Le Club des 150 minutes

Il est imaginaire, sans inscription ni renouvellement de carte et ne dispose d’aucun siège social. Vous êtes des centaines à vous y engager pour la formidable cause du mouvement hebdomadaire.

Photo : Daphné Caron pour L’actualité

Quand j’ai fondé le Club des 150 minutes, une amie m’a rapidement demandé comment s’y inscrire. Question sans objet, parce que le Club est imaginaire et qu’il suffit d’y croire pour en devenir membre. Ce qui simplifie notamment le suivi des cotisations.

Au fait, 150 minutes de quoi ? D’exercice, bien entendu ! Une durée hebdomadaire considérée par les autorités sanitaires comme la cible à viser pour profiter de ses nombreux effets bénéfiques. Alors, quoi de mieux qu’un club dont le seul but est de populariser cet objectif ?

Bon, je l’avoue, c’est surtout pour moi que je l’ai inauguré. Étant quelque peu paresseux de nature et devant souvent me donner une poussée tout aussi imaginaire dans le dos pour avancer, j’ai décidé que la façon de maintenir la cadence était de transformer ma cible en une mission universelle que personne ne critiquerait, même sur les réseaux sociaux.

C’est qu’en février dernier, je me suis rendu compte, d’après ma chère montre d’exercice qui indique aussi l’heure, que j’approchais d’une année complète à me dépenser 150 minutes ou plus chaque semaine. Sentant venir un relâchement, je me suis dit que si j’en parlais publiquement, je ne pourrais plus reculer et persévèrerais — quel verbe, au propre comme au conditionnel !

La marche rapide — ou tout équivalent — est certainement une des clés pour garder en santé les adultes vieillissants que nous devenons, ce qui est le but de l’aventure.

Sur ma page Facebook, j’ai annoncé sans tambour ni trompette la création de ce club imaginaire sans inscription, renouvellement de carte, ni siège social. Depuis, chaque dimanche, vous êtes des centaines à vous engager pour la formidable cause du mouvement hebdomadaire. Autant de raisons de poursuivre ma croisade fort peu religieuse.

L’avantage d’une cible à 150 minutes au jour le jour, c’est que l’objectif reste accessible pour peu qu’on se dépense — sans rien dépenser ou presque, notez bien : simplement en se consacrant quotidiennement à un exercice modéré, comme une marche rapide, quand on se rend au point où l’on est un brin essoufflé, où le rythme cardiaque s’accélère.

Et surtout, c’est une cible souple, à atteindre en deux ou trois séances ou à découper au besoin en tranches aussi minces que souhaité. Parce que le gain pour la santé se maintient, peu importe si l’on se tape les 150 minutes d’un coup le dimanche après-midi ou qu’on multiplie les petits plaisirs au fil de la semaine.

Soit, la durée de cet effort semblera peu impressionnante aux adeptes du sport intense parmi vous, ce dont je conviens quand j’en vois me faire part de leurs presque 1 000 minutes assidues. À qui s’active ainsi pour éviter de devenir trop vite un fossile, je lance mon chapeau, qui m’est pourtant très utile au soleil.

Mais ce qui m’intéresse par-dessus tout, ce sont plutôt les personnes qui, pour atteindre 150 minutes par semaine, accomplissent un vrai défi, quand on sait qu’une infime minorité de gens touchent régulièrement la cible.

Lire les messages de tous ces membres du Club qui atteignent ensuite l’objectif plusieurs semaines d’affilée à coups de motivation de groupe, ça fait mes dimanches, vraiment — malgré l’anglicisme. Parce que sortir quelqu’un de la sédentarité est, après l’arrêt du tabac, la mesure de prévention la plus efficace. Qu’on parle de meilleure santé cardiaque, d’amélioration de l’équilibre, de diminution de l’incidence de cancer, d’éloignement des problèmes musculosquelettiques, de soulagement de l’anxiété et des humeurs dépressives, de baisse de la tension artérielle, d’évolution des fonctions cognitives — name it !

Il n’y a là rien de renversant, parce que personne n’est conçu pour ne rien faire. Les habitudes douteuses viennent plutôt de nos cultures qui nous ont fâcheusement sédentarisés, derrière le volant d’une voiture plusieurs heures par jour ou devant l’écran pour suivre les interminables prolongations des matchs éliminatoires du hockey.

Compte tenu de son accessibilité, de sa simplicité et du faible risque de blessure, la marche rapide — ou tout équivalent — est certainement une des clés pour garder en santé les adultes vieillissants que nous devenons, ce qui est le but de l’aventure. Aussi bien se rendre jusqu’à la fin dans le meilleur état possible.

Après la lecture de L’actualité, bien entendu, c’est presque aussi bon pour le cerveau, allons faire une marche sans faute. Et puis une autre ! Et encore une autre ! Bienvenue dans le Club, parce qu’il vous suffisait d’y penser !

Et surtout, profitez bien de votre été, pour bouger un peu si ça vous chante. En tout cas, c’est ce que vous conseille votre cœur, je vous le dis.

Les commentaires sont fermés.

Bonjour Dr Vadeboncoeur ,
Je suis agréablement surprise de lire que le gain est tout aussi valable si on réalise nos « 150 minutes » en une seule séance . J’ai 71 ans , pratiquement toutes les semaines, je fais une bonne randonnée d’environ 3 heures au Mont Saint-Hilaire durant laquelle je me donne à fond (environ 70% de ma PCM) et j’ai tendance à me sentir coupable lorsque je n’y ajoute pas ou peu d’autre activité intense ou même modérée au cours de la semaine . J’aime marcher mais comme vous , je dois me « forcer » un peu.
Merci , toujours intéressant de vous lire … le dimanche après-midi! Bonne continuation !

Je marche beaucoup, mais trop lentement pour que ça compte vraiment, à cause de ma mauvaise vue qui me cause un certain sentiment de déséquilibre. Je compense avec deux ou trois sessions de 30 minutes de musculation par semaine avec un DVD qui me fait souffler fort. Suis-je pardonnée?

Comme je fais toutes mes « courses » à pied, pour une moyenne facile de 60 minutes de marche rapide par jour, je ne me sens pas en reste par rapport à votre défi hebdomadaire de 150 minutes. Je cumule cet exercice en revenant chargé d’un sac à provisions de 50 livres, le retour me prend 15 minutes, au moins — quand je ne fais pas deux voyages afin d’éviter de prendre ma sous-compacte —, ce qui vaut bien faire des poids et altères légers. Il faut joindre l’utile à l’agréable, et ça devient une routine facile à suivre. Évidemment, je m’abstiens les jours de mauvaise qualité de l’air, ce qui est très frustrant, soit 33 jours en moyenne à Montréal et ses environs.