Si les gens se plaignent depuis toujours du manque de fiabilité des prévisions météo, ils ont peut-être un peu plus raison de le faire depuis le début de la pandémie. C’est que les restrictions imposées par les ravages du SRAS-CoV-2 empêchent les météorologues d’accéder à des sources de données marines et atmosphériques indispensables au fonctionnement des différents modèles numériques de prévisions.
Ainsi, à cause des mesures sanitaires, il a été totalement impossible pour les scientifiques de monter sur des cargos afin de recueillir en mer les données de stations météorologiques à bord — comme la température des océans et les vents marins en temps réel —, ce qui a privé les météorologues d’un pan entier d’informations dont ils ont normalement besoin, par exemple pour jauger le développement d’une dépression à venir. Le nombre de stations météo automatisées à bord des bateaux a quant à lui été réduit de 10 %.
Habituellement, les avions commerciaux fournissent aussi des détails cruciaux sur le comportement de l’atmosphère. Or, près de la moitié des vols ont été annulés depuis mars 2020. Résultat : des prévisions de la température jusqu’à un degré de plus ou de moins que la réalité, et des erreurs à l’avenant en matière de pression atmosphérique et de vents. Des erreurs minces en apparence, qui ont peu d’incidence sur l’ensemble de la planète, mais qui, à l’échelle locale, font la différence entre une journée calme et une journée de tempête, révèle une étude de la revue Geophysical Research Letters.
Cet article a été publié dans le numéro d’avril 2021 de L’actualité.