Les métaux rares, essentiels à la santé

La plupart des pays occidentaux dépendent de métaux importés. Il serait temps d’établir lesquels sont essentiels dans le secteur de la santé, et d’en garantir l’approvisionnement pour les prochaines crises sanitaires.

dt03mbb / Getty Images

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence que la plupart des pays ne disposaient pas d’une souveraineté sanitaire suffisante pour faire face à une telle crise. Des pénuries de masques, de respirateurs, de médicaments et maintenant de vaccins se sont fait sentir dans de nombreux pays, même les plus avancés. Ces problèmes montrent que nos sociétés sont dépendantes de certains territoires pour des produits essentiels.

Qu’en est-il pour les métaux ?

Notre équipe de recherche franco-canadienne travaille depuis quelques années sur les interactions entre les sciences de la Terre et les sciences sociales, notamment autour du concept de géologie sociale et sur la dynamique des territoires riches en ressources.

Des métaux stratégiques

La notion de minerai critique et stratégique remonte aux guerres du XXe siècle. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis ont constitué des stocks de métaux. Toutefois, leur surabondance à la fin du XXe siècle et la mondialisation ont conduit les États occidentaux à abandonner leur politique proactive dans ce domaine. La prise de conscience d’une dépendance aux ressources minérales importées n’est revenue qu’à la fin des années 1990, avec l’émergence des économies asiatiques et de nouveaux monopoles.

La liste des métaux critiques et stratégiques varie selon les pays, allant d’une douzaine pour la Défense nationale française aux 35 métaux répertoriés dans le décret de l’ex-président des États-Unis Donald Trump, en 2018.

Pourquoi ces listes de métaux ? Elles reflètent les grands enjeux du passé, ceux des guerres du XXe siècle et des conflits futurs redoutés. Plus généralement, elles marquent les crises technologiques et sociales qui ont frappé nos collectivités depuis 50 ans et qui ont mené à ce que le sociologue allemand Ulrich Beck a appelé la société du risque.

Ainsi, chaque crise a laissé dans son sillage de nouvelles solutions technologiques, une sécurisation des chaînes d’approvisionnement et une conscience accrue de la dépendance, chaque fois différente, à divers métaux. Voici quelques exemples.

Du pétrole à l’or

En 1973, la crise du pétrole a souligné la fragilité de la plupart des pays développés en matière d’énergie. Certains se sont tournés vers le nucléaire, d’autres, vers l’hydroélectricité. Des mines d’uranium ont alors été mises en activité un peu partout, de la Saskatchewan au Niger ; le prix du minerai a flambé en 1978 et le pic de production a été atteint en 1980.

La crise terroriste de 2001 a accéléré à son tour le développement des technologies de l’information dans les industries de la défense, et la consommation de métaux de haute technologie a augmenté en conséquence. Le prix du tantale a touché un sommet en 2000 et sa production mondiale était maximale en 2004. Cette demande a encouragé la production artisanale dans l’est du Congo, au cœur d’un conflit depuis 20 ans.

La crise du nucléaire à la suite des accidents de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011) a favorisé le passage aux énergies renouvelables à forte intensité de métaux, notamment pour l’éolien. Le prix des terres rares a explosé pour atteindre un pic en 2010, et la production a doublé depuis.

Minerai de terres rares (andradite Nb), projet Kwyjibo (Côte-Nord, Québec). (Photo : D.R.)
Enfin, en 2008, la crise financière a fragilisé les marchés mondiaux et entraîné une reprise des achats d’or, notamment par les banques centrales russe et chinoise, ce qui a permis de soutenir le cours du précieux métal.

On comprend ainsi que chaque crise s’accompagne de nouveaux besoins en minéraux et d’une sécurisation de ces filières.

Métaux et enjeux sanitaires

Les métaux sont utilisés pour la santé humaine depuis des millénaires. La médecine traditionnelle ayurvédique, pratiquée depuis 3 000 ans en Inde, recourt au plomb, au mercure et à l’arsenic pour soigner divers maux. Toxiques en trop grande quantité, ces métaux peuvent cependant devenir indispensables dans certains médicaments et équipements médicaux et orthopédiques.

Aujourd’hui, la pharmacopée mobilise plus d’une douzaine de métaux ou métalloïdes agissant sur diverses pathologies : fer contre l’anémie, bismuth, cobalt et nickel contre les problèmes gastriques, lithium contre la dépression, antimoine contre la leishmaniose, platine ou métaux radioactifs contre le cancer, arsenic contre le psoriasis. L’or peut même traiter la polyarthrite rhumatoïde…

Les métaux sont aussi largement utilisés dans les prothèses : ainsi, une bouche traitée par un prothésiste dentaire pourrait contenir jusqu’à 32 métaux différents ! L’imagerie médicale recourt également à de nombreux métaux, des rayons X à la médecine nucléaire ; la résonance magnétique nucléaire (RMN) repose sur des aimants riches en terres rares, tandis que 20 % du gadolinium mondial sert à des solutions qui augmentent le contraste des images de la RMN.

Métaux et crise de la COVID-19

Et la COVID-19 ? On retrouve des métaux tant dans la prévention que dans le traitement de cette nouvelle maladie.

Le cuivre a été le grand favori pour créer des surfaces anti-COVID, pouvant réduire les éclosions nosocomiales dans les hôpitaux et faisant disparaître virus et bactéries en moins de deux heures. Le zinc, quant à lui, peut renforcer les défenses immunitaires et a déjà été utilisé contre des virus.

À la recherche de métaux rares, projet North Rae (Ungava, Québec).(Photo : D.R.)

L’argent prévient les infections et est présent partout dans les hôpitaux. Son utilisation en hygiène et en santé représente plus de 6 % de la production minière. Certains respirateurs contiennent du chrysocale, un alliage de cuivre, de zinc et d’étain qui a d’ailleurs fait défaut en Europe au printemps 2020.

Ainsi, en plus des métaux stratégiques au cœur de conflits, il existe des métaux essentiels à la santé. La pandémie de 2020 a provoqué des pénuries de produits d’hygiène et pharmaceutiques ; des équipements médicaux de pointe, bourrés de composants électroniques et donc de métaux à haute valeur ajoutée, ont parfois manqué.

La plupart des pays occidentaux dépendent de métaux importés. Il serait donc temps d’établir avec plus de discernement ce qui est réellement indispensable, quels sont ces métaux essentiels dans le secteur de la santé, et comment en garantir l’approvisionnement pour les prochaines crises sanitaires.La Conversation

La version originale de cet article a été publiée sur La Conversation.

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Alors sortons le plus tôt possible de l’ère du fossile et des moteurs à combustion. Nous arrivons à la fin de l’ère du feu de toute façon.

Cessons de faire des oléoducs et gazoducs qui consomment des quantités industrielles de métaux.

Adoptons les moteurs électriques qui ne consomment qu’une faible portion de métaux à comparer aux moteurs à combustion qui sont composés de milliers de pièces qui tournent de tout bord tout côté qui ne servent qu’à faire quoi après tout?

un moteur ne sert qu’à faire tourner un axe et c’est tout, ce n’est seulement qu’un muscle

l’intelligence d’une machinerie se trouve dans la transmission et tout ce qu’une transmission a besoin est un axe qui tourne,

et le moteur électrique vient au monde comme ça c’est un axe qui tourne, c’est la transmission qui fait le travaille intelligent.

Imaginez toutes les terres rares comme le palladium utilisées dans les catalyseurs des moteurs à combustion qui se comptent par milliards de moteurs à combustion qui polluent notre environnement en plus
https://www.lapresse.ca/auto/technologies/201902/28/01-5216487-dans-votre-catalyseur-il-y-a-du-palladium-et-ca-vaut-plus-que-de-lor.php

Imaginez tout le cobalt qu’on sauverait sans le cobalt utilisé en quantité industrielle dans les raffineries pour dé-sulfurer.
Imaginez ces enfants qui n’auraient plus à travailler dans les mines de cobalt pour supporter cette industrie du fossile experte en irresponsabilité qui n’hésite pas à voler leurs ressources naturelles et de polluer leur environnement, pensez-vous sérieusement que cette industrie se préoccupe du sort des enfants?

Soyons honnête et cessons de colporter la propagande des pétroleux en créant de la suspicion autour de ceux qui ont besoin de ces métaux pour une mobilité zéro-émission, ou pour gérer de l’électricité propre comme les éoliennes et le solaire.

Ces métaux rares utilisés pour les énergies renouvelables sont utilisés pour les bonnes raisons comme ceux utilisés pour les hôpitaux, attaquons le problème par le bon bout et cessons de gaspiller ces métaux rares dans les industries du fossile qui détruisent la planète.

Imaginez tout le lithium utilisé dans les raffineries, dans les armements nécessaires pour faire des guerres du pétrole et toute la chaîne d’approvisionnement du baril qui détruit la planète.

Ce lithium nous en avons besoin pour les médicaments et pour les batteries qui servent à maintenir un service continue en cas de panne électrique dans les hôpitaux ou pour maintenir le service continue d’approche aux instrument dans les grands aéroports en mauvais temps.

Un déversement d’énergie solaire, ça s’appel une belle journée, et c’est bourré de vitamine D.

On voit bien où l’auteur picore ses informations biaisées, juste à lire d’où vient la version originale.
‘La Conversation’ est un ramassis d’articles et de liens qui finissent tous vers la propagande anti-transition.

Comment peut-on être indigné de la demande de terres rares pour les solutions vers un avenir à zéro-émission
alors que cet auteur fait la bouche en coeur devant les grandes quantités de terres rares utilisées dans les industries polluantes du fossile, de la bagnole à pollution, de l’agriculture industrielle et dans les armements pour tuer?

Remarquons que ces articles sur les métaux rares qui se donnent un air soi-disant scientifiques, n’apportent aucune solution aux problèmes
et l’intention est très claire de laisser flotter un air de suspicion autour des énergies renouvelables et de la mobilité électrique et de nous retarder le plus longtemps possible.

Comme la CIRAIG qui a réussi a formater le cerveau des Québecois indécis en stigmatisant le VE par le cycle de vie au point que les esprits obtus sont capables de dire que les VE pollueraient autant,
ouf
on marche sur la tête.
Mais à quoi d’autre peut-on s’attendre quand c’est commandité par Total et/ou Arcelor

Ces scientifiques à faux-nez ne font qu’attaquer les solutions.

C’est la machine à mensonges des Koch à l’oeuvre pour prolonger notre dépendance au fossile le plus longtemps possible.

Comme disait Bill McKibben à propos des USA:
‘Les USA c’est une compagnie pétrolière avec une armée’
et le Canada y ressemble beaucoup non!