Hypertension : les symptômes à surveiller

L’hypertension est l’une des maladies les plus communes, mais elle reste difficile à reconnaître sans assistance médicale. Voici des pistes pour mieux comprendre ce mal qu’on appelle le « tueur silencieux ».

nazarkru / Getty Images ; montage : L’actualité

C’est un mal invisible, souvent sans symptômes apparents, mais qui à long terme peut sérieusement hypothéquer la santé : l’hypertension artérielle, communément appelée « haute pression », touche un adulte canadien sur cinq. Chez les gens âgés de 65 ans et plus, cette proportion grimpe à une personne sur deux.

Bien que ses effets passent inaperçus dans la majorité des cas, l’hypertension peut avoir des conséquences graves sur la santé, tellement que certains médecins la qualifient de « tueur silencieux ». Une personne hypertendue sur cinq ignore d’ailleurs qu’elle en est atteinte, selon l’organisme Hypertension Canada.

À long terme, une pression artérielle élevée peut endommager vos vaisseaux sanguins et favoriser l’apparition de divers problèmes de santé comme l’insuffisance rénale, l’insuffisance cardiaque, un AVC ou un infarctus.

Cette affection peut toutefois être prévenue, affirme le Dr Rémi Goupil, néphrologue et clinicien-chercheur à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.

Qu’est-ce que l’hypertension ?

La pression artérielle correspond à la pression exercée par la circulation sanguine dans les vaisseaux sanguins. À chaque battement du cœur, ce dernier pousse une certaine quantité de sang pour acheminer l’oxygène et les nutriments aux organes et aux membres. Lorsque la force du sang contre les parois des vaisseaux est trop grande de façon persistante, on parle d’hypertension.

Cela peut survenir parce que les vaisseaux sanguins ont perdu de leur souplesse ou que leur diamètre a rétréci, par exemple ; ils encaissent alors moins bien l’afflux de sang. 

Comme un ballon ou un pneu trop gonflé, des vaisseaux soumis à une pression trop forte pendant trop longtemps peuvent être endommagés ou éclater. Les organes qui subissent cette pression sanguine peuvent également être abîmés.

La liste des complications possibles provoquées par l’hypertension est longue et de nombreux organes peuvent être atteints : le cœur (infarctus, angine, insuffisance cardiaque), le cerveau (AVC, hémorragie cérébrale), les reins (insuffisance rénale, néphropathie), les yeux (saignement de la rétine) et les jambes (problèmes de circulation), entre autres.

Il existe deux types d’hypertension : l’hypertension primaire et l’hypertension secondaire. L’hypertension primaire, qui touche de 85 % à 95 % des personnes atteintes, selon le manuel médical Merck, n’a pas de cause connue, mais elle est favorisée par plusieurs facteurs comme l’âge et l’hérédité.

L’hypertension secondaire est pour sa part causée par des troubles autres clairement identifiés, comme des maladies rénales ou des troubles hormonaux. 

Dans les deux cas, les habitudes de vie ont une grande influence sur la pression artérielle. L’alimentation (particulièrement la consommation excessive de sel), l’obésité, le tabagisme et la sédentarité sont tous des facteurs menant à l’hypertension. L’adoption d’un mode de vie sain fait donc partie des premiers moyens d’intervention.

Comment savoir si on souffre d’hypertension ?

Chez la plupart des gens, l’hypertension ne cause aucun symptôme. Et lorsqu’ils sont présents, les symptômes d’une pression artérielle élevée sont plutôt courants : maux de tête, essoufflement, étourdissements, fatigue, rougeurs faciales ou encore problèmes de vision.

« Ce qu’on voit le plus souvent, ce sont des maux de tête, explique le Dr Goupil. Mais il est difficile de faire la part des choses : si vous avez une douleur ou ne vous sentez pas bien, votre pression sera peut-être plus élevée, justement à cause de la douleur. On peut avoir mal à la tête parce qu’on fait de l’hypertension, mais on peut avoir une pression élevée parce qu’on a mal à la tête. »

Le meilleur moyen de savoir si notre pression artérielle est trop élevée est donc de la mesurer à l’aide d’un appareil spécialisé (appelé tensiomètre ou sphygmomanomètre), chez notre médecin de famille ou en pharmacie. La mesure exprimée correspond à deux chiffres : la pression systolique, lorsque le cœur bat, et la pression diastolique, lorsque le cœur est au repos.

La Société québécoise d’hypertension artérielle (SQHA) définit l’hypertension comme une pression artérielle équivalente ou supérieure à 140/90 mm Hg (millimètres de mercure, l’unité de mesure utilisée pour calculer la pression). Au-delà de ce niveau, le risque de complications augmente progressivement.

Ce ne sont toutefois pas des valeurs absolues, prévient Rémi Goupil. L’exercice physique peut par exemple faire monter temporairement la pression, et ce, sans danger. C’est une pression élevée à long terme, pendant des années, qui finit par provoquer des complications.

L’état de santé général a aussi une influence. Chez les personnes diabétiques, l’hypertension artérielle est définie par une pression artérielle de 130/80 mm Hg et plus, parce qu’elles sont plus à risque en ce qui a trait aux maladies du cœur.

« Chez les patients plus jeunes, qui n’ont pas d’autres problèmes de santé, on peut tolérer que la pression soit un peu plus élevée [que la norme] et miser sur les mesures non pharmacologiques pour la réduire, explique le médecin. À l’inverse, on va être porté à traiter plus tôt quelqu’un qui souffre de diabète ou qui a des problèmes cardiaques. »

Dans quels cas vaut-il mieux consulter un professionnel de la santé ?

Tout le monde, peu importe l’âge, devrait mesurer sa pression, chez son médecin ou en pharmacie, au moins une fois par année, préconise Rémi Goupil.

En cas d’atteinte ou de dépassement répétés des cibles établies par la SQHA, il est recommandé d’en discuter avec son médecin et d’examiner la possibilité d’amorcer des traitements médicamenteux.

Et même si on ne ressent pas les effets d’une pression élevée, cela vaut la peine d’en parler à un professionnel de la santé.

Selon la SQHA, un traitement efficace de l’hypertension diminue le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) de 40 %, le risque d’infarctus de 15 % et celui d’insuffisance cardiaque de 50 % chez les gens de moins de 60 ans. Chez les hypertendus de 60 ans et plus, les bénéfices peuvent être encore plus grands.

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Les commentaires sont fermés.

Je trouve vos infos lettres très intéressantes.
Je les lis très souvent.

C’est très important de sensibiliser les gens sur les problèmes de santé les plus courants et qu’on peut des fois par simple comportement alimentaire les éviter
Merci beaucoup pour votre effort

Il y a d’excellents médicaments aujourd’hui qui contrôlent l’hypertension. Il n’y a pas d’effets secondaires, ils ne sont pas très dispendieux , j’en prends moi-même et ça fonctionne très bien. Ne pas hésiter à demander à votre médecin de vous prescrire ces médicaments si vous constatez que vous faites de l’hypertension.

On me connait pas les causes alors on berne corps avec un médicament pour ci, un autre pour ça et on se ramasse avec une dizaine de molécules sans s’attaquer à la cause sous-jacente…