscopies ces dernières années en clinique privée, dont une qui a nécessité une biopsie et une analyse de laboratoire. Mon docteur avait une assistante. À chaque fois, j’ai payé avec la carte soleil… et c’est tout…!!! Pourquoi lui, était-il capable de faire comme le MV, et amortir son équipement avec ses honoraires alors que d’autres doivent insister pour pouvoir saigner le patient?
Une histoire de confiance. Le peu que j’avais dans le doc Barrette vient de tomber à zéro.
Du temps qu’il représentait les médecins il aurait eu semble-t-il l’occasion de renégocier avec la RAMQ le niveau de compensation des frais accessoires dont il est question ici, mais ne l’aurait pas fait (stratégie peut-être), maintenant ministre de la Santé il faut beaucoup mieux que ça pour ses anciens clients (les médecins de pratique privée) il inscrit dans une loi qu’ils auront dorénavant le droit de facturer ces frais là directement à leurs patients… les médecins en espéraient probablement pas tant.
Rappelez vous ce que le ministre Barrette disait du service de santé privé Haiser aux USA, c’était pour lui un modèee d’efficacité:
http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/03/03/sante–le-modele-de-lentreprise-americaine-kaiser-permanente-qui-inspire-le-ministre-barrette_n_6796852.html
Or les trois facteurs les plus importants du succès de Kaiser sont :
– Médecins rémunérés à salaire, pas à l’acte
– Dossier médical numérisé et accessible à tous les médecins et infirmières de Kaiser
– Travail des médecins en collégialité avec les infirmières
On se serait attendu à ce que le doc Barrette s’inspire des facteurs de succès de Kaiser et priorise leur introduction dans le système de santé public québécois. Mais non:
– nous allons continuer à payer nos médecins à l’acte
– il ne force pas comme il le devrait sur la numérisation des dossiers des patient
– il ne s’engage pas très fort à instaurer le partage du travail et le travail d’équipe Médecins-Infirmières
Mais refiler de plus en plus de service de santé au secteur privé et les autoriser à facturer directement le patient pour des services auxiliaires en plus des frais de base qu’ils facturent sur la carte Soleil, ça c’est ok.
Confiance zéro. Sentiment de se faire exploiter, j’en suis là.
Barette est Libéral? Aux ordures…
Nommez-moi un seul Ministre de la Santé, à part Philippe Couillard, qui a eu autant d’impact positif et incontestable sur ce ministère monstrueux. UN SEUL!
J’attends… Et SVP, tentez d’éviter les phrases creuses et les rengaines que nous servent à répétition les syndicaleux dont le principal souci est la protection de LEURS intérêts au détriment de ceux des patients.
Parce qu’une grande quantité des professionnels de la santé sont avant des entrepreneurs, des investisseurs, des hommes et des femmes d’affaires alors que chacun ou presque possède sa pme.
Aussi pour d’autres qui se sont regroupés, il y a aussi des actionnaires.
La santé est devenu une simple business comme une autre.
Business commande des profits toujours en progression!
Plusieurs médecins sont aussi d’importants actionnaires de compagnies pharmaceutiques.
Ajouter à tout cela un gouvernement dirigé par des hommes d’affaires avant toutes choses, y compris les 2 médecins qui en font partie et vous avez tous qu’il faut pour que cette philosophie soit mise en place très très rapidement avec encore plus de vigueur.
Lorsque le gouvernement nous ment déjà dans les premières semaines de sa prise de pouvoir en prétendant que le Québec est en très mauvaise situation financière pour justifier ses actions à venir, sans que la population soulève des actions significatives, on ne peut qu’espérer pire!
On voit bien que vous n’y connaissez que dalle en affaires.
Pour avoir un certain succès en affaire, il faut D’ABORD connaître son produit et savoir l’utiliser pour ensuite le vendre de façon satisfaisante à sa clientèle.
Être entrepreneur pour être entrepreneur ne mène nulle part, que l’on soit dans la médecine, dans la plomberie ou dans le commerce de détail. Il faut avoir un bon produit et être passionné de la chose sinon, on demeure petit salarié.
Les médecins avec lesquels j’ai traité ont toujours eu à cœur ma santé et je n’ai jamais senti que la business prenait le dessus sur la vocation. Ils sont difficiles d’accès mais ceci n’est pas de leur ressort mais plutôt dû au fait que nous vivons dans un système bolchévik de la santé où toute logique et toute compétition ont été gommées.