Depuis près de 40 ans, les forêts de l’est des États-Unis se déplacent vers l’ouest, ce qui confond la communauté scientifique. Les experts s’attendaient plutôt à ce que le réchauffement climatique pousse les populations d’arbres vers le nord. Ce mouvement existe, mais la forêt se déplace plus rapidement encore vers le Pacifique, à raison de plusieurs dizaines de kilomètres par décennie.
Loïc D’Orangeville, chercheur au Centre d’étude de la forêt (qui regroupe des experts de 11 universités québécoises), étudie le phénomène.
Comment expliquez-vous ce déplacement des forêts vers l’ouest ?
Les arbres produisent des semences qui se dispersent dans l’environnement à la recherche d’espaces et de climats propices pour croître. Aux États-Unis, la hausse des précipitations dans le Midwest depuis les années 1960 a ouvert la porte à l’établissement et la croissance d’espèces plus typiques de l’Est.
Est-ce que toutes les espèces sont touchées ?
La migration concerne particulièrement les feuillus, comme l’érable à sucre et le tremble, deux espèces sensibles aux variations des niveaux de précipitations. Les conifères, eux, ont tendance à se déplacer vers le nord, à la recherche de températures plus fraîches.
Le phénomène se vérifie-t-il au Québec ?
La migration s’y fait essentiellement vers le nord. Si le climat se réchauffe de 1 °C ou 2 °C, les populations de conifères les plus au sud vont décliner et être remplacées par d’autres espèces mieux adaptées, comme celles des forêts tempérées. À la limite nord de la forêt boréale, le réchauffement pourrait permettre la croissance d’arbres là où le froid l’empêchait auparavant.
Cet article a été publié dans le numéro de juin 2018 de L’actualité.
Il s’agit ici plus d’une capsule ou bulle de simple info plutôt qu’un article qui pourrait répondre à l’intérêt soulevé par le titre de l’article. C’est donc une invitation à nous transmettre un véritable artiche de fond sur le sujet.
3 questions. Sans doute un entrevue de fond! 😉